Victor Hugo et la peine de mort dossier documentaire Pour le 25ème anniversaire
Victor Hugo et la peine de mort dossier documentaire Pour le 25ème anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France la Maison de Victor Hugo propose d’avril à décembre 2006 un accrochage des dessins de l’écrivain en rapport avec son combat contre la peine de mort ainsi qu’une table ronde en collaboration avec l’association Ensemble contre la peine de mort le 28 septembre 2006 de 18h30 à 20h30 en présence de M. Robert Badinter Victor Hugo, Le Pendu, (« Ecce »), 1854, dessin, Paris, Maison de Victor Hugo Table de matières Introduction............................................................................................... 3 La peine de mort en France au XIXème siècle ..................................................... 4 Rappel historique .................................................................................................................................4 Statistiques ...........................................................................................................................................6 Le thème de la peine de mort dans la littérature romantique.................................. 6 Littérature engagée .............................................................................................................................6 Roman populaire...................................................................................................................................7 Victor Hugo et le combat contre la peine de mort ................................................ 8 Les traumatismes de l’enfance..........................................................................................................8 Les œuvres littéraires de Victor Hugo contre la peine de mort..................................................9 Han d’Islande ....................................................................................................................................9 Le dernier jour d’un condamné.....................................................................................................9 Claude Gueux : genèse, documentation et rédaction du roman ............................................9 Victor Hugo et le combat politique.................................................................................................12 Prise de position.............................................................................................................................12 Argumentaire..................................................................................................................................13 Action politique..............................................................................................................................15 Oeuvres en rapport .....................................................................................17 Bibliographie indicative................................................................................18 Recueil d’extraits choisis..............................................................................20 Han d’Islande (1823): .......................................................................................................................20 Le dernier jour d’un condamné (préface pour l’édition de 1829) : .........................................21 Claude Gueux (1834) :.......................................................................................................................21 La peine de mort. Discours à l’Assemblée constituante ............................................................21 Plaidoyer contre la peine de mort..................................................................................................22 Aux habitants de Guernesey ............................................................................................................23 Lettre à Lord Palmerston, secrétaire d’Etat de l’Intérieur, Angleterre..................................23 L’Echafaud...........................................................................................................................................23 Aux Etats-Unis d’Amérique ..............................................................................................................24 Le Gibet................................................................................................................................................24 Réflexions sur le bourreau ...............................................................................................................24 Lettre de Hugo au président d’un meeting organisé à Liège (26 février 1863) : ...................24 L’Echafaud...........................................................................................................................................24 Choses vues..........................................................................................................................................24 Les Misérables.....................................................................................................................................25 Chronologie du combat de V. Hugo contre la peine de mort...................................26 Dossier documentaire préparé par Stéphanie Cantarutti et Inga Walc-Bezombes, MVH, septembre 2006 p.3 Introduction Toute sa vie, Victor Hugo s’est fait le défenseur de l’inviolabilité de la vie humaine à travers ses écrits, ses combats politiques mais également sa production artistique1. La peine de mort a été très souvent traitée par Victor Hugo, en écho à des scènes dont il avait lui-même pu être témoin. Plusieurs romans (Han d’Islande (1823), Le dernier jour d’un condamné (1829 et 1832), Claude Gueux (1834) se font directement ou indirectement les porte-voix de cet engagement. Hugo se positionne clairement contre la peine capitale avec de nombreuses interventions publiques et appels pour obtenir la grâce de certains condamnés (Armand Barbès2, William Tapner3, John Brown4…). A ce titre, il pourrait être intéressant de replacer l’action de Hugo dans le contexte politique, économique, social et culturel du XIXe siècle car pour lui, il s’agit également d’un combat qui va de pair avec la lutte contre l’ignorance et la misère. Par leur force plastique et leur puissance de conviction, les œuvres graphiques d’Hugo évoquant la peine de mort s’inscrivent pleinement dans l’œuvre hugolienne. L’accrochage proposé par le musée est également l’occasion de réfléchir à l’écho du combat de Hugo dans d’autres pays d’Europe et aux Etats-Unis, du XIXe siècle à nos jours. 