Sommaire 2 Editorial : un être entier voué à tous les êtres Par Mohamed Boutale
Sommaire 2 Editorial : un être entier voué à tous les êtres Par Mohamed Boutaleb, Président de la Fondation Emir Abdelkader. 5 Lettre du Ministre de la Justice Par Mohamed Charfi, Ministre de la Culture. 6 Lettre du représentant du CICR Par Bruce Lorenz Biber, Délégué à Alger. 8 Lettre du Croissant Rouge Algérien Par Dr. Hadj Hamou Benzeguir, Président du Croissant Rouge Algérien 9 Lettre de la Commission Nationale du Droit International Humanitaire Par Dr. Nacreddine Marouk, Membre de la C.N.D.I.H 10 Présentation du Colloque Par Zohour Boutaleb, présidente de la rencontre. Document 12 Message de M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République. Siège des Nations-Unies, Genève, avril 2006. 14 Le Colloque Organisation, partenaires, comité scientifique. Eclairages 16 L’Emir Abdelkader, un homme fascinant Texte de Mahmoud-Agha Bouayed. 22 Eléments de la pensée humaniste de l’Emir Abdelkader Par le Professeur Abdelkader Sahraoui. Exemples 28 En Algérie déjà… Quelques récits rapportés par Charles-Henry Churchill. 32 L’épisode de Damas Quelques correspondances de l’Emir Abdelkader. 38 L’interview imaginaire A la rencontre de l’Emir Abdelkader Par Mohamed Abdelmajid Ben Ahmed. Revue de la Fondation Emir Abdelkader Numéro spécial – Mai 2013. Edité à l’occasion du Colloque international « L’Emir Abdelkader et le droit humanitaire international » placé sous le haut patronage de Son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République. Du mardi 28 au jeudi 30 mai 2013. Cercle national de l’Armée de Beni-Messous, Alger. n a coutume de présenter l’Emir Abdelkader à travers les différents statuts et talents que ce personnage exceptionnel a développés : le grand résistant, l’homme d’Etat, le stra- tège militaire mais aussi le guerrier, l’humaniste, le poète, le juriste, l’écrivain, le mystique… On oublie souvent, cepen- dant, de souligner que ces qualités étaient indissociables en lui et que, non seulement, chacune d’elle était reliée aux autres mais que, de plus, elles « communiquaient » entre elles et se justifiaient et s’enrichissaient mutuellement. A la faveur de ce colloque sur l’Emir Abdelka- der et le droit international humanitaire, il nous est possible encore de vérifier et de mettre en valeur le caractère de cette multiplicité doublée d’une unicité. Durant toute sa vie, cet homme de foi, de pensée et d’action s’est distingué par une extraordinaire avancée en matière de respect de la personne humaine et, ce, autant en Algérie qu’à l’étranger et quelles que soient les circonstances. Faisant preuve d’une constance remarquable sur ce point, Il a été un précurseur des « droits de l’humanité » qu’il énonce d’ailleurs pré- cisément, et en ces termes, dans une lettre à l’Emir Chamyl. Mais, au-delà de cette énonciation, c’est dans les faits qu’il a prouvé sa conscience élevée et son observance rigoureuse de ces de la République Monsieur Abdelaziz Bouteflika, en partenariat avec le Comité International de la Croix Rouge et le sou- tien significatif et précieux du Ministère de la Justice de même que celui du numéro spécial de la revue « Itinéraires » de la Fondation Emir Abdelkader qui paraît à cette occasion. En récapitulant ces faits, en les soumettant à l’analyse des historiens, des juristes et des divers spécialistes du droit international humanitaire, nous souhaitons également montrer que la position de l’Emir Abdelka- der dans ce domaine était liée à l’ensemble des qualités que nous citions. C’est en tant que général d’une guerre de résistance, très attaché à ses hommes, qu’il avait le souci des droits des prisonniers, ne souhaitant pas infliger à ses ennemis capturés ce qu’il n’aurait jamais admis pour ses soldats détenus par l’armée française. C’est aussi en tant qu’humaniste et poète qu’il envisageait l’être humain dans sa plénitude d’émotions et de sentiments, soumis aux influences de la nature, de la vie et de ses semblables. C’est encore en tant que législateur, édic- tant des lois civiles et militaires, qu’il s’est attaché aux principes d’équité et de justice, recherchant les vertus de l’équilibre et de l’impartialité. Fondateur de l’Etat moderne algérien, qu’il envisageait avec grandeur, droits, à une époque où ceux-ci demeuraient embryonnaires dans le reste du monde et, le plus souvent bafoués, y compris par des nations qui se réclamaient d’un haut niveau de civilisation. N’a-t-il pas mis en œuvre, de son propre chef, et environ un siècle avant la Conven- tion de Genève de 1929, des dispositions relatives aux prisonniers de guerre que l’on peut qualifier d’avancées : défense du principe d’échange des prisonniers, prise en charge totale de ces derniers, respect de leurs personnes, sollicitation du clergé pour déléguer un aumônier auprès d’eux afin qu’ils puissent exercer