Mohamed AZEROUAL Economie du marché 1 Cours destiné au cycle ingénieurs Enseign
Mohamed AZEROUAL Economie du marché 1 Cours destiné au cycle ingénieurs Enseignant : Mohamed AZEROUAL Année universitaire 2016-2017 Economie du marché Introduction à la microéconomie et à la macroéconomie Mohamed AZEROUAL Economie du marché 2 1. Définition de l’économie du marché Une économie du marché ou une économie capitaliste est un système dans lequel les agents économiques (ménages, entreprises, administrations publiques, institutions à but non lucratif et le reste du monde) ont la liberté de vendre et d'acheter des biens, des services et des capitaux. On est en économie de marché dès lors que les producteurs cessent de produire essentiellement pour eux-mêmes et produisent leurs produits pour des consommateurs. Les producteurs et les consommateurs décident eux-mêmes de ce qu’ils vont offrir et demander, sans interférence. Donc l’économie de marché est un système d’activités humaines, d’initiative personnelle, dont la coordination est assurée de manière décentralisée par les offreurs et les demandeurs, qui se rencontrent librement sur les marchés pour échanger des biens et des services contre de la monnaie avec un profit (Bernard Cherlonneix) considéré positivement comme la récompense du risque. L'échange libre, mécanisme que l'expression de marché illustre, est au centre de la réflexion des économistes. Les défenseurs de l'économie de marché estiment qu'un tel « laissez faire » favorise la croissance économique et le bien-être. Une économie de marché s'oppose à une économie planifiée ou dirigée dans laquelle toutes les grandes décisions sont prises par l'État (puissance publique). Dans la plupart des sociétés, l'économie de marché se combine avec des restrictions imposées par l'État en vue d'un meilleur fonctionnement du marché. Une telle économie n'est pas incompatible avec l'existence de programmes sociaux et d'un État interventionniste ou régulateur, à moins que celui-ci ne dépasse une certaine limite. Dans la plupart des économies de marché, la part la plus importante des biens est régie par l'économie de marché. Certains secteurs comme l’éducation, la santé, les transports en commun peuvent cependant être assumés par l'État ou les entreprises étatiques. Pour Pierre Samuel Dupont de Nemours de l’école physiocrate (l’une des premières des écoles économiques XVIII siècle) « les fabriques et le commerce ne peuvent fleurir que par la liberté et par la concurrence, qui dégoûtent des entreprises inconsidérées, et mènent aux spéculations raisonnables ; qui préviennent les monopoles, qui restreignent à l'avantage du commerce les gains particuliers des commerçants, qui aiguisent l'industrie, qui simplifient les machines, qui diminuent les frais onéreux de transport et de magasinage, qui font baisser le taux de l'intérêt ; et d'où il arrive que les productions de la terre sont à la première main achetées le plus cher qu'il soit possible au profit des cultivateurs, et revendues en détail le meilleur marché qu'il soit possible au profit des consommateurs, pour leurs besoins et leurs jouissances ». Cela veut dire aussi que l'économie de marché est la combinaison de la liberté et de la concurrence, et elle assure un équilibre entre offre et demande, production et consommation, qui conduit à la croissance économique. L'élément fondateur de l'économie de marché est d'abord la liberté. Parmi les libertés qui fondent l'économie de marché, il y a celle de détenir : l'économie de marché est une économie de propriété privée. Par ailleurs, la propriété privée est une composante de la concurrence. Donc, la concurrence est le second élément essentiel de l'économie de marché. Une des exigences pour que le marché fonctionne est que l'atomicité soit la plus effective possible, c'est-à-dire que nul ne puisse modifier le prix à son avantage. C'est la fonction Mohamed AZEROUAL Economie du marché 3 première de l'Etat que de favoriser l'atomicité. Il n'est pas là pour produire, mais pour garantir que les producteurs sont en situation concurrentielle. 2. Les théorèmes fondamentaux de l’économie de marché 2.1. Le théorème de la main invisible d’Adam Smith La poursuite par chacun de son intérêt propre et la liberté de le faire sont d’intérêt général. La liberté économique est le fondement de la prospérité des nations. Telle est au fond la portée de l’argument, qui résume bien « l’enquête sur les causes de la richesse des nations », souvent perçue comme le point de départ de l’économie politique moderne. Adam Smith considère ainsi que la poursuite de l'intérêt individuel entraîne pour chacun un comportement qui a pour effet d'aboutir, au niveau de la nation, à la meilleure organisation économique possible. Pour cet auteur, l’égoïsme qui amène chaque individu à améliorer sa situation économique engendre donc au plan national des effets bénéfiques en réalisant l'intérêt général comme si les individus étaient "conduits" à leur insu par une "main invisible", véritable mécanisme autorégulateur du marché qui permet, grâce à la concurrence, une utilisation optimale des ressources productives. A cet égard, il convient de ne pas faire intervenir l'Etat au niveau économique pour ne pas perturber cet ordre naturel spontané fondé sur l'intérêt personnel de chaque individu. 