1° Les sources sur Jeanne d’Arc La vie publique de Jeanne s’étend sur deux anné

1° Les sources sur Jeanne d’Arc La vie publique de Jeanne s’étend sur deux années environ, soit de 1429 à 1431, date à laquelle elle est brûlée vive sur la place du Vieux Marché à Rouen. Jeanne avait environ 19 ans à sa mort. Son action, son procès et sa mise à mort nous sont connus par quatre sortes de sources :  Le procès de condamnation de Jeanne d’Arc : de février à mai 1431, Jeanne est jugée à Rouen dans la forteresse du Bouvreuil. Les séances du procès, qui fut d’abord public puis à huis clôt, sont consignées par écrit par des notaires qui transcrivent à la fois les questions des juges et les réponses de Jeanne. On a aussi appelé ces documents les minutes du procès. Les historiens aujourd’hui peuvent lire les trois manuscrits originaux, où sont apposées les signatures des notaires. L’un de ces manuscrits se trouve dans la bibliothèque de l’Assemblée nationale à Paris.  Le procès de nullité ou procès de réhabilitation : de 1452 à 1456, le légat du pape, Guillaume d’Estouteville, et le grand Inquisiteur procèdent à une enquête pour rétablir la vérité sur Jeanne. 115 témoins comparaissent alors : des amis d’enfance, des parents qui ont connu Jeanne à Domrémy, ses compagnons d’armes, les ecclésiastiques qui ont reconnu sa mission à Poitiers en 1429, les habitants d’Orléans et des villes qui ont accueilli Jeanne, les notaires et l’huissier au procès de condamnation, des assesseurs et des bourgeois de Rouen qui l’ont vu mourir. L’enquête est menée avec le plus grand soin. La diversité des témoignages permet de dégager un portrait de Jeanne convergent. De ce procès, l’historien d’aujourd’hui a la chance de posséder trois manuscrits originaux où sont, là aussi, apposées les signatures des notaires.  Les lettres de Jeanne : comme tous les chefs de guerre, Jeanne disposait d’un héraut chargé de communiquer à l’ennemi ses sommations ou de porter ses messages. On a découvert une dizaine de lettres dont quatre qui portent la signature autographe de Jeanne. D’autres lettres sont mentionnées dans les archives municipales de certaines villes.  Les témoignages des chroniqueurs et des contemporains de Jeanne : à l’époque de Jeanne, les cours des grands princes disposaient d’historiens officiels chargés de consigner par écrit les événements. Ce sont les Chroniques. Les actions de Jeanne sont attestées par plusieurs chroniques, par des lettres envoyées entre marchands, par les récits des écrivains de son temps, comme la femme de lettre Christine de Pisan qui célébra les victoires de Jeanne. Il n’est donc pas possible de parler de légende pour la vie et les actions de Jeanne. Les témoignages convergent à tel point qu’ils donnent au personnage de Jeanne une étonnante cohérence. L’historien qui dépend de ses sources est en possession d’une masse d’informations sur Jeanne qui laissent peu d’éléments dans l’obscurité. 2° La France pendant la Guerre de Cent Ans. La France à l’époque de Jeanne d’Arc est en piteux état, si l’on en juge d’après ce que rapporte le chroniqueur bourguignon Georges Chastelain : " Sens dessus dessous, scabeau des pieds des hommes, foulure des Anglais et le torchepied des sacquemans (brigands) ! " Depuis 1338, la France est en guerre contre l’Angleterre durant ce que l’on a appelé la Guerre de Cent ans. Elle a en fait duré 115 ans (de 1338 à 1453), la période de combats a tout de même été séparée par de nombreuses trêves. Au moment où Jeanne intervient en 1429, la situation n’a jamais été aussi critique. En effet, la guerre est relancée, comme souvent hélas en France, par une situation de guerre civile. Les Français sont divisés en deux camps : - Les Bourguignons contrôlent Paris. Leur chef, le puissant duc de Bourgogne Philippe le Bon, a choisi l’alliance avec l’Angleterre. Celle-ci a envahi la Normandie et tout le nord de la France, elle détient aussi le duché de Guyenne. Depuis le traité de Troyes de 1420, la dynastie anglaise est assurée de régner en France car Charles VI, qui était devenu fou, avait déshérité son fils, le futur Charles VII, au profit des descendants de sa fille Catherine de France qui avait été donnée en mariage au roi d’Angleterre Henry V. - Les Armagnacs ont pour chef le duc Charles d’Orléans qui a été capturé par les Anglais et qui fut détenu par eux pendant 25 ans. Ce parti soutient le dauphin Charles qui a été déshérité. Globalement, celui que les Bourguignons appelaient avec mépris le roi de Bourges, n’avait autorité que sur un quart sud-ouest de la France, la Guyenne exceptée. La tête de pont, la porte d’entrée vers le sud-ouest était Orléans. En mettant le siège devant la ville, les Anglais ont l’intention d’en finir avec le dauphin car une fois ce dernier passage sur la Loire enlevé, il n’y a plus d’obstacle jusqu’à Bourges. C’est dire si la situation était désespérée. 