UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Econ

UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Economiques DEPARTEMENT DE SCIENCES SOCIALES Année académique 2006 – 2007 La figure contemporaine de l’artiste (dés)engagé Le cas de l’Art Relationnel Gilsoul Sarah Mémoire présenté en Directeur : Monsieur le Professeur Genard vue de l’obtention du Jean-­‐‑Louis grade de licencié en Sciences sociales, Orientation Sociologie Table des matières INTRODUCTION………………………………………………………………...p.1 PREMIERE PARTIE : Une mise en contexte historique et conceptuelle…………………………………………………………….…...……...p.9 I. Du 18ème au 19ème siècle : La constitution de l’art comme espace critique…………………………………………………….p.9 A) La modernité selon Max Weber…………………………………………...p.10 1. La modernité comme processus de rationalisation sociale et culturelle……………….p.10 2. Le désenchantement du monde ou la naissance de la pensée critique………………...p.11 B) L’espace de l’art ou la cristallisation de la critique……………………….p.12 1. Les pratiques du champ artistique comme premier modèle d’espace public…………...p.12 2. L’articulation de l’art et de la politique au sein des théories esthétiques……………..p.14 a. Kant et la « Critique de la faculté de juger »……..………………….p.14 - La communicabilité du sentiment esthétique………………...p.14 - L’art comme utopie de communauté esthétique …………….p.15 - De la philosophie Kantienne au projet réformateur de Schiller.................................................................................................p.16 b. Schiller et les Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme……………….p.17 - Thèse centrale……………………………..……………………p.17 - De l’état esthétique à l’Etat esthétique………..………………p.17 3. Conclusion…………………………………………………………………p.19 C) Le courant romantique…………………………………………………….p.21 1. L’exigence critique d’autonomie : le refus de l’académisme et de l’ordre bourgeois……..p.21 2. La quête de l’Absolu ou la fonction compensatoire de l’art………………………..p.23 3. L’expressivité comme valeur constitutive de l’activité artistique………………..…..p.24 a. L’avènement du « moi expressif »…………………………………..p.24 b. Le génie créateur…………………………………………………...p.26 D) Conclusion………………………………………………………………….p.27 II. La première moitié du 20ème siècle ou l’apogée de la fonction déstabilisatrice de l’art…………………………………………p.29 III. La seconde moitié du 20ème siècle : une nouvelle configuration des rapports entre le champ culturel et le champ politique……………………………………………………….p.31 A) Adorno : le concept de « négativité souveraine » ………………………...p.31 B) L’origine de la participation en art : les années ’60 et ’70………………...p.33 1. La performance et le happening……………………………………………….p.33 2. Fluxus…………………………………………………………………….p.35 3. Le Groupe de recherche visuelle (G.R.A.V)……………………………………p.37 4. UNTEL………………………………………………………………….p.37 5. Le collectif d’art sociologique………………………………………………….p.38 6. Conclusion…………………………………………………………………p.40 C) Les politiques culturelles des années ’60 et ’70……………………….…..p.40 1. De la démocratisation de la culture à la démocratie culturelle………………….….p.40 2. La démocratie culturelle ou la démocratisation de l’idéal expressiviste………………p.42 a. L’esthétisation de la vie quotidienne………………………………..p.42 b. L’idéologie de l’animation socio-culturelle………………………….p.43 IV. Conclusion……………………………………………………………………p.44 DEUXIEME PARTIE : L’art relationnel, une tentative de réhabilitation de la fonction communicative de l’art……………..p.46 I. Un projet interne au monde de l’art…………………………………….p.46 A) Le constat d’un divorce entre l’art contemporain et le public…………...p.46 1. L’état de fait……………………………………………………….…….p.46 2. Une brève histoire de la rupture…………………………….………….……p.47 a. Le 19ème siècle : une constitution auto-référentielle de l’activité artistique………………………………………….……p.47 b. Les deux ruptures majeures : le Carré noir sur fond blanc et le readymade………………………………………………………p.49 c. L’esthétique négative……………………………………………….p.50 3. Conclusion……………………………………………………………….p.52 B) La participation et l’interactivité en art : une tentative de réconciliation……………………………………………………………p.54 1. Le monde vécu comme essence de la création artistique…………………………p.54 2. La redéfinition de l’œuvre d’art…………………………………………….p.55 Préliminaire : la théâtralité de l’œuvre……………………………...p.55 a. Un nouvel espace-temps…………………………………………..p.56 - Un nouveau rapport à l’espace : l’exploration de l’espace interactionnel……………………….