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Jacolliot, Louis (1837-1890). Christna et le Christ, par Louis Jacolliot,... No

Jacolliot, Louis (1837-1890). Christna et le Christ, par Louis Jacolliot,... Nouvelle édition.... (s. d.). In-16, 380 p. [Don 22. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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GHRISTNA ET L E CHRIST 251-S-13 - Pfcrb. —ïmp BemratrK et C* GHRISTNA ET LE CHRIST PAR LOUIS JACOLLIOT \ Auteur de la Bible dans l'Indeet des Fils de Dieu Nouvelfeédition L1NGAM — NARA — SP1RITUS SANCTUS PHALLUS — PRIAPE LE CYGNE DELÉDA — LACOLOMBE DE MARIE PARIS ERNEST FLAMMARION, ÉDITEUR 26, RUR RAOINR,26 Ton* d/oiude induction, d'tdaputioa etdereprodactioa résenrés pour love lespays. PRÉFACE Noussommes au seuil d'un monde nouveau. La science, avec ses méthodes rigoureuses, a tué la po&ie religieuse et la légende historique, et le jour est prochain où l'on ne voudra plus croire qu'aux choses sensées, rationnelles et humaines. Pendant plusieurs milliers d'années, l'homme a accepté sans contrôle, sans discussion, des traditions et des faits prétendus historiques, uniquement parce que d'autres les avaient narrés avant lui et que ces événements avaient reçu du temps et de la crédulité des masses un semblant de consécration. L'histoire est à rétablir sur des bases plus philosophiques, plus conformes à la nature, à la destinée de l'humanité, et a la dignité de l'Être suprême... Et ce sera l'honneur de notre temps d'oser le tenter I Promenez-vous dans le passé, à travers les civilisations éteintes, le même spectacle vous attend partout : Partout les peuples ont été la proie, le bétail du prôtre, du roi et des aristocraties féodales : S PREFACE. Partout, pour maintenir l'esd ve sous la chaîne, on l'a plongé dans les superstitions les plus grossières et les plus im- morales; Partout on a fait du Créateur un être capricieux et sangui • naire, un épouvantai! destiné à protéger la vie de paresse et de débauche des initiés, ces classes dirigeantes des temps anciens. En rétablissant la vérité religieuse et historique, la raison reprendra ses droits, les inventions sacerdotales s'écrouleront d'elles-mêmes. Dieu, celte loi intelligente et suprême de tout ce qui existe, sera dégagé de toutes les légendes de l'anthro- pomorphisme, et les peuples, débarrassés des folies hiérati- ques et royales, pourront se régénérer par le travail libre, 'instruction égale pour tous, et la liberté I Maispour cela il faut repousser résolument le passé. Vivre sans lui, ou périr par lui, tel est le dilemme qui se pose aux sociétés modernes. Et il fautse hâter dans notre choix, si nous ne voulons, avant un siècle, en face de la jeune Amérique qui attire a elle le. meilleur de ce qui nous reste, nos industries et nos travail- leurs... n'être plus que des peuples historiques. Ce n'est pas l'homme qui vieillit, ce sont ses institutions qui n'ont plus de sève, qui ne distillent plus la force et la vie, et qu'il faut savoir changer à temps... Il faut retourner de fond en comble l'héritage qui a trop produit, car il ne donne plus de récolte, quelque belle que soit la graine qu'on lui confie. Comme activité et originalité, l'Inde, qui fut le grand fojef PRÉFACE. 