Les Enfants de la Zique 2018-2019 Aldebert, inspirations et influences Pierre B
Les Enfants de la Zique 2018-2019 Aldebert, inspirations et influences Pierre Bouther, Julien Bouvard, Frédérique Creusot Retrouvez tous les contenus et les supports pédagogiques de la 24e édition des Enfants de la Zique sur la plateforme de Réseau Canopé : reseau-canope.fr/les-enfants-de-la-zique EnfantsZique_Aldebert_DossierPeda.indd 1 12/07/2018 14:15 Les Enfants de la Zique 2018-2019 2 Aldebert, inspirations et influences © Réseau Canopé, 2018 « Aldebert a toujours voulu faire cela : chanter, une manière de ne jamais quitter cette enfance qu’il lui plaît tant de revisiter. » (Clémentine Deroudille, site officiel d’Aldebert : www.aldebert.com) Dès 2008, Aldebert s’est entouré d’une pléiade de chanteurs multigénérationnels, à la fois interprètes et sources d’inspiration, pour créer Enfantillages. Neuf années plus tard, pour son 3e opus, il retrouve de nouveaux compagnons dans « sa grande cour de récréation » (Thierry Lecamp, site officiel d’Aldebert) : Olivia Ruiz, Zaz, Grand Corps Malade, Gaëtan Roussel, Tryo… La force d’Aldebert est de s’adresser aux enfants : « J’ai l’impression d’avoir poussé la bonne porte. J’ai une liberté dans la chanson jeune public que je n’avais pas auparavant. L’imaginaire est sans limite, aussi bien dans les thèmes que dans les styles musicaux. Souvent, la chanson pour enfant est destinée aux tout-petits. Ne pas infantiliser, mais éveiller et proposer une chanson jeune public alternative, telle serait ma ligne de conduite. » (Aldebert, site officiel) Au-delà du contact avec le jeune public lors de ses tournées, Guillaume Aldebert prend le temps d’entrer dans les classes lorsque son emploi du temps le permet, notamment via son atelier intitulé « De la feuille à la scène ». En 2018, il est également le parrain de « La Fabrique à Chansons ». Dans les paroles comme dans la musique d’Enfantillages 3, de nombreuses références ouvrent des tiroirs culturels qui permettent de plonger dans l’histoire et l’actualité de la chanson française, ce qui plaît aux adultes. En effet, les thèmes abordés touchent le public enfantin, mais aussi celui des grands car l’album s’écoute en famille – sur le trajet des vacances, à l’école ou simplement à la maison – et offre souvent un air de déjà-vu, entendu ou vécu ensemble. À travers une palette très large de registres, la magie opère : qu’elles soient engagées, humoristiques ou sérieuses, les chansons d’Aldebert font toujours réfléchir, sourire ou aimer. Aldebert, Enfantillages 3, Jive Epic, 22 septembre 2017. © Sony Music Entertainment France Illustration : Elena Dupressoir Introduction EnfantsZique_Aldebert_DossierPeda.indd 2 12/07/2018 14:15 Les Enfants de la Zique 2018-2019 3 Aldebert, inspirations et influences © Réseau Canopé, 2018 En quoi les textes des chansons « Les Ani-mots » et « La vie c’est quoi ? » reposent-ils sur le principe des réécritures qu’elles soient littéraires ou musicales ? EMPRUNTS ET DÉTOURNEMENTS HUMORISTIQUES Les chansons d’Aldebert proposent des textes riches et inventifs, mélangeant habilement emprunts et détournements dans le but de faire rire ou sourire. La chanson « Les Ani-mots » est construite sur des expressions idiomatiques de la langue française données parfois telles quelles : « Je suis un ours mal léché » ou être « une poule mouillée ». Elles peuvent aussi être transformées pour les besoins de l’écriture : « Heureux comme un poisson » dont on devine la fin « dans l’eau », ou encore « quand les poules montrent les dents », avec le verbe « montrer » à la place du verbe « avoir » ou « Je suis la farce du dindon » qui permute les noms et change ainsi le sens de l’expression « être le dindon de la farce ». Analyse musicale Ce procédé d’écriture est également présent dans « Les Ani-mots » par l’emploi de styles musicaux et de références savamment agencés. Aldebert commence à chanter accompagné de deux banjos*. Le premier joue « la pompe »*, l’autre joue en « picking »*. L’ambiance campagnarde est alors posée, reflétant le style bluegrass, une branche de la musique country. Les refrains sont marqués par la présence des cuivres*, laissant aux banjos le rôle d’accompagnateur, à l’image des fanfares de jazz de style dixieland. Une atmosphère plus urbaine se dessine alors. Enfin, pour la touche disco, la grille d’accords des couplets* rappelle celle de « I Will Survive » de Gloria Gaynor : Bm, Em, A7, D, Em, Bm, C#7, F#7. Cette référence est renforcée