…………….p.56 • La délocalisation du lieu de la création ou l’abandon de la pratique en atelier……………………………………..…..p.56 • La déterritorialisation de l’œuvre ou la critique de l’institution muséale……………………………………..…..p.57 • Le nomadisme de l’œuvre ou l’œuvre en quête de contact..…….p.58 - Un nouveau rapport au temps : la temporalité subjective de l’œuvre……………………………………………….………p.60 • Une relation « contemporaine » à l’art………………….………p.60 • La nature processuelle ou l’œuvre comme formation….……….p.60 • La dimension éphémère de l’œuvre et le problème de son historicité…………………………………….…………p.62 b. Une œuvre pluridisciplinaire…………………………….………….p.64 c. L’œuvre comme expérience…………………………….…………..p.65 3. La redéfinition du statut de l’artiste…………………………………………p.65 a. La caducité du mythe romantique du génie créateur et de l’artiste bohème………………………………………………p.65 b. Le déficit auratique de l’artiste………………………………...……p.66 c. Le déclin de la responsabilité souveraine et personnelle de l’artiste………………………………………………………….p.67 4. La redéfinition du statut du public………………………………………….p.68 a. Spectateur versus créateur………………………………………….p.68 b. Un public auratique………………………………………………..p.69 c. L’abolition du principe d’autorité et de passivité propre au rapport de contemplation………………………………………p.70 C) Conclusion : l’art relationnel comme projet de réappropriation par le public de l’expérience esthétique…………………………………p.71 II. Un projet micro-social et micro-politique…………………….……..p.72 A) Les constats sociologiques fondateurs de l’art relationnel : la « déliaison sociale » et l’érosion des subjectivités……………………p.73 1. Le cloisonnement et l’impermanence de la communication sociale………….p.73 2. L’institutionnalisation et la marchandisation du lien social……………………p.74 3. La déterritorialisation des subjectivités…………………………..………….p.75 4. Conclusion……………………………………………………………...p.76 B) Le projet social de l’art relationnel : l’art comme modèle de socialité…p.77 1. L’expérience quotidienne comme terrain de la pratique………………………..p.78 a. Une réalité souveraine et intersubjective………………………..…p.78 b. L’investissement du réel ou la convocation des subjectivités………p.79 2. L’œuvre comme interstice social……………………….……………………p.80 3. La participation : le geste comme moyen d’expression…….…………………...p.81 4. L’interactivité ou le partage des subjectivités…………….…………………...p.82 5. Une socialité de proximité...…………………………….………………...p.83 6. Conclusion……………………………………………………………...p.84 C) Un projet démocratique ou l’art comme modèle de citoyenneté…….…p.85 1. Les « propositions » artistiques comme invitation à expérimenter le réel…………p.85 2. Des procédures démocratiques……………………………………………...p.86 a. L’égalité des conditions de participation…………………………..p.87 b. La négociation d’une forme de vie………………………………...p.87 c. Un souci démocratique « du dedans »…………………………..…p.88 3. Une redéfinition de la notion de commun……………………………………p.88 a. Une citoyenneté de pluralité………………………………………p.88 b. Une citoyenneté participative……………………………………..p.89 D) Conclusion : Une nouvelle forme de subversion : le micro-politique, l’infiltration, l’expérience……………………………p.90 TROISIEME PARTIE : Les éléments d’une critique………………p.93 I. Une critique interne……………………………………………………….p.93 Préliminaire : le revival de l’esthétique relationnelle………………………..p.93 A) L’artiste « metteur en scène »………………………………………….…p.94 B) Un dispositif préprogrammé ou le « théâtre de marionnettes »………..p.97 C) Un spectateur « consommateur »………………………………………...p.99 D) Le « politiquement correct » de l’art relationnel………………………...p.101 E) Conclusion : un art du divertissement ou la résorption didactique de l’écart………………………………………………………p.102 II. Une critique fonctionnaliste…………………………………………….p.103 A) Une fonction de normalisation de l’art contemporain………………….p.103 1. Le paradigme de la médiation…………………………………………….p.104 2. L’œuvre comme dispositif de médiation pédagogique et culturelle…………….….p.105 3. Un double jeu de légitimation………………………………………….….p.105 B) L’art relationnel : Le nouvel allié de l’ « Etat esthétique »…………..….p.107 1. L’Etat esthétique réalisé………………………………..………………..p.108 2. Un modèle de socialité aseptisée et pacifiée……………………….