PROMESSES S P E C I A L IBN BADIS AVANT PROPOS L'anniversaire de la création de

PROMESSES S P E C I A L IBN BADIS AVANT PROPOS L'anniversaire de la création des revues « AMAL » et « PROMESSES » coïncide avec l'anniversaire de la mort de Cheikh Abdelhamid Ibn Badis, le grand réformateur algérien qui a voué sa vie au service de l'Algérie et de l'Islam. Cet événement qui nous permet chaque année de réfléchir et de méditer sur l'action de cet homme, est pour nous, une occasion d'offrir à nos lecteurs un choix restreint de ses écrits leur permettant par là même de mieux connaître l'homme et de saisir i'ampleur et les difficultés de son action. Il n'est, pas facile, dans tous les cas, de faire un choix. If l'est encore moins lorsqu'il s'agit d'écrits, rédigés sous le feu d'une action qui s'est prolongée pendant près de vingt ans et consignés dans des périodiques divers parus pendant cette période. Car Abdelhamid îbn Badis n'a jamais écrit d'œuvres. Il a publié ses cours, il a écrit des articles, il a prononcé des discours et conférences. Il a aussi, assuré, avec beaucoup de courage, de lucidité et de persévérance la publication et la diffusion de périodiques qui ne sont autres que des armes de combat. Cette constance assez riche en épisodes mouve- mentés et cette diversité l'une et l'autre devenue encore plus larges et plus complexes par la nécessité de mener l'action dans plusieurs domaines à la fois, font qu'il nous est impossible de réunir des textes qui puissent donner une vue d'ensemble sur la vie de Cheikh Ibn Badis et son œuvre. avant-propos Nous avons tout d'abord essayé de regrouper des textes relatifs à sa « doctrine », c'est-à-dire au contenu même de l'islahisme badissien. On s'est vite aperçu qu'aucun texte ne donne dans sa totalité un aperçu général de cette « doctrine » et qu'il fallait en reproduire plusieurs textes au risque de la dénaturer ou de la déformer. Cette complexité nous autorise à poser une question: existe-t-il une doctrine badissienne? Dans la mesure où toute son action tendait à purifier l'Islam et à prêcher un retour à l'Islam pur, celui du Coran et du Prophète, sa doctrine ne pouvait être que celle de l'Islam, expurgé de toutes les déviations et extravagances qui ont pu le souiller. Seule l'action peut arriver à ce résultat. Aussi Cheikh Ibn Badis ne fut pas philosophe théoricien. C'était surtout un homme d'action. Il serait vain dans ces conditions de vouloir présenter sa doctrine. I! serait en revanche plus logique de présenter les différents aspects de l'action de cet homme, action qui repose sur des principes amplement explicités par le Cheikh. Aussi avons nous voulu en premier lieu présenter ces principes. Ensuite donner des écrits dans lesquels ibn Bad,is éclaire ces principes par des exemples vivants qui les ont incarné. C'est tout d'abord le Prophète lui-même, ensuite le réformateur isla-histe le plus typique, Mohamed Rachid Rédha. Ceci nous a permis d'éviter de traduire les cours d'exé-gétes coraniques qui ne peuvent conserver leur fraîcheur et leur authenticité que dans la langue arabe. Nous avons voulu ensuite présenter l'organisateur, l'homme qui s'est constamment déplacé pour voir de ses propres yeux, pour mettre sur pied l'Association des Oulémas et pour prendre contact avec ses amis et parfois aussi ses adversaires. Ayant surtout combattu le maraboutisme, nous avons choisi un texte assez significatif où le cheikh prend contact avec l'une des confréries les plus puissantes à l'époque celle des Alaouites de Mostaganem. Enfin nous avons choisi un événement exceptionnel, celui de la provocation Israélite de Constantine en 1935, pour voir évoluer en pleine action politico-religieuse cet homme de foi, humaniste des plus avant-propos 1 convaincus. Ecrit de la propre main du Cheikh, ce texte est un reportage vivant; c'est aussi un document historique de première main. Notre choix ne pouvait aller plus loin. Il est clair que notre revue, n'a d'autres ambitions que de révéler à tous les algériens et particulièrement aux chercheurs des domaines de réflexions et d'études qui gagneraient à être plus approfondis. Dans le cas du Cheikh Ibn Badis, il n'est pas dans notre propos de révéler l'homme. Qui donc ne connaît pas Ibn-Badis en Algérie? Il n'en demeure pas moins que nous sommes persuadés que rares sont les algériens qui ont lu Ibn Badis. Aussi nous croyons qu'il est de notre devoir de présenter ces textes pour permettre à nos lecteurs de mieux connaître le père de la Nahda algérienne. Nous espérons ne pas décevoir nos lecteurs et surtout ne pas trahir la pensée de Cheikh Abdelhamid Ibn Badis. « PROMESSES IBN SA01S : Aperçu sur l'homme et l'œuvre par Cheikh Bouamrane Rendre hommage à Ibn