par le groove de la basse et de la batterie* cher au style disco. Les trois styles musicaux renforcent donc le procédé de réécriture. Écoutez les extraits musicaux* sur la plateforme Les Enfants de la Zique : www.reseau-canope.fr/les-enfants- de-la-zique.html « Les Ani-mots », La Cigale, novembre 2017. © Sylvain Granjon Les réécritures EnfantsZique_Aldebert_DossierPeda.indd 3 12/07/2018 14:15 Les Enfants de la Zique 2018-2019 4 Aldebert, inspirations et influences © Réseau Canopé, 2018 L’étude de la chanson pourrait être l’occasion d’expliquer la signification d’expressions imagées : « Faire le pied de grue », « Mettre la charrue avant les bœufs », « Noyer le poisson », « Être comme un coq en pâte », etc. En outre, elles sont toutes construites autour d’une figure animale. Les élèves pourront également en inventer de nouvelles puisque l’auteur lui-même actualise les références : « Les biquettes se bichent sur Facebook » en jouant sur la proximité sonore de « book » et « bouc » et l’insertion du verbe « se bicher » qui signifiait à l’origine « piquer du bec » – on retrouve l’animal –, et qui désormais est devenu le synonyme familier de « se réjouir ». Le lien avec les Fables de La Fontaine, mentionné au début de la chanson, est intéressant à faire : « Le Renard et le Bouc » (Livre III), « La Poule aux œufs d’or » (Livre V), « Le Lièvre et la Tortue » (Livre VI), « Le Chien qui lâche sa proie pour l’ombre » (Livre VI) peuvent être étudiées. Les titres ou certains vers de l’auteur du xviie siècle font partie ou sont devenus des expressions courantes : « Rien ne sert de courir ; il faut partir à point », par exemple. Dans la chanson française, on peut penser à Nino Ferrer avec « Blues en fin du monde » (la référence à l’arche de Noé est notée dans la première strophe de la chanson d’Aldebert). Pour une approche différente, on peut penser aux reprises du groupe The Nino’s dans l’album The Nino’s chantent Nino Ferrer sorti en 2009. Sur le principe des expressions et des jeux avec la langue française, on peut citer Boby Lapointe avec la chanson « Aragon et Castille » ou dans le domaine humoristique, Raymond Devos avec les sketches comme La Mer démontée ou Mon chien c’est quelqu’un. On pourra aussi parler des autres formes de réécritures : – – « Aux âmes citoyens » reprend l’hymne « La Marseillaise » ; – – « L’Apprenti Dracula » utilise des citations directes de la chanson « Le Poinçonneur des Lilas » de Serge Gainsbourg (« Je fais des trous, des p’tits trous/encore des p’tits trous »), fait allusion au film musical Chantons sous la pluie (« hantons sous la pluie ») et rejoue à l’orgue le thème chromatique de James Bond composé par Monty Norman et John Barry. TRAVAIL DU TEXTE : VOIX ET DIALOGUES Les chansons du corpus sont construites à partir de procédés variés autour de la voix. Dans « La vie c’est quoi ? », un jeu de questions/réponses entre une petite fille et son père se met en place tout au long de la chanson : « C’est quoi la musique ? C’est du son qui se parfume ». Différents thèmes sont abordés. Ils représentent les questionnements à la fois naïfs et fondamentaux de tout enfant qui cherche à se construire, questionnements sur : – les émotions (« l’enthousiasme », « le remords », « l’indifférence ») ; – le rapport aux autres (« un compliment », « la bienveillance », « le racisme », « l’amitié ») ; – l’enfance (« un arc-en-ciel », « grandir », « l’école buissonnière ») ; – et enfin, la dimension existentielle (« la sagesse », « le bonheur »). L’adulte, ici le père, répond à toutes les questions de manière simple et poétique : « C’est quoi l’en- fance ? De la tendresse en pyjama ». Il est aussi et surtout présent pour guider son enfant et le placer au cœur de tous les questionnements : « Petite, tu vois, la vie, c’est un peu de tout ça,/Mais surtout, c’est toi, c’est toi ». On retrouve le principe du dialogue entre le père et son enfant dans la chanson « Hyperactif » qui permet d’opposer de manière humoristique deux manières de vivre : « Si tu goûtais tout en douceur, aux joies de la paresse ? » ce à quoi répond l’enfant : « Tout ce qui ralentit me tue, tout ce qui flâne me fout les boules ». &bbbb44 ú ú ú n ú b ú ú ú n ú b ?bbbb44 w w w w Orgue Extrait de partition dans « L’Apprenti uploads/s3/enfantszique-aldebert-dossierpeda-hd-imp.pdf
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- Publié le Jui 19, 2022
- Catégorie Creative Arts / Ar...
- Langue French
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