DU MÊME AUTEUR Les services secrets français pendant la guerre d’Indochine, Nou

DU MÊME AUTEUR Les services secrets français pendant la guerre d’Indochine, Nouveau monde édition, 2012 ISBN : 979-1-0404-0120-9 Dépôt légal – 2e édition : 2022, août © Passés composés / Humensis, 2022 170 bis, boulevard du Montparnasse, 75680 Paris cedex 14 Le code de la propriété intellectuelle n’autorise que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » (article L 122-5) ; il autorise également les courtes citations effectuées pour un but d’exemple ou d’illustration. En revanche, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (article L 122-4). La loi 95-4 du 3 janvier 1994 a confié au CFC (Centre français de l’exploitation du droit de copie, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), l’exclusivité de la gestion du droit de reprographie. Toute photocopie d’œuvres protégées, exécutée sans son accord préalable, constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo. À Marine, Lilas-Mai et Annabelle Propos liminaires Le traitement du sujet des crises nucléaires dans le monde présente quelques spécificités. Le langage militaire a ses particularités. À l’image des domaines techniques, le vocabulaire peut s’avérer parfois un peu abscons, les acronymes nombreux. C’est pourquoi nous avons souhaité placer en début d’ouvrage une liste des abréviations les plus courantes. Nous avons également créé un glossaire qui reprend les termes, expressions, noms d’opérations, qui nous semblaient les plus importants. Ce sont des définitions simples, charge au lecteur d’aller plus loin s’il le souhaite. AEC, Atomic Energy Commission (commission à l’énergie atomique indienne) AIEA, Agence internationale de l’énergie atomique ANZUS, Australia New-Zealand, United-States (pacte militaire de 1951) APL, Armée populaire de libération BJP, parti nationaliste indien BMEWS, Ballistic Missile Early Warning System BNE, Board of National Estimate CENTCOM, Centre de commandement des États-Unis responsable des opérations au Moyen-Orient, Asie centrale et Asie du Sud CIA, Central Intelligence Agency DEFCON, DEFense Readiness CONdition DGSE, Direction générale de la sécurité extérieure DOD, Department of Defense DOS, Department of State l’Excomm, Executive Commitee of the National Security Council GCHQ, Government Communication Headquarters GRU, Direction générale des renseignements militaire russe HVA, Administration centrale de la reconnaissance (service de renseignement extérieur de la RDA) ICBM, Intercontinental Ballistic Missile IRBM, Intermediate Range Ballistic Missile ISI, Inter-services Intelligence (service de renseignement pakistanais) JCPOA, Joint Comprehensive Plan of Action JCS, Joint Chiefs of Staff (comité des chefs d’états-majors interarmées aux États-Unis) KEDO, Korean Peninsula Energy Development Organization KGB, Comité pour la sécurité de l’État (service de renseignement soviétique créé en 1954) LoC, Line of Control LOW, Launch-on-Warning LST, Landing Ship Tank MEK, Mujahidin-i- khalq MGB, ministère de la Sécurité gouvernementale (service de renseignement soviétique de 1946 à 1954) MI5 / MI6, Military Intelligence MRBM, Medium-Range Ballistic Missile NKVD, Commissariat du peuple aux Affaires intérieures (service de renseignement soviétique de 1937 à 1946) NORAD, North Aerospace Defense Command NPIC, National Photographic Interpretation Center NSA, National Security Agency OEIA, Organisation à l’énergie atomique d’Iran OTASE, Organisation du Traité de l’Asie du Sud-Est OTAN, Organisation du Traité de l’Atlantique Nord RYaN, Raketno-Yadernoye-Napadenie SAC, Strategic Air Command SAM, Surface to Air Missile SDECE, Service de documentation extérieure et de contre-espionnage SLBM, Submarine Launched Ballistic Missile SNIE, Special National Intelligence Estimate SNLE, sous-marin nucléaire lanceur d’engin NSC, National Security Council THAAD, Terminal High Altitude Area Defense TNP, traité de non-prolifération TRR, Tehran Research Reactor Introduction Il n’avait jamais éprouvé le moindre début d’affection pour les armes balistiques. Oh, bien sûr, peut-être avaient-elles préservé la paix durant quatre décennies, peut-être que la seule idée de leur existence avait détourné leurs détenteurs de ces pensées incontrôlées qui avaient rongé les chefs d’État tout au long de l’histoire de l’humanité. Mais il se pouvait aussi bien que l’humanité ait eu simplement de la chance, pour une fois. Tom Clancy, Dette d’honneur, 1994 « Le retour de la bombe » titre L’Express dans sa livraison du 2 novembre 2017. L’hebdomadaire revient sur la séquence qui secoue l’Asie orientale depuis le début de l’année : les tirs de missiles continentaux au-dessus de la mer de Chine orientale, les essais de bombes nucléaires effectués par le gouvernement nord-coréen ; les rodomontades du président des États-Unis qui n’hésite pas à remettre au goût du jour la théorie des représailles massives en promettant de « détruire totalement la Corée du Nord » ; au Japon, les ventes d’abris anti-atomiques