Michelet, Jules (1798-1874). Histoire de France. 1-5, [Livres 1-5, 1-1461]. 183
Michelet, Jules (1798-1874). Histoire de France. 1-5, [Livres 1-5, 1-1461]. 1833. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter reutilisation@bnf.fr. HISTOIRE DE FRANCE. PARIS, IMPRIMERIEDE DUCESSOIS , Quaides Augustins,55. HISTOIRE DE FRANCE PAR M. MICHELET, PROFESSEUR SUPPLÉANT A LAFACULTÉ DESLETTRES, PROFESSEUR AL'ÉCOLE NORMALE, CHEF DE LA SECTION HISTORIQUE AUX ARCHIVES DU ROYAUME. TOME DEUXIEME. PARIS. LIBRAIRIE CLASSIQUE DE L. HACHETTE. RUEPIERRE-SARRAZIN, 12. 1833 HISTOIRE DE FRANCE. LIVRÉ III. TABLEAU DE LA FRANCE. L'HISTOIRE de France commence avec la langue française. La langue est le signe principal d'une nationalité. Le premier monument de la nôtre est le serment dicté par Charles-le-Chauve à son frère, au traité de 843 1. C'est dans le demi-siècle suivant que les diverses parties de la France, jus- que-là confondues dans une obscure et vague I Voy. le premier volume, II. I (2) unité, se caractérisent chacune par une dynastie féodale. Les populations, si long-temps flottantes, se sont enfin fixées et assises. Nous savons main- tenant où les prendre, et en même temps qu'elles existent et agissant à part, elles prennent peu à peu une voix; chacune a son histoirej chacune se raconte elle-même. , La variété infinie du monde féodal, la multipli- cité d'objets par laquelle il fatigue d'abord la vue et l'attention, n'en est pas moins la révélation de la France,. Pour la première fois elle se produit dans sa forme géographique. Lorsque lé vent emporte ce vain et uniforme brouillard, dont l'empire Alle- mand avait tout couvert et tout "obscurci, le pays apparaît^ dans ses diversités locales, dessiné par ses montagnes, par ses rivières. Les divisions po- litiques répondent ici aux divisions physiques. Bien loin qu'il y ait, comme on l'a dit, confusion, et chaos, c'est un ordre , une régularité inévitable et fatale. Chose bizarre! nos quatre-vingt-six dé- partemens répondent, à peu de chose près, aux quatre-vingt-six districts des capitulairès, d'où sont sorties la plupart des.souverainetés, féodales 1 , et- la Révolutiôn-qui venait donner te dernier coup a' la féodalité, l'a imitée malgré, elle. Le vrai point de départ de notre histoire doit être une division politique de la France, formée I Scrip. rerum., Fr., t. VII, p. 616-7. Capital. , anni 853. — Voy. aussiGuizot, Coursde 1833 , t, III, p. 27. d'après sa division physique et naturelle. L'histoire est d'abord toute géographie. Nous ne pouvons ra- conter l'époque féodale, ou provinciale (ce der- nier nom la désigne aussi bien), sans avoir ca- ractérisé chacune des provinces. Mais il ne suffit pas de tracer la formé géographique de ces diverses contrées, c'est surtout par leurs fruits qu'elles s'ex- pliquent, je veux dire, par les hommes et les événe- mens que doit offrir leur histoire. Du point où nous nous plaçons, nous prédirons ce que chacune d'elles doit faire et produire, nous leur marque- rons leur destinée, nous les doterons à leur ber- ceau. Et d'abord, contemplons l'ensemble de la France, pour la voir se diviser d'elle-même. Montons sur un des points élevés des Vosges, ou, si vous voulez, au Jura. Tournons le dos aux Alpes. Nous distinguerons (pourvu que notre regard puisse percer un horizon de trois cents lieues), une ligne onduleuse, qui s'étend des collines boisées du Luxembourg et des Ardennes. aux ballons des Vosges ; de là, par les coteaux vineux de la.Bour- gogne, aux déchiremens volcaniques des Cévennes, et jusqu'au mur prodigieux des Pyrénées. Cette ligne est la séparation des eaux; du