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^UJ{i«(KUHgai!tRjatfs.ifl<aj!Jj,'^j/):'<!Ji.P.n!. U dVof OTTAWA 39003002371721 CORRES PO N DANOIS BOILEAU DESPUÉAUX BROSSETTE PARIS. — niPRlMEKlE U K J. C.LAYE Rl'K SAINT- BEN OIT, 7 CORRESPONDANCE F. N T R K ROILEAU DESPRÉAUX El' BROSSETTE AVOCAT AC PARLEMtNT DE LÏO.\ PUBLIKK SIR LES MANUSCRITS ORK. l\\l\ p A r. AUGUSTE LAVERDET 1 N T H 1) V C T 1 () N l'AI{ y\. JULES JAMN pre;\jièue édition complète m p A li I I t 1 K E U 1 1 t PARIS J. TECHENER, LIBRAIRE RUE DE 1,'aKBHE-SEC , ÔS , PRÈS PK lA COLONNADE DU LOUVRE MOCCCI, VIII Kciiioiliictuuj ijl Irailiiction réservées. BISUOTHECA Digitized by the Internet Archive in 2010 witii funding from University of Ottawa .'^ <*^, •k^' littp://www.arcliive.org/details/correspondanceenOOboil INTRODUCTION Les honnêtes gens, amis des beaux livres, et qui oublient volontiers toute chose, à contempler, dans leur reproduc- tion la plus charmante et la plus vivante, les œuvres du temps passé, se rappelleront, toute leur vie, un des jours les plus dramatiques d'une vente célèbre , la vente des livres de M. A. -A. Renouard, le doyen des bibliophiles français. La foule était grande, à cette vente, et le feu des enchères n'avait jamais jeté plus de flammes, mêlées à plus d'étin- celles. On commença par offrir (le jour dont je parle) aux amis des beaux livres, accourus à cette fortune, les œuvres de maître Guillaume Coquillart, imprimées chez Gaillot- Dupré (1532), qui furent adjugées, au prix de 501 fr. Le François Villon, de ce même Caillot -Dupré, se vendit 500 fr. Le merveilleux Clément Marot de 1544, fut poussé à 100 écus; les Marguerites de la Marguerite des Princesses (1547) montèrent, et c'était justice, à 685 fr.; le Tombeau de cette même Marguerite de Valois ne fut pas cédé, à moins a VI INTRODUCTION. (le 285 fr. Les œuvres de P. de Ronsard, prince des poêles français, aux armes de M. de Thou, se vendirent 680 fr., à savoir 200 fr. plus cher que le Ronsard monumental de M. Victor Hugo, le prince des poètes française Ce fut même un spectacle heureux, on peut le dire, heureux et glorieux pour les belles choses qui tiennent aux passions du bel esprit, l'empressement, l'enthousiasme et la passion de ces possesseurs de tant de beaux livres, pour arriver à com- pléter ces intimes collections , la joie austère du foyer domestique; un charme à la ville, un repos à la campagne, une grâce en tous lieux. — « Mon Dieu! s'écriait en belle langue latine, un savant du XVI* siècle, je n'ai plus rien à vous demander, vous m'avez donné tant de beaux hvres, un si joli petit jardin, des oiseaux qui chantent si bien ! » Mais cette première partie de la vente, à cette dernière vacation , toute vive et tout animée qu'elle était , ne don- nerait pas mie idée approchante de l'émotion universelle, lorsqu'au milieu d'un silence imposant, M. le Commis- saire-Priseur plaça, d'une main solennelle, sur la table éblouie, un volume, et bientôt deux volumes du petit for- mat in-folio, reliés en maroquin rouge, dans une reliure élégante que l'on prendrait, volontiers, pour un travail de Pasdeloup. En ce moment suprême , on eût vu , soudain , ces re- gards avides et curieux se tourner vers cette merveille inestimable, avec tant d'envie et d'ardentes convoitises! 1. Ce beau livre, aux armes du savant helléniste et lecteur du Collège de Frauce, Habert de Montmaur, tout chargé des vers, des souvenirs, des sympathies et des respects de nos contemporains, s'est vendu défini- tivement 950 fr. à la vente de M. Giraud ; il est un des plus précieux ornements de la bibliothèque de M. Maxime du Camp. INTUODUCTION. vu En effet, lemoment était venu, où l'on saura quel ama- teur français, ou tout autre amoureux des vieux livres, ar- rivé d'Angleten-e, d'Espagne ou d'Italie (il en était venu, même du nouveau monde!), emportera, triomphant, un des plus rai'es et des plus respectables monuments de la littérature française, à savoir la correspondance autogra- phe de Boileau Despréaux , avec ce bel esprit d'une province intelligente, qui se dévouait à la gloire du maître, et qui l'entoura, pendant les douze dernières années de sa vie, avec un zèle, une constance , une fidélité à toute épreuve, de ses meilleures déférences. Nous voulons parler de M. Brossette, un célèbre avocat du Parlement de Lyon, qui vécut et qui mourut, à Lyon même, honoré, à tous les titres, esprit, mérite et fortune, des respects unanimes de sa ville natale, et de cette considération personnelle, qui sont la légitime récompense d'une probité à