N°7370 - Vingt-cinquième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1€. USA : 2,1
N°7370 - Vingt-cinquième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1€. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com Les protestations de la population d’In Salah contre le début de l’exploitation du gaz de schiste se poursuivent Quatre personnes ont été arrêtées, hier, lors d’affrontements opposant manifestants et gendarmes. PHOTO : DR PHOTO : DR UN BLESSÉ ET QUATRE ARRESTATIONS À IN SALAH AFFRONTEMENTS ENTRE MANIFESTANTS ET GENDARMES LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Dimanche 4 janvier 2015 LIRE L’ARTICLE DE HOURIA ALIOUA EN PAGE 5 ÉDITION DU CENTRE CAN-2015 LIRE L’ARTICLE DE A. AÏCHOUN EN PAGE 23 ABEÏD ET BELKALEM FORFAITS PHOTO MONTAGE S e justifiant par l’existence d’une demande réelle sur le marché national, des opérateurs économiques spécialisés dans l’activité import ne trouvent, aujourd’hui, aucune difficulté à importer des produits alimentaires qualifiés pour le moins de superflus. Si les importations des produits agricoles de base ont coûté à l’Etat, pour les 11 premiers mois de 2014, environ 6 milliards de dollars, dont 3,2 milliards de dollars pour les céréales, 1,840 milliard de dollars pour les produits laitiers et 825 millions de dollars pour les sucres, des millions de dollars sont également dépensés pour l’importation de produits qui n’ont fait qu’alourdir la facture des importations alimentaires et dont le marché pouvait facilement se passer. (Suite page 2) Lyes Mechti Lire également les articles de Melissa Roumadi, Ali Titouche et Hocine Lamriben en page 3 KIWIS, BISCUITS, EAUX MINÉRALES, SAUMON… Quand les devises sont jetées par la fenêtre ▲ ▲ LA DÉSIGNATION DU NOUVEAU CHEF DU GOUVERNEMENT TUNISIEN RETARDÉE NIDAA TOUNES DIVISÉ LIRE L’ARTICLE DE NOTRE CORRESPONDANT MOURAD SELLAMI EN PAGE 12 ▲ ▲ Deux tendances se disputent au sein de Nidaa Tounes sur le profil du prochain chef du gouvernement Devrait-il être un dirigeant du parti ou une personnalité indépendante ? L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) tiendra, à partir d’aujourd’hui, son 12e congrès à l’hôtel El Aurassi (Alger). Le secrétaire général sortant, Abdelmadjid Sidi Saïd, brigue un nouveau mandat, en dépit de la contestation menée par d’anciens syndicalistes exclus. 12e CONGRÈS DE L’UGTA SIDI SAÏD FACE À LA CONTESTATION LIRE LES ARTICLES DE NABILA AMIR ET ALI BOUKHLEF EN PAGE 5 ▲ gériens (UGTA) e congrès e général e un nouveau me m née CE À TION Propos recueillis par Lyes Mecheti Comment appréhendez-vous la question des importations des produits dits superflus ? On a toujours défendu l’idée de consommer algérien dans tous les secteurs : agroalimentaire, textile, électronique, électroménager et autres. Nous voulons arriver à une autonomie de consommation, pour la simple raison qu’on constate au- jourd’hui que notre dépendance aux produits étrangers finira un jour par mettre en péril notre sécurité alimentaire. Nous avons dénoncé bien avant cette crise de chute des prix du pétrole l’importation de certains produits considérés comme secondaires et superflus. Je peux citer, entre autres, le pain, le pain congelé, les sacs en plastique rame- nés d’Espagne, les cure-dents, les déchets de bois, ou encore l’eau minérale, alors que nous en avons plus de 40 marques, etc. Il faut dire aussi qu’en plus du fait que nous sommes en train de dépenser de l’argent pour importer des produits inutiles qui nuisent à la production nationale et à l’économie du pays en général, ces importations font écouler sur le marché des marchan- dises qui sont, souvent, de bas de gamme, de mauvaise qualité et ne répondant pas aux normes requises. Pouvez-vous nous donner quelques exemples ? C’est le cas, par exemple, du secteur automobile où on trouve maintenant sur le marché natio- nal des véhicules qui ne sont pas aux normes européennes. Ce phé- nomène est aggravé par le fait qu’il n’y a pas de laboratoires de contrôle qualifiés. Nous attendons, à ce propos, la mise en service du laboratoire de Sidi Abdellah, dont on dit qu’il sera une référence en la matière à l’échelle africaine. De plus, nous constatons que beaucoup de marques ne s’impliquent pas et évitent d’enregistrer leurs produits auprès de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI), laissant ainsi libre cours aux impor- tateurs d’écouler sur le marché des produits contrefaits. Tout le monde sait que les produits cosmétiques disponibles sur le marché sont, dans leur majorité, des marques contre- faites, certaines d’entre elles sont installées en Algérie, mais n’ont pas enregistré leurs produits à l’INAPI. Selon certaines statistiques, plus de 30 000 chaudières contrefaites ont été saisies par les Douanes. Comment les consommateurs réagissent-ils face à cela ? Nous recevons quotidiennement des appels téléphoniques de