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Harcèlement de rue contre le GUIDE DE SECOURS Harcèlement de rue vs Drague 1 Le

Harcèlement de rue contre le GUIDE DE SECOURS Harcèlement de rue vs Drague 1 Les grands principes 2 En chiffres 3 La loi du 3 août 2018 4 Les formes de harcèlement de rue ➔Regards insistants 6 ➔ Approche verbale insistante 8 ➔Injures publiques 10 ➔Filature/Stalking 12 ➔Exhibitionnisme 14 ➔Frotteurisme 16 ➔ Agression sexuelle/viol 18 Violences envers les personnes LGBTQIA+ 20 Les bons mots 21 Les conséquences du harcèlement 22 Attention aux idées reçues 23 Es-tu relou.e ? 24 Pour aller plus loin 25 La boîte à outils 26 Glossaire 28 Sommaire Ah c’est bien tu cries et me pousse une nouvelle fois pour que je tombe… [Rennes, quartier Sainte-Anne] “Habille-toi comme tu veux, mais tu ne te plaindras pas de te faire violer.” Vous avez peut-être déjà entendu ou lu des témoignages similaires, évoquant des expériences de « harcèlement de rue ». Il s’approche de moi en me disant : Drague Le harcèlement de rue englobe les injures, gestes et regards obscènes, agressions ou tentatives d’agressions sexuelles, attouche ments et filature dans l’espace public ou semi-public (rue et/ou transports) proférés à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes. Pour celles ou ceux qui ne l’ont pas vécu, le harcèlement de rue est souvent confondu avec la drague de rue. La drague renvoie à une forme de séduc tion dans laquelle une personne en ap proche une autre afin de la charmer, avec politesse et respect. Cela peut aboutir à un échange sympathique si le ou la desti nataire est réceptif.ve ou intéressé.e. Si ce n’est pas le cas, la personne ayant fait la tentative poursuit sa route. « Bonjour, je te trouve charmant.e. Est-ce que ça te dérange si nous discutons ? - Pourquoi pas, oui, ça pourrait être sympa ! » - Je n’ai pas envie, je ne vous connais pas. - D’accord, Bonne journée. » Si elle insiste, en ignorant le refus (absence de réponse, yeux baissés, gêne appa rente…) et le consentement de la personne, il y a harcèlement. Demander à l’autre est la seule manière de savoir. La drague se pra tique à deux. Le harcèlement est imposé par une personne sur une autre, pouvant faire naître un climat de peur, d’insécuri té, de gêne ainsi qu’un rapport de pouvoir malsain. Si ce phénomène peut paraître anodin, car méconnu, la répétition et la fréquence des actes – souvent à caractère sexuel et au contenu violent – peuvent entraîner de réels dommages émotionnels, physiques et psychologiques. « Bonjour, je te trouve charmant.e. Est-ce que ça te dérange si nous discutons ? - Je n’ai pas envie, je ne vous connais pas. - Ben justement, on va apprendre à se connaître ! Je ne suis pas assez bien pour toi c’est ça ?! - Je ne vous connais pas. - Mais allez connasse/connard ! » Pour faire connaitre ce problème, l’associa tion « Stop Harcèlement de Rue » a vu le jour en 2015 à Paris. Elle compte aujourd’hui une dizaine d’antennes en France. L’équipe de Bordeaux a souhaité réaliser ce guide afin de proposer davantage de solu tions aux victimes et aux témoins, souvent démunis face à ce type d’agressions. Les témoignages et situations illustrés dans ce guide sont majoritairement ceux de femmes, le harcèlement de rue étant avant tout sexiste, parfois doublé de racisme et/ ou d’homophobie. Il convient de rappeler que ce phénomène peut être le fait de personnes issues de tous les groupes qui composent nos so ciétés sans distinction d’origine, de classe, d’orientation sexuelle, d’apparence, etc. Tous les hommes ne sont également pas des harceleurs et toutes les femmes n’ont pas connu le harcèlement de rue. Néan moins les faits sont suffisamment signifi catifs pour que chacun.e s’en empare et agisse selon ses moyens. Prêt.e.s ? EDITO Harcèlement de rue 1 Les grands principes Avant d’évoquer les solutions que vous pouvez mettre en œuvre pour faire face à une situation de harcèlement de rue, voici quelques principes à garder à l’esprit Même si le motif de l’agression n’est pas juridiquement reconnu, sachez qu’un dépôt de plainte ne peut être refusé. Ne cherchez pas à convaincre comprendre ou éduquer l’agresseur, ce n’est ni votre rôle ni votre objectif. Pour éviter d’être tétanisé.e, transformez votre peur en colère avec des phrases telles que « de quel droit il/elle ruine ma journée, me fait du mal ? » La justification peut être perçue comme une invitation au dialogue pour l’agresseur : « Je suis en couple/j’attends quelqu’un - Ce n’est pas grave je ne suis pas jaloux.se, j’ai tout mon temps. » Imaginer le pire (tout le monde va se moquer de moi si je crie) risque de vous paralyser et vous