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Chili , chiliens (14e édition) Charles Wiener Source gallica.bnf.fr / Bibliothè

Chili , chiliens (14e édition) Charles Wiener Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Wiener, Charles (1851-1919). Chili , chiliens (14e édition) Charles Wiener. 1888. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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CHARLES WIENER Chili & Chiliens • Ces pages auront été écrites en vain si • elles ne donnent pas au lecteur l'idée • d'une nation sobre, pratique, laborieuse, > bien ordonnée et gouvernée sagement. • Sir lioRAce ULMBOLD. QUATORZIÈME ÉDITION PARIS LIBRAIRIE LÉOPOLO CKUF l3, RUE DE MÉDICIS, l3 i838 Tous droits réservés. Chili & Chiliens' VERSAILLES IMPRIMERIE CERF ET FILS 5g, RUE DUPLESSIS CHARLES WIENER Chili & Chiliens /;O>N,\ • Ces pages auront été t.rites en vain si • elles ne donnent pas au lecteur l'idée • d'une nation sobre, pratique, laborieuse. • bien ordonnée et\ gouvernée sagement, * Sir HORACE RUMBOLD. QUATORZIÈME ÉDITION PARIS LIBRAIRIK LÉOPOL1) CFRF l3, RUE DE MÉDICIS, l3 1888 Tous droits réservés. 2 Le Chili je trouve entre un paragraphe de nos manuels classiques et le pays dont il parle la même différence qu'entre le signalement du voyageur dans son passeport et le voyageur même. Je ne vais ni rédiger un précis d'histoire ni m'appesantir sur les tableaux de statis- tique ou les calculs d'économie politique. Nous allons courir les rues, les cabanes et les palais, les églises et les bureaux ; nous allons visiter les écoles et les sa- lons ; nous prendrons le train du Sud et nous respirerons sous les séculaires Araucarias ; nous allons au Nord péné- trer sur les terrains sablonneux de Tara- paca ; nous allons feuilleter les chroniques anciennes et le journal du matin ; et, quand nous aurons tout vu, les mines et les champs, les ateliers et les casernes, nous laisserons au lecteur le soin d'en tirer ses conclusions. Il trouvera peut-être comme nous que, malgré la parenté dé race, le Chilien n'a rien du caractère des nations voisines ; on pourra louer celui- Avant-Propos 3 là sans blâmer celles-ci : pour apprécier sans injustice les peuples, il faut se dire que rien ne ressemble moins à l'un que l'autre. Ces pages ne contiennent guère d'ob- servations mordantes, cette monnaie dont, trop souvent, le voyageur paie l'hospitalité reçue. Ne vaut-il pas mieux étudier les instincts généreux de ceux avec qui nous avons vécu ? Et puis, j'aime les hommes et n'ai jamais connu de saints. C. \V. Paris, le 4 Septembre 188S. Statue de Pedro Valdivia sur une terrasse du " Cerro de Santa Lucia " à Santiago. CHAPITRE PREMIER Santiago Le 24 février 1541, Pedro de Valdivia, capi- taine dans les armées du Roi des Castiiles, écrivit à Charles-Quint : « J'ai fondé, dans la vallée du Mapocho, une ville portant nom de Santiago du Nouvel Extrême, j'y ai installé maison commune et nommé des jus- ticiers... » 200 colons bâtirent sur ce haut plateau des Cordillères quelques chaumières entourées de palissades. Trois siècles et demi ont passé. .. le retran- chement est devenu une belle ville et les 200 co- 6 Le Chili Ions sont devenus un peuple marquant sinon par le nombre du moins par son histoire. A l'endroit où s'élevaient les tristes huttes mises à sac par les sauvages indigènes à peine six mois après leur édification, s'étend aujour- d'hui la pla{a de Armas de Santiago. Dans les styîes variés de ses monuments il reste trace des étapes d'une rapide et brillante civilisation — l'origine espagnole, l'autonomie chilienne, les traditions classiques et les aspirations modernes des habitants y trouvent