pleinement leur religion, etc. Tant d’autres exemples peuvent être cités du souci qu’il avait de la personne humaine et des droits qui lui sont rattachés et qui n’étaient pas alors reconnus, du moins avec la clarté, la portée et le sens qu’ils ont pris actuelle- ment. L’épisode de Damas est sans doute le plus connu. Alors qu’il se trouvait en exil, il réussit à sauver plus de dix mille chrétiens d’un massacre aussi certain qu’injuste. Cet acte de justice et de bravoure a, cependant, contribué, par son importance, à occulter d’autres faits par lesquels l’Emir Abdelka- der s’était illustré en défendant les droits humains et que la Fondation s’applique à faire connaître et reconnaître. C’est là l’objectif principal de ce colloque organisé sous le parrainage du Président il a défendu les droits humains parce qu’il les savait être une motivation essentielle de l’adhésion du peuple à ce dessein. C’est enfin en tant qu’homme de foi, pénétré par sa démarche spirituelle, qu’il appelait et veillait au respect des Gens du Livre, énoncé par le Saint Coran, et à celui des droits humains dans leur ensemble, convaincu que la justice humaine, capable d’erreur par rapport au Jugement dernier, devait s’entourer de toutes les précautions et réserves dans ses verdicts. Aussi, peut-on affirmer qu’en matière du droit international humanitaire, comme en d’autres domaines, l’Emir Abdelkader puisait ses inspirations et ses décisions dans l’ensemble des éléments de sa personna- lité. Il ne dissociait pas en lui le profane et le religieux, le civil et le militaire, le penseur et le poète. C’est en cela que l’on peut constater qu’il fut un être entier, avec tout ce que cela peut signifier d’hauteur de vue et de droiture. Éditorial Un être entier voué à tous les êtres O Mohamed Boutaleb Président de la Fondation Emir Abdelkader I t i n é r a i r e S — NUMÉRO SPECIAL, L’emir abdelkader et le droit humanitaire international 5 Éditorial ... Parler de l’Emir Abdelkader, n’est- ce-pas, d’abord, interpeller l’Histoire ? L’Histoire dans sa complexité fac- tuelle, ses tragédies, ses bonds, ses rebonds et même ses rebondissements ? Or, cela demande des qualités d’his- torien que je n’ai pas. Parler de l’Emir Abdelkader, n’est-ce-pas, ensuite, oser une immersion dans les abysses des rapports antagoniques qui sous tendent la gouvernance des Etats et leurs rapports avec les autres Etats ? Or, cela demande, entre autres, des qualités de sociologue, de politologue, de diplomate, que le juriste ne revendique pas. Parler de l’Emir Abdelkader, n’est-ce-pas, enfin, parler de ce souverain des temps modernes, enfanté par cette Algérie fière, austère et résistante éternelle à toutes les agressions. Ce souverain dont le nom est gravé, pour toujours, dans l’esprit de notre peuple et s’incruste dans notre mémoire comme un repère lumineux et un défi permanent à ceux qui ont cru pouvoir la scotomiser. J’ai dit enfin ! ? Peut-on dire enfin lorsque l’on égrène les facettes innombrables de la dimension de ce grand homme ? Certes non. Mais puisque la cosmogonie renferme le paradoxe de promouvoir le parcellaire pour l’explorer, demandons, alors, par- don à l’Emir Abdelkader d’aller vers lui, aujourd’hui, pour une visite limitée en son for de précurseur du droit international humanitaire ». « LETTRE DU MINISTRE DE LA JUSTICE Mohamed Charfi Ministre de la Justice, Garde des Sceaux I t i n é r a i r e S — NUMÉRO SPECIAL, L’emir abdelkader et le droit humanitaire international 7 Éditorial LETTRE DU REPRÉSENTANT DU C.I.C.R. l y a 150 ans, deux hommes - l’Emir Abdelkader, algérien et musulman, et Henry Dunant, suisse et chrétien – partageait une même idée qui, si elle n’était pas absolument inédite, n’en était pas moins révolutionnaire: tout soldat hors d’état de combattre, qu’il soit prisonnier ou blessé, devait être épargné, soigné et protégé sans discrimination. Cette idée constituera le principe directeur du Droit International Humanitaire, qui est la distinction en situation de conflit armé entre «combattant» et «non-comba- tant». Elle s’oppose à la logique anéantis- sante de la guerre, en limite les horreurs et désamorce ainsi la haine entre les forces en présence, au nom d’une logique contraire d’une seule fraternité humaine. Il y a 150 ans, le Mouvement de la Croix- Rouge et du Croissant-Rouge est né pour atténuer les souffrances et faire respecter la personne humaine. Or aujourd’hui encore, les «non-combattants» – blessés, prisonniers, civils – sont trop souvent négligés, mal- traités, tués. Les conflits armés en Afgha- nistan, en Syrie, et au Mali en témoignent. Notre colloque «Emir Abdelkader et le Droit International Humanitaire» uploads/S4/ itineraire-2013.pdf
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- Publié le Nov 28, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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