Chapitre 9 : Comment expliquer les crises financières et réguler le système fin
Chapitre 9 : Comment expliquer les crises financières et réguler le système financier ? (Partie 2/3) II) Les mécanismes à l’origine des crises financières A) Comment se forme et éclate une bulle spéculative ? 1) La spéculation C’est l’opération par laquelle un agent économique achète des actifs pour les revendre à un prix plus élevé. La bulle trouve son origine dans la spéculation. Sur les marchés financiers les spéculateurs qui croient en la hausse des cours provoquent une prophétie (ou anticipation) autoréalisatrice. 2) La formation de bulles spéculatives Une bulle spéculative correspond à une situation au cours de laquelle le prix d’un actif (immobilier, financier…) augmente sans que cette hausse soit corrélée avec la valeur réelle de l’actif en question. 3) Le rôle des comportements mimétiques dans la formation d’une bulle Les comportements mimétiques favorisent l’apparition de bulles spéculatives. On parle de comportement moutonnier ou mimétique lorsque les décisions des agents économiques sont prises par imitation de l’opinion dominante. En effet, en se comportant tous de la même façon, les acheteurs sur un marché ont tendance à augmenter le niveau de la demande de façon importante, ce qui pousse les prix à la hausse. Les prix augmentant, les acheteurs sont confortés dans leurs anticipations et augmentent de nouveau la demande. Ce qui conduit à des prophéties autoréalisatrices jusqu’à ce que le cours des titres soit complètement déconnecté de la valeur réelle de l’actif. 4) Le rôle des prophéties auto-réalisatrices dans la formation et l’éclatement des bulles Une prophétie (ou anticipation) autoréalisatrice ne peut devenir auto-réalisatrice sur un marché que si un nombre suffisant d’agents l’adopte. Or les comportements mimétiques permettent d’atteindre ce seuil critique d’agents. Si un groupe d’agents anticipe une crise financière et que l’ensemble du marché se rallie, par comportement mimétique, à cette opinion, les ventes de titres seront massives et déclencheront la baisse des cours, point de départ de la crise anticipée. 1/3 B) Les paniques bancaires 1) Le rôle des banques dans l’économie ■ La banque collecte l’épargne des agents à capacité de financement pour le distribuer aux agents à besoins de financement demandant un financement. ■ Lorsqu’elle accorde du crédit à un client, elle crée de la monnaie. ■ Aujourd’hui les banques financent de plus en plus en émettant des titres financiers et en achetant des titres pour le compte de leurs clients. 2) Le mécanisme des paniques bancaires C’est le mécanisme de panique bancaire qui explique la diffusion de la faillite d’une banque à l’ensemble du système. ■ La crise de liquidité : Lorsque les clients n’ont plus confiance dans la capacité de leur banque à assurer ses obligations du fait d’un manque de liquidité, ils décideront leur épargne provoquant ainsi une panique bancaire. Les banques n’ayant plus de liquidités pour répondre à cet afflux de demande de retraits sont contraintes à la faillite. Aussi, la ruée vers les guichets d’une banque peut provoquer un phénomène de contagion puisque les banques sont interdépendantes. Les faillites d’une banque entrainent des faillîtes en chaîne et l’effondrement du système bancaire : on parle de risque systémique. ■ L’aléa moral dans le cas des banques trop grosses pour faire faillite : L’existence de banque importante « Too big to fail : trop grosse pour faire faillite » crée un phénomène d’aléas moral. En effet, si une banque pense qu’elle est d’importance systémique, c’est-à-dire qu’elle sera sauvée par les autorités si elle se retrouve au bord de la faillite, elle sera incitée à prendre plus de risques (par exemple en prêtant davantage à des agents risqués ou en faisant des placements risqués) pour réaliser plus de profits, mais elle augmentera par là le risque qu’il y ait une crise financière. Dans les deux cas, il y a prophétie autoréalisatrice : le fait qu’une banque se croie trop grosse pour faire faillite ou que les autorités la considèrent comme telle fait qu’elle a plus de risques de devenir effectivement trop grosse pour faire faillite. 2/3 ■ Cas de l’aléa moral dans le cas de la titrisation : La titrisation est l’opération par laquelle un agent économique transfère le risque d’un défaut de paiement vers un autre agent à partir de titres échangeables sur les marchés. En effet, les banques prennent davantage de risque en accordant des crédits à des ménages peu solvables. Les banques avaient l’assurance qu’elles pouvaient vendre ses titres plus tard ou se débarrasser des titres toxiques grâce à la titrisation. Ce qui augmente considérablement le risque systémique (la possibilité que les difficultés rencontrées par un acteur ou un marché financier dans un pays se propagent à l’ensemble du système : effet domino). 3/3 uploads/Finance/ cours-crise-partie2.pdf
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- Publié le Aoû 13, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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