1 DISSERTATION ECONOMIE ET FINANCE Sujet : Dans quelle mesure la crise financiè
1 DISSERTATION ECONOMIE ET FINANCE Sujet : Dans quelle mesure la crise financière et économique a-t-elle modifié les politiques monétaires ? INTRODUCTION Dans de nombreux pays, la baisse de la production et les pertes d’emplois, de revenus et de profits induits ont atteint des niveaux sans précédent dans l’après-guerre. Les gouvernements et les banques centrales ont mis en place des opérations de sauvetage d’une portée et d’une ampleur sans précédent. Une banque centrale est une institution publique qui gère la monnaie d'un pays ou d'un groupe de pays et contrôle la masse monétaire, c'est-à-dire la quantité de monnaie en circulation. Le principal objectif de nombreuses banques centrales est la stabilité des prix. D’ailleurs, L’évolution des politiques monétaires force à constater des changements dans leur rôle par exemple la crise ouverte en 2007 a suscité, au-delà d’une politique conventionnelle « classique », des interventions nouvelles d’une ampleur telle que les banques centrales semblent devoir entrer dans un « nouvel âge » conduisant à un élargissement de leurs objectifs. Dans quelle mesure la crise financière et économique a-t-elle modifié les politiques monétaires ? Pour répondre à cette problématique, nous expliquerons dans un premier temps en quoi un nouveau rôle des banques centrales pourra émerger et dans un second temps nous analyserons le rapport des banques centrales avec la stabilité financière. Au moment de la crise l’objectif des banques centrales était d’obtenir des taux d’intérêt bas et de s’engager dans le réglage fin de la politique monétaire. La politique monétaire dite « conventionnelle » est fondée sur la recherche de la stabilité monétaire et comprend trois règles, tout d’abord l’indépendance de la banque centrale à l’égard du pouvoir politique, puis l’importance de la stabilité des prix qui est donc l’objectif final à surveiller à partir de l’indice du niveau général des prix des biens et services, des prix à la consommation et pour finir l’utilisation des taux directeurs pour éviter des écarts des prix à la consommation par rapport au principe de stabilité des prix. En plus, le succès de la politique de désinflation s’est appuyé sur le respect des règles adoptées par les banques centrales et aussi l’harmonie entre banques centrales et marchés, d’où le nom d’« âge classique des banques centrales » que l’on pourrait appliquer à la période des années 1980- 2000. Après la crise de 2007, la focalisation sur la stabilité monétaire est mise en cause car un nouveau rôle des banques centrales pourra émerger. Dans la zone euro, la Banque Centrale Européenne s’est substituée au marché interbancaire défaillant, injectant massivement des liquidités. Les taux directeurs des banques centrales ont baissé, par exemple la Fed allant de 5,25 % jusqu’à 0,25 %, la Banque d’Angleterre baissant aussi son taux à 0,5 %, la Banque du Japon à 0,1 %. La BCE refuse d’aborder les rivages de la Zero Interest Rate Policy (Zirp), qu’elle estime dangereuse et donc baisse son taux à 1%. C’est à ce moment là qu’interviennent les politiques monétaires dites « non conventionnelles » selon trois orientations : Le plancher du taux directeur atteint ou approchant 0, on cherche alors à anticiper sa remontée ; la banque centrale annonce alors que son taux directeur restera au plancher tant que la crise n’aura pas été jugulée, par exemple la Fed qui a annoncé en 2011 que son taux resterait 2 inchangé jusqu’à la fin 2013. L’objectif est de provoquer la baisse de l’ensemble de la courbe des taux, y compris ceux à long terme, sous la pression des anticipations rendues favorables. Une fois le taux zéro atteint, il faut utiliser d’autres outils car la politique monétaire reste faible. Ensuite, les banques centrales pensent à modifier leurs conditions de prêt, pour assouplir les conditions de crédit des banques commerciales en leur prêtant des liquidités pour des montants illimités. Tout cela pour éviter tout rationnement bancaire ("credit crunch"). La banque centrale joue ainsi pleinement le rôle de prêteur en dernier ressort des banques. Finalement, les banques centrales ont acheté des titres longs (Quantitative easing) auprès des banques commerciales ou sur les marchés de titres. Il s’agissait de titres représentant des crédits à l’économie et de titres publics pour éviter la hausse des taux de rendement des titres. Face à la crise, ces politiques non conventionnelles n’ont pas été vraiment efficaces et l’expérience japonaise entre 1999 et 2006 en témoigne. Durant l’âge classique, un principe de séparation entre recherche de la stabilité monétaire et recherche de la stabilité financière gouvernait la politique des banques centrales : la stabilité monétaire était de leur ressort, la stabilité financière demeurait du domaine des autorités de supervision, voire des autorités budgétaires. Les Banques Centrales souhaitaient