AMRI Mehdi IHEC Sousse Chapitre 2 : les théories de l’économie internationale S
AMRI Mehdi IHEC Sousse Chapitre 2 : les théories de l’économie internationale Section 1 : les théories classiques de l’économie internationale La théorie de l’échange international est la branche de la science économique qui s’intéresse à la modélisation des échanges de biens et de services entre Etats. Elle se penche également sur les questions d’investissement international du taux de change. La théorie de l’échange international comprend deux branches essentielles : la première est fondée sur la pensée classique inspirée d’Adam Smith et de David Ricardo et la seconde s’inspire des outils de l’organisation industrielle et de l’économie géographique. 1. Théorie des avantages absolus 1.1. Principe de l’avantage absolu Adam Smith, montre à la fin du 18éme siècle, qu’un pays ne doit pas hésiter à acheter à l’extérieur ce que les producteurs étrangers peuvent produire à meilleur compte que les producteurs nationaux. Le pays qui vend un certain produit moins cher que tous les autres pays possède ainsi un avantage absolu pour ce produit. Smith indique alors qu’un pays doit se spécialiser dans la production de biens pour lesquels il possède cet avantage absolu et acheter tous les autres biens. 1.2. Limites de la théorie des avantages absolus L’analyse de Smith présentait l’inconvénient d’exclure de l’échange international les nations qui ne disposaient d’aucun avantage absolu. C’est un autre économiste anglais David Ricardo, qui a démontré au début du 19éme siècle, que même si un pays était moins bien placé que les autres pour tous les biens il devait se spécialiser dans la production pour laquelle son désavantage était le moins grand (théorie des avantages comparatifs) 2. Théorie des avantages comparatifs 2.1. Le modèle de Ricardo : David Ricardo, en 1817, développe la théorie de l’avantage comparatif : un pays peut bénéficier de la spécialisation en produisant les biens pour lesquels il possède un avantage comparatif et ce, même s’il possède un désavantage absolu pour tous les biens qu’il produit. David Ricardo suppose que le travail est le seul facteur de production (théorie de la valeur- travail), et que ce facteur est mobile à l’intérieur du pays, mais immobile AMRI Mehdi IHEC Sousse internationalement. Pour montrer que l’échange est toujours préférable, il imagine que le Portugal possède un avantage absolu sur l’Angleterre pour deux biens, c-à-d un cas où dans la théorie d’Adam Smith, l’échange ne pourrait avoirlieu. En raisonnant sur les coûts comparatifs et non absolus , il démontre qu’il est avantageux pour chacun de se spécialiser dans la production pour laquelle il possède l’avantage le plus fort (vin portugais), ou le désavantage le plus faible (drap anglais). 2.2. Le principe des avantages comparatifs : Le principe des avantages comparatifs vise à démontrer la supériorité du libre- échange sur l’autarcie. Il s’énonce ainsi : « Les pays sont gagnants à l’échange s’ils se spécialisent dans la production des biens qui supportent les coûts de production relatifs les plus faibles et s’ils importent les biens qui supportent les coûts de production relatifs les plus élevés » Le modèle de Ricardo a deux conclusions fondamentales : les pays sont toujours gagnants à l’échange qui permet de produire de manière plus efficace et, en situation d’échange, les pays vont se spécialiser dans la production du bien où ils possèdent un avantage comparatif. 3. La théorie des dotations factorielles et le modèle HOS : Le modèle HOS (Heckscher-Ohlin-Samuelson) fonde l’échange international sur des différences dans les dotations relatives de facteurs. Soit deux pays (France, Argentine), deux facteurs de production (le capital, le travail), deux biens (la voiture et le blé). Le travail et le capital sont mobiles à l’intérieur du pays mais immobiles internationalement : il n’y a donc ni migration, ni délocalisation du capital. Contrairement au modèle ricardien, il est supposé que les deux pays possèdent des technologies identiques. L’originalité du modèle HOS consiste à considérer que la France est relativement abondante en facteur capital, par rapport à l’Argentine : cela signifie que le rapport K(F)/L(F) est supérieur au rapport K(A)/L(A). En vertu du principe néoclassique selon lequel le prix est fonction de la rareté, cette inégalité factorielle se traduit en termes monétaires : le prix du capital (c-à-d le taux d’intérêt) comparativement au prix du travail (c-à-d le taux de salaire) est moins élevé en France qu’en Argentine. On considère par ailleurs que la production de voitures est plus intensive en capital que la production de blé. Partant de ces hypothèses, on peut en déduire que la France, relativement abondante en capital, dispose d’un avantage comparatif dans la production de voitures, bien intense en capital : le prix de la voiture est relativement moins élevé en France qu’en Argentine, et la France a donc intérêt à se spécialiser