la part des consommateurs qui demandent des renseignements sur des produits des marques bien précises. Notre rôle est de les orienter, mais aussi de les encourager à acheter de la marchandise fabriquée localement. Les produits locaux sont sûrs et la contrefaçon dans la production na- tionale est presque nulle, en plus du fait que nos opérateurs nationaux garantissent un service après-vente. L. M. D O S S I E R El Watan - Dimanche 4 janvier 2015 - 2 Suite de la page 1 A insi, selon les chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS), relevant des Douanes algériennes, l’Algérie a importé, à titre d’exemple, durant la période indiquée, des abats de bovins congelés, autres que la langue et le foie, frais ou réfrigérés ainsi que d’autres carcasses de bovins et ovins pour une valeur de près de 20 millions de dollars. Dans la catégorie poissons, nous importons toutes sortes de produits halieutiques : saumon de l'Atlantique et du Danube, thon rouge du Sud, frais ou réfrigéré, merlan bleu, bar, sardine, raie, anchois, farine, œufs et laitance de poissons, des crustacés et des langoustes, pour une valeur dépassant les 500 000 dollars. Bien que produits localement, des légumes — pommes de terre, tomates, oignons et échalotes à l'état frais ou réfrigéré, choux- fleurs, carottes et navets, laitue, épinards, haricots, fèves et autres — sont importés tout au long de l’année. Le coût estimé pour ces produits dépasse aussi un million de dollars, selon les statistiques du CNIS. Même si les quantités ne sont pas importantes, l’Algérie importe également des dattes pour 43 685 dollars, mais aussi des fruits exotiques, comme les ananas (780 833 de dollars), les avocats et les kiwis (2,7 millions de dollars), des oranges (17,7 millions de dollars), des mandarines, du citron, du raisin, de la pastèque, du melon, des pommes (120,2 millions de dollars), des poires, des abricots, des pêches, des fraises et autres. Tous genres de fromages et produits laitiers, yaourts et beurre sont recensés dans la structure des importations, alors que les étals des commerçants regorgent de produits similaires fabriqués localement. Les eaux minérales et l’eau douce sont aussi importées pour une valeur de plus de 200 000 dollars. Les produits de boulangerie, pâtisserie et biscuiterie, ou encore du couscous, ont coûté à eux seuls près de 18 millions de dollars. C’est dire qu’aucune catégorie dans le chapitre alimentaire n’échappe au cercle vicieux de l’importation. Et c’est essentiellement sur ce chapitre que les experts recommandent de procéder à un contrôle plus rigoureux, voire des interdictions pures et simples, si l’on veut réellement freiner la hausse de la facture alimentaire du pays. L. M. KIWIS, BISCUITS, EAUX MINÉRALES, SAUMON… Quand les devises sont jetées par la fenêtre QUAND L’ALGÉRIE IMPORTE DU MIEL, DES FLEURS ET DU HENNÉ… L ’Algérie continue d’importer d’importantes quan- tités de produits superflus. Le dernier bilan des Douanes en est la parfaite illustration. Durant les onze premiers mois de l’année 2014, l’Algérie a importé, comble de l’ironie, pour 1,8 million de dollars de miel naturel, 2,61 millions de dollars de biscuits, 32 406 dollars d’eau douce, 204 852 dollars d’eau minérale et d’eau gazéifiée, 28 003 dollars de couscous, et 43 685 dollars de dattes fraîches. Entre janvier et novembre, les Douanes ont recensé également l’importation de 5,24 millions de dollars d’arbustes et arbrisseaux, 1,21 million de dollars de cire d’abeille, 38 092 dol- lars de fleurs et boutons de fleurs, 935 744 dollars de henné. Toujours durant la même période, la facture des figues sèches importées s’élevait à 1,3 million, alors que celle des pâtes alimentaires non cuites a atteint 8,74 millions de dollars. Et la liste de ces pro- duits inutiles, chèrement payés en devises, est loin d’être exhaustive. Additionnés, ces produits importés, dont beaucoup sont fabriqués localement, contribuent à l’explosion de la facture des importations, laquelle devra atteindre quelque 60 milliards de dinars en 2014. A en croire des estimations non officielles, ces importations dites superflues représenteraient environ 25% de la facture globale. Pour de nombreux spécialistes, cette tendance effrénée à importer tout et n’importe quoi est encouragée par l’incapacité de l’Etat à booster la production nationale, seul moyen à même de rompre avec le recours massif au marché extérieur pour satisfaire la demande locale. Comme un malheur ne vient jamais seul, la poursuite de la hausse des importations intervient cette année dans un contexte marqué par la baisse des prix du pétrole, principale source de devises du pays. Dans ce contexte de crise, le uploads/Finance/ 20150104.pdf
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- Publié le Oct 19, 2022
- Catégorie Business / Finance
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