CAHIERS DU CINÉMA N°6 • REVUE DU CINÉMA ET DU TÉLÉCINÉMA • OCTOBRE-NOVEMBRE 195

CAHIERS DU CINÉMA N°6 • REVUE DU CINÉMA ET DU TÉLÉCINÉMA • OCTOBRE-NOVEMBRE 1951 Betty Hutton est la vedette avec How ard Keel et Louis Calhern de ANNIE, LA REINE DU CIRQUE (Annie g e t your Gurt), un film en technicolor de G eorge Sidney d'après la célèbre opérette d'Irvîng Berlin. (M étro Goldwyn M a ye r) Judy H olliday, O scar 1951 pour là meilleure interprétation fém inine, ' es! avec W illiam Holden et Broderick C ra w ford la ved ette de COMMENT L'ESPRIT VIENT AUX FEMMES fBorn Yesterday), une com édie mise en scène p a r G eo rg e Cukor d'après une pièce de G arson Kanin. (Co/umfa/o S.A.J A rfhu r Kennedy et P e g g y Dow sont les vedettes de LA NOUVELLE AURORE (Bright Vîctory), un film de M ark Robson, d'après le rom an "Lights O u t" de Baynard H endrick, que l'o n peut vo ir actuellem ent sur les écrans parisien?- {Universel Film 5, A.) Alastaïr Sim in te rprè te le rôle le plus désopilant de sa carrière dans un excellent film com ique anglais du producteur-réalisaleur M ario Zam pi RIRES AU PARADIS (Laughfer in Paradise) que l'on verra à Paris cette saison. (SeSection Assoc/afed Bnf/sh Pathé distribuée p a r Victory Films) H edy Lomarr, vam p bib liq u e e t sophistiquée, digne des Theda Bara et des Francesca Bertini de la belle époque, est la ravissante héroïne de S A M S O N ET D A L IL A , la nouvelle œ uvre d e Cécîl B. De Mille. (Parafrounf) C A H I E R S DU C I N É M A R E V U E M E N S U E L L E DU C I N É M A ET DU T ÉL ÉCI NÉMA 146 CHAMPS-ELYSÉES PARIS (8°) - ÉLYSÉES 05-38 r é d a c t e u r s EN CHEF J l o DUCA, J. DONIOL-VALCROZE ET a . BAZIN DJftECrEUR-GÉRANT L. KEIGEL TO M E 1 N ’ 6 O CTOBRE-NO VEM BRE 1 9 5 1 SOMMAIRE C urtis Ha r r i n g t o n . . . . Josef Von S t e r n b e r g ................................................... 6 Jean Q u é v a l......................... Norman Mac Laren ou (e cinéma du XXIe Siècle . . 2 2 Herm an G. W e in b e rg , . Lettre de New Y o r k .......................................................... 30 Lo D u c a ........................... . Yenise ou le cinéma au fil de t'e a u ................. 33 LES FFLMS : Frédéric L a c lo s ................. Les voles du Seigneur (L'Auberge r o u g e )................. 40 Jean Q u é v a l......................... Un Tartuffe Terroriste (B arbe-Bleue)............................ 44 Jean-Louis Ta lle noy . . . La bêtise, objet d 'art (Born Y e s te r d a y ) ................... 46 Jean-Pierre V iv e t. . . . Pandora ou la Clef des songes (Pandora and the Fiytng Dutchm an) ............................................................. 48 François C h a la is ................. Le fil à couper Disney [Gerald M a c Bo/ng Bolng) . . 49 ★ * * ................ Troisième Salon du C i n é m a ........................................... 51 Ralph G la s s e r...................... Le Rendex-Vous de P a l e r m e ........................................... 52 55 B ib lio g rap h ie........................................................................... 57 Table des matières du Tome 1 - ........................................ 60 Les photographies qui illustrent ce numéro sont dues à l'obligeance de : Memnon Films, Cocinor, Columbia, United Productions of America, Daiei Film, W arner Bros, Suevia Film, United Artists, Paramount, N ational Film Board, Romulus Films, Alcina, FÜmsonor. C'est à l'obligeance de Simone Dubreuilh que nous devons le dessin original de Norman Mac Loren qui figure page 26. PRIX DU NUMÉRO : 2 00 FR. Abonnements £ numéros •* France, Colonies : 1.000 francs Étranger : 1.200 francs Adresser lettres, chèques ou mandats aux " Cahiers du Cinéma " 1-46 Champs-Elysées, Paris (8‘) Chèques Postaux s 7890-76 PARIS C hangem ent d'adresse ; jo in d re 30 francs et l'ancienne adresse Pour tous renseignements joindre un tim bre pour la réponse Au sommaire des prochains numéros • Des a rticle s d'Alexandre Astruc, Audibcrti, Claude Autant-Lara, Pierre Bost., René Clément, Lotte Eisner, Nino Fronk, Pierre Kastj Rogèr Leenhardt, Jacques Manuel, Claude Mauriac, Marcello Pagliera, Robert- Pilati, Claude Roy, Mouricc Schérer, Nicole Vedrès, Cesare Zavattini. Les articles n'engagent que leurs auteurs - Les manuscrits sont rendus. T o u s droits ré s e rv é s : - C opyright fc y 1E S