dans la production de voitures. Il s’agit là du théorème d’Heckscher et Ohlin : un pays a intérêt à exporter le bien dont la production est intensive dans le facteur relativement abondant (dans ce pays) et à importer le bien dont la production est intensive dans le facteur relativement rare (dans ce pays). Ce faisant, grâce à l’ouverture à l’échange AMRI Mehdi IHEC Sousse international, la France peut vendre les voitures à un prix relatif plus élevé qu’en autarcie, ce qui l’incite à accroître sa production. L’augmentation de la production de voitures se traduit en France par un accroissement de la demande du facteur relativement abondant (le capital), dont la rémunération réelle augmente ; réciproquement, dans le cas de la France, la rémunération réelle du facteur relativement rare diminue. Ce résultat est connu sous la dénomination de théorème de Stoper-Samuelson : une hausse du prix d’un produit a pour effet d’augmenter la rémunération réelle du facteur productif dont l’emploi est le plus intensif dans cette production. Ce théorème met en évidence un effet du commerce international sur la répartition interne de revenus : les détenteurs du facteur rare perdent à l’échange international, tandis que les détenteurs du facteur abondant y gagnent. Suite à l’ouverture internationale, la rémunération des facteurs évolue en sens inverse en France et en Argentine : le prix du travail augmente relativement par rapport au prix du capital en Argentine, tandis qu’il diminue en France. On montre alors que le commerce international doit conduire à l’égalisation relative et absolue des prix des facteurs entre les deux pays : il s’agit du théorème d’Heckscher-Ohlin-Samuelson. Lorsque la dotation factorielle d’un pays évolue (suite à un phénomène de croissance démographique), la spécialisation du pays va se déformer en direction du bien intensif dans le facteur qui augmente : p.ex., si la France connaît une forte croissance démographique, le stock de travail augmente et la France produit de plus en plus de blé. Connu sous la dénomination de théorème de Rybczynski, ce second résultat donne au modèle HOS une dimension dynamique que l’on ne trouve pas dans une analyse ricardienne. Section 2 : les nouvelles théories de l’économie internationale Dans les années 80, l’approche jusqu’alors dominante est supplantée par « une nouvelle théorie du commerce international » dont l’initiateur le plus connu est Paul Krugman. La nouveauté est au demeurant très relative, dans la mesure où cette « nouvelle théorie » prolonge en réalité des travaux plus anciens qui avaient aussi pour objectif d’expliquer les caractéristiques du commerce international contemporain : - le commerce international se développe le plus entre des nations de niveau de développement comparable, aux dotations factorielles identiques (l’Allemagne est le premier partenaire économique de la France). - les échanges intra branches occupent une part significative dans le commerce mondial. La théorie traditionnelle ne laisse aucune place aux firmes multinationales et au commerce intra firme, puisque selon elle ce sont les nations et elles seules qui échangent. Alors que dans la réalité, les échanges entre des filiales de FMN implantées dans les différents pays, qui échappent aux « logiques du marché », représentent plus du tiers du commerce mondial de marchandises Les nouvelles théories se présentent donc comme concurrentes de la théorie traditionnelle et prétendent expliquer ces faits, en utilisant de nouveaux outils. Alors que AMRI Mehdi IHEC Sousse la théorie HOS par exemple s’inscrit dans le cadre de la concurrence pure et parfaite, les nouvelles théories privilégient la concurrence imparfaite. Les références aux rendements croissants et à la différenciation du produit deviennent alors une évidence pour les nouvelles théories. Echanges internationaux et rendements croissants La théorie traditionnelle pose l’hypothèse de rendements constants. La spécialisation internationale n’est déterminée que par des différences figées de coûts de production (l’avantage comparatif), expliquées entre autres par des dotations naturelles de facteurs de production. Dans cette théorie, la taille des nations n’a aucun impact sur la spécialisation internationale. Que se passe- t-il, au contraire, si les coûts de production diminuent avec les quantités produites? 1) Les différents cas de rendements d’échelle croissants. Alfred Marshall (1879) a été le premier à introduire la distinction fondamentale entre les économies d’échelle internes et externes à la firme. Les économies d’échelle internes. C’est l’augmentation de la taille de l’entreprise, et elle seule qui conduit à ces économies d’échelle, qui peuvent provenir d’économies réalisées sur l’organisation interne de la firme ou encore uploads/Finance/ chapitre-2 1 .pdf
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- Publié le Jul 13, 2021
- Catégorie Business / Finance
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