empêcher d’agir. L’autodéfense ne signifie pas s’improviser karatéka mais agir selon ses moyens pour que l’agression cesse. La fatigue, les problèmes personnels, font qu’on ne réagit pas systématiquement. Essayez toutefois de définir le moment où vos limites ne peuvent être dépassées. Vous avez le droit au respect et vos besoins ne sont pas moins importants que ceux d’autrui. L’agresseur est l’unique responsable de l’agression, pas votre tenue, ni votre activité, ni l’heure de votre déplacement. Savoir faire face aux situations d’agressions prend du temps. Soyez indulgent.e avec vous-même. 2 En chiffres Loin d’être des cas isolés, les anecdotes entendues dans votre entourage plus ou moins proche traduisent un phénomène de société global dépassant l’échelle nationale. Voici quelques chiffres obtenus lors de l’enquête « Femmes et déplacements »* des femmes déclarent avoir subi au moins une fois dans l’année écoulée des faits de harcèlement ont subit des scène de masturbation, d’exhibitionnisme et/ou d’autres facteurs cumulés 6,5 % ont subit des insultes, menaces ou commentaires injurieux 13,2 % ont subit des contacts physiques non souhaités et/ou attouchements (mains aux fesses, cheveux, poitrine…) 18,6 % ont subit des commentaires non désirés sur l’apparence 19,2 % des femmes ont subit des regards insistants, une présence envahissante, des sifflements ou bruitages divers 25 % * Enquête menée par les sociologues Arnaud Alessandrin, Laetitia Cesar-Franquet et Johanna Dagorn, en 2016 auprès de 5 218 personnes. Cette enquête a été commanditée par Bordeaux Métropole. 83 % 3 La loi Les différents comportements englobant le harcèlement de rue relèvent de différentes infractions qui sont punies par la loi : outrage sexiste, injure, exhibition, harcèlement sexuel, agression sexuelle et viol Le délit d’outrage sexiste, créé par la loi du 3 août 2018, permet de poursuivre des faits qui jusque-là ne constituaient pas une infraction, y compris en l’absence de répétition, comme : ➔une proposition sexuelle, mais égale ment toute attitude non verbale telle qu’un geste imitant ou suggérant un acte sexuel, un sifflement ou un bruitage obs cène ou ayant pour finalité d’interpeler la victime de manière dégradante ; ➔un commentaire dégradant sur l’attitude vestimentaire ou l’apparence physique de la victime ; ➔une poursuite insistante de la victime dans la rue. « Un changement au niveau du vocabulaire par rapport à la qualification juridique du fait, l’expression “violences faites aux femmes” est remplacée par “violences à caractères sexuel et sexiste”. » www.legifrance.gouv.fr L’infraction sera constituée qu’il s’agisse d’un lieu public – tel que la rue, les trans ports en commun ou encore un établisse ment scolaire – ou d’un lieu privé – comme un espace de travail. En cas de plainte, la preuve pourra non seulement être recueillie par des témoi gnages mais également par l’exploitation de moyens de vidéo-protection. « Chaque année, 1,7 millions de femmes de 18 à 75 ans ont déclaré avoir été victimes d’au moins une violence à caractère sexuel. » www.village-justice.com Outrage sexiste 750 € à 1 500 € d’amende en cas de cir constance aggravante, notamment en cas d’abus d’autorité : ➔si la victime est un.e mineur.e de moins de 15 ans ; ➔en cas de vulnérabilité physique ou éco nomique particulière de la victime ; ➔si l’acte est commis en réunion ; ➔s’il est commis dans un véhicule affecté au transport collectif de voyageurs ou dans un lieu destiné à l’accès à un moyen de transport collectif de voyageurs ; ➔s’il est commis en raison de l’orientation sexuelle, vraie ou supposée, de la vic time. « En un an, 713 contraventions pour “outrage sexiste” ont été dressées. » huffingtonpost.fr L’outrage sexiste est également passible d’autres peines complémentaires, comme la nouvelle peine de stage de lutte contre le sexisme et de sensibilisation à l’égalité entre les femmes et les hommes. du 3 août 2018 4 Harcèlement Les formes de de rue Regards insistants Approche verbale insistante Injures publiques Filature/Stalking Exhibitionnisme Frotteurisme Agression sexuelle/viol 5 Regards À la différence d’un regard dans le vague, les regards insistants sont fixés sur une ou plusieurs personnes et/ou sur une ou plusieurs parties du corps, dans le but de provoquer un sentiment de malaise insistants 6 Si je suis Victime Déplacez-vous Si vous êtes isolé.e. avec l’agresseur, rapprochez-vous de potentiels témoins en prenant par exemple une autre place dans le bus/tramway ou en rejoignant une partie plus fréquentée. Attirez le regard ailleurs En montrant par exemple du doigt quelque uploads/S4/ harcelement-rue-rennes.pdf