3° Chronologie de la vie publique de Jeanne. La vie et la mission de Jeanne sont extrêmement brèves : elle est morte à 19 ans, ses actions publiques durent deux ans à peine, de février 1429 au 30 mai 1431. Ces deux années se divisent en deux périodes : une année de vie guerrière, une année de captivité : 1. Les exploits guerriers : 1428 Durant le mois de juillet de cette année, les troupes anglaises attaquent Vaucouleurs. Jeanne et sa famille quittent Domrémy et se réfugient à Neufchâteau à cause de l’insécurité de la région. La place de Vaucouleurs résiste. 1429 - 12 février : défaite française à Orléans. Le capitaine Robert de Baudricourt autorise Jeanne à partir pour Chinon rencontrer le dauphin Charles. - 22 février au 4 mars : voyage de Jeanne vers Chinon. - Jusqu’au 11 mars : rencontre avec le dauphin. - 11 au 24 mars : Jeanne est à Poitiers pour faire authentifier sa mission par une commission d’ecclésiastiques. - Fin avril : après avoir constitué sa maison militaire, Jeanne part pour Orléans. - 8 mai : les Anglais, vaincus, lèvent le siège. - 18 juin : défaite anglaise à Patay. La route du sacre est ouverte. - 17 juillet : sacre de Charles VII à Reims. - De juillet à septembre : campagne de Jeanne vers Paris. - 10 septembre : le roi ordonne d’abandonner l’attaque de Paris. L’armée est dissoute. - Novembre : prise de Saint - Pierre - Le - Moûtier mais échec devant la Charité sur Loire. 1430 - Février et mars : Jeanne passe l’hiver à Sully - sur - Loire. - De mars à mai : Jeanne reprend sa campagne pour Paris. 2. La période de captivité. - 23 mai : Jeanne est faite prisonnière sous les remparts de Compiègne par le bourguignon Jean de Luxembourg. - 11 juillet à début novembre : Jeanne est enfermée au château de Beaurevoir où elle tente de s’évader en sautant d’une tour. Entre temps, Jean de Luxembourg vend sa prisonnière aux Anglais pour 10 000 livres tournois. - De novembre à décembre : Jeanne est transférée de Beaurevoir au château du Bouvreuil à Rouen. 1431 - janvier : enquête ordonnée par Pierre Cauchon à Domrémy et Vaucouleurs. - 13 février : constitution du tribunal - Février à mars : séances du procès. - Fin mars : rédaction de 70 articles condamnant Jeanne. - Avril : délibérations des Docteurs. Tentative d’empoisonnement. - Début mai : menace de torture. - 24 mai : dans le cimetière de Saint–Ouen, Pierre Cauchon oblige Jeanne à abjurer. Jeanne, pour manifester sa soumission, reprend l’habit féminin. - 28 mai : Jeanne reprend l’habit d’homme. Pour ce seul motif, elle est considérée comme relapse, ce qui entraîne la condamnation à mort. - 30 mai : Jeanne est brûlée vive sur la place du Vieux – Marché de Rouen. 4° Une femme chef de Guerre. Comment une simple fille de laboureur, qui n’avait jamais quitté son village, a-t-elle pu devenir un chef de guerre qui avait l’estime de ses compagnons d’armes et que ses ennemis redoutaient ? En effet, l’enfance de Jeanne ne laissait jamais présager un tel destin. Tous les témoignages convergent dans ce sens : celui de Jeanne, lors de son procès de condamnation, est confirmé par celui des habitants de Domrémy, sa mère, son parrain et ses amis d’enfance. Jeanne est une fille très ordinaire, qui ne se distingue en rien des autres, sauf par son intense piété qui lui attire les moqueries des garçons de son âge. Son amie d’enfance, Hauviette, raconte simplement ses souvenirs avec Jeanne : " Jeanne était bonne, humble et douce fille ; elle allait souvent et volontiers à l’église et aux lieux saints et souvent elle avait honte de ce que les gens disaient qu’elle allait si dévotement à l’église (…) Elle s’occupait comme le font les autres filles, elle faisait les travaux de la maison et filait quelquefois – je l’ai vue -, elle gardait les troupeaux de son père. " Il n’y a rien à chercher d’extraordinaire dans l’enfance de Jeanne. Cette banalité peut uploads/S4/ janne-d-x27-arc.pdf

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  • Publié le Dec 02, 2021
  • Catégorie Law / Droit
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