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et de la Déportation MÉMOIRE Musée départemental de la Résistance La Prison Saint-Michel --------- Un lieu de mémoire au coeur de Toulouse Parcours de Mémoire Musée départemental de la Résistance et de la Dé et de la Déportation Musée départemental de la Résistance La prison Saint-Michel de la Résistance et de la Déportation Musée départemental Si architecture et histoire font souvent cause commune dans la mémoire collective, force est de constater que pour les Toulousains et les Haut-garonnais, la Maison d’Arrêt Saint-Michel représente un lieu important auquel, à juste titre, ils attachent une haute valeur symbolique. Il est vrai que derrière sa façade crénelée aux allures de château imprenable, l’édifice fait preuve d’une imposante et remarquable composition issue des conceptions judiciaires et carcérales qui prévalaient au 19e siècle lors de sa construction par le Conseil Général de la Haute-Garonne. Assurément depuis plus d’un siècle et demi l’ensemble architectural de cet établissement pénitentiaire, récemment désaffecté, marque de son empreinte tout un quartier et constitue un lieu d’une authentique valeur patrimoniale dans sa relation à l’urbanisme toulousain. Celle-ci ne saurait cependant, au regard des épisodes qui se déroulèrent dans l’enceinte des bâtiments et qui forgèrent la mémoire collective contemporaine, couvrir à elle seule le champ de toute la symbolique de ce legs de l’histoire devenu depuis les lendemains du second conflit mondial propriété de l’état, par cession gratuite du Département. Chaque dernier dimanche du mois d’Avril, jour des déportés, et chaque 19 Août, anniversaire de la Libération, la Haute-Garonne y commémore officiellement la mémoire de grands résistants fusillés ou guillotinés en ce lieu. Ces manifestations, toujours célébrées en liaison avec les cérémonies nationales, montrent combien l’État a, lui aussi, localement identifié ce site comme un lieu de mémoire cérémoniel propice au souvenir. Le combat contre l’oubli est un engagement permanent à débusquer les formes les plus insidieuses des assauts du temps. Nulle raison ne saurait prévaloir sur cet axiome fondamental sous peine d’ouvrir les voies d’un avenir sans racines ni assises, sans histoire ni mémoire, sans horizon ni lendemain. Saisie par l’histoire, la mémoire qu’entretiennent les Haut-garonnais avec la prison Saint-Michel, aujourd’hui sans affectation, se trouve ainsi à ce moment particulier où les empreintes du passé nous convient à regarder au-delà de l’horizon du présent. Les traces les plus douloureuses, mais aussi les plus honorables de l’histoire locale contemporaine ont fait de la maison d’arrêt Saint-Michel un lieu de mémoire reconnu qu’il nous appartient non seulement de maintenir dans son intégrité et son intégralité, mais aussi d’en faire un lieu public ouvert à tous et en particulier aux jeunes générations. L’intérêt de ces dernières pour cette période est grand. Il suffit pour s’en convaincre d’observer la fréquentation et l’attitude des élèves lors de leurs visites au Musée départemental de la résistance et la Déportation créé par le Conseil Général. Dans cette perspective, notre responsabilité est d’autant plus grande vis-à-vis de leurs attentes. Elle convie la Haute-Garonne à honorer un impérieux devoir de mémoire et à obtenir de l’État, aujourd’hui encore gestionnaire des lieux, qu’il veille à ce que la prison Saint-Michel puisse enfin devenir ce patrimoine architectural et mémoriel sauvegardé et public auquel les Toulousains et les Haut-garonnais se réfèrent depuis tant d’années. Au regard du poids de liberté et de vie qu’il représente, à considérer l’engagement citoyen au service des droits de l’homme qu’elles peuvent nourrir, nul doute que toutes les démarches entreprises en ce sens participent de ce droit élémentaire de pouvoir honorer pleinement la mémoire de nos aînés tombés au combat pour notre liberté. Pierre Izard, Président du Conseil Général de la Haute-Garonne « Que les Toulousains, que les Français n’oublient jamais que leurs frères ont, près d’eux, sans qu’ils s’en doutent, souffert pour que la France renaisse plus belle et plus forte.» « Souvenirs de Saint-Michel », La République, 21 août 1944. 4) 1. Passé et présent de la prison Saint-Michel La prison Saint-Michel n’est pas une maison d’arrêt comme les autres. Les différentes périodes de son histoire sont riches, variées et concernent diverses populations et mémoires ; son architecture très particulière suscite la curiosité ; sa position dans le paysage urbain en fait un monument incontournable de Toulouse. C’est un lieu unique, intriguant et qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Saint-Michel en quelques dates… 1855. L’architecte départemental Jacques Esquié conçoit la nouvelle maison d’arrêt de Toulouse sur demande du Conseil Général de la Haute-Garonne. 1862 à 1869. Construction de la prison. Le montant, évalué à 800 000 francs de l’époque, est intégralement pris en charge par le Conseil Général de la Haute-Garonne. 