ÉDITIONS DE L ’É TO ILE , 25 Boulevard Bonne-Nouvelle, PARIS (2*) - t. t. 5<îne 362.525 B - Natte couverture : Fernande! et Ficnfoiss R oîoy dans L 'A U B E R G E R O U G E de C laude Aiilont-Lacn. JOSEF VON STERNBERG par CURTIS HÀRRINGTON Josef von Sternbersr à l'ép o q u e de L'A uge Bien. Il est arrivé à Hollywood, au printemps de 1950, un événement aussi singulier qu’important : après dix années de silence, Josef Von Stern­ berg dirigeait à nouveau un film. Cette nouvelle suscita de nombreux commentaires parmi ceux qui, dans la capitale du cinéma, se souvenaient de Sternberg comme d’un réalisateur difficile, extravagant et à qui le succès n’avait pas toujours souri. Aurait-il été assagi par une longue période d’inaction ? Serait-il devenu plus souple ? En fait, lorsqu’il se remit au travail, il parut moins arrogant, moins intransigeant, plus respectueux des horaires... Quoi qu’il en soit, avec sa rentrée, quelque chose revivait de l’Hollywood de jadis, de l’ère légendaire des Stroheim, des de Mille, des Lubitsch. En une époque d’assoupissement cinématographique presque totale, le retour de Sternberg était un signe faste. Retracer sa carrière, c’est évoquer nombre de conceptions cinéma­ tographiques originales, car peu de réalisateiu's, du moins depuis l’avè­ nement du parlant, ont utilisé le film comme moyen de création avec autant de compétence esthétique que Sternberg. Guidé par un sens très sûr de l’art du film, basé sur la compréhension de la force commuïïicalive unique de l’image, Sternberg a sans doute réalisé les moins littéraires de tous les films parlants : en effet, il n’a jamais considéré les dialogues dans leur acception littéraire, mais aussi souvent que possible, comme des éléments abstraits, sortes de contre­ partie sonore de l’image. Ses films sont, avant tout, des abstractions cinématographiques : décors, acteurs, photographie, construction rythmique, servent à exlraire de la réalité une figure abstraite qui aboutit, lorsqu’elle est 6 The Salvation Hu nie rs, 1925 : â d ro ite G co n re K . A r th u r et G e o rg ia I la le . réussie, à la naissance d’un univers particulier : insolite, lointain, ima­ ginaire, un monde lyÿ>iqueinent Sternbergien qui s’adresse d’abord aux sens. * :f c ;ÿ Avant de débuter comme réalisateur en 1924, Slernberg travailla dix ans comme assistant à la production, monteur, scénariste et assistant metteur en scène. Ainsi lorsqu’il put diriger son premier film, il connais­ sait déjà à fond métier, milieu et technique. Aujourd’hui, c’est très précisément ce premier film : The Salvation Huniers qu’il considère comme sa seule tentative sincère de faire vraiment une œuvre d’art. Il traite ses autres films « d’arrogantes provocations». Mais il ajoute qu’il y en a un pouvtant qui est presque conforme à ses idées : The De vil is a Woman (La Femme et le Pantin), tourné dix ans exactement après The Salvation Huniers. C’est dans la différence entre les deux films favoris de l’auteur que l’on peut trouver la clef de Slernberg el les raisons pour lesquelles il traite le reste de son oeuvre d’arrogante et vaine provocation : avant tout parce que, dans le reste de son œuvre, il a composé avec les exigences commerciales d’Hollywood. Il a déclaré un jour qu’il considérait la production cinématographique «comme une profession commerciale utilisant des outils qui auraient pu servir à la création d’un art ». Cela ne l’a pas empêché de pousser très loin l’exploration des possibilités formelles du film en tant que moyen d’expression; mieux, cela a affecté le contenu de ses films de telle sorte qu’ils ont avant tout une valeur en tant qu’expériences esthétiques, tapisseries animées à deux dimensions faites d’ombre et de lumière et qui doivent être appréciées comme un 7 ballet ou un opéra : non p a s pour ce que l’on y dit mais pour la beauté et la richesse de l’exécution formelle. Dans 27ie Scdvation Hünters, ces éléments — images et rythme de leur asscmblement — sont conditionnés par une histoire à laquelle Sternberg tenait beaucoup. Selon ses propres termes, il s’agit de « trois épaves humaines vivant sur un chaland à boue (ce qu'en termes mari­ times on uploads/Finance/ cahiers-du-cinema-6 1 .pdf

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  • Publié le Jul 21, 2021
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