RÉFLEXIONS ACTUELLES SUR LE DISCIPOLAT Redrigue Dug EWANE Préface du Dr Daniel

RÉFLEXIONS ACTUELLES SUR LE DISCIPOLAT Redrigue Dug EWANE Préface du Dr Daniel SHU 02/01/2020 PRÉFACE Dr Daniel SHU INTRODUCTION Lorsqu’un collègue et ami que je respecte énormément dans le Seigneur et dans l’œuvre me sollicite dans le cadre d’un programme d’enseignement dans son église, je suis loin de m’imaginer l’ampleur des enjeux liés à sa démarche. Il a en effet lancé un concept hautement interpellateur pour l’Église - Corps du Christ: L’ÉCOLE DU POTIER. Cette expression à elle toute seule est déjà largement évocatrice de la vision de ce jeune homme de Dieu ainsi que du battement de cœur que nous partageons lui et moi, pour peu que l’on soit sensible au message que l’Eternel notre Dieu, seul Maître de la Vigne, confia à Jérémie sous forme allégorique au 18ème chapitre de son livre: « La parole qui fut adressée à Jérémie de la part de l'Éternel, en ces mots: Lève-toi, et descends dans la maison du potier; là, je te ferai entendre mes paroles. Je descendis dans la maison du potier, et voici, il travaillait sur un tour. Le vase qu'il faisait ne réussit pas, comme il arrive à l'argile dans la main du potier; Il en refit un autre vase, tel qu'il trouva bon de le faire. Et la parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots: Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier, maison d'Israël? Dit l'Éternel. Voici, comme l'argile est dans la main du potier, ainsi vous êtes dans ma main, maison d'Israël! Soudain je parle, sur une nation, sur un royaume, d'arracher, d'abattre et de détruire; mais si cette nation, sur laquelle j'ai parlé, revient de sa méchanceté, je me repens du mal que j'avais pensé lui faire. Et soudain je parle, sur une nation, sur un royaume, de bâtir et de planter; mais si cette nation fait ce qui est mal à mes yeux, et n'écoute pas ma voix, je me repens du bien que j'avais eu l'intention de lui faire. Parle maintenant aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem, et dis: Ainsi parle l'Éternel: Voici, je prépare contre vous un malheur, je médite un projet contre vous. Revenez chacun de votre mauvaise voie, Réformez vos voies et vos œuvres! Mais ils disent: C'est en vain! Car nous suivrons nos pensées, Nous agirons chacun selon les penchants de notre mauvais cœur. » (Jérémie 18v1-12). Répondant donc à cette invitation de mon ami, je suis descendu moi aussi dans la maison du Grand Potier et il m’a été donné de réaliser à quel point le vase qu’est l’Église que le Seigneur et Maître de la vigne nous a confiée – nous les potiers commis – a des défauts (version Parole de vie). En m’interrogeant sur cet état de dégradation croissante, un détail a frappé mon esprit: si un élément qui entre dans la composition de l’argile est peu ou trop dosé, ou bien de mauvaise qualité (texture), le risque est gros que le vase ne réussisse pas. Par ailleurs, la présence d’un élément « intrus » qui n’est pas sensé entrer dans la composition de l’argile peut aussi causer la défectuosité du vase en empêchant l’homogénéité de l’ensemble. Le problème peut donc résider dans la capacité ou la compétence du potier (quand il s’agit d’un potier humain, car on ne saurait imaginer une quelconque limitation chez Dieu), mais aussi - et peut-être davantage - dans la qualité et la quantité du matériau qui compose l’argile utilisé pour fabriquer les vases. Nous ne devons jamais perdre de vue le fait qu’avant de devenir des potiers entre les mains du Seigneur nous devons d’abord passer nous-mêmes par le processus qui fait de nous un vase. Avec cela à l’esprit, nous comprenons facilement que c’est ce que nous devenons entre les mains du Grand Potier qui détermine la qualité des vases que nous sommes nous-mêmes et que nous pourrons, par conséquent, fabriquer à notre tour. En d’autres termes, le genre de disciples que nous devenons (ou ne devenons pas) détermine le genre de disciples que nous allons faire. La double nécessité d’enseigner le discipolat et de former des disciples s’impose comme un impératif à une époque où l’église dans sa quasi-totalité, abandonnant la prescription du Seigneur de "faire des nations des disciples", suit la tendance humaniste dans laquelle elle se mêle les pédales par pur conformisme. Par ailleurs, si le corps de Christ veut retrouver sa posture de sel de la terre, de lumière du monde (Mathieu 5v13, 14) et de colonne et appui de la vérité (1 Timothée 3v15), il doit se réconcilier avec la vision providentielle du monde qu’elle a longtemps abandonnée pour