LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 1er avril 2010 El Watan N° 5907 - Vingtième an
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Jeudi 1er avril 2010 El Watan N° 5907 - Vingtième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ● Le diplomate Hasseni clame son innocence, disant être victime d’une homonymie ● Il avait déposé, fin août, une requête pour obtenir un non-lieu ● L’avocat Miloud Brahimi, qui a bien suivi l’affaire, ne cache pas son étonnement après ce verdict ● Pour lui, c’est la reconnaissance implicite que les poursuites sont sans fondement. D ’inculpé au statut de témoin assisté, Mohamed Ziane Hasseni semble avoir obtenu l’essentiel. Mais il n’est toujours pas tota- lement disculpé. Les juges chargés de l'enquête sur l'assassinat de l’avocat Ali Mecili en 1987, à Paris, tergiversent en l’absence de preuves tangibles l’inculpant. Ils ont refusé ainsi de lui accorder un non-lieu, comme a rapporté hier l’Agence France Presse (AFP), citant des sources judiciaires. (Suite page 3) M. A. O. Publicité Le PDG de Mobilis démissionne TÉLÉPHONIE P. 3 La justice française refuse le non-lieu à Hasseni ELLE TERGIVERSE EN L’ABSENCE DE PREUVES TANGIBLES DANS L’AFFAIRE MECILI LA GRÈVE DES TRAVAILLEURS DES COMMUNES ● Succès inattendu du premier mouvement de grève ini- tié par le Conseil national du secteur des communes af- filié au Snapap ● Ce mouvement a fait connaître ce syndicat qui a promis d’autres actions pour améliorer les conditions de vie des travailleurs. ● Les avocats sont unanimes à dénoncer les dérives de la justice, parmi elles, le peu d’intérêt accordé par les magistrats à la défense ● «La justice n’est qu’un autre bras du pouvoir», accuse M e Brahimi. Lire en page 5 P remière action du genre dans l'histoire de l'Algérie, le mouvement de grève initié par le Conseil national du secteur des communes, organisation affiliée au Snapap, a connu, selon ses animateurs, un succès inattendu. Hier, au deuxième jour de ce débrayage de deux jours, le taux de suivi a enregistré une légère amélioration par rapport au premier jour. Plusieurs communes ont rejoint la protestation ra- menant ainsi le taux de suivi à plus de 75% alors que la veille, il était de l'ordre de 60%. M. Ali Yahia, porte-parole du syndi- cat, a rappelé hier, lors d'une conférence de presse animée à la Maison des syndicats que le personnel des communes n'a jamais eu recours à un mouvement de débrayage. (Suite page 2) Nabila Amir UNE PREMIÈRE EN ALGÉRIE LES AVOCATS S’INSURGENT LES DROITS SONTBAFOUÉS ET LA DÉFENSE N’ESTPAS RESPECTÉE FRANCE Le business du hallal Paris (France) De notre bureau Organisé durant deux jours (mardi et mercredi derniers) à Paris, le premier Salon des produits hallal a attiré un grand nombre de profession- nels. Venus de plusieurs pays d'Europe et du Maghreb, dont l'Algérie, l'objectif premier des participants était double : d'une part, faire connaître leurs produits et, d'autre part, trouver de nouveaux marchés et de nouveaux distributeurs, en dehors des circuits tradi- tionnels. Des produits alimen- taires aux cosmétiques en passant par les circuits touris- tiques estampillés hallal, toutes les branches d'activité ont eu droit à des stands bien lumineux et bien rangés. D'après Antoine Boniel, un des fondateurs du Salon, le nombre de clients potentiels dans ce type de secteur avoi- sine les 7 millions de per- sonnes en France. Ce qui re- présente environ un marché de plus de 4 milliards d'euros chaque année. (Suite page 4) Yacine Farah PHOTO : MALIKA TAGHLIT PHOTO : DR LA GRÈVE DES TRAVAILLEURS DES COMMUNES Une première en Algérie El Watan - Jeudi 1er avril 2010 - 2 L ’ A C T U A L I T É Suite de la page 1 I l s'agit là d'une première. Jamais un syndicat n'a osé bloquer les communes pour revendiquer un droit de regard sur leurs conditions de travail», a-t-il tonné. «Nous sommes satisfaits du résultat car en dépit des intimidations et des menaces des pou- voirs publics, les travailleurs et fonc- tionnaires des communes ont adhéré pleinement au mot d'ordre de grève», a lâché le conférencier qui estime qu'aujourd'hui les travailleurs des APC, de manière générale, ont brisé le silence et ont bravé l'interdit pour crier leur ras-le-bol quant à leurs conditions de travail, et leur situation sociopro- fessionnelle qui est des plus catastro- phiques. «Lors de notre tournée sur le terrain, nous avons compris qu'il y a une prise de conscience des tra- vailleurs, leur lucidité et leur rejet de la hogra les ont poussés aujourd'hui à réfléchir sérieusement quant à la constitution d'un comité de tra- vailleurs au sein de chaque