se consacrer seulement à la stabilité des prix, cette dernière favorisant désormais la stabilité financière. Les banques centrales s’approprient un rôle dans la correction, mais aussi dans la prévention de fortes fluctuations des prix d’actifs pour assurer la stabilité financière. Elles pourraient d’autant mieux le faire qu’elles développent déjà des travaux portant sur l’analyse de la recherche de la stabilité financière à partir d’une approche macroprudentielle, dont l’objectif est de limiter le risque d’épisodes de crise financière affectant l’ensemble du système. On se pose donc la question si cette nouvelle tâche des banques centrales ne rendrait-elle pas leur mission essentielle de stabilité des prix plus difficile ? C’est la raison pour laquelle la BCE a refusé d’intégrer un objectif de stabilité financière dans son mandat, car elle pensait que la fin de la crise lui permettrait de normaliser sa politique et de revenir à un rôle classique de banque centrale. Cette nouvelle mission de stabilité financière conduirait à une nécessaire coordination entre la Banque centrale et autorités de supervision ainsi qu’une coordination entre la Banque centrale et autorités budgétaires. Par exemple, la Fed, la BoE, la BoJ se sont coordonnées effectivement avec les autorités budgétaires lorsqu’elles ont assuré la monétisation de la dette de leurs États. Mais la BCE ne peut accorder aucun type de crédit à une autorité publique. En réponse à la crise, de très nombreuses banques centrales ont vu leur mandat s’étendre à des fonctions macroprudentielles et pet être aussi la centralisation des fonctions de supervision et de régulation microprudentielles. La mission de stabilité financière est devenue prioritaire face à la stabilité des prix dans le nouveau modèle de banque centrale, ce nouveau cadre stratégique dominant s’appuie sur un objectif prioritaire de stabilité des prix et une stratégie dominante qui repose sur le ciblage d’inflation et donc la stabilité des prix est définie comme un objectif d’inflation à court ou moyen terme. Cette mission s’appuie aussi sur un cadre théorique, inspiré du modèle canonique « nouveau keynésien » et la stabilité financière. De plus, le rôle joué par la stabilité des prix aboutit au principe de séparation entre l’objectif de politique monétaire et l’objectif de stabilité financière. Ce principe trouve sa traduction directe dans la mise en œuvre de la politique monétaire, qui s’effectue en deux étapes : la décision de taux d’intérêt est généralement prise par un comité monétaire et les opérateurs de marché de la banque centrale ajustent l’offre de réserves. En outre, nous allons expliquer les mesures non conventionnelles des banques centrales, ces mesures ont pris trois formes principales, premièrement, des achats d’actifs de grande ampleur (opérations dites de « quantitative easing ») effectués notamment par la Fed et la Banque d’Angleterre, deuxièmement, des achats massifs de titres représentant des crédits à l’économie (billets de trésorerie, covered bonds) et qui visent à assouplir les conditions de crédit (opérations dites de « credit easing ») et finalement une stratégie de communication sur le maintien à moyen terme de taux d’intérêt directeurs particulièrement bas (encore appelée « forward guidance »). Ainsi, le rôle de la BCE évolue, elle est intervenue pour s’efforcer de restaurer la confiance sur les 3 marchés financiers, soutenir le système bancaire et éviter le rationnement du crédit aux ménages et aux entreprises. Ainsi, elle a décidé de mettre en œuvre de mesures comme l’extension de la liste des actifs admis en garantie dans le cadre des opérations d’open market et le lancement du quantitative easing. Pour conclure, Il est apparu non seulement que l’objectif de stabilité des prix ne garantissait pas la stabilité financière, mais aussi que le coût économique et social de ne rien faire lorsqu’une bulle financière se développait est exorbitant. Les politiques de baisse agressive des taux d’intérêt se sont rapidement heurtées à la « contrainte zéro », conduisant les banques centrales à mener des politiques monétaires non conventionnelles et à sortir largement du cadre explicite de leur mandat. Les banques centrales se voient même confier de nouvelles responsabilités : macroprudentielles pour toutes, ce qui introduit clairement l’objectif de stabilité financière et signale la nécessité de prendre des mesures préventives pour lutter contre le risque systémique et l’apparition de déséquilibres financiers, et microprudentielles pour certaines, ce qui souligne la nécessité pour ces banques centrales de mieux surveiller la santé financière de leurs contreparties. Donc, la crise financière et économique a modifié les politiques monétaires notamment dans le rôle des uploads/Finance/ dissertation-finance-economie.pdf
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- Publié le Apv 17, 2022
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