1 Circuits économiques et indicateurs macroéconomiques L’économie nationale est

1 Circuits économiques et indicateurs macroéconomiques L’économie nationale est un ensemble de relations plus ou moins complexes entre des institutions et des agents qui effectuent des opérations de production, d’investissement, de financement, etc. La comptabilité nationale, issue des travaux de Keynes, représente une étape décisive dans la mesure de l’activité économique. Elle constitue une représentation concrète des différentes opérations qui ont lieu entre les différents agents économiques. La représentation de cette réalité économique est faite en termes de circuits économiques et conduit à définir et à mesurer des agrégats, c’est-à-dire des grandeurs synthétiques représentatives de la production, des échanges et des revenus des agents économiques pendant une période de temps déterminée. 1. Circuits économiques et schématisation de l’économie nationale Les agents économiques sont très nombreux. Il est habituel de les regrouper en cinq catégories homogènes : les ménages, les entreprises, les administrations, les sociétés financières et l’extérieur. Les agents économiques effectuent des transactions sur quatre marchés. Sur le marché des biens et services se déterminent la production nationale, de demande de biens de consommation et le niveau des prix. Le marché du travail permet de déterminer les salaires, le niveau de l’emploi et le chômage. Sur le marché des capitaux s’établissent les taux d’intérêt et les prix des différents actifs monétaires et financiers. Le marché des changes permet d’acheter ou de vendre la monnaie nationale contre l’ensemble des autres devises et de déterminer ainsi la valeur du taux de change. Les échanges entre les agents effectuant des transactions sur les marchés sont étudiés dans le cadre d’un circuit économique. 2 Le circuit économique est une représentation du fonctionnement d’une économie sous forme de flux orientés reliant des agents ou des opérations. Il s’agit de mettre en relation des variables macroéconomiques d’une façon qui permet, quel que soit le cheminement suivi, de revenir au point de départ ; c’est le bouclage macroéconomique. Les différents types de circuits dépendent du nombre de variables prises en compte, du type de variables et de la complexité du circuit. Nous pouvons distinguer plusieurs types de circuits : - Les circuits en économie ouverte ou fermée. - Le circuit d’agents : les liens ou les flux reliant des agents économiques. - Les circuits en termes réel ou monétaires, ou les deux mais en sens contraire. - Les circuits statiques ou dynamiques. Ils permettent de voir les relations entre les agrégats, estimer l’influence de la variation d’une variable sur le niveau d’une ou de plusieurs autres variables. La schématisation de l’activité économique que nous allons présenter, procède en trois étapes, à travers l’introduction progressive de nouveaux agents et de nouvelles fonctions. 1.1. Une économie à deux agents Les agents pris en compte dans ce premier circuit sont les entreprises et les ménages. Les ménages ne dépensent pas tout le revenu pour acheter des biens de consommation. Par définition, ce qui n’est pas consommé constitue l’épargne. Les ménages peuvent utiliser cette épargne soit dans l’achat des titres financiers, soit la placer auprès d’institutions financières. Les sommes placées sont alors prêtées par les banques aux entreprises qui en ont besoin pour investir. 3 Les investissements sont des biens achetés par les entreprises pour produire des biens de consommation. Il est habituel de distinguer deux catégories d’investissement : - L’investissement en capital fixe : achat de bâtiments et de machines etc. - La formation des stocks (variation des stocks) : ce sont des produits qui n’ont pas été utilisés ou qui n’ont pas été vendus à la fin d’une période donnée (matières premières, biens de consommation etc.). Le circuit des échanges peut être appréhendé sous deux optiques différentes : celle de la production et celle du revenu. L’optique de la production (ou du produit) prend en considération les flux réels. Production (offre de biens et services) = Y = Demande de biens de biens de consommation (C) + demande de biens d’investissement (I) L’optique revenu prend en considération les flux monétaires : Y = Achat de biens de consommation (C) + Epargne (S). C + I = Y = C + S Cette égalité signifie que : - La production de biens de consommation et d’investissement est égale à la demande de ces deux catégories de biens ; - La valeur de la production est égale aux revenus distribués pour assurer la rémunération des facteurs de production ; - Les revenus permettent d’acheter des biens de consommation et de constituer une épargne. De l’égalité précédente, il découle que l’épargne est égale à l’investissement. Les investissements sont donc financés par l’épargne générée par les entreprises et les ménages. L’épargne des entreprises permet d’autofinancer les investissements. Celle des ménages doit être prêtée. Ces emprunts permettent aux entreprises de financer leurs investissements. 