QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7309 LU

QUOTIDIEN NATIONAL D’INFORMATION. 37 , RUE LARBI BEN M’HIDI, ALGER - N° 7309 LUNDI 15 AOÛT 2016 - ALGÉRIE 20 DA - FRANCE 1,30 € - GB 1£ 20 - ISSN 1111- 4290 LIBERTE LE DROIT DE SAVOIR, LE DEVOIR D’INFORMER Hanoune : “Cela augure une fraude électorale en 2017” P .2 SUSPENSION DES ÉLUS LOCAUX PAR L’ADMINISTRATION IMPACT DE LA CHUTE DES COURS DU PÉTROLE SUR L’ÉCONOMIE NATIONALE Les opérateurs de la zone d’activité de Boghni crient à l’injustice P .6 FACE AU HARCÈLEMENT DE LA SOCIÉTÉ DE GESTION DES ZONES INDUSTRIELLES DEVENU UN RÉCEPTACLE DE TOUTES LES ORDURES ET POLLUTION Oued Soummam, une zone humide qui se meurtP .11 IL SE TIENDRA DU 20 AU 22 AOÛT Un colloque international sur Jugurtha P .13 MAKHLOUFI DISPUTERA CE SOIR LA FINALE DU 800 M (22H05 HEURE LOCALE) L’espoir algérien ! P .18 Des pourparlers pour supprimer la taxe en 2017 LA FRONTIÈRE DE BETITA (TÉBESSA) EST FERMÉE POUR LA QUATRIÈME FOIS BEGGAS, THALA W GHANIM… À L’EST DE BOUIRA Dans la vallée de Béni Khalfoun… P .14 AF Publicité P .4 BTPH : une bulle immobilière risque d’éclater P .3 D.R. D.R. Yahia Archives/Liberté a P .13 P our la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), il y a des signes qui ne trompent pas. Surtout à la veille de l’échéance électorale des législatives de 2017 mais aussi des communales. Hier, et en présence du P/APC du Parti des travailleurs de Kouba, suspendu récemment par le wali d’Alger, Louisa Hanoune a tenu une conférence de presse au siège de son par- ti pour se prononcer sur cette affaire. Mais c’est, contrairement à toute attente, le wali d’Alger qu’elle invite à “s’expliquer”, car elle ne voit encore “aucune raison apparente” qui justifierait une telle sanction envers l’élu de son parti. Surtout que l’histoire remonte déjà, toujours selon elle, à… 1995. C’est ainsi qu’un particulier a pu obtenir, à cette époque, une cession d’un bien de l’État, une bâtisse à l’intérieur de l’ENS (École nor- male supérieure), pour la vendre ensuite à un autre particulier en 2010. Le nouveau proprié- taire est venu demander récemment un per- mis de construire au P/APC du PT en ques- tion. “Je lui ai signifié qu’il devait d’abord de- mander une autorisation de démolition pour pouvoir ensuite acquérir un permis de construi- re. Comme la Duch, les services de l’urbanis- me et autres ont accordé leur avis favorable, je ne pouvais plus que signer l’autorisation”, explique Zouhir Bousnina, le concerné lui- même. Le hic, selon le P/APC suspendu, est que l’ENS avait évité, à l’époque, de faire ap- pel devant la justice pour récupérer cette par- tie cédée à un particulier. Une manière de dire qu’elle en avait reçu l’ordre de quelque part. “Maintenant que ce bien lui appartient, on me reproche, 20 ans plus tard, de lui délivrer un permis de construire alors que je suis maire de- puis seulement 2012 !”, s’exclame-t-il. Mais Louisa Hanoune ne pense pas que ce soit la seule raison. Sans quoi, s’interroge-t-elle, “qu’est ce qui aurait pu pousser le wali d’Al- ger à signer aussi rapidement la décision de sus- pension alors que l’affaire est encore en justi- ce ?”. En effet, Zouhir Bousnina a déposé une plainte contre la wilaya d’Alger, ce qui, selon lui, fait foi d’un appel. Louisa Hanoune soupçonne ainsi des représailles contre son élu après qu’il eut refusé de “régulariser une construction sur un terrain de 600 m2 appar- tenant au fils de l’ancien ministre Lamine Be- chichi”. Elle estime, à ce propos, que le P/APC de Kouba “a protégé le patrimoine de l’État” et que, “bien au contraire, on devrait le féliciter pour cela”. Mais voilà que, relève- t-elle amèrement, “l’acharnement sur Zouhir Bousnina est tel qu’on lui reproche aussi un conflit d’intérêts parce qu’il a été secrétaire gé- néral d’une coopérative immobilière entre… 2002 et 2003”. Pour elle, si son élu était en fonction à cette époque, cela pouvait constituer un conflit d’intérêts, mais il se trouve que 13 ans sont déjà passés et Zouhir Bousnina est P/APC de la commune de Kouba seulement depuis 2012. Un état de fait qui n’est pas de bon au- gure pour Mme Hanoune : “Je sens la prépa- ration d’une fraude électorale en 2017 qui pas- serait par la trituration des listes électorales.” Visiblement en colère, la première dame du PT enchaîne pour dire qu’“après les poursuites judiciaires contre les journalistes et leur em- prisonnement, l’arrestation de militants de droits de l’Homme, atteintes aux libertés…, c’est maintenant contre les P/APC qu’on sé- vit”. Et de conclure : “C’en est trop !” MEHDI MEHENNI Lundi 15 août 2016 2 LIBERTE L’actualité en question SUSPENSION DES ÉLUS LOCAUX PAR L’ADMINISTRATION Hanoune : “Cela augure une fraude électorale en 2017” La suspension du président de l’APC PT de Kouba, Zouhir Bousnina, par le wali d’Alger, est un mauvais présage pour Louisa Hanoune. Elle y voit le signe d’une prochaine fraude électorale en 2017. Publicité F.789 Archives Liberté Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT. Lundi 15 août 2016 3 LIBERTE L’actualité en question IMPACT DE LA CHUTE DES COURS DU PÉTROLE SUR L’ÉCONOMIE NATIONALE BTPH : une bulle immobilière risque d’éclater Le secteur du bâtiment souffre déjà, est-il constaté dans la majorité des 48 wilayas, de surcoûts, de fermetures d’entreprises faute de paiement, de mauvaise gestion et de malfaçons… L es effets de la crise fi- nancière engendrée par la chute drastique des cours du pétrole sont de plus en plus percep- tibles dans les différents secteurs d’activité en Algérie. Le BTPH n’est pas épargné. Le secteur de la construction risque même de vivre une situation difficile, prédisent des observateurs très au fait du do- maine. Certains parmi eux parlent carrément d’une “bulle immobilière” qui éclaterait au cas où la dégringo- lade des prix de l’or noir persisterait dans les mois à venir, mettant en pé- ril toute la maison Algérie. Cette sombre prémonition est partagée par l’expert international, le Dr Abder- rahmane Mebtoul, qui veut “attirer l'attention du gouvernement sur le danger d'une bulle immobilière dans le secteur du bâtiment et des travaux publics en Algérie”, pressentant “des conséquences dramatiques sur tous les segments et les couches qui bénéfi- cient de crédits à des taux d'intérêt bo- nifiés”. Cette catégorie serait, selon lui, dans l'incapacité de rembourser ses prêts. “Ce qui mettrait en dan- ger toute la société. Et le système fi- nancier ne pourrait plus être recapi- talisé, obligeant les banques à réviser à la hausse leur taux d’intérêt, supé- rieur au taux d’inflation”, avertit-il. Les conséquences seraient encore plus “dramatiques avec des licencie- ments massifs pouvant préparer le nid à de vastes contestations sociales, la sécurité nationale étant posée en ces moments de grands bouleverse- ments géostratégiques militaires et économiques dans la région”. Une chose est certaine, le secteur du bâ- timent souffre, est-il constaté dans la majorité des 48 wilayas, de sur- coûts, de fermetures d’entreprises faute de paiement, de mauvaise ges- tion et de malfaçons… Grand pour- voyeur d’emplois, le BTPH serait, constate le Pr Mebtoul, tout près d’une phase de récession qui re- mettra en cause toute la stratégie de lutte contre le chômage, prônée jusque-là par l’Exécutif. Les résultats de l’enquête mensuelle de l’ONS d’avril 2016 indiquent que le BTP ab- sorbe 16,6% de la main-d’œuvre totale, suivi par l’industrie (13%) et l’agriculture (8,7%). Sur une popu- lation active de 10 895 000, le BTPH emploie 1 808 570 salariés perma- nents et non permanents, voire plus si l’on inclut la sphère informelle. “Aussi, cette enquête mensuelle don- nant 9,9% de taux de chômage doit être interprétée avec précaution, de- vant attendre la moyenne annuelle fin 2016 et surtout analyser la struc- ture de l’emploi”, commente le pro- fesseur des universités. Poursuivant son constat sur le secteur, le Pr Meb- toul estime que les promoteurs qui ont déjà vendu sur plan et perçu l’in- tégralité des montants s’en sortent bien, tandis que les autres “n’arrivent pas à vendre du fait de la détériora- tion du pouvoir d’achat et surtout supportant les intérêts des banques qui, actuellement, manquent de li- quidités”. À cela, l’économiste ajou- te les PME qui mettent la clé sous le paillasson. Les grandes entreprises, quant à elles, connaissent des diffi- cultés de trésorerie car n’ayant pas reçu leur argent de la part des APC et wilayas pour lesquelles elles ont réalisé des projets. “L’insolvabilité de bon nombre de citoyens ayant acquis des logements à des taux d’intérêt bo- nifiés est un risque qui n’est pas écarté, ce qui pourrait provoquer une véritable crise sociale et poli- tique”, relève Abderahmane Meb- toul. Il évoque, également, ce “pa- radoxe de construction de logements avec les anciennes techniques, alors que les nouvelles permettent d’éco- nomiser entre 20/30% de ciment, de rond à béton et d’énergie”. La réso- lution de la crise de logements sans relance économique réelle, affirme- t-il, prépare le nid à de vastes contes- tations sociales car, actuellement, plusieurs familles vivent sous le même toit... Face à cette uploads/Finance/ 6-7309-ad141c3d-pdf.pdf

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  • Publié le Jui 08, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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