DÉFENSE DES DÉTENUS ET MOBILISATION DE L’OPINION INTERNATIONALE Le fantôme de B
DÉFENSE DES DÉTENUS ET MOBILISATION DE L’OPINION INTERNATIONALE Le fantôme de Ben Laden s’invite dans la présidentielle américaine P .8 ÉLIMINATION DU FONDATEUR D’AL-QAÏDA 9 TERRORISTES ABATTUS PRÈS DE BOUMERDÈS L’ANP anéantit le groupe de ZemmouriP .4 Forum : “En toute liberté” Guerre de Libération nationale Les avocats du FLN témoignentP .2/3 Les gardes communaux créent leur fondation P .4 ILS S’ORGANISENT POUR DÉFENDRE LEURS DROITS 348 tonnes de marchandises impropres à la consommation saisies P .24 CONTRÔLE DES ACTIVITÉS COMMERCIALES Trois médailles de bronze pour l’AlgérieP .18 JEUX PARALYMPIQUES 40% DES EMPLOYÉS EN QUÊTE D’UN CHANGEMENT PROFESSIONNEL Ces Algériens qui n’aiment pas leur métier P .7 QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37, RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 6089 Vendredi 31 AOÛT - SAMEDI 1er SEPTEMBRE 2012 - ALGÉRIE 15 DA - FRANCE 1 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER Zehani/Liberté Yahia/Liberté Newpress Les raisons d’une crise P .13 ALIMENTATION EN EAU POTABLE À MASCARA Marie-Claude Radziewsky, avant-hier, au Forum de “Liberté”. P our Ali Haroun, les re- vendications des mili- tants algériens étaient d’ordre pacifique, de- puis les années 1920. Ce qui faisait que la tâche des avocats était facile. “Pour tout avocat, la tâche était relativement aisée, tellement paraissaient criardes les in- justices dont souffrait le colonisé, et dès lors qu’il n’était pas porté atteinte au sa- cro-saint principe de la souveraineté française en Algérie, considérée défini- tivement comme partie intégrante de la France”, a-t-il déclaré. Ali Haroun a indiqué que des avocats communistes, socialistes et démo- crates formaient le collectif qui défen- dait les militants algériens dont les griefs n’étaient que l’expression d’idées politiques non conformes au postulat colonial. Parmi ces avocats, il a cité Mes Stibbe, Douzon, Dechezelles, Braun, Weil… Faisant le lien entre la mission des avo- cats du collectif avec le déclenche- ment de la guerre en 1954, Ali Haroun a estimé que la tâche de ces avocats n’était plus la même. Il a expliqué que “depuis le 1er Novembre 1954, le FLN re- fuse d’emblée la législation française”. Pour lui, la lutte sur le plan judicaire “est passée du procès de connivence, au projet de rupture”. Plus explicite, il a ajouté que les militants algériens arrêtés et traduits devant la justice française “devaient se comporter en belligérants”. Cette ligne de conduite a été tracée par la Fédération de France du FLN aux in- culpés chaque fois que les circonstances le permettaient. Nouveau contexte pour la défense Dès lors que la guerre de Libération est engagée, la mission du collectif des avo- cats devait répondre aux exigences politiques de la lutte menée par le FLN. Une mission difficile, explique Ali Haroun, du moment où la défense de- vait reposer sur la négation et le re- niement des lois françaises imposées aux Algériens détenus dans le cadre de leur activités militantes. Face à ces activités “illégales” au regard du droit français, l’avocat “est soumis par la loi, son serment, ses règles déontologiques, à la légalité française”. “De ce fait, les avocats devaient opter pour les thèses dé- fendues par leurs clients et inscrire leur conduite dans le cadre général du com- bat des clients et se conduire en défen- seurs d’une cause qu’ils estimaient jus- te. L ’avocat méconnaîtra certes la loi du moment, mais servira le droit et, en fin de compte, les valeurs permanentes d’honneur et de dignité humaine”, a in- diqué M. Haroun. Durant les premiers mois de la guer- re, Ali Haroun se rappelle que les dé- tenus algériens faisaient appel aux avocats français qui se sont engagés à les défendre durant la période de l’avant-guerre. Et il relève que les mi- litants de la cause nationale ne récla- maient plus la protection de la loi française, mais “ils la rejetaient et la re- fusaient”. Devant les juges, ces détenus “médiatisaient leur cause”, et le thème de la défense “était en adéquation avec l’orientation cardinale du FLN : l’In- dépendance de l’Algérie” . La cellule des avocats algériens Durant les débats, Ali Haroun est re- venu sur l’épisode de la création de la cellule des avocats algériens. Selon lui, c’était en mai 1957, avec la dési- gnation de Omar Boudaoud à la tête de la Fédération de France du FLN que la stratégie “était devenue plus offensive”. Le Comité fédéral de la fédération a créé une cellule d’avocats algériens déjà engagés dans la cause. Elle sera composée de Benabdellah, Oussedik, Ould Aoudia. Cette cellule connaîtra