4 Graphique 1 : Circuit économique à deux agents 1.2. Une économie à trois agents L’Etat est le troisième acteur introduit dans le circuit économique. La présence de l’Etat modifie le circuit et l’activité économique. En effet, l’Etat prélève des impôts « T », achète des biens et services aux entreprises « G » et procède aux transferts en faveur des ménages « F ». Les deux optiques permettant d’appréhender le circuit des échanges sont désormais : Production = Y = Revenu  Production = demande de biens de consommation (C) + demande de biens d’investissement (I) + dépenses publiques (G). Investissement I = 250 Production Biens et services Revenu Y = 1000 Offre du travail Marché des facteurs Ménages Marché des capitaux Marché des biens et services Entreprises Epargne S = 250 Dépenses de consommation C = 750 5  Revenu = achat de biens de consommation (C) + épargne (S) + impôts (T) – transferts (F). L’introduction de l’Etat modifie le circuit des échanges. La production fait maintenant l’objet de trois emplois qui constituent la demande finale : Y = C+ I + G Les revenus issus de la production et des transferts permettent d’acheter des biens de consommations, de payer des impôts et de constituer de l’épargne : Y + F = C + T + S D’où Y = C + S + T – F Les transferts sont considérés comme un impôt négatif. Graphique 2 : Circuit économique à trois agents Etat Investissement I = 250 Production Biens et services Revenu Y = 1000 Offre du travail Marché des facteurs Ménages Marché des capitaux Marché des biens et services Entreprises Epargne S = 250 Dépenses de consommation C = 750 Transferts F = 50 Impôts T = 150 Achats publics G = 100 6 Vérification : Y = C + S + T –F 1000 = 750 + 250 + 150 – 50 1.3. Une économie ouverte sur l’extérieur Dans ce cadre, ne sont pris en considération que les exportations et les importations de biens et services entre la nation et l’ensemble des autres pays. L’introduction des relations commerciales avec le reste du monde fait légèrement évoluer le circuit qui devient : Production = Y + M = Revenu  Production = demande de biens de consommation (C) + demande de biens d’investissement (I) + dépenses publiques (G) + demande étrangère (X)  Revenu = achat de biens de consommation (C) + épargne (S) + impôts (T) – transferts domestiques accrus du solde net des transferts avec l’étranger (F). L’introduction de l’Etat modifie le circuit des échanges. La production fait maintenant l’objet de trois emplois qui constituent la demande finale : C+ I + G + X = Y + M = C+ S + T – F Si les exportations sont supérieures aux importations, le solde net (X-M) accroît la production et le revenu intérieur. Si elles sont inférieures, le solde net réduit la production et le revenu intérieur. Les exportations nettes des importations sont une composante de la demande finale : Y = C+ I + G + X – M 2. Les agrégats économiques La comptabilité nationale rend possible l’élaboration et la mesure des grandeurs macroéconomiques. Ces grandeurs, dites agrégats, sont utiles pour l’évaluation des 7 performances économiques des économies nationales, et les comparaisons temporelles et internationales. Il est également possible d’établir un tableau de bord de l’économie nationale à partir des ratios. L’usage des grandeurs macroéconomiques requiert cependant de les corriger des effets de l’inflation et d’en examiner la pertinence. 2.1. Les principaux agrégats Les agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent le résultat de l’activité économique de l’ensemble de l’économie. Ils permettent de rendre compte de la circulation des flux à travers les trois optiques du circuit économique : production, revenu et dépense. 2.1.1. Le Produit intérieur brut (PIB) C’est l’agrégat le plus utilisé. Il mesure la valeur de l’ensemble des biens et services finals produits par les unités résidentes sur le territoire économique d’un pays durant une période donnée (une année en général). Il peut s’obtenir selon trois optiques : Optique revenu Optique dépense. L’optique Production : Le PIB mesure la production réalisée à l’intérieur du territoire économique national, quelle que soit la nationalité du producteur. Autrement dit, il s’agit de la valeur des biens et services produits par les uploads/Finance/ circuits-economiques-agregats.pdf

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  • Publié le Mai 08, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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