Chapitre 3 : Le traitement des charges indirectes par la méthode de centres d’a

Chapitre 3 : Le traitement des charges indirectes par la méthode de centres d’analyses La comptabilité de gestion est conçue pour : - Analyser le résultat général et le décomposer en ‘résultats élémentaires’ par activité ou par produit afin de permettre des contrôles de rendement et de rentabilité; - Fournir à la comptabilité financière des bases d’évaluation de certains éléments d’actifs (stocks et production d’immobilisation). Dans une optique économique, les charges prises en compte par la comptabilité de gestion sont différentes de celles de la comptabilité financière, de même que leur critère de reclassement et le traitement spécifique qu’il induit. I. Des charges de la comptabilité générale aux charges retenues pour la comptabilité de gestion Avant de proposer une méthode de calcul de coûts, le comptable doit bien distinguer les charges qu’il devra récupérer de la comptabilité générale des coûts qu’il devra calculer dans un raisonnement de comptabilité de gestion. A. La notion de charge en comptabilité générale a. Repérer les charges Les charges correspondent aux consommations réalisées par l’entreprise pour les besoins de son activité, c’est-à-dire l’ensemble des frais qu’elle a dû engager pour produire l’ensemble des biens et services destinés à la vente. Exemple L’achat de laine pour fabriquer une couverture, l’achat de gasoil pour le camion dédié aux livraisons des clients, les frais d’électricité pour éclairer les locaux et faire fonctionner le matériel, les intérêts d’emprunt payés au banquier, les impôts payés à l’État, une partie du matériel immobilisé que l’on consomme sur plusieurs années. b. Classer les charges par natures Les charges sont classées par natures (achats de matières premières, charges de personnel, impôts…) puis déduites des ventes pour calculer le résultat comptable global de l’année. Inscrites et classées dans la comptabilité générale, elles correspondent au point de départ du travail. C’est à partir des charges que l’on calcule les coûts. B. La notion de coût en comptabilité de gestion a. Qu’est-ce qu’un coût ? Un coût est la somme de plusieurs charges relatives à un même événement. Exemple L’entreprise Rioz fabrique du mobilier de jardin en teck. Le coût des planches de teck stockées près des ateliers est composé de la somme des charges suivantes : le prix d’achat d’une planche, une partie des charges de gasoil dédiées au transport des planches jusqu’à l’entreprise, une partie du salaire du chauffeur, une partie du salaire de l’acheteur qui a négocié les prix, une partie des frais engendrés par son service, une partie des frais générés par les locaux où ces planches sont stockées… Pour calculer un coût, il faut d’abord reclasser par fonctions les charges de la comptabilité générale initialement enregistrées par natures. b. À quel moment calculer les coûts ? Les coûts peuvent être calculés : – après que les frais ont été engagés : on parle de coûts historiques, de coûts constatés ou de coûts réels ; – avant que les frais ne soient engagés : on parle de coûts préétablis, de coûts standard ou de coûts prévisionnels. On peut calculer les coûts avant et après puis analyser les écarts. C. Le retraitement des charges pour calculer les coûts La comptabilité de gestion peut se dégager des contraintes juridiques ou fiscales qui influencent la comptabilité générale pour privilégier une approche économique. C’est pourquoi le comptable peut être amené à retraiter les charges issues de la comptabilité générale avant de pouvoir les exploiter dans le calcul des coûts. a. Exclure les charges non incorporables Le comptable peut exclure du calcul des coûts des charges de la comptabilité générale jugées non incorporables. Il s’agit des charges : – sans rapport direct avec l’activité de l’entreprise (une prime d’assurance-vie sur la tête du dirigeant, par exemple) ; – qui ne relèvent pas de l’exploitation courante (une charge exceptionnelle, par exemple) ; – qui n’ont pas un caractère de charges (l’impôt sur les bénéfices, par exemple). Exemple des charges non incorporables :  Les dotations aux amortissements des frais d’établissement,  Certaines dotations aux amortissements des immobilisations,  Les charges exceptionnelles,  La participation des salariés aux résultats,  L’impôt sur les bénéfices des sociétés,  Certaines dotations aux dépréciations. b. Recalculer certaines charges incorporables (Charges calculées) Certaines charges de la comptabilité générale sont bien incorporées aux coûts mais pour un montant différent de celui qui figure dans la comptabilité générale. Ce sont des charges calculées, leurs montants sont « recalculés » selon des critères appropriés aux besoins de l’analyse. Il existe trois types de charges calculées : - Les charges d’usage ; - Les charges étalées ; - Et les charges abonnées. Types