Philosophie : explication de texte pour le lundi 14 mars 2011. Nietzsche, La gé

Philosophie : explication de texte pour le lundi 14 mars 2011. Nietzsche, La généalogie PRIGENT Yohann – TS5 Nietzsche, dans La généalogie de la morale, essaye de nous faire comprendre des choses, qui aujourd’hui encore, font partie des débats les plus ardents parmi le peuple. A quoi sert-­‐il de punir ? Quelle est la réelle utilité de ce châtiment ? A l’heure où nous en sommes à essayer de trouver une punition utile pour ces « forçats », ces « criminels » comme les qualifie l’auteur, la vraie question de la vacuité probable de cette punition intervient. L’auteur essaye de nous montrer dans cet extrait que cette sanction peut tout aussi être contre-­‐productive. Mais après tout, si cette peine, et même ce jugement, ne sont pas utiles, qu’est ce qui pourrait être utile pour faire comprendre aux criminels le mal-­‐fondé de leurs actes ? Dans un premier temps, Nietzsche, nous montre l’inutilité de la peine infligée aux malfaiteurs. Ensuite, l’auteur nous emmène à l’origine de cette peine avec un procès qu’il démontre, aussi, comme contre productif. Enfin, la question de la condamnation est évoquée au travers la question de la morale. Dès le début du texte, l’auteur évoque les « remords » qu’un condamné devrait avoir. Pourquoi ces remords sont-­‐ils si utiles ? Le remord permet à l’individu d’agir sur sa conscience. Effectivement, celui-­‐ci va se poser des questions qui agiront sur son âme. Pourquoi ai-­‐je fait cela ? Qu’est ce qui m’a poussé à le faire ? La question la plus importante qu’il devrait se poser serait Comment ne pas recommencer ? Nietzsche disait que « nos pensées sont les ombres de nos sentiments, toujours plus obscures, plus vides, plus simples que ceux-­‐ci ». Le fait que le criminel pense à son action grâce aux remords devrait pouvoir le faire agir sur ses sentiments. L’action sur les sentiments, d’un point de vue humain, le pousserait ainsi à comprendre pourquoi son action est mauvaise. Malheureusement, ces remords ne peuvent être atteint avec « les prisons », ni « les bagnes ». L’auteur suggère que ce « ne sont pas le milieu propice à la prolifération ». Que faut-­‐il alors pour pouvoir regretter ? Dans ces endroits, le forçat va réfléchir sur la raison de son incarcération dans cette prison, sur le temps qu’il lui reste pour purger sa peine. Le plus efficace serait de forcer l’individu à réfléchir sur son action. Mais pouvons nous agir sur les pensées d’un individu ? Non, seul l’individu lui même peut faire survenir ces remords. C’est pour cela que dans la plupart des religions, on force l’individu à avouer ses fautes, que ce soit au confessionnal dans la religion catholique, ou encore le jour du Grand Pardon dans la religion juive. Avouer ses fautes et le meilleur moyen pour faire survenir le remord. D’après Sénèque, « Nul châtiment n’est pire que le remords ». En effet, celui-­‐ci ne permet pas de réaliser pleinement ses désirs avec plaisir. L’once de regret qu’un criminel aura pour avoir réalisé telle action ne pourra lui faire penser que son plaisir est mérité. Ainsi surviendrait la punition. La peine de prison, ou de bagne serait donc totalement incompatible avec nos désirs en tant que citoyens. Notre volonté devrait être avant tout de faire de ce criminel un homme qui puisse à nouveau s’intégrer dans notre société, tout en étant sûr qu’il ne reproduise pas son action. Au lieu de ça, que faisons nous ? Nous montrons à cet homme qu’il est avant tout exclu de la société qu’en cours de réintégration. A force de vouloir punir, nous oublions notre vrai objectif : réintégrer. Le nombre de récidivistes que nous voyons dans notre société alors qu’ils ont accomplis de peines de prison considérables est impressionnant. La peine de prison serait donc contre productive. Au lieu d’avoir un individu réintégré dans la société avec un remord suffisant pour comprendre que la faute ne doit pas être reproduite, l’individu se retrouve encore plus renforcé dans sa position d’exclusion vis-­‐à-­‐vis de ses pairs. La peine pour lui, s’il la trouve déjà méritée, aura fait le contraire de l’action pour laquelle elle était prévu : regretter. Philosophie : explication de texte pour le lundi 14 mars 2011. Nietzsche, La généalogie PRIGENT Yohann – TS5 Dans la suite de cet extrait, Nietzsche