l’adhésion, quelque temps après, no- tamment à Paris, de Mes Vergès, Za- vrian, et Beauvillard, ainsi que Bendi- merad à Lyon et Boulbina à Marseille. Ali Haroun a précisé que la première réunion de cette cellule a eu lieu au 13, rue Guénégaud. Elle était présidée par Kaddour Ladlani, dont le coordinateur désigné était Bachir Boumaza. Il précisera, en outre, que dès mars 1959, sur ordre du GPRA, “le collectif des avocats a été algérianisé”. Ceci dit, “toute responsabilité au sein de cet or- ganisme doit revenir à un avocat algé- rien (…) il est responsable de ses actes vis-à-vis de la Fédération et du GPRA comme tout Algérien investi par le Front”. Il est revenu aussi sur le découpage géo- graphique décidé, après l’assassinat de Me Ould Aoudia par le SDECE, confor- mément à la note du 19 avril. Selon cet- te note, pour la Zone nord-est, dont la responsabilité incombe à Benabdellah, la défense est mise en place à Lille, Bé- thune, Valenciennes, Avesnes, Mé- zières, Charleville, Metz, Sedan, Nan- cy, Châlon-sur-Marne, une dizaine d’avocats collaborent pour assurer le travail exigé par le GPRA. Dans la ré- gion parisienne, après la mort d’Ould Aoudia, d’autres avocats ont été dési- gnés aussi bien dans cette même région qu’à Caen, Rouen, Le Havre, où des avocats locaux assurent la défense. Pour la Zone sud, Lyon est confiée à Bendimerad, avec l’aide de Boulbina à Marseille. Un bureau de presse fut créé, durant la même période, dont MeVergès était le responsable. La mis- sion était de recueillir les informations auprès des avocats et les rendre pu- bliques. Par ailleurs, Ali Haroun a évoqué les af- faires de détenus traitées en Belgique. Il a souligné que des avocats belges tels que Serge Moureaux, Marc De Kock, André Merchies, Cécile Draps et d’autres du barreau de Bruxelles avaient défendu les Algériens poursuivis en Belgique pour activités politiques. Vers la fin de la guerre, Ali Haroun a indiqué que le collectif comptait une centaine d’avocats. MOHAMED MOULOUDJ Vendredi 31 août - Samedi 1er septembre 2012 2 LIBERTE L’actualité en question ALI HAROUN AU FORUM DE “LIBERTÉ” “Les détenus algériens devaient se comporter en belligérants” Intervenant au forum de “Liberté”, consacré au collectif des avocats du FLN en France, aux côtés de Me Marie- Claude Radziewski, Ali Haroun a présenté un historique sur la constitution et la mission du collectif des avocats chargés de la défense des militants nationalistes, et ce, depuis les années 20. L’intervention de Ali Haroun au Forum de Liberté, jeudi, a été suivie avec beaucoup d’intérêt. FETTOUMA OUZEGANE “Le travail du collectif était énorme” “Ce sont les acteurs de la guerre qui doi- vent écrire et racon- ter l’histoire de notre lutte pour l’Indépen- dance, et non pas les opportunistes de la dernière minute. Me Marie-Claude Radziewski est une grande dame à qui je rends un vibrant hommage. Le travail réalisé par le collec- tif des avocats du FLN est énorme, du fait qu’ils se sont exposés à de grands dangers et ont défendu une cau- se juste”, a déclaré jeudi Fettouma Ouzegane au fo- rum de Liberté. FELIX COLOZZI “Je n’oublierai jamais l’élan de solidarité…” Incarcéré à la prison de Lambèse en 1956, après sa condamnation à perpétuité, l’Européen d’ Algérie, Fe- lix Colozzi, a été libéré en 1962, et vit depuis à Al- ger. Âgé aujourd’hui de 82 ans, M. Colozzi a profi- té de son passage au Forum “En toute liberté” pour rendre hommage notamment au réseau d’organisa- tion du FLN qui, témoigne-t-il, prenait en charge tous les détenus, après leur libération. “Je me souviendrais toujours de cette journée où j’ai quitté la prison de Lam- bèse. Mais ce qui m’a marqué le plus reste cet élan de solidarité que j’ai trouvé en dehors de la prison, de ces militants qui m’ont convenablement pris en charge. Ils m’ont offert de la nourriture, des habits, de l’héberge- ment… ”. F. A. MYSTÈRE DES TICKETS DE MÉTRO Radziewsky refuse de répondre à Bouhired Le débat du forum “En toute liberté” ouvert, jeudi der- nier, aux avocats du FLN pendant la guerre de Libéra- tion, n’a pas été to- talement libre. Et pour cause, les in- tervenants ont re- fusé de répondre à certaines questions “pointues”. On cite- ra notamment, le “non !”, lâché sec par l’avocate Marie-Claude Rad- ziewsky, en guise de réponse à la question de la moud- jahida Djamila Bouhired, sur “l’histoire des tickets du métro de Paris”, à l’époque de la guerre. “Mme Claude-Marie, pouvez-vous nous raconter l’his- toire des tickets de uploads/S4/ marie-claude 1 .pdf
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- Publié le Jul 07, 2021
- Catégorie Law / Droit
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