Badis, comme nous le faisons chaque année, n'est pas seulement un rite ou une cérémonie à laquelle BOUS nous sommes habitués, surtout depuis l'indépendance. Quand nous évoquons sa mémoire, eu soulignant à grands traits les étapes principales de sa vie et de son œuvre, nous voulons non seulement analyser l'action qu'il a entreprise en tant que promoteur de la renaissance algérienne, mais aussi rappeler que les positions qu'il a prises sur le plan doctrinal ou national demeurent encore actuelles et méritent d'inspirer notre réflexion et notre action d'aujourd'hui. Il a voulu en effet réaffirmer notre identité nationale et culturelle, notre existence et notre civilisation systématiquement dénaturées ou dénigrées par le régime colonial et ceux qui ont accepté de s'en faire les complices. Il a voulu faire de l'Algérie un pays moderne, résolument ouvert à la science et au progrès qui conditionnent le développement des nations fortes. Pour lui comme pour Abdou ,la science n'est pas incompatible avec la religion islamique, parcequ'elles procèdent toutes les deux de la même source: la raison. Elles se distinguent par des buts différents. La science nous permet de maîtriser les forces de la nature et nous donne tes moyens d'une existence confortable, tandis que la aperçu sur l'homme et l'œuvre religion régit notre vie morale et règle nos relations sociales. Les idées d'Ibn Badis, sa vie et son action exemplaires ont marqué profondément tous ceux qui l'ont approché, de près ou de loin, compagnons, disciples ou simples auditeurs. Son influence s'est exercée de son vivant et après sa mort sur toutes les couches de la population algérienne, y compris les intellectuels de culture française. A leur tour, les compagnons et disciples d'Ibn Badis ont contribué au rayonnement de sa pensée et de son œuvre, par l'enseignement et par l'exemple. On s'efforcera ici de donner un aperçu, forcément incomplet, sur Ibn-Badis et son œuvre, pour permettre à ceux qui n'ont pas directement accès à la culture arabe, de faire connaissance, même sommairement, avec le penseur et l'homme d'action, en tant qu'artisan de notre renaissance et précurseur de notre révolution libératrice. LES PREMIERES ETUDES Abdelhamid Ibn Badis est né le 5-12-1889 à Constan-tine. Il appartenait à une famille aisée, d'origine princier e, elle remonte aux Zirides qui ont gouverné le pays et dont les représentants les plus illustres sont Boulou-ghine Ibn Ziri, le fondateur d'Alger, et Al-Mou'izz Ibn-Badis, mort en 374/984, célèbre pour avoir combattu le shi'isme Fatimide. Le jeune Abdelhamid reçoit une éducation soignée. Il se rend d'abord à l'école coranique et apprend bientôt tout le livre sacré par cœur. En 1903, il est confié à un percepteur qui exerce une grande influence sur l'enfant. Il s'agit de Cheikh Hamdan Lounici, adepte de l'ordre maraboutique des Tidjaniyya, dont on reparlera plus loin. Ibn Badis acquiert auprès de ce maître les éléments de la langue et les connaissances islamiques indispensables. Un grand événement marque alors la vie culturelle de Constantine: c'est la visite de Cheikh Mouhammad Abdou, en 1903, soit deux <ms avant sa mort. On ne sait pas exactement si le jeune Abdelhamid rencontra le célèbre réformateur égyptien dont la renommée avait atteint le Maghreb depuis longtemps; il étudiera plus tard son œuvre et s'inspirera de son action. La famille d'Ibn Badis le marie à l'âge de 15 ans, de cette union naît un garçon qui mourra à 17 ans, par accident. En 1908, Ibn Badis est envoyé à Tunis où il poursuit ses études. A Zitouna, il noue d'étroites relations avec des. professeurs et des condisciples. Deux de ses maîtres exercent une grande influence sur lui, comme il l'écrira lui- même: Mouhammad Nakhli et Tahar Ben Achour qui s'étaient distingués par leur adhésion aux idées d'Afghani et de Abdou. La plupart des autres professeurs demeuraient traditionnalistes et conservateurs. Il rédige alors une « rissâla », (opuscule) dans lequel il réfute le point de vue de Benalioua, chef de maraboutique de Mostaga-nem. En 1912, il obtient son diplôme et enseigne un an à Zitouna, comme c'était l'usage pour les étudiants qui venaient de terminer leur cycle d'études. Il se rend à la Mecque au cours de cette même année 1912 et, après avoir accompli le pèlerinage, séjourne à Médine où il complète ses connaissances auprès de son premier maître Cheikh Hamdan Lounici qui est venu se fixer dans la ville du Prophète. Il obtient le titre de « âlim » (docteur) et décide de revenir au pays natal. uploads/Finance/ capture-d-x27-ecran-2021-07-26-a-02-17-25.pdf

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  • Publié le Sep 21, 2021
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