Du même auteur La Formule de Dieu, Éditions Hervé Chopin, Paris, 2012 A Formula
Du même auteur La Formule de Dieu, Éditions Hervé Chopin, Paris, 2012 A Formula de Deus, Gradiva, Lisbonne, 2006 L’Ultime Secret du Christ, Éditions Hervé Chopin, Paris, 2013 O Último Segredo, Gradiva, Lisbonne, 2011 La Clé de Salomon, Éditions Hervé Chopin, Paris, 2014 A Chave de Salomão, Gradiva, Lisbonne, 2014 Codex 632, Le Secret de Christophe Colomb, Éditions Hervé Chopin, Paris, 2015 O Codex 632, Gradiva, Lisbonne, 2005 Furie divine, Éditions Hervé Chopin, Paris, 2016 Fúria Divina, Gradiva, Lisbonne, 2009 Vaticanum, Éditions Hervé Chopin, Paris, 2017 Vaticanum, Gradiva, Lisbonne, 2016 Signe de vie, Éditions Hervé Chopin, Paris, 2018 Sinal de Vida, Gradiva, Lisbonne, 2017 L’Homme de Constantinople, Éditions Hervé Chopin, Paris, 2019 O Homem de Constantinopla, Gradiva, Lisbonne, 2013 Um Milionário em Lisboa © José Rodrigues dos Santos/Gradiva Publicações, S.A., 2013 © 2020, Éditions Hervé Chopin, Bordeaux ISBN 9782357205000 T ous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Directrice éditoriale : Isabelle Chopin Conception de couverture : Philippe Arno-Pons © Éditions Hervé Chopin 32, rue Lafaurie de Monbadon – 33000 Bordeaux www.hc-editions.com Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. « Nous n’adorons la perfection que parce que nous ne pouvons la posséder ; nous la repousserions si nous la possédions. Être parfait, c’est être inhumain, parce que l’humain est imparfait. » Fernando PESSOA À Calouste Gulbenkian, parce qu’il a choisi le Portugal. Bien qu’il s’agisse d’une œuvre de fiction, ce roman s’inspire de faits réels. Sඕඕඉඑකඍ Titre Du même auteur Copyright Dédicace Prologue Première partie - Horreurs Chapitre I Chapitre II Chapitre III Chapitre IV Chapitre V Chapitre VI Chapitre VII Chapitre VIII Chapitre IX Chapitre X Chapitre XI Chapitre XII Chapitre XIII Chapitre XIV Chapitre XV Chapitre XVI Chapitre XVII Chapitre XVIII Chapitre XIX Chapitre XX Chapitre XXI Chapitre XXII Chapitre XXIII Chapitre XXIV Chapitre XXV Chapitre XXVI Chapitre XXVII Deuxième partie - Beauté Chapitre I Chapitre II Chapitre III Chapitre IV Chapitre V Chapitre VI Chapitre VII Chapitre VIII Chapitre IX Chapitre X Chapitre XI Chapitre XII Chapitre XIII Chapitre XIV Troisième partie - Exil Chapitre I Chapitre II Chapitre III Chapitre IV Chapitre V Chapitre VI Chapitre VII Chapitre VIII Chapitre IX Chapitre X Chapitre XI Chapitre XII Épilogue Note finale PROLOGUE Je commençais à peine à feuilleter le second manuscrit de mon père lorsque je fus surpris par un cri long et déchirant, qui rappelait le hurlement d’un loup. Le bruit venait du couloir et, une fois remis de ma frayeur, je me rendis compte qu’il s’agissait de la voix de Mme Duprés. Affolé, je sautai du lit, repoussai les feuillets sans me soucier qu’ils s’éparpillent et, encore en pyjama, me précipitai hors de la chambre. Je remarquai une porte ouverte ; c’était la suite Philippa de Lancastre, où vivait mon père, et la lumière qui en filtrait dessinait un rectangle jaune sur le sol. Je courus à la chambre. En y pénétrant, je découvris la vieille dame agenouillée par terre, recroquevillée sur elle-même et tremblant de tous ses membres, prostrée au pied du lit dans lequel il était étendu. — Qu’est-ce qu’il y a ? demandai-je. Que s’est-il passé ? Je n’eus pour toute réponse qu’un gémissement. Je levai les yeux vers le lit et, pressentant le pire, parcourus du regard la forme immobile sous les draps. Je me précipitai vers mon père et ma première impression fut qu’il reposait sereinement, détaché de l’agitation hystérique qui s’était déclenchée autour de lui. Je me sentis momentanément soulagé, mais ce ne fut qu’un court répit car je remarquai immédiatement qu’il avait les paupières bizarrement entrouvertes, ses pupilles fixées sur un point indéterminé au plafond, comme s’il regardait sans voir ; c’est à cet instant précis que l’émotion m’étreignit. — Père ! J’ai le vague souvenir d’un maelström de sensations se bousculant en une sorte de rêve léthargique, un amalgame confus d’images, d’impressions, d’émotions et de voix. Je me rappelle l’avoir serré dans mes bras et n’avoir relâché mon étreinte que lorsque les infirmières m’arrachèrent à lui et me repoussèrent vers un sofa près de la fenêtre avant de lui consacrer toute leur attention. Assis sur ce fauteuil, abattu, mis à l’écart, j’assistai, impuissant, à un tourbillon de personnes entrant et sortant de la suite. Il n’y eut d’abord que les infirmières, telle une nuée de mouches voletant autour du lit ; puis ce fut le tour des employés de l’hôtel, suivis d’autres clients qui passaient leur tête par la porte ; le gérant