côté occidental, la Seine, la Loire et la Garonne descendent à l'O- céan; derrière, s'écoulent la. Meuse au nord, la Saône et le Rhône au midi. Au loin, deux espèces d'îles continentales ; la Bretagne, âpre et basse, simple quartz et granit, grand écueil placé au coin (4) de la France pour porter le coup dés courans de là Manche; d'autre part, la verte et rude Auvergne, vaste incendie éteint avec ses quarante, volcans. Les bassins du Rhône et de la Garonne, malgré leur importance, ne sont que secondaires. La vie forte'est au nord. Là s'est opéré le grand mouve- ment des nations. L'écoulement des races a eu lieu de l'Allemagne à la France dans, les temps an-' ciens. La grande lutte politique des temps mo- dernes est entre la France et l'Angleterre. Ces deux peuples sont placés front à front,, comme pour se- heurter ; les deux contrées, dans leurs parties principales, offrent deux pentes en face l'une de l'autre; ou, si l'on veut, c'est une seule vallée dont la. Manche est le fond. Ici la Seine et Paris, là Londres et la Tamise. Mais l'Angleterre présente à la France sa partie germanique ; elle retient derrière elle les Celtes de Galles, d'Ecosse et d'Irlande. La France, au contraire, adossée à ses provinces de langue germanique (Lorraine et Alsace), oppose un front celtique à l'Angleterre. Chaque pays se montre à l'autre par ce qu'il a de plus hostile. L'Allemagne n'est point opposée à la France, elle lui est plutôt parallèle. Le Rhin, l'Elbe, l'Oder, vont aux mers du nord, comme la Meuse et, l'Es- caut. La France allemande sympathise d'ailleurs avec l'Allemagne, sa mère. Pour la France ro- maine et ibérienne, quelle que soit la splendeur de Marseille et de Bordeaux, elle ne regarde que le (5) vieux monde de l'Afrique et de l'Italie , et d'autre part le vague Océan. Le mur des Pyrénées nous sépare de l'Espagne, plus que la mer ne la sépare elle-même de l'Afrique. Lorsqu'on s'élève au-dessus des pluies et des basses nuées jusqu'au por de Vé- nasque, et que la vue plonge sur l'Espagne, on voit bien que l'Europe est finie ; un nouveau monde s'ouvre ; devant, l'ardente lumière d'Afrique ; der- rière, un brouillard, ondoyant sous un vent éternel. En latitude, les zones de la France se marquent aisément par leurs produits Au nord, les grasses et basses plaines de Belgique et de Flandre avec leurs champs de lin et de colza, et le houblon, leur vigne amère dix nord. De Reims à la Moselle commence la vraie vigne et le vin ; tout esprit en Champagne, bon et chaud en Bourgogne, il se charge, s'alourdit en Languedoc pour se réveiller à Bordeaux. Le mûrier, l'olivier, paraissent à Mon- tauban ; mais ces enfans délicats du midi risquent toujours sous le ciel inégal de la France 1. En lon- gitude, les zones ne .sont pas moins marquées. 1 Arthur Young , Voyage agronomique, t. IL de la traduction, p. 189. « La France peut se diviser en trois parties principales, dont la première com- prend les vignobles ; la seconde , le maïs; la troisième, les oliviers. Ces plants forment les trois districts :1° du nord, où il n'y a pas de vigno- bles.; 2° du centre , où il n'y a pas de maïs; 3° du midi, où l'on trouve les vignes, les oliviers et le maïs. La ligne de démarcation entre les pays vignobles et ceux où l'on ne cultive pas la vigne, est, commeje l'ai moi- même observé à Coucy, à trois lieues du uploads/S4/ michelet-jules-1798-1874-histoire-de-france-1-5-livres-1-5-1-1461-1833-tome-2.pdf
Documents similaires










-
24
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Oct 13, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
- Taille du fichier 28.2144MB