une expression architec- turale. La façade Est est hispano-américaine (i); à l'Ouest, la cathédrale : style jésuitique de la fin du xvic siècle quoiqu'elle date du xvinc auquel appartient son portique toscan. L'archevêché avec des colonnes accouplées et de petites statues qui se dressent curieusement sur la balustrade des balcons est un souvenir de la fin du règne de Louis XIV. Le Sud est occupé par l'Hôtel Anglais d'un excellent style Renaissance avec sa colonnade massive sur piliers du rez-de-chaussée et ses élé- gantes colonnettcs du premier étage. — Les galeries en retrait du second forment des baies profondes entre trois corps de bâtiment qui rap- pellent le pavillon de Sully sur la place du (i) Propriété Mac-Clure. Cathe'dralect Archevêché de Santiago sur la Pla-a de Armas et dans^M les rues CaU-dral et Compahia. — La Cathédrale a été pourvue inté- \! rieurement d'une armature en fer considérée à la fois comme une oeuvre^ de solidification de l'éditicc et comme un travail d'art remarquable. 8 Le Chili Carrousel. — En face, s'élève l'Intendance entre la Municipalité et l'hôtel des Postes, auquel donne accès un superbe portique de style ionique. Au milieu, un square sur un exhaussement, forme corbeille au centre d'une promenade circu- laire plantée d'arbres et entourée de la chaussée, des voies pour tramways et de trottoirs. Le diamètre est en rapport avec la hauteur des édifices. Les teintes de ces derniers s'harmonisent entre elles. C'est d'aspect vraiment imposant, sobre et de bon goût; les nombreux magasins européens, les vendeurs de Heurs et de fruits sous les arcades, concourent à un ensemble original. Les voies ferrées s'arrêtent à près d'une lieue de cette place au bout d'une promenade et artère capitale appelée Alameda(i). En présence de l'abondance et de la variété de moyens de transport qui s'offrent au voyageur, on se sent en pays civilisé. Cette impression- s'ac- centue durant le trajet jusqu'à l'hôtel. Qu'elle est jolie cette Alamcda avec sa double (i) Les tramways ou canitos qui, chapelet sans fin, se suivent et remontent l'Alamcda et trois rues parallèles (Agustinas, Catedral et Rosas,', vous font parcourir une lieue et demie pour deux sous et demi de notre monnaie; des voitures de louage, les unes élégantes Aiucricanas, les autres d'une forme invraisemblable Coches de trompa, le grand omnibus, très Parisien, celui-là, de l'Hôtel Central, sollicitent votre clientèle. Santiago allée d'arbres, avec les acequias(i) encaissées de maçonnerie, avec ses constructions, depuis la Quint a Meiggs dans la Alameda de San- tiago, propriété de Mm« J. Goycnechea de Cousifio. cabane jusqu'aux palais splendides. Large de (t) Canaux d'irrigation. io Le Chili 80 mètres elle s'étend sur 5 kilomètres de lon- gueur et atteint à son extrémité E. le fleuve de Santiago, le Rio Mapocho auquel, durant dix mois de l'année, il ne manque que de l'eau pour être un fleus'c imposant (1). En remontant de la gare, on remarque d'abord, à la droite, au milieu d'un parc français, une élégante construction américaine, la quinta Meiggs(2) ; à la gauche, derrière un parterre de fleurs, un palais de style mauresque, fantaisie architectonique orientale avec des colonncttes et des chapiteaux, des dômes dorés, des arabesques en méplat et des murs couverts de toutes cou- leurs, vive chacune, mais s'harmonisant, s'adou- cissant les unes par les autres, sorte d'irisation cristallisée (3). A quelques mètres plus loin, la monotonie des avenues est rompue par des squares ornés de statues. Ici se dresse une figure allégorique re- présentant la cité de Buenos-Ayres, là uploads/S4/ chili-et-chiliens-charles-wiener.pdf