explosent – elles ont doublé en un an – et des listes d’attente sont mises en place pour répondre à la demande. La peur d’un conflit majeur autour de la péninsule coréenne progresse et le spectre d’une guerre nucléaire ressurgit. Pourtant, depuis la fin de la guerre froide, le monde semblait être entré dans une phase d’apaisement dans ce domaine. Le Plan global d’action commun signés entre l’Iran, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne, allait dans le sens d’un arrêt de la prolifération nucléaire. Il doit mettre un terme au programme nucléaire militaire de Téhéran. Mais là encore, la décision unilatérale des États-Unis de remettre en cause le document risque d’aggraver la situation et de relancer une course aux armements au Moyen-Orient : Donald Trump, farouchement opposé à cet accord, a décidé le 8 mai 2018 de retirer la signature des États-Unis et de renforcer les sanctions américaines à l’encontre de l’Iran. Dans le même temps, l’Europe renoue avec des parfums de guerre froide. Les actions de la Russie en Géorgie en 2008, l’annexion manu militari de la Crimée durant l’été 2014, le soutien russe aux forces antigouvernementales ukrainiennes depuis cette même date refroidissent considérablement les relations entre les deux parties du continent. L’expression « guerre froide » est réemployée, pas toujours à bon escient, mais les faits ont tendance à s’en rapprocher. Outre ces éléments violents, il faudrait ajouter les nombreuses mesures prises par Vladimir Poutine qui font remonter à la surface des souvenirs vieux de trente ans : le survol de l’Atlantique Nord et de la mer du Nord par des bombardiers stratégiques ; la présence de sous-marins dans les eaux ou à proximité des eaux européennes, en particulier en Méditerranée où le sous-marin Krasnodar a joué à « cache-cache » avec le porte-avions USS George H. W. Bush en octobre 2017 ; les opérations de déstabilisation répétées de ses voisins et adversaires putatifs par des attaques informatiques (Estonie en 2007, ingérence dans les élections présidentielles américaines en 2016) font penser aux opérations de maskirovka, d’intoxication, dans lesquelles l’URSS était passée maître. Dans l’autre sens, les membres de l’Alliance atlantique frontaliers de la Russie demandent une « réassurance » auprès de leurs alliés, d’où le déploiement de troupes de l’OTAN aux pays baltes ou en Pologne, une brigade blindée américaine (la 3rd Armored Brigade Combat team) prenant alors ses quartiers en Pologne en janvier 2017 pour la première fois depuis 2013. Cette suite d’événements ne forme que les prémices de la guerre engagée par la Russie en Ukraine le 24 février 2022. Le voile de la guerre recouvre à nouveau l’Europe. Mais pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un conflit de haute intensité se joue aux frontières de l’Occident. Nous redécouvrons avec horreur que les bombardements indiscriminés, l’usage d’armes prohibées par les conventions internationales, ne sont pas l’apanage de pays lointains. Ce sont des Européens qui meurent sous les bombes et le spectre de la guerre nucléaire resurgit. Menaces nucléaires nouvelles, résurgences d’un contexte de tensions internationales entre l’Ouest et l’Est, ces faits nous invitent à nous réapproprier cette période que nous pensions appartenir définitivement à l’histoire. Le conflit n’est jamais sûr, la paix toujours possible, mais le monde, en ce début de troisième décennie du XXI e siècle, n’est pas à l’abri d’une brusque escalade mortifère, d’une décision hâtive d’un chef d’État qui pourrait s’affranchir des contrôles sur l’utilisation de ses armes, d’un « accident » éventuellement informatique aux conséquences désastreuses. La période qui s’est ouverte dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui peut se confondre avec l’ère de la bombe, a connu ses moments de tensions extrêmes. La menace nucléaire a été à de nombreuses reprises brandie par l’un ou l’autre des protagonistes. Des dérapages incontrôlés se sont profilés avec comme issue possible un échange du feu nucléaire. Des accidents mettant en cause des vecteurs de l’arme, mais aussi les systèmes informatiques naissants, se sont produits. La bombe, dès les prolégomènes de la période, a été érigée en arme absolue dont la détention est considérée comme une assurance tout risque pour le pouvoir qui la détient. Elle est considérée comme faiseuse de paix dans le sens où elle aurait accéléré la fin de la Seconde Guerre mondiale et permis à la Troisième de n’être restée qu’à l’état de guerre froide – bien que Coréens, Vietnamiens et Afghans puissent avoir un avis différent. L’arme nucléaire est consubstantielle de la guerre froide. Elle en a donné l’orientation, avant même que les États-Unis n’en uploads/S4/ la-menace-nucleaire-de-hiroshima-a-la-crise-ukrainienne-2022-jean-marc-le-page.pdf

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  • Publié le Nov 18, 2022
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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