1 En 1848 Hugo vote avec la gauche pour la liberté de la presse, l’abolition de la peine de mort et contre la censure au théâtre. 2 Armand Barbès (1809-1870) condamné à mort pour tentative de coup d’Etat du 12 mai 1839, et amnistié par Louis Philippe après une longue campagne d’opinion publique et intervention de deux écrivains : Hugo et Lamartine. 3 William Tapner : criminel guernesiais exécuté en 1854 4 John Brown (1800-1859) militant antiesclavagiste américain exécuté en 1859, après son exécution V.H. charge Paul Chenay de faire graver son dessin, Le Pendu avec deux inscriptions « John Brown » en haut et « Crux nova » en bas, les épreuves de cette gravure avec le fac-similé de la lettre de V.H. Dossier documentaire préparé par Stéphanie Cantarutti et Inga Walc-Bezombes, MVH, septembre 2006 p.4 La peine de mort en France au XIXème siècle Le premier grand débat parlementaire sur la peine de mort a eu lieu à l’occasion de la discussion sur le projet du code pénal en 17915. L’exécution de Louis XVI donne lieu à de nombreux débats tant sur la portée politique et morale de cet acte que sur le fondement même de la peine de mort6. La période révolutionnaire a pour longtemps marqué les discussions politiques et frappé l’imaginaire collectif français d’abord par l’exécution du roi, puis par le caractère massif des exécutions sous la Terreur. Ne pouvant proposer qu’un bref rappel des notions les plus importantes, nous nous limiterons volontairement à offrir des points de repère en revoyant le lecteur à d’autres sources pour approfondir ses recherches. Rappel historique La législation de 1791 à 1832 demande aux jurés de se prononcer uniquement sur la culpabilité de l’accusé – la qualification des faits entraînant directement la peine définie par la loi. Le droit de grâce, supprimé par la législation révolutionnaire a été rétabli par Napoléon I en 1802. Plus tard, quelques présidents de la IIIème République, hostiles à la peine de mort l’appliquèrent d’une manière quasi systématique. En 1810 le code pénal établit une liste de 36 crimes punissables de la peine de mort, dits « crimes capitaux ») au rang desquels on trouve: - les assassinats - les parricides - les infanticides - les empoisonnements - les cas où la victime n’est pas décédée7 - les vols et incendies avec la typologie de circonstances aggravantes8 - les tentatives de tous ces crimes Outre la peine de mort, le Code pénal de 1810 prévoyait d’autres types de peine: - les travaux forcés à perpétuité - les travaux forcés à temps limité de 5 à 20 ans - la déportation pour raisons politiques - la réclusion dans une prison La peine de mort n’était plus assortie de tortures, cependant les peines précédemment citées pouvaient être accompagnées des châtiments : - le marquage au fer chauffé indiquant la nature de la peine ou du crime - l’exposition publique durant un ou plusieurs heures sur un pilori ou un échafaud avec l’explication des motifs de la condamnation L’article 12 du code pénal de 1810 stipule que tout condamné à mort aura la tête tranchée en référence à la loi du 8 septembre 1791 votée par l’assemblée constituante et visant à supprimer les supplices de l’ancien droit9 et à donner au condamné une mort plus humaine Ce principe est par la suite confirmé dans le décret du 20 mars 1792 : « l’humanité exige que la peine de mort soit la moins douloureuse ». Le code pénal de 1810 ne prévoit qu’une seule peine possible pour les crimes : la peine de mort. En répondant affirmativement à la question de la culpabilité, le jury sait que l’accusé sera condamné à mort, les circonstances atténuantes n’existant pas pour les crimes capitaux. La mort du supplicié est nécessairement chose publique – elle doit avoir lieu devant une assistance et dans un espace assurant la publicité de l’acte de la mise à mort10. 5 Voir : http://www.senat.fr/evenement/archives/D22/abolition2.html 6 Voir les positions de Condorcet et de l’Abbé Grégoire. 7 Par exemple: coups et blessures envers un fonctionnaire avec intention de donner la mort, arrestation illégale exécutée avec un faux costume d’officier de la force publique, subordination de témoin d’un crime passible de la peine de mort… 8 Vol nocturne, à plusieurs, avec une arme, par effraction, avec menace, plusieurs cas d’incendie et notamment celui d’une maison. 9 Par exemple: l’écartèlement… 10 La dernière exécution publique en France a lieu en juin 1939 – suite au scandale de l’exécution de Weidman, un décret –loi supprime la publicité des peines capitales ; voir http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/abolition-peine- mort/chronologie.shtml Dossier documentaire préparé par Stéphanie Cantarutti et Inga Walc-Bezombes, MVH, septembre 2006 p.5 Cette publicité est également assurée par les arrêts imprimés par extraits et affichés dans la ville centrale du département, dans la ville où l’arrêt est rendu, dans la commune où le délit a été commis, dans la ville où se fera l’exécution et dans la ville du domicile du condamné. Il s’agit par ailleurs d’un vrai spectacle, pour ne citer qu’un exemple - en 1822 plus d’un millier de personnes est au rendez-vous pour assister à l’exécution de quatre sergents de La Rochelle accusés d’avoir comploté contre Louis XVIII11. Sous la Restauration apparaissent des débats à l’assemblée et des querelles de doctrine soulèvent les inconvénients de la publicité de l’exécution capitale: le spectacle est surtout suivi par des gens peu recommandables qui n’en tirent aucune leçon; d’un autre côté, la publicité de cet évènement assure la nécessaire exemplarité morale de l’exécution, mais aussi la réelle certitude de son caractère inexorable. En 1832 est organisée une grande réforme du code pénal ; on évoque la question de l’abolition de la peine de mort ; mais après des débats on ne fait que supprimer onze cas de crimes capitaux parmi lesquels : complot sans attentat, fausse monnaie, arrestation illégale avec faux costume, subornation de témoin, etc.… Pour la première fois la loi étend aussi à tous les crimes la possibilité d’accorder des circonstances atténuantes. En 1848 quelques jours uploads/S4/ hugo-et-la-peine-de-mort.pdf
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- Publié le Oct 14, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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