À LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE GLOBALE DE L'ENTREPRISE : LA PERCEPTION DES AN
À LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE GLOBALE DE L'ENTREPRISE : LA PERCEPTION DES ANALYSTES FINANCIERS Judith Saghroun, Jean-Yves Eglem Association Francophone de Comptabilité | « Comptabilité Contrôle Audit » 2008/1 Tome 14 | pages 93 à 118 ISSN 1262-2788 Article disponible en ligne à l'adresse : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- https://www.cairn.info/revue-comptabilite-controle-audit-2008-1-page-93.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Association Francophone de Comptabilité. © Association Francophone de Comptabilité. Tous droits réservés pour tous pays. 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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 24/02/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.70.117.180) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 24/02/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.70.117.180) À la recherche de la performance globale de l’entreprise : la perception des analystes fi nanciers In search of global corporate performance : the perception of fi nancial analysts Judith SAGHROUN* et Jean-Yves EGLEM** 93 Comptabilité – Contrôle – Audit / Tome 14 – Volume 1 – Juin 2008 (p. 93 à 118) Résumé L’objet de cette recherche, fondée sur des entre tiens approfondis menés avec des ana lystes fi nanciers, est de mieux cerner la perception que ceux-ci peuvent avoir de la performance globale (ou élargie) de l’entreprise. Il s’agit de compren- dre dans quelle mesure et comment les analystes fi nanciers sont amenés à intégrer des informa- tions extra-comptables, en particulier environ- nementales et sociales, dans leur diagnostic. Abstract The aim of this research paper, based on in- depth interviews of fi nancial analysts, is to better determine what meaning these professionals give to the corporate global performance. The matter is to understand how and to which extent fi nan- cial analysts are likely to integrate non-fi nancial, in particular environmental and social, informa- tion in their diagnoses. * Maître de Conférences, Université PARIS X Nanterre ** Professeur, ESCP – EAP 93 Judith Saghroun et Jean-Yves Eglem À LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE GLOBALE DE L’ENTREPRISE : LA PERCEPTION DES ANALYSTES FINANCIERS reçu juillet 2006 / accepté : octobre 2007 MOTS-CLÉS. – Performance – Analystes financiers – Développement durable – Responsabilité sociale de l’entreprise – Entreprise citoyenne – Parties prenantes. KEY WORDS. – PERFORMANCE – FINANCIAL ANALYSTS – SUSTAINABLE DEVELOPMENT – CORPORATE SOCIAL RESPONSIBILITY – CORPORATE CITIZENSHIP – STAKEHOLDERS. © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 24/02/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.70.117.180) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 24/02/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.70.117.180) 94 Judith Saghroun et Jean-Yves Eglem À LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE GLOBALE DE L’ENTREPRISE : LA PERCEPTION DES ANALYSTES FINANCIERS Comptabilité – Contrôle – Audit / Tome 14 – Volume 1 – Juin 2008 (p. 93 à 118) Correspondance : Judith Saghroun Jean-Yves Eglem Maître de Conférences Professeur Université PARIS X Nanterre ESCP – EAP 200 avenue de la République 79 avenue de la République 92001 NANTERRE 75543 PARIS CEDEX 11 Tél. : 01 42 45 63 22 Tél. : 01 49 23 20 58 Fax : 01 42 45 63 22 Fax : 01 49 23 22 31 judith.saghroun@u-paris10.fr eglem@escp-eap.net Introduction Contrairement à une vision court-termiste qui « considère essentiellement l’entreprise comme une chose, une propriété, un paquet d’actions dont il s’agit de maximiser la valeur » (Albert, 2003), un autre modèle de capitalisme considère l’entreprise comme « une institution investie de responsabilités sociales et donc poursuivant des finalités multiples ; l’entreprise ainsi conçue relève d’un pluralisme partenarial visant à concilier les intérêts des clients, des actionnaires, des salariés et, dans une certaine mesure, de l’environ- nement ». Ce modèle valorise la réussite collective, le consensus, le souci du long terme. Les entreprises adeptes du concept de développement durable prennent en compte les trois dimen- sions de celui-ci : « la croissance économique, le progrès social et le devoir écologique ». Désormais, comme le souligne Michel Albert, les concepts de responsabilité sociale des entreprises (RSE) et d’in- vestissement socialement responsable (ISR) constituent en quelque sorte la traduction au plan micro- économique du développement durable. La RSE constitue l’un des thèmes phares de la recherche en sciences de gestion en ce début de troisième millénaire (Persais, 2007). Notre étude vise à déterminer si cette problématique apparaît également pertinente pour les professionnels de l’analyse financière. La performance d’une entreprise ne peut plus se juger selon la seule perspective financière. Une performance plus globale inclut, en dehors de la dimension économique, des dimensions sociale et