Guyard, Stanislas (1846-1884). La civilisation musulmane : leçon d'ouverture fa

Guyard, Stanislas (1846-1884). La civilisation musulmane : leçon d'ouverture faite au Collège de France, le 19 mars 1884. 1884. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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Cie, RUE GARNIER, 4. ANGERS, IMP. BURDIN ETCie.. 4, RUE GARNIER. — 74 — à la publicité. N'oublions pas, Messieurs, cette question si nuageuse de la musique ancienne pour laquelle la musique arabe nous donnera quelque jour de nombreux, éléments de solution. La théorie scien- tifique de la prosodie est entrée dans une voie nouvelle. Il faut que les essais de vos devanciers soient repris par vous et déve- loppés. Je ne me flatterai point, Messieurs, de n'avoir omis aucun trait essentiel, dans cette courte esquisse du présent et de l'avenir des études arabes. Mais je voudrais emporter la persuasion que j'ai réussi à vous en faire sentir toute importance et l'intérêt, et à provoquer chez vous le désir de surpasser vos maîtres. La science ne diffère souvent, de l'ignorance que parce quelle est prête à reconnaître ses erreurs. La découverte de l'erreur est la moitié de la vérité. travaillons donc, avec l'espoir que, si nous nous montrons sincères, aucun de nos efforts ne restera improductif. ANGERS, IMP.BURDIN ETCie,RUE GARNIER. — 73 — combien de problèmes relatifs à ses ori- gines et à son influence ne restera-t-il pas à élucider ! L'arabe n'est qu'un rameau de la souche sémitique dont M. Renan a si brillamment tracé l'histoire. La gram- maire comparée des langues de Sem est encore à faire, et c'est l'arabe qui nous en conserve la forme la moins altérée; c'est à lui que déjà l'on a recours pour mieux comprendre le vocalisme de l'hébreu et des idiomes congénères, et son rôle, dans ces belles recherches, ne pourra que grandir de jour en jour. L'histoire de l'écriture arabe est encore bien obscure. Les origines de la grammaire ne sont que soupçonnées. Les sectes musulmanes reflè- tent des idées antérieures qu'il importe de reconnaître et de dégager. L'influence exercée par la philosophie et par les sciences des Arabes sur la renaissance de notre moyen âge mérite d'être observée plus en détail comme l'a très bien montré Dieterici. L'histoire des Croisades ne sera définitivement connue que lorsque tous les chroniqueurs arabes auront été livrés — 72 — qui soit aux arabisants ce qu'est pour les indianistes le dictionnaire de Saint-Péters- bourg. Il faudrait, dans cette voie, tenir compte de l'appoint considérable que fournirait le dépouillement systématique des dialectes vulgaires. Ce travail a été commencé fructueusement par de jeunes savants, et les résultats déjà obtenus sont bien de nature à vous piquer d'émulation. Et maintenant, admettons que ce pro- gramme vienne à être épuisé; admettons que les écrits des historiens, des géo- graphes, des voyageurs, des grammai- riens, des lexicographes, des philosophes, des poètes, des théologiens, des juriscon- sultes soient tous entre nos mains, sous leur ,forme définitive ; admettons qu' au trésor de la langue arabe on ne puisse ajouter un seul joyau, c'est alors que commencera, l'ère des grands travaux d'ensemble, où bien des systèmes ;oppo- ses trouveront-place, où bien des-théories se succéderont. Et je ne parle ici que de la civilisation musulmane étudiée; en soi, dans son complet épanouissement. Mais — 71 — ment copiés les uns les autres, souvent avec peu d'exactitude ; et comme les écrits les plus modernes tendaient à supplanter- les plus anciens, nombre d'ouvrages ne nous sont parvenus que mutilés par des compilateurs sans critique. La tâche qui vous incombe aujourd'hui, Messieurs, est donc avant tout la restitution des sources, tâche difficile, car elle suppose l'étude patiente d'une masse énorme de documents imprimés et manuscrits. L'en- tente