2.2. Le théorème de Jean-Baptiste Say : la loi des débouchés L’énoncé de cette loi peut être résumé par cette phrase : « c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits ». Une production dès qu’elle est terminée, elle représente un débouché pour les autres produits, ce qui signifie qu’on échange des produits contre des produits, en d’autre terme, une personne ne peut demander un produit que si elle a un autre à en donner en contrepartie. La demande se trouve donc liée à l’offre. La monnaie n’est qu’un moyen qui facilite la circulation des marchandises, son insuffisance, c'est-à-dire la faible quantité de monnaie en circulation, ne peut expliquer, d’après Say, l’insuffisance de la demande par rapport à l’offre. La monnaie n’a aucune influence sur les phénomènes réels, si on écarte le voile monnaie on se trouve dans une situation ou l’échange fonctionne sur le modèle d’une économie de troc, et par conséquent en se trouve en présence d’une économie réelle. Pour Say, la monnaie est neutre, elle n’est pas recherchée pour elle-même, elle n’est pas thésaurisée. Say rejette toute idée de surproduction générale. D’après Say, il ne peut y avoir que des situations de surproduction partielle, donc de crise partielle. Ces dernières sont passagères, elles finissent par se résorbés grâce au fonctionnement du marché et de la libre concurrence. Say a écrit « des marchandises qui ne se vendent pas ou qui se vendent à perte, excèdent la sommes des besoins qu’on a de ces marchandises, soit parce qu’on a produit des quantités trop considérables, soit plutôt parce que d’autres productions ont soufferts ». Les surproductions partielles peuvent être causées par la réalisation de certaines productions sans tenir compte des besoins existants ou par une insuffisance de la production dans certains secteurs qui auraient pu servir de débouchés pour la production réalisée. Mohamed AZEROUAL Economie du marché 4 2. Les différents courants de la pensée économique 2.1. Courant libéral 2.1.1. Les classiques : défense du libre-échange et du libéralisme économique Pour les économistes classiques, les lois de l'économie marchande, comme les lois de la physique, relèvent de forces naturelles régies par une "main invisible". Le marché et le libre-échange assurent naturellement l'efficacité de la production, la satisfaction des besoins du plus grand nombre possible d'individus et la dynamique de la société à condition de ne pas être perturbés par des interventions de l'État. Répartition des richesses, croissance économique et croissance démographique s'harmonisent par le libre- échange dont les vertus s'étendent aux échanges internationaux. Principaux auteurs : ▪ Adam Smith (1723-1790), le père de l' "économie politique", est écossais. Son ouvrage « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776 » analyse les premiers temps de la révolution industrielle : organisation de la production, progrès technique, dynamique de l'industrie, nécessité des échanges. Adam Smith voit dans le travail la source de la valeur et dans la division du travail un multiplicateur d'efficacité " L'opulence naît de la division du travail". A ce sujet Smith écrit : « II faut observer que le mot valeur a deux significations différentes; quelquefois il signifie l'utilité d'un objet particulier, et quelquefois il signifie la faculté que donne la possession de cet objet d'en acheter d'autres marchandises. On peut appeler l'une, valeur en usage, et l'autre, valeur en échange ». Pour Smith, la valeur d’usage est mesurée par l’utilité d’un bien et la valeur d’échange signifie la valeur relative à chaque bien sur le marché. Cependant, Smith souligne « le paradoxe de la valeur », certains biens sont très utiles et peu cher (exp de l’eau) et d’autres sont inutiles et très cher (exp du diamant). Smith, considère que « le travail est la mesure réelle de la valeur échangeable de toute marchandise». Cela veut dire que la valeur d'un bien est égale à la quantité de travail que cette marchandise peut acheter ou commander. ▪ David Ricardo (1772 – 1823) économiste anglais, auteur du « Principe de l’économie politique et de l’impôt, 1817 ». Il analyse la répartition des revenus (salaire, profit, rente foncière). Mais sa contribution la plus importante tient dans sa théorie des avantages comparatifs " qui constituent encore aujourd'hui une uploads/Finance/ cours-economie-du-marche.pdf
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- Publié le Aoû 21, 2021
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