adopter une vision humaniste. Dans le cadre de cet ouvrage, un premier chapitre va mettre en contraste les deux visions du monde ci-dessus évoquées (la vision providentielle et la vision humaniste) pour mettre en relief comment l’adoption de l’une ou l’autre peut influencer notre perception du discipolat. En fait, il s’agira de démontrer qu’une vision humaniste crée la tendance à donner la primauté à l’idée de former des leaders, tandis qu’une vision providentielle du monde entraine une prédisposition à donner la préséance à la formation de disciples. Le deuxième chapitre sera consacré à définir les concepts de discipolat et de disciple, avec une insistance sur ce qui qualifie un disciple selon le Seigneur. Un troisième chapitre mettra de l’emphase sur ce qui précède en parlant de ce qui fait la force du disciple. Ensuite, nous aborderons le mécanisme du discipolat. Il sera question dans ce chapitre de décrire les phases de formation du disciple. Nous aborderons ensuite une analyse du texte de 2 Timothée 2v1,2 pour mettre en exergue le fait très crucial que Paul ici décrit plus une chaîne de discipolat qu’une chaîne de leadership comme come on a désormais coutume de penser. Ce qui n’annule en rien, ni n’incrimine cette orientation. Il convient d’ailleurs de noter d’emblée que nous ne nous opposons pas au besoin de former des leaders mais, comme nous allons le démontrer plus loin, nous croyons que la priorité est à accorder à la formation des disciples. Nous mettrons finalement en lumière, dans un dernier chapitre, la nuance entre la capacité de leadership qui est commune à tous les hommes et l’esprit du leadership qui est devenu graduellement un fossile depuis la chute de l’homme. Le chapitre conclusif s’attèlera simplement à nous mettre face au choix qui s’impose entre les deux visions du monde évoquées plus haut, à savoir la vision humaniste et la vision providentielle. En rédigeant ces pages, je prie le Seigneur de tout cœur, premièrement qu’il ouvre le cœur et l’esprit à chaque lecteur pour une saine compréhension des Écritures (Luc 24v45), et, deuxièmement, qu’il nous donne à tous l’esprit des fils d’Issacar qui avaient "l'intelligence des temps pour savoir ce que devait faire Israël..." (1 Chroniques 12v32). Nous avons en effet besoin d’un bonne dose de discernement par la compréhension des Écritures, afin de prendre aujourd’hui des décisions éclairées face au foisonnement de doctrines qui vont dans tous les sens, et qui, tels des vents violents, entrainent ceux dont le cœur n’est pas affermi (Éphésiens 4v14). Chapitre 1: Culture humaniste et culture providentielle Comme nous le soulignions déjà en introduction, il y a une opposition nette entre une perception humaniste du monde et une vision providentielle de celui-ci. La position que prend une église locale ou un pasteur à l’égard de ces deux postures va inévitablement influencer son approche ministérielle. Par exemple, si un berger a une vision humaniste, il aura tendance à éroder bon nombre de principes bibliques, donc divins, pour essayer de s’adapter aux courants de la société humaine. Par contre, avec une vision providentielle, il mettra Dieu et ses valeurs au centre de ses choix et orientations. Un bref aperçu de ce que c’est que l’humanisme et la providence nous permettra de comprendre au mieux ce qui est en jeu depuis la période de la Renaissance qui a consacré l’apparition sous forme institutionnelle de l’opposition entre l’humain et le divin. 1. L’humanisme Nous pouvons retracer l’origine de ce courant jusqu’au jardin d’Éden, lorsque Satan, l’ange déchu, est venu vers l’Homme sous la forme du serpent pour lui proposer de devenir ce qu’il était pourtant déjà: comme Dieu. En réalité, il faut dire que le diable en Éden faisait miroiter à l’Homme le fantasme de devenir lui-même Dieu. C’est étonnant comme les hommes continuent encore à tomber dans ce même piège qui n’a jamais changé, celui de nous aveugler à notre valeur propre et de venir ensuite nous proposer la même valeur (que nous avons déjà!!!), et à quel prix!!! Ce qu’il a fait avec succès au premier Adam, il y a lamentablement échoué avec Jésus, le second Adam. Nous voyons en effet comment le malin, lors de la tentation de Seigneur, va promettre les royaumes de la terre à Celui qui n’est rien d’autre que le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. C’est exactement ce qui a subtilement cours aujourd’hui à pratiquement tous les uploads/s3/ reflexions-actuelle-sur-le-discipolat.pdf

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