parfaite des textes ne peut marcher que parallèlement avec lé perfectionne- ment des dictionnaires. L'école hollan- daise l'a si bien compris qu'elle ne publie jamais un texte nouveau sans y joindre le glossaire des mots imparfaitement expliqués, ou omis, dans nos lexiques. C'est la une coutume que tous les arabi- sans devraient imiter, et le voeu exprimé naguère au Congrès des Orientalistes, à Leide, ne serait pas trop loin de se réaliser : nous pourrions espérer dans un avenir assez prochain l'accomplissement d'un dictionnaire rédigé d'après les sources et -70- de leur labeur. Mais il en est tout autre- ment. Bien des générations de travailleurs se succéderont avant que les études arabes soient parvenues à leur plus haut degré de maturité. Les résultats que je viens de vous présenter ne donnent qu'une idée incomplète, et sur quelques points inexacte peut-être, de ce que, fut l'activité scientifique, littéraire, artistique, indus- trielle et commerciale chez les Musulmans. Il reste à explorer plus d'une moitié de la littérature, et l'examen des documents nouveaux que recèlent nos bibliothèques modifiera souvent encore tous les tableaux d'ensemble que l'on pourra tracer de l'Orient musulman, et dont le plus récent est dû à la plume exercée. d'Alfred Von Kremer(1).Vous n'ignorez pas, Messieurs, combien l'écriture arabe est imparfaite : elle omet les voyelles, et les consonnes elles-mêmes se dénaturent facilement sous le qalam des scribes ignorants. D'autre part, les auteurs arabes se sont générale- 1. CulturgeschichtedesOrients. Wien,1875-1877. - 69 - manifestations de l'art décoratif des Musul- mans. L'horreur que professait Mahomet pour les idoles et sa fureur iconoclaste devaient bannir à tout jamais de l'Isla- misme les arts figurés. Si les préjugés qui régnaient contre la peinture s'affai- blirent quelque peu chez les Persans, en revanche la statuaire, frappée d'un ostra- cisme rigoureux, neput jamais triompher de l'intolérance religieuse. Le goût du beau se réfugia dans l'ornementation, et l'arabesque, cette création d'une origina- lité saisissante, vint enlacer les murs des palais merveilleux et des mosquées, fouiller les parois des vases et serpenter le long des armes et des instruments. A parcourir cet aperçu de ce que nous savons déjà de l'histoire de la civilisation musulmane, il semblerait, Messieurs, que nos prédécesseurs aient complètement défriché le champ de nos études et qu'il ne nous reste plus qu'à cueillir les fruits — 68 — taient principalement, des Juifs qui s'y adonnaient en Orient. L'industrie, du papier avait une très grande extension. Primitivement les Arabes employaient le parchemin. La conquête de l'Egypte y substitua le papyrus qui fut lui-même détrôné, par le papier lorsque les Musul- mans furent entrés en relations avec la Chine. Des fabriques se montèrent dans plusieurs provinces et à Bagdad. Avec l'apparition de ce précieux article, la re- liure devint bientôt elle-même une in- dustrie florissante, comme l'étaient aussi, d'ailleurs la sellerie et la cordonnerie. Le commerce de détail se chargeait de ré- pandre tous ces produits ainsi que ceux de l'agriculture. Dans toutes les villes de l'empire il se tenait. des bazars où les fruitiers-épiciers (baqqâts), les bouchers (djazzârs), les boulangers (khabbâz), les armuriers (séïqals), les libraires (warâqs) et les droguistes-pârfumeurs (attârs) dé- bitaient leurs marchandises. Vous, seriez étonnés, Messieurs, si j'omettais de mentionner les splendides - 67 - étaient principalement cultivées dans les environs de Bassorah et dans la Perse uploads/S4/ guyard-la-civilisation-musulmane-conference-au-college-de-france-1884.pdf

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  • Publié le Dec 23, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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