8 de la civilisation antique, et presque tout l'Orient ne comptent p'uj dans la famille humaine. I.a Turquie n'est plus qu'un cadavre que ses médecins ess >yentinutilement de galvaniser. L'Egypte contemple sous le fouet d'un pacha ses obélisques et ses sphinx mutilés. Les Arabes de la côte africaine s'endorment sur les rives de la Méditerranée, sans se douter de ce que furent leurs ancêtres de l'Alhambra'et de Grenade. La Grèce a été. L'Espagne essaye de ne pas mourir. L'Italie est peut-être sur le seuil d'un réveil. Les Slaves s'agitent. Les Germains, inassouvis, révent de nouveaux pillages. Que va devenir la France? Le passé religieux et social, c'est le champ épuisé, c'est la tombe I... L'avenir rationaliste et démocratique, c'est le terrain vierge et fécond, c'est la vie I... Que tout ce qui possède une plume s'unisse à tout ce qui est une voix, pour conduire notre vieille Gaule sur le sol nou- veau! CHRISÏNA ET LE CHRIST Les deux religions les plus anciennes, le brahmanisme et son rameau le bouddhisme, qui comptent plus des deux tiers des habitants du globe parmi leurs adeptes, sont basées sur le mythe de l'incarnation périodique de la divinité. D'après les brahmes et les bonzes, Dieu, chaque fois qu'il sent le besoin de ramener au bien ses créatures qui s'en éloi- gnent, prend une forme visible pour communiquer avec elles, et c'est la forme humaine qu'il revêt le plus volontiers. Tantôt il apparaît sous les traits d'un guerrier, d'un péni- tent ou d'un sage; tantôt il s'incarne dans le sein d'une vierge, et parcourt toutes les étapes de la vie humaine, de l'enfance à l'âge mûr et à la mort, prêchant aux populations la soumission la plus absolue aux ordres des prêtres et des rois. Le mythe de l'incarnation est une des plus vieilles inven- tions sacerdotales de l'Orient : grâce à lui, les brahmes purent maintenir dans une constante obéissance les peuples qu'ils opprimaient. 0 CHHISTKA ET LE CHRIST. Aux premiers symptômes de ralentissement de la foi, à la première tentative de rébellion, un homme paraissait, se disant envoyé par Dieu, et les nations s'agenouillaient sur son passage et reprenaient paisiblement le collier. D'autres fois, c'était le chef même des révoltés que l'on gagnait en le gor- geant de biens et d'honneurs, ou que l'on faisait assassiner s'il était incorruptible; et, dans un cas comme dans l'autre, les brahmes l'honoraient habilement comme un Dieu, lui faisaient une légende, et confisquaient à leur profit la révolution com- mencée. Le christianisme est né plus tard d'une de ces incarnations. D'après les légendes hiératiques du brahmanisme et du christianisme, deux incarnations de la divinité qui auraient porté les mêmes noms, lezeus Christna et Iezeus Christos; se seraient produites dans le monde à cinq mille ans de distance l'une de l'autre. Ces deux rédempteurs, promis par Brahma et Jeovah après la faute d'Adima et d'Adam, auraient été ensuite annoncés par de nombreuses prophéties. Tous deux auraient eu pour mères des femmes restées vier- ges, Devanaguy et Mariam, malgré la conception. Tous deux auraient été soumis dès leur naissance aux mêmes persécutions de la part de Kansa, tyran de Madura dans l'Inde, et d'Hérode, tétrarque de la Judée. Tous deux auraient par miracle échappé au massacre des innocents. Tous deux, avec leurs disciples, auraient prêché la même CIIRISTNA Et LE CHRIST. 7 morale, et se seraient donnés comme des envoyés célestes. Tous deux auraient accompli de prétendus miracles, res- suscité les morts, guéri les aveuglas, les boiteux et les sourds-, et chassé le démon des corps des possédés. Tous deux seraient morts victimes de la vengeance des prê- tres, dont ils avaient dévoilé les vices et sapé le despotisme par leurs prédications égalitaires. Tous deux seraient remontés au ciel après avoir terminé leur mission. Suivant les brahmes, Christna serait né à Madura, dans le sud del'Indoustan, quatre mille huit cents ans avant notre ère. D'après les prêtres romains, te Christ serait né à Bethléem, il uploads/S4/ louis-jacolliot-christna-et-le-christ.pdf