des charges Nature Critères de calcul Charges d’usage Se substituent aux dotations aux amortissements Les charges d’usage sont calculées sur une valeur de remplacement et sur une durée probable d’utilisation. Charges étalées Se substituent aux dépréciations et aux dotations aux provisions Les charges étalées représentent. Un montant moyen de dotations déterminé par l’entreprise. Charges abonnées Permet d’intégrer des charges aux coûts selon des périodicités propres à leur calcul L’abonnement des charges permet de lisser une trop grande variation des charges incorporables mensuelles. Exemple 1 Le mode de calcul des dotations aux amortissements en comptabilité générale est imposé par des contraintes fiscales. En comptabilité analytique, on peut choisir un calcul d’amortissement plus proche de la réalité économique. Exemple2 1. Charges d’usage Soit une immobilisation dont la valeur d’acquisition est de 100 000 €, il est amorti de façon linéaire sur 10 ans. Ce matériel a une valeur marchande de 240 000 € et a été acquis pour répondre à un marché spécifique et qui ne dépassera pas 8 ans. Dotation comptable aux amortissements au titre de l’année N : 100 000 €/10 = 10 000 € Charge d’usage au titre du même exercice : 240 000 €/8 = 30 000 € Différence d’incorporation sur amortissements : 30 000 € – 10 000 € = 20 000 € 2. Charges étalées Soit des dotations pour risques et charges qui s’élèvent à 10 000 € en N–1, 12 000 € en N et 9 000 € en N+1. Pour tenir compte des variations des dotations d’un exercice sur l’autre, l’entreprise retient des charges étalées pour un montant moyen de 10 000 €. Elle fait ainsi apparaître des différences d’incorporation de 2 000 € en année N et de – 1 000 € en année N+1. 3. Charges abonnées La facture d’électricité est reçue tous les deux mois et concerne la consommation des deux mois précédents, soit 6 200 €. La comptabilité de gestion a été obligée de tenir compte dans ses coûts d’une consommation estimée, à savoir 3 000 €/mois. L’écart entre la réalité de la charge (6 200 €) et les charges abonnées d’électricité (3 000 € × 2 mois) est une différence d’incorporation. Après avoir repris les charges pour des montants différents afin de rechercher une meilleure expression économique des coûts de l’entreprise, la comptabilité de gestion intègre, dans ses calculs, des charges inconnues de la comptabilité financière. c. Ajouter des charges supplétives Le comptable peut être amené à intégrer dans les coûts des charges qui ne sont pas prises en compte dans la comptabilité générale parce qu’elles ne sont pas, en général, déductibles du résultat comptable. Les charges supplétives les plus couramment admises sont les suivantes La rémunération de l’exploitant dans une entreprise individuelle La rémunération des capitaux propres dans une société La rémunération de l’exploitant est générss_qralement décidée après le calcul et la parution des bénéfices de l’année. Elle n’est donc pas enregistrée comme une charge en comptabilité. On peut choisir d’en tenir compte dans le calcul des coûts. Les capitaux propres sont constitués du capital et des réserves. Comme les emprunts, ils correspondent à une ressource de financement pour l’entreprise. L’emprunt nécessite de payer des intérêts, qui sont des charges financières, alors que les capitaux propres nécessitent de verser des dividendes, qui ne sont pas considérés comme des charges. Ainsi, on peut choisir de calculer une charge financière qui correspondrait au coût des capitaux propres. Rémunération = Capitaux propres x Taux d’intérêt x Prorata éventuel Le retraitement des charges pour calculer les coûts La différence entre les charges comptables et les charges incorporées aux coûts s’appelle la différence d’incorporation. Différence d’incorporation = Charges non incorporables + Charges supplétives Exemple Ainsi, pour prendre en compte dans ces calculs, du coût de la mise à disposition de ressources (passif), une entreprise tiendra compte d’une rémunération conventionnelle de ses capitaux propres. Elle peut retenir le coût de l’intérêt statutaire servi dans la répartition de bénéfices, soit 6 % comme niveau minimal de rémunération de ces ressources. Montant du capital : 200 000 €. La charge supplétive prise en compte s’élèvera à : 200 000 € × 6 % = 12 000 € pour l’année. d. Méthode de détermination des charges incorporées 1) Supprimer les charges non incorporables. 2) Recenser les charges incorporables. 3) Éventuellement : Évaluer les charges de substitution,  Calculer les différences d’incorporation pour certaines charges,  Corriger, modifier éventuellement les charges incorporables. 4) Puis :  Ajouter les charges supplétives,  Évaluer uploads/Finance/ chapitre-3-apa-1.pdf

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  • Publié le Jui 23, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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