entrepri- se», a révélé M. Ali Yahia. LA PEUR DE LA RÉVOCATION Ce dernier n'a pas nié que beaucoup de travailleurs et agents des com- munes ignorent même l'existence d'un syndicat représentant le secteur des communes. Ils ne sont de ce fait ni af- filiés ni structurés dans un collectif auprès duquel ils peuvent faire part de leurs doléances. «Suite à ce débraya- ge, les travailleurs ont exprimé leur souhait de faire partie du syndicat. Ceci nous réjouit doublement : d'un côté, cela nous permet de renforcer notre existence sur le terrain et de l’autre, cette nouvelle donne va per- mettre aux travailleurs d'avoir entre leurs mains des instruments et outils pour se défendre», fera remarquer le conférencier. Toutefois, malgré la non-adhésion de certaines communes à ce mouvement de grève, les repré- sentants du Conseil national du sec- teur des communes ont affiché un sa- tisfecit et parlent d'une réussite totale. Pour eux, il n'est pas facile d'observer un débrayage dans un contexte où le champ syndical est verrouillé, où toutes les grèves sont réprimées et leurs initiateurs menacés de ponction sur salaire et de révocation. «Les tra- vailleurs des communes n'ont jamais eu recours à un mouvement de dé- brayage. Notre grève intervient au lendemain de la répression qui s'est abattue sur les praticiens de la santé et les enseignants. Cet état de fait n'a pas empêché le personnel des com- munes d'adhérer à la grève», a soute- nu Ali Yahia qui a tenu à saluer le cou- rage des travailleurs et leur acharnement pour la préservation du droit syndical. Les agents commu- naux, selon le porte-parole du syndi- cat, ont compris qu'en 2010, ils n'ont pas besoin d'une autorisation du maire pour adhérer à un syndicat. Par ailleurs, l'adhésion à cette action de protestation va motiver le conseil à aller de l'avant. Dans ce sillage, il envisage de com- mencer d'ores et déjà à s'organiser pour la réussite de la prochaine action de trois jours prévue pour ce mois-ci. Les membres du syndicat se réuniront ce week-end pour arrêter la date de ce nouveau débrayage. «Les pouvoirs publics ont tourné le dos à nos reven- dications, ils ont joué la carte de l'inti- midation à la place de la négocia- tion», a déploré M.Ali Yahia. Il est en outre utile de rappeler les revendica- tions du personnel des communes. Des revendications, somme toute, lé- gitimes puisqu'elles concernent l'amélioration de leur vécu. En plus de la promulgation du projet de statut particulier des communaux et le régime indemnitaire, le syndicat du secteur des communes demande la révision de la classification catégo- rielle des communaux, la revalorisa- tion et l'attribution d'autres primes et indemnités pour les travailleurs com- munaux et des corps communs, la re- valorisation et l'actualisation de la pri- me de rendement et le maintien de la retraite sans condition d'âge. Les re- présentants des travailleurs deman- dent aussi la revalorisation du point indiciaire afin de garantir un salaire de base digne en harmonie avec le coût de la vie. N. A. PHOTO : H. LYÈS Beaucoup de travailleurs et agents des communes ignorent même l'existence d'un syndicat les représentant Publicité El Watan - Jeudi 1er avril 2010 - 3 L ’ A C T U A L I T É ELLE TERGIVERSE EN L’ABSENCE DE PREUVES TANGIBLES DANS L’AFFAIRE MECILI La justice française refuse le non-lieu à Hasseni Suite de la page 1 H asseni, qui clame son innocence en disant être victime d'une homonymie, avait déposé fin août une requête pour obtenir un non- lieu qui l'aurait définitivement blanchi. Le parquet de Paris avait décidé, début février, de soutenir sa demande. Mais elle n’a pas abouti. «Les juges ont refu- sé le non-lieu au diplomate algérien», a déclaré son avocat, Me Jean-Louis Pelletier à l’AFP . L'avocat, qui a souligné qu'il ferait appel, a indiqué cependant que les juges en charge du dossier l'ont fait passer du statut d'inculpé à celui de témoin assisté, «un nouveau statut à mi-chemin entre simple témoin et inculpé, en raison de l'insuffisance des charges pesant contre lui». Cette décision, pour le moins éton- nante, a été prise par la justice française en raison «d’insuffisances de charges retenues contre l’inculpé». Les juges Alain Philibeaux et Corinne Goetzmann ont estimé «un peu préma- turé d'ordonner un non-lieu alors que le témoin principal a dit avoir subi des pressions. Ils veulent prendre le temps de poursuivre leurs investigations», a indiqué Me Antoine uploads/S4/ elwatandu-01042010.pdf
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- Publié le Jul 30, 2022
- Catégorie Law / Droit
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