CHAPITRE 3: COMMENT LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE? Lutter contre le chômage implique
CHAPITRE 3: COMMENT LUTTER CONTRE LE CHÔMAGE? Lutter contre le chômage implique de définir au préalable ce qu’on entend par chômage puis de le mesurer. Or cerner la nature du chômage est complexe. Dossier 1 : Comment appréhender le chômage ? I. Comment définir et mesurer l’emploi, le chômage et le sous-emploi ? https://www.youtube.com/watch?v=0AJLLsL2mZg a. Chômage et emploi : de quoi parle-t-on ? Le marché du travail met en relation une offre de travail (personnes en emploi ou au chômage) et une demande de travail (employeurs) qui s’ajustent sur un niveau de prix, le salaire. Le chômage correspond alors à un déséquilibre lorsque l’offre de travail est supérieure à la demande de travail. Le chômage est la situation d’une population sans emploi et qui en recherche un. Les chômeurs font partie de la population active. Différence entre un chômeur et un inactif : ils sont tous les deux sans emploi, mais le chômeur cherche un emploi alors que l’inactif n’en cherche pas. Entre un chômeur et un actif occupé : ils sont tous les deux actifs, mais le 1er n’a pas d’emploi (actif inoccupé) tandis que le second oui. Les chômeurs font partie de la population active car ils ont vocation à participer à l’activité de production même s’ils en sont temporairement empêchés. Il faut donc les distinguer des étudiants, qui sont encore en formation pour atteindre une position socioprofessionnelle, mais aussi des retraités (qui n’ont plus vocation à travailler), ou des personnes au foyer (dont l’activité est non rémunérée et non déclarée). L’emploi désigne une activité rémunérée et déclarée. Les personnes en emploi sont considérées comme actives occupées et les chômeurs à la recherche d’un emploi sont dits actifs inoccupés. 1 Taux d’emploi = (Population active occupée/population en âge de travailler) x 100. Taux de chômage = (Nombre de chômeurs/population active) x 100. Page 74 doc 1. b. Deux façons de mesurer le chômage : En France, deux organismes aux objectifs différents, Pôle emploi et l’Insee, publient des données sur le chômage. Le premier accompagne les chômeurs (recense le nombre d’inscrits) tandis que le second produit des études statistiques (sondages). Ils n’ont donc pas les mêmes critères pour définir et mesurer le chômage. Points communs: disponible pour travailler et tenu de faire des recherches actives d’emploi. Différences: l’interprétation de « sans emploi » est plus stricte pour le BIT (une semaine contre un mois). 2 EXEMPLE : Chômeur BIT qui ne le serait pas au sens de Pôle emploi : caissière sans emploi à la recherche d’un emploi, disponible pour travailler mais non inscrite à Pôle emploi. Chômeur Pôle emploi qui ne le serait pas au sens du BIT : électricien sans emploi à la recherche d’un emploi, mais qui aurait eu quelques heures de travail dans la semaine précédant l’enquête. c. Le sous-emploi et le halo autour du chômage : Le sous-emploi englobe les personnes occupant un emploi à temps partiel mais souhaitant travailler davantage ou encore une activité partielle en raison de difficultés financières de leur employeur (chômage partiel). Autrement dit, Une situation de sous-emploi est la situation d’une personne qui a un emploi mais qui travaille involontairement une durée moindre que ce qu’elle souhaiterait en raison d’un temps partiel subi ou d’autres causes (mauvais temps, baisse saisonnière d’activité…). EXEMPLE : un employé de Décathlon qui travaille vingt heures, mais souhaiterait travailler plus (temps partiel subi). Le halo autour du chômage est composé de personnes sans emploi qui ne sont pas considérées comme chômeurs au sens du BIT. Ces personnes déclarent souhaiter travailler ou rechercher un emploi, mais elles : Ne sont pas disponibles dans les 15 jours pour occuper un emploi (elles suivent une formation, des problèmes de santé, s’occuper de leurs enfants…). Et/ou n’ont pas fait de démarche active de recherche d’emploi au cours des 4 dernières semaines. Le halo désigne la frontière floue entre inactifs et chômeurs, tandis que le sous-emploi désigne celle entre emplois et chômeurs. une personne dans le halo autour du chômage n’est pas considérée comme chômeuse si elle n’est pas disponible dans les quinze jours pour exercer un emploi et si elle n’a pas cherché activement un emploi dans le dernier mois : elle est alors considérée comme inactive. Un individu en sous-emploi en raison d’un temps partiel subi n’est pas comptabilisé comme chômeur par l’Insee alors qu’il l’est par Pôle emploi s’il cherche activement un autre emploi. De même, un individu qui n’est 3 pas disponible dans les quinze jours pour exercer un emploi peut être comptabilisé comme chômeur par Pôle emploi, mais pas par l’Insee, qui le considère comme inactif (dans le halo autour du chômage). II. Evolution de l’emploi, du