évoque « le spectacle des procédures judiciaires et exécutoires ». L’auteur s’accorde à dire que le jugement, lui aussi, est incompatible avec la réelle volonté du peuple. Il « empêche le malfaiteur de voir ce qu’il y a de condamnable en soi dans son action ». Il est vrai qu’à force de voir défiler un ballet de témoins, procureurs, jurés, avoués, ... l’auteur des faits en oublie pourquoi il est là. Les procès publics peuvent renforcer encore plus ce sentiment d’instrumentalisation du jugement. Le malfaiteur en voyant toutes ces personnes à ces côtés pourrait tout d’abord se demander si son action est-­‐elle vraiment mauvaise ? Son geste lui a fourni une certaine célébrité puisqu’on en parle dans les médias, que les gens affluent pour assister à son procès. Etait-­‐ce vraiment un geste condamnable que fût le sien ? En tout cas, il peut remarquer que c’est un geste remarquable, vu qu’on en parle. A lui d’en juger bien ou mal. Par rapport à l’actualité d’aujourd’hui, on met souvent plusieurs années à punir un coupable pour le fait qu’il a commis du fait de la longue procédure judiciaire qui en découle. Pendant ce temps, le coupable ne pense t-­‐il pas à autre chose que les faits qu’il a commis ? Ce temps est vraiment trop long. Le coupable peut se demander si l’action qu’il a faite est si dure à juger. Après tout, le doute qui plane sur sa présumée culpabilité, du fait du jugement très long, ne peut-­‐il pas l’amener à penser qu’il est innocent ? Que son acte n’a aucun mal-­‐fondé ? Le temps que l’on va perdre avec ce procès va ralentir encore tout ce processus qu’est le remords. L’accusé en attendant la sentence ne va pas penser aux remords qu’il devrait éprouver. A la fin du texte, Nietzsche évoque le mauvais exemple de la justice. Comment peut-­‐on punir quand on commet soi même des actes bien pires ? Ces actes sont considérés comme non criminels car ils sont effectués au service de la justice. Tuer un homme en pleine rue et totalement différent du fait qu’un homme peut tuer un policier au service de la justice en pleine rue. La peine pour le policier sera minime comparée à celle du civil. Le maitre ne doit-­‐il pas donner l’exemple ? Ainsi, la justice devrait avant tout montrer la marche à suivre, avant de punir. On peut prendre comme exemple le cas des parents-­‐enfants. Il se trouve des fois que l’enfant peut demander aux parents « Mais pourquoi tu ne fais pas ça toi ? Pourquoi tu ne vas pas à l’école toi ? Pour tu ne te couches pas tôt toi ? ». Ces questions sont tout à fait logiques pour un enfant : ses parents lui demandent d’avoir une certaine discipline alors qu’eux mêmes n’en ont pas… Le cas de la justice est un peu semblable : le suspect, qu’il soit arrêté pour n’importe quel motif, viendra se faire emmener devant le juge par des hommes armés et qui risque d’user de la force pour l’arrêter. Mais justement, si cet homme avait été arrêté pour usage de la force, ne serait-­‐ce pas une solution cocasse pour le suspect ? On pourrait dire que c’est par obligation de la justice, sinon l’accusé ne se présenterait jamais, seul, par lui même, devant le juge en avouant ses délits. Mais en faisant comme cela, on ralentit encore la venue du sentiment de remords du coupable. Peut-­‐être serait-­‐ ce aussi une raison pour laquelle si peu de suspect répondent coupable de leurs actes lors de leur procès ? Le sentiment de remords étant « bloqué » par cette incohérence qui les surprend sur un niveau logique… La morale du suspect se retrouve ébranlée. Cet extrait peut vraiment être mis en rapport avec l’actualité de notre époque. Mieux vaut-­‐il prévenir que guérir ? En cherchant à punir absolument un coupable, on va s’éloigner de notre vrai objectif : faire apparaître en lui des remords. Ce texte est avant tout une réflexion sur notre système judiciaire. Un système bête et méchant en lui Philosophie : explication de texte pour le lundi 14 mars 2011. Nietzsche, La généalogie PRIGENT Yohann – TS5 même. Comparable à la loi du talion : on fait du mal, donc on nous le rend en faisant du mal. Ne devrions nous pas avant tout essayer de faire comprendre au malfrat son crime ? uploads/S4/ nietzsche-genealogie-de-la-morale.pdf

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  • Publié le Apv 30, 2022
  • Catégorie Law / Droit
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