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À LA PAIX DES L’HOMME DROITS DE & VICE VERSA 1 INTRO E n 1948 était signée la Déclaration universelle des droits de l’homme. En 1958, Dominique Pire, le fondateur d’Îles de Paix, recevait le Prix Nobel de la Paix. Aujourd’hui, tant les droits de l’homme que l’idéal de paix sont plus que jamais d’actualité, ils sont intimement liés à la question toujours plus cruciale du développement. En effet, comment promouvoir et assurer durablement le déve- loppement dans une société qui ne connaîtrait pas la paix et qui n’assurerait pas à l’ensemble de ses membres le respect de leurs droits fondamentaux ? Selon qu’on ouvre le recueil dans un sens ou dans l’autre, on abor- dera la question de la paix ou la question des droits humains, mais tous deux convergent l’un vers l’autre. La paix et le respect des droits humains n’est pas l’état naturel des hommes. C’est au contraire un chantier perpétuel de civilisation qui nécessite une attention permanente. Il importe donc que chacun intègre cette préoccupation et s’approprie les ressorts de ces états de paix et de dignité humaine. Le présent recueil propose donc des textes, des réfl exions et des citations qui ont pour but d’alimenter une pensée personnelle sur la paix et la dignité humaine. Les enseignants du cycle supérieur de l’enseignement secondaire pourront l’utiliser comme base à des exercices de dissertation. Ce n’est certainement pas là une exclu- sive : ces textes, ces pensées, peuvent servir à beaucoup d’autres enseignants, dans le cadre des cours d’histoire, de philosophie, de morale ou de religion, de sciences humaines et/ou sociales, etc. Tous les enseignants du secondaire pourront l’utiliser pour susciter des débats, lancer une démarche de réfl exion, illustrer une époque et son mode de pensée, faire appré- hender une philosophie, une vision du monde. Nous avons adopté une approche de la paix aussi plurielle que possible, même si elle est forcément incomplète tant le sujet ouvre une infi nité de champs. Vous trouverez des écrits de penseurs et de philosophes, d’hommes d’État, de poètes, de différentes institutions, d’écrivains, de chanteurs, etc. Certains abordent la paix de manière positive, d’autres le font de manière négative, interpellante, ou vantent même les mérites de la guerre, permettant éventuellement une prise de position a contrario ou la mise en évidence de certains paradoxes. S’agissant des droits de l’homme, nous avons cherché à mettre plus particulièrement en évidence certains articles de la Déclaration universelle qui sont au cœur de débats de fond qui se tiennent aujourd’hui. Tout est-il permis au nom de ce qu’on appelle la paix ? Que faire lorsque deux concepts ouvrent des portes différentes, peut-être même contradictoires ? Y a-t-il des « intérêts supérieurs » qui pour- raient justifi er que l’on écarte ou ignore l’un ou l’autre principe, pourtant réputé universel ? Peut-on établir une hiérarchie des priorités entre les droits ? Peut-on séparer les droits et les devoirs ? Les droits sont-ils réellement universels ? Autant de questions, auxquelles il n’est certainement pas facile de répondre, qui pourront alimenter maint débat ou susciter mainte réfl exion, et éveiller beaucoup d’interrogations.Ce qui compte, fi nale- ment, c’est que les élèves réfl échissent à ces questions et prennent conscience que la paix et la dignité humaine sont des patrimoines dont ils sont aussi propriétaires et responsables. L’équipe d’Iles de Paix Nos plus vifs remerciements à Paul Vanden Bemden, Serge Redaelli et Benoît Baijot pour leur lecture attentive et leurs conseils précieux et éclairés. Graphisme : Tabasco Graphics – www.tabascographics.net Iles de Paix ASBL – rue du Marché 37 – 4500 Huy – 085 23 02 54 – info@ilesdepaix.org – www.ilesdepaix.org Dépôt légal : D2008/3350/99 Photo de couverture : ©iStockphoto.com/cmisje 2 Préambule Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme. Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression. Considérant qu’il est essentiel d’encourager le déve- loppement de relations amicales entre nations. Considérant que dans la Charte les peuples des Nations unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, et qu’ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande. Considérant que les États Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l’Organisation des Nations unies, le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Considérant qu’une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement. L’Assemblée Générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l’homme comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afi n que tous les indi- vidus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d’en assurer, par des mesures progressives d’ordre national et international, la reconnaissance et l’application universelles et effectives, tant parmi les populations des États Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction. Article premier Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. Défi nissez un être humain. Défi nissez la dignité. Défi nissez la conscience. « Liberté est un mot que le rêve humain alimente. Il n’existe personne qui l’explique et personne qui ne le comprenne. » Cecilia Meireles, poétesse brésilienne Défi nissez la liberté. Comment être vraiment libre alors qu’on est soumis à des contraintes sociales, culturelles, économiques, légales, etc. ? Le fait de naître ici ou là, dans un pays ou un autre, dans telle famille ou telle autre, offre à chacun, dès la naissance, des chances différentes, des opportunités différentes de s’épanouir pleinement, ce qu’on appelle un « capital humain » différent. Les pouvoirs publics doivent-ils mettre en place des mesures qui corrigent ces inégalités, choyer davantage ceux qui ont moins ou bien doivent-ils traiter tout le monde de manière identique ? n n n n n n 3 Article 2 1. Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’ori- gine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. 2. De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indé- pendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté. « On tue les Indiens parce que ce sont des hommes totalement libres qui n’acceptent aucune contrainte, pas même l’idée de la mort. On les tue parce qu’ils sont inca- pables d’entrer dans le jeu de la civilisation.» Lucien Bordard, Brésil : Le massacre des Indiens, 1969 Dans de nombreuses communautés de par le monde, on ignore tout de la Déclaration universelle des droits de l’homme, voire même jusqu’à l’existence du concept de droits humains dans le sens où nous l’entendons. Est-il envisageable de se prévaloir de quelque chose dont on n’a pas connaissance ? Dans de nombreuses communautés de par le monde, le mode de pensée et l’échelle des valeurs sont parfois radicalement différents de ceux qui ont inspiré la Décla- ration universelle des droits de l’homme. Cela rend-il la Déclaration moins universelle ? Cela peut-il justifi er qu’on n’en respecte pas les dispositions ? n n Article 3 Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. « Que dit la société ? “Tu ne tueras pas”. Comment le dit-elle ? En tuant ! » Victor Hugo, plaidoyer contre la peine de mort. Comment expliquer que l’on prive d’aucuns du droit à la vie, au nom de ce même droit pour d’autres ? « Tu crois pouvoir écraser une chenille ? Bien, c’est fait : ce n’était pas diffi cile. Maintenant refais-la. » Lanza del Vasto « Il est plus effi cace de trancher les têtes que de fendre les cheveux en quatre. » Arthur uploads/S4/ paix-et-droits-de-homme-1.pdf

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  • Publié le Apv 12, 2022
  • Catégorie Law / Droit
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