environnementale. L’objet de cette recherche, fondée sur des entretiens approfondis menés avec des analystes financiers, est de mieux cerner la perception que ceux-ci peuvent avoir de la performance globale de l’entreprise. Il s’agit de comprendre dans quelle mesure et comment les analystes financiers sont amenés à intégrer des informations extra-comptables, en particulier environnementales et sociales dans leur diagnostic. L’objectif de la première partie de cet article est d’analyser en deux étapes, d’après la littérature académique et managériale, les arguments en faveur de la prise en compte de ces informations par les analystes financiers. Les stratégies « développement durable » menées par les entreprises ont-elles une influence sur leur performance financière future et dans l’affirmative les informations extra-compta- bles sont-elles utiles aux analystes financiers pour leur diagnostic ? La méthodologie de l’enquête est expliquée dans la deuxième partie et les résultats de cette étude exploratoire sont présentés dans la dernière partie. © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 24/02/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.70.117.180) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 24/02/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.70.117.180) 95 Judith Saghroun et Jean-Yves Eglem À LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE GLOBALE DE L’ENTREPRISE : LA PERCEPTION DES ANALYSTES FINANCIERS Comptabilité – Contrôle – Audit / Tome 14 – Volume 1 – Juin 2008 (p. 93 à 118) 1. Pourquoi les analystes fi nanciers devraient prendre en compte les informations environnementales et sociales dans leur diagnostic ? Le développement durable et les autres démarches fondées sur des thématiques proches : responsabilité sociale de l’entreprise1, éthique des affaires2 et investissement socialement responsable3 prennent une part croissante dans la communication et les stratégies des entreprises. Ces thèmes sont maintenant largement diffusés mais peu d’études sont disponibles sur la façon dont les analystes financiers les perçoivent. L’analyse de la littérature montre, à travers plusieurs facteurs, les conséquences positives d’un enga- gement de l’entreprise dans la voie du développement durable (1.1). À partir de ce constat, les infor- mations environnementales et sociales pourraient être prises en compte par les analystes financiers lors de l’élaboration de leur diagnostic (1.2). 1.1. Les conséquences d’un engagement dans le développement durable sur la performance fi nancière des entreprises La littérature explicite le plus souvent les impacts positifs d’un engagement dans le développement durable. Cependant les liens de causalité entre performance sociale et environnementale et perfor- mance financière ne sont pas encore démontrés. 1.1.1. LES ENJEUX POUR LES ENTREPRISES Les argumentaires incitatifs (souvent regroupés sous le vocable de « business case ») mettent tous l’ac- cent sur le fait que la RSE serait profitable à l’entreprise. La littérature « gagnant-gagnant » envisage la RSE comme complémentaire à la performance économique, aussi bien à court qu’à long terme (Peloza, 2006). Nous examinerons dans cette perspective les conséquences d’un engagement dans le développe- ment durable en matière de rentabilité, de risque et d’avantage concurrentiel. a/ Eléments qui ont une action sur la rentabilité À travers les ventes La démarche du développement durable est un facteur d’innovation, de lancement de nouveaux pro- duits ou services comportant une valeur ajoutée sociétale ou environnementale, donc de différen- ciation par rapport à la concurrence (labels écologiques et éthiques, par exemple), et de création de nouveaux segments de marché (Wiedemann-Goiran et alii, 2003, p. 113 ; ORSE, 2003, p. 47). Selon Michael Porter (2003), les entreprises devraient considérer la CSR comme une composante de leur stratégie pour devenir plus compétitives. À travers la baisse des coûts Les recherches en matière de protection de l’environnement peuvent engendrer une diminution substantielle des charges, grâce à des économies d’énergie, des gains d’efficacité et un moindre gas- pillage. Ainsi dans une perspective « win-win » souvent appelée l’hypothèse de Porter, la réduction © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 24/02/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.70.117.180) © Association Francophone de Comptabilité | Téléchargé le 24/02/2021 sur www.cairn.info (IP: 196.70.117.180) 96 Judith Saghroun et Jean-Yves Eglem À LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE GLOBALE DE L’ENTREPRISE : LA PERCEPTION DES ANALYSTES FINANCIERS Comptabilité – Contrôle – Audit / Tome 14 – Volume 1 – Juin 2008 (p. 93 à 118) de la pollution tend à réduire les quantités de matières et d’énergies utilisées et donc à accroître la productivité (Boiral, 2005). Par ailleurs, les banques prennent de uploads/Finance/ cca-141-0093.pdf
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- Publié le Oct 13, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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