chômage et du sous-emploi : Dossier 2 : Quelles sont les causes du chômage ? https://www.youtube.com/watch?v=-dR3mNxAO50 I. Les effets positifs et négatifs des institutions sur le chômage structurel : a. Les effets négatifs des institutions sur le chômage structurel : 4 Institutions : règles qui encadrent les relations de travail et d’emploi. Chômage structurel est une partie du chômage qui est indépendante de la croissance économique et des coûts du travail mais qui s’explique par les rigidités du marché du travail et l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail. Le salaire minimum est une rigidité pour une entreprise car elle n’est pas en mesure de baisser le salaire à un niveau inférieur à ce salaire-plancher. Les pouvoirs publics protègent l’emploi et fixent un salaire minimum afin que le rapport de force ne soit pas trop déséquilibré entre les employeurs et leurs salariés et que ceux-ci reçoivent une rémunération décente. Les règles de protection de l’emploi rendent difficiles l’ajustement aux changements de l’environnement pour les entreprises : en cas de ralentissement de l’activité économique, elles doivent respecter des règles (préavis, versement d’indemnités de licenciement, solutions de reclassement ou créations d’activités nouvelles) avant de pouvoir licencier une partie des salariés. b. Les effets négatifs et positifs des règles de protection de l’emploi sur le chômage structurel : Des licenciements trop règlementés freinent les embauches : en cas de retournement de l’activité économique, compte tenu du temps (préavis) et du coût (indemnités de licenciement, indemnités prudhommales), les employeurs peuvent être désincités à embaucher. Les entreprises 5 subiraient trop de règles à respecter et anticiperaient les difficultés et les indemnités à payer en cas de licenciement, ce qui conduirait à une peur de l’embauche. Les règles de protection de l’emploi contribuent au chômage structurel, notamment des personnes les moins qualifiées de deux manières : Les entreprises sont réticentes à embaucher, ce qui fait baisser le niveau global d’emploi. Elles sont plus sélectives : l’employeur doit embaucher les candidats au profil adéquat afin de ne pas avoir à les licencier ultérieurement. En freinant les embauches et les licenciements, les règles de protection de l’emploi nuisent au processus de destruction créatrice : des activités obsolètes perdurent alors que les secteurs innovants ne se développent pas assez rapidement. Le redéploiement des salariés entre secteurs, professions ou régions ne s’effectue pas correctement. Les règles de protection de l’emploi peuvent être favorables à l’emploi : désincitées à licencier, les entreprises adoptent des stratégies fondées sur la formation et la polyvalence de leurs salariés afin que leur profil soit en adéquation avec les besoins de la production. Il en résulte des gains de productivité et une baisse des coûts unitaires favorable à la compétitivité- prix. Des salariés formés et polyvalents sont davantage capables d’innover, d’où des gains de compétitivité hors-prix. Ces gains de compétitivité stimulent la hausse de la production, donc la hausse de l’emploi. 6 c. Salaire minimum et chômage structurel : La flexibilité du salaire réel permet l’autorégulation du marché du travail : en situation de chômage, l’offre de travail des actifs est supérieure à la demande de travail des employeurs, le salaire réel doit donc baisser. Cette baisse provoque la baisse de l’offre de travail (certains actifs renoncent à offrir leur travail en raison du niveau jugé trop faible du salaire réel) et la hausse de la demande de travail (le coût marginal du travail devient inférieur à la productivité marginale, il est donc profitable d’embaucher). L’instauration d’un salaire minimum supérieur au salaire d’équilibre empêche la flexibilité à la baisse du salaire réel : l’offre de travail reste durablement supérieure à la demande de travail. Le salaire minimum est trop élevé pour convaincre les employeurs d’embaucher les chômeurs les moins qualifiés : le coût marginal du travail est supérieur à leur productivité marginale. À l’inverse, le coût marginal du travail des plus qualifiés est inférieur à leur productivité marginale, d’où leur taux de chômage plus faible. 7 d. Les effets positifs et négatifs du salaire minimum sur le chômage structurel : L’employeur dispose d’un pouvoir de marché : il peut fixer le salaire de telle sorte que le coût marginal du travail soit inférieur à la productivité marginale du dernier salarié embauché. L’offre de travail étant une fonction croissante du salaire, la hausse du salaire minimum provoque la hausse de l’offre de travail : des uploads/Finance/ chapitre-3-eco-terminale 1 .pdf
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- Publié le Oct 26, 2022
- Catégorie Business / Finance
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