1870. La prison est réquisitionnée comme hôpital pendant la guerre franco-prussienne. 1872. Arrivée des premiers prisonniers. La maison d’arrêt peut en accueillir 400. Un quartier est finalement réservé aux femmes bien que la prison ait été, à l’origine, uniquement conçue pour des hommes. 1940-1942. Le régime de Vichy utilise la prison Saint-Michel pour interner des résistants arrêtés et condamnés à des peines de prison dans le cadre de sa politique de répression. 11 novembre 1942 - 19 août 1944. Occupation allemande à Toulouse. Les nazis enferment, torturent, exécutent des résistant(e)s à Saint-Michel. La prison est également un point de départ pour de nombreux déportés vers les camps de concentration en Allemagne et en Autriche. 1946. La prison, alors établissement départemental, est transférée à titre gratuit à l’État. 2000. Le ministère de la Justice programme le transfert des détenus vers la maison d’arrêt de Seysses et le centre de détention de Muret. Janvier 2003. 528 détenus sont transférés à Seysses. La prison Saint-Michel n’est plus qu’un centre de semi-liberté. Octobre 2009. Les derniers détenus quittent la prison Saint-Michel pour celle de Seysses. 31 janvier 2011. Le castelet (l’entrée de la prison), la cour d’honneur (où plusieurs résistants ont été fusillés) et les bâtiments qui la bordent sont inscrits aux Monuments Historiques. Une architecture emblématique de son temps Le modèle architectural philadelphien. Au 19e siècle, les politiques d’équipements veulent améliorer le quotidien des populations. C’est dans cet état d’esprit que sont construites les nouvelles prisons, davantage envisagées comme des lieux de guérison de l’âme. L’architecture doit donc traduire cette volonté. On conçoit à cette époque des prisons à cellules individuelles où les détenus se retrouvent seuls face à leur conscience. Ces conditions de détention sont censées favoriser la réflexion du détenu sur ce qu’il a fait. Ce principe s’inspire d’un concept architectural alors très en vue : le modèle philadelphien. Ce système prévoit l’isolement et l’enfermement du détenu dans une cellule qui est en fait une prison dans la prison. Un témoignage architectural de l’histoire des prisons. L’architecture de la prison Saint-Michel répond totalement à ce modèle. Le bâtiment s’organise en effet autour d’une rotonde centrale depuis laquelle rayonnent cinq branches en étoile. Chaque branche est composée de trois niveaux. Au-delà de cet aspect, la prison Saint-Michel se distingue aussi par ses allures de château-fort moyenâgeux notamment avec son entrée (le castelet) et ses deux tours crénelées. L’utilisation de la brique rouge identifie clairement le bâtiment au reste de l’architecture toulousaine. Voilà pourquoi la prison Saint-Michel est un symbole du patrimoine de la ville rose. Parcours de Mémoire partemental de la Résistance et de la Déportation et de la Déportation Musée départemental de la Résistance La prison Saint-Michel de la Résistance et de la Déportation Musée départemental 1. La prison Saint-Michel au centre ville de Toulouse. On distingue le castelet avec ses deux tours crénelées, puis la cour d’honneur (appelée aussi la cour des fusillés). Le bâtiment suivant est réservé à l’administration. La rotonde et les cinq parties en étoile se développent en arrière-plan. 2. Plan de la prison tel qu’il a été conçu par Jacques Esquié. Le deuxième plan a été réalisé de mémoire par Pierre Charles Lespinasse, résistant déporté au camp de concentration de Buchenwald et enfermé à Saint-Michel fin 1943. 3. Vue aérienne de la prison Saint-Michel entre 1945 et 1947. 1. 3. 2. 7) La prison au cœur du quartier Saint-Michel L’identité d’un quartier. Il s’est, en partie, organisé et développé autour de la prison qui marque fortement son paysage. Située au centre de la rue Saint-Michel, la prison identifie le quartier, le caractérise. Si elle a beaucoup impressionné, voire intimidé les habitants, ils la considèrent comme un élément à part entière de leur environnement. Le bâtiment et le quartier portent d’ailleurs le même nom ! Un lieu de mémoire. Au gré des rues, à Toulouse, comme dans de nombreuses communes de la Haute-Garonne, les traces rappelant l’histoire de la seconde guerre mondiale sont nombreuses. Stèles, monuments, plaques ponctuent nos environnements, nous entourent au quotidien sans que nous sachions toujours les distinguer et en saisir le sens. La prison Saint-Michel fait partie de ces lieux de mémoire. C’est un lieu de souvenir et de commémoration pour la Résistance puisque des centaines d’hommes et de femmes y ont été incarcérés, y ont souffert, y sont morts. Des résistant(e)s français ou étrangers, toulousains et haut-garonnais mais aussi issus de tout le grand Sud-Ouest. Les Gestapo de Foix, de Tarbes, de Montauban, etc. transféraient uploads/S4/ cg31-prison-saint-michel-pdf.pdf

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  • Publié le Apv 12, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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