………….p.111 a. Un jeu sur la reconnaissance des signes culturels…………………p.111 b. Une socialité de juxtaposition…………………………………….p.112 c. Communication versus confession………………………………...p.114 d. La fonction compensatoire de l’art au service d’un nouveau contrôle culturel…………………………………...p.115 3. Une citoyenneté esthétique………………………………………………..p.116 a. Une égalité de principe, une inégalité de fait………….…………..p.116 b. Un cadre programmé de participation ou une participation « quasi politique »…………………………………………….…..p.118 c. L’absence de confrontation ou l’impératif de consensus…………p.119 4. Conclusion…………………………………………………………….p.120 CONCLUSION GENERALE………………………………………………p.124 BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………….p.135 ANNEXES……………………………………………………………………………...p.1 Analyses complémentaires…………………………………………………….p.2 NOTE 1 : Malévitch : le carré noir sur fond blanc………………………...p.2 NOTE 2 : Habermas : relation communicationnelle et monde vécu…….p.2 NOTE 3 : Duchamp et le ready-made……………………………………..p.3 NOTE 4 : Le rôle du musée et la critique de l’institution muséale dans les années 1960 et 1970………………………………………………...p.4 NOTE 5 : Frank Popper et la notion de créativité publique ……………..p.6 Artistes relationnels : Etudes de cas…………………..p.7 Lygia Clark « Expression – fusion » ……………………………………….p.8 Jochen Gerz « Le Monument contre le fascisme ; la dématérialisation de l’œuvre d’art »…….…….p.9 « Don de "soi" versus don de "nous" »…………….…...p.11 « Les mots de Paris », Paris, 2000………………….….p.14 Dominique Gonzalez-Foerster « Sensation d’art »…………………………………………..p.14 Felix Gonzalez-Torres « Servez-vous »………………………………………………...p.15 Dan Graham « Une archéologie de la perception »………………….p.17 Thomas Hirschhorn « Art et démocratie »………………………………………..p.18 Carsten Höller « Troubles d’optique »………………………………………p.20 Pierre Huyghe « Le décalage des scripts de la réalité quotidienne»………………………………...p.22 « Le refus du différé »…………………………………….p.23 Emilio Lopez-Menchero « Pasionaria »………………………………………………….p.23 Philippe Parreno « La virtualité réelle ou le décalage de la réalité »…………………………………………………p.24 « L’exposition comme pratique de liberté »…………p.26 Rirkrit Tiravanija « Une esthétique de la vie quotidienne »…………….p.27 « L’artiste, homme ordinaire »…………………………...p.28 « Une critique de l’institution muséale du dedans »…………………………………………………..p.29 Angel Vergara « artiste nomade »…………………………………………….p.29 « Voici, 100 ans d’art contemporain », Musée des Beaux-arts de Bruxelles, 2000-2001……………………….p.30 Introduction « Ainsi, les activités créatrices inséparables des modes de connaissance propres à un type particulier de civilisation, réaliseraient et définiraient son intentionnalité propre et son sens en " bricolant", en rafistolant, en manipulant les étendues vivantes qui composent l’espace d’une société. (…) En faisant de la création un mode de connaissance indissolublement lié à la vie des hommes dans leur espace réel, on définit le rôle d’une sociologie de la connaissance appliquée à la création imaginaire (…) »1. Sans doute est-ce la lecture de cette citation qui fit naître le désir et la curiosité d’explorer, dans le cadre de ce mémoire de fin d’études, le domaine de la création artistique. « Moment subjectif » de la recherche, où faire d’une contrainte l’occasion d’une expérience intellectuellement et humainement enrichissante apparaît comme un véritable défi, une approche sociologique du monde de l’art s’est alors présentée comme la voie adéquate pour relever ce défi. Faisant basculer un intérêt personnel pour l’art de sa dimension sensible vers sa dimension intellectuelle, le « champ des possibles » s’est dès lors révélé dans toute son étendue. Débuta alors le cycle infernal de la gloutonnerie livresque que, si Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt la considèrent comme la première manière de « mal commencer sa recherche»2, m’a néanmoins permis de garder en éveil ma curiosité initiale et surtout, de définir, de uploads/s3/ universite-libre-de-bruxelles-faculte-des-sciences-sociales-politiques-et-economiques-departement-de-sciences-sociales-annee-academique-2006-2007-la-figure-contemporaine-de-l-artiste-des-engage-le-c.pdf

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