en personne arriva, avant le médecin, deux policiers et, plus tard, l’avocat, ainsi qu’un prêtre catholique. Lorsqu’il fut évident qu’il n’y avait plus rien à faire en vérité, le calme revint et les va-et-vient cédèrent la place à une atmosphère de tranquillité teintée de lugubres soupirs. Il y eut des condoléances à mon intention, quelqu’un dit qu’on avait perdu un grand homme, le médecin affirma que la science n’aurait rien pu faire de plus pour lui, le curé fit remarquer que la volonté de Dieu était exaucée et, au beau milieu de tous ces commentaires, l’avocat évoqua le testament, soulignant qu’il convenait d’en lire le contenu dans les meilleurs délais. Je jugeai son commentaire déplacé, voire indécent au vu des circonstances, mais gardai le silence ; je lui tournai le dos et m’écartai. Le corps demeura toute la matinée dans la suite de l’hôtel, où se déroula la cérémonie arménienne traditionnelle du dan gark, veillée au cours de laquelle je fus assailli de tant de questions qu’il me fallut sortir de ma léthargie pour y répondre, mais aussi pour mettre en place les préparatifs des funérailles. Ce qui me fit du bien, puisque j’avais ainsi un objectif. Je me mis même à un moment donné à me comporter en général d’armée, donnant des ordres dans tous les sens. Je mandai quérir l’évêque de l’Église arménienne de Londres pour conduire les funérailles car je ne voulais pas de cérémonie catholique, et contactai une entreprise de pompes funèbres. Le problème le plus inattendu se posa lorsque l’employé m’interrogea à propos du cimetière. L’homme me proposa, au choix, celui des Plaisirs, un nom qui me sembla incompréhensible pour un lieu de cette nature, ou le cimetière Alto de São João. — Il n’y aura pas d’enterrement, précisai-je. Il va être incinéré. Le petit homme écarquilla les yeux. — Incinéré ? Où ça ? — Dans un crématorium, voyons ! rétorquai-je, haussant les épaules en signe d’impatience. Il ne manquait plus que ça, qu’on me demande aussi de choisir le lieu où mon père va être… — Vous n’avez pas saisi, se hasarda l’employé des pompes funèbres, dont la veste dégageait une écœurante odeur de formol. Il n’y a pas de crématoriums au Portugal ! Cette déclaration était tellement invraisemblable que je me pris à penser quelques instants que l’homme inventait des excuses improbables pour me convaincre de l’enterrer, solution qui devait être plus rentable pour lui. — Mais ce n’est pas croyable ! — Le Portugal est un pays catholique, M. Sarkisian, se justifia-t-il avec tant de gêne que je compris qu’il était sincère. Nous n’incinérons pas les défunts, c’est pour cela qu’il n’y a pas de crématoriums dans notre pays. J’ai bien peur que votre père doive bel et bien être enterré. Je consultai Mme Duprés et, après avoir échangé et passé quelques coups de téléphone, il fut décidé que, après la messe de funérailles que j’avais entre-temps organisée pour le lendemain, le corps serait emmené en Suisse. Une fois cette décision prise et les préparatifs lancés, le propriétaire de l’hôtel m’attira dans un coin discret et, avec une mine de conspirateur, d’une voix chargée de sous-entendus, il me fit savoir qu’on m’attendait au téléphone et qu’il était « dans mon intérêt d’aller y répondre ». Lorsque je lui demandai qui était en ligne, il se contenta de me chuchoter à l’oreille, toujours avec des airs de grande confidentialité, que l’appel exigeait « la plus grande discrétion » et qu’il convenait « que je me rende dans ma chambre pour le prendre ». Sans rien y comprendre, je fis ce qu’il disait. Je saisis le téléphone posé sur ma table de chevet et une voix me demanda de patienter quelques instants. Il y eut un bip, puis plus rien ; je présumai qu’on transférait l’appel. — Allô 1 ? fit quelqu’un en français, rompant le silence. Monsieur Krikor Sarkisian ? J’ouvris de grands yeux en reconnaissant mon interlocuteur ; il n’y avait au Portugal qu’une seule personne avec une voix aussi flûtée. — Monsieur le président du Conseil ! m’exclamai-je. Oui, c’est bien moi. Comment allez-vous ? — Moins bien, depuis la triste nouvelle dont j’ai été informé ce matin. Je me suis dit que je devais vous téléphoner afin de vous exprimer, au nom de la nation portugaise, mes plus sincères condoléances pour le décès de monsieur votre père. Croyez bien qu’il s’agit là d’une grande perte pour le Portugal. — Je vous en remercie, monsieur le président du Conseil. — Je vous prie d’excuser mon ignorance, mais quel uploads/S4/ pdf-ebookys-com-un-millionnaire-a-lisbonne-jose-rodrigues-dos-santos-pdf.pdf
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- Publié le Jui 01, 2022
- Catégorie Law / Droit
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