Apprenti écrivain : Depuis la fenêtre d’une maison de la banlieue nord de Paris
Apprenti écrivain : Depuis la fenêtre d’une maison de la banlieue nord de Paris, Sarah observait sa maîtresse qui, dans le jardin, prenait le thé avec des amies. Cela faisait maintenant quatre ans qu’elle servait Madame de Rocheville. Sarah était plutôt fine et élancée et était vêtue d’une robe en soie légère qui ne lui appartenait pas. Elle avait des yeux en forme d’amandes, de couleur émeraude remplis de tristesse, et de longs cheveux roux, graisseux et attachés en un chignon si serré qu’elle en avait des migraines. Mais, ces maux n’étaient rien comparé à tout ce qu’elle avait dû endurer jusque-là. Une famille déchirée, l’orphelinat, un amour impossible et tant d’autres douleurs qui lui avaient brisé le cœur. En une vie, elle avait subi plus de malheurs que tous ceux d’une famille de nobles réunit. Malgré tout, elle était battante, objective mais aussi modeste et très simple. Elle ne savait ni lire ni écrire mais obéissait au doigt et à l’œil. De toutes les tâches de la maison, celle qu’elle préférait était de s’occuper du linge et des bijoux de Madame. En effet, elle aidait sa dame à choisir ses vêtements, mais elle devait aussi ; les laver, les repasser, les trier puis les ranger. Parfois même, elle se surprenait à vouloir essayer la robe de bal de sa maîtresse. Sarah n’avait pas de jour de repos. Elle travaillait sans arrêt et n’avait de répit qu’après avoir achevé ses lourdes et épuisantes tâche que même un homme en pleine forme et en bonne santé aurait du mal à accomplir. On l’appelait sans cesse du matin jusqu’au soir et, quand elle n’avait plus la force de monter les deux étages de la maison pour se coucher dans le grenier, elle allait dans la cuisine et s’allongeait près du chaufaud qui libérait encore de la chaleur. Elle devait, tous les matins se lever avant l’aube pour préparer à manger pour Madame. Une fois la table mise et le repas prêt, elle rangeait son tablier de fortune puis montait à l’étage pour la réveiller. Ce matin-là, donc, elle avait choisi une robe de couleur pâle et ornée de dentelle légère blanche et or qui avait était faite sur mesure pour sa maîtresse. Après l’avoir installé à table elle était remontée dans la chambre pour la ranger, la nettoyer et pour changer et laver les draps. Comme à son habitude elle commença par ranger le bureau puis les habits et elle finit par le lit. Elle secoua les draps par la fenêtre puis s’apprêtait à la refermer lorsqu'elle se rendit compte qu’elle avait fait tomber quelque chose. Craignant de se faire punir, elle descendit les escaliers le plus vite possible et courut jusque dans le jardin pour rattraper ce qu’elle avait malencontreusement fait tomber. Elle courut le plus vite que sa robe et ses chaussures le lui permettaient. Lorsqu’elle fut enfin arrivée sous la fenêtre, elle se rendit compte que c’était en fait une lettre que sa maîtresse avait laissée dans ses draps. Elle la ramassa mais ne pouvant résister à son envie décolla le plus délicatement possible le cachet de la lettre. Tout d’un coup, avec stupeur, elle la lâcha. Bien qu’elle ne sache pas lire elle pouvait tout de même voir l’écriture du correspondant de sa dame. Malheureusement elle la connaissait cette écriture, elle la connaissait très bien même. Si bien qu’elle aurait pu la reconnaitre entre milles... uploads/s3/ reecriture.pdf
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- Publié le Jui 15, 2021
- Catégorie Creative Arts / Ar...
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