toute épreuve, et d'un talent sincère, actif, dévoué. M. Brossette aimait le mérite; il le recherchait pour l'honorer. Il se glorifiait d'une illustre amitié, comme tant d'autres se glorifient du titre, ou du nom de leur père. Quoi d'étonnant? Si de nos jours, le respect est rare, on rencontrait, souvent ces honorables ambitions dans les bons siècles littéraires, comme on peut le voir, dans la correspondance et dans les souvenirs de tous les grands écrivains. A ce propos , vous rappelez-vous une aimable lettre de Pline le Jeune à Tacite? On veut la citer ici, pour donner une idée approchante du zèle et de l'empressement des honnêtes gens de l'Empire romain à récompenser le zèle du philosophe, la vertu de l'historien, les inspirations du poëte : « Ami, disait Pline à Tacite, j'ai lu votre livre , et j'ai in- viii INTRODUCTION. diqué sur les marges, avec tout le zèle de l'amitié, ce qu'on y peut ajouter, ce qu'on en doit retrancher; c'est une heureuse habitude, entre nous, de nous dire et d'écouter nos vérités, puisqu'aussi bien celui-là est surtout fait pour la louange, qui se montre obéissant aux bons con- seils. Vous, cependant, à votre tour, n'épargnez pas mon livre, et me le renvoyez, chargé de vos notes marginales. « Heureux et très-utile échange d'amitié, de conseils, de bons sentiments; la postérité, du moins je l'espère, nous en tiendra compte, et reconnaîtra, comme un fait rare et charmant, cette honorable alliance de deux hommes du même âge , ou peu s'en faut , d'une certaine réputation (pardonnez-moi si je vous mets à mon niveau!) s'encou- rageant, l'un l'autre, à bien faire, et toujours à mieux faire? Déjà, dans ma première jeunesse, vos œuvres et votre renommée étaient pour moi, un grand sujet d'ému- lation, et je voulais : Venir, en vos sentiers, de loin... mais après vousl « Certes, nous étions alors à une époque habile, et fé- conde en beaux génies, mais pas un de ces grands hommes, autant que vous-même , ne me semblait un exemple , une grâce, une autorité. « Ainsi, je ne suis jamais plus content et plus fier que si Rome, au même instant, s'occupe à la fois de Tacite et de Pline, et pense à moi, lorsqu'elle parle de vous. A ce prix seulement, je consens que Rome ait ses préférences et réserve à d'autres que nous, le premier rang, pourvu qu'elle me place à vos côtés : à mon sens, être après vous, c'est être encore avant tous les autres. « Avez-vous aussi remarqué ces testaments nombreux , dans lesquels pas un des testateurs ne laisse à Tacite un INTRODUCTION. ix lepTS, qu'il n'en laisse nn tout pareil à Pline, son émule? Eh! le moyen ffuc nous puissions ne pas nous aimer, quand tout nous y convie : une égale ambition d'apprendre et de savoir, l'exercice assidu des belles- lettres, les mêmes mœurs, le môme amour de la renommée , et jusqu'à la dernière volonté de nos lecteurs? » Une autre fois, Pline écrivait à Tacite un billet charmant pour lui dire, avec une grande franchise : « Ayons bon cou- rage, espérons; la postérité ne peut pas nous trahir tout à fait ; la postérité saura notre nom , moins peut-être par nos écrits, que par notre contenance, et par les respects que nous lui portons. Notre tâche est là; marchons, et si le but n'est pas tout à fait la gloire, au moins nous serons en deçà de l'oubli ! » Ces grands exemples d'une amité littéraire, et cette im- mense sympathie, à propos des écrivains que Rome appre- nait à honorer, sont bien faits, certes, pour encourager les écrivains nouveaux, pour consoler les écrivains misérables! Ces grands exemples portent, en eux-mêmes, toutes sortes de consolations et d'espérances. Ne vit-on pas le magistrat Michel de L'Hôpital, chancelier de France, prendre en ses mains éloquentes la défense et la protection du grand poëte Ronsard? Lui-même, le roi Charles IX, il a fait des vers à son poëte ; L'art de faire des vers, dùt-on s'en indigner. Doit être à plus haut prix que celui de régner. Si l'usage était ancien, d'honorer les grands écrivains, M. Brossette obéissait, volontiers, à ces habitudes glorieuses. Au milieu de tant de beaux esprits qui élevèrent jus- X INTRODUCTION. qu'aux astres, la gloire et l'honneur du règne de Louis XIV, M. Brossette avait, principalement, adopté l'illustre auteur des Satires, de V Art uploads/S4/ correspondance-entre-boileau-despreaux-et-brossette-boileau-despreaux-nicolas-1636-1711-pdf.pdf

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  • Publié le Apv 18, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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