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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique H 3 598 − 1 Échange de données informatisé (EDI) par Claude CHIARAMONTI EDItorialiste Membre du conseil d’administration d’Édifrance u début des années 90, l'EDI était le sigle à la mode, porteur de la modernité d'une informatique qui devenait un outil de communication standardisé entre entreprises. Le sigle EDI, Electronic Data Interchange, se conserve en fran- çais avec comme traduction Échange de Données Informatisé : à noter que c’est l’échange qui est informatisé, pas seulement les données. Ne serait-ce cette pré- occupation de conserver le sigle anglais, on pouvait plus simplement parler d’échange électronique de données. On ne parlera pas ici des échanges de données techniques qui ont leur sigle, EDT, leur norme, STEP , et leur problématique propre, pour s’en tenir aux échan- ges électroniques de données structurées relatives à l’administration, au com- merce et au transport, selon le sigle Edifact, Electronic Data Interchange For Administration, Commerce and Transport. L’EDI à l’heure d’Internet et de XML Avec Internet, le Web et XML, l'EDI, jusqu'à présent centré sur les grands comptes donneurs d'ordres, va pouvoir pénétrer le tissu des PME et, après avoir été le précurseur du B2B, en rester l'épine dorsale pour être le « back office » du commerce électronique. Car la fonction de l’EDI, rationaliser, codifier et automatiser des transactions répétitives entre applications d’entreprises différentes, ne peut que prendre de l’importance avec le commerce électronique et la société de l’information. 1. EDI, précurseur du B2B .......................................................................... H 3 598 – 2 1.1 Permanence de la fonction de l’EDI ........................................................... — 2 1.2 EDI classique : RVA et Edifact pour les grands comptes donneurs d’ordres ....................................................................................... — 5 1.3 L’EDI demain avec Internet, Web et XML .................................................. — 5 2. Acquis et limites d’Edifact.................................................................... — 6 2.1 L’EDI classique standardisé d’en haut (top down).................................... — 6 2.2 Derniers progrès.......................................................................................... — 9 2.3 Que reprendre d’Edifact ? ........................................................................... — 10 3. Approche XML partant de l’utilisateur (bottom up) ...................... — 11 3.1 DTD-schémas et namespaces pour « eXtensibility » avec « reusability » — 11 3.2 Outils XML : XSLT, XLink, DOM, etc........................................................... — 13 3.3 Langages XML métiers, frameworks et référentiels................................. — 14 4. La synergie : intégrer l’EDI en XML dans la boîte à outils de l’entreprise........................................................................................... — 16 4.1 L’EDI couche des PGI, progiciels de gestion intégrée (ou ERP)............... — 16 4.2 L’EDI parmi les outils de communication de l’entreprise......................... — 17 4.3 EDI et XML dans une normalisation au service des entreprises ............. — 18 5. Conclusion ................................................................................................. — 19 Références bibliographiques ......................................................................... — 19 A ÉCHANGE DE DONNÉES INFORMATISÉ (EDI) ________________________________________________________________________________________________ Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. H 3 598 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique L’EDI classique installé va continuer à se renforcer en continuant à utiliser la norme Edifact. Mais si XML devient le liant entre tous les types d’applications, il sera de plus en plus difficile de ne pas passer de la syntaxe Edifact au métalan- gage XML. Cette migration sera d’autant moins coûteuse pour les quelque 30 000 entre- prises françaises déjà « édifiées » qu’elle préservera l’acquis d’Edifact : l’analyse des processus d’affaires et la sémantique des codifications utilisées. Passer à XML et à ses outils apportera deux grands bénéfices : d’une part inté- grer l’EDI, jusqu’ici marginalisé, parmi les outils de communication de l’entre- prise, y compris places de marché et catalogues électroniques, d’autre part ouvrir l’EDI sur de nouveaux partenaires sur le Web. Reste à XML à stabiliser les spécifications de ses outils et aux utilisateurs à enregistrer leurs profils de mise en œuvre pour concilier la liberté « eXtensible » de XML avec la possibilité de réutiliser ce qui existe déjà. (0) (0) L’emploi d’expressions en anglais est inévitable : le sens dans lequel elles sont employées est explicité dans l’article. Remerciements Plusieurs développements de cet article sont empruntés à l’étude de Canope et Tenor Conseil « Opportunité d'utilisation de XML dans le cadre des EDI » pour la MTIC, la CNAV et le GIP- MDS, en particulier les exemples de données et segments Edifact ainsi que le couple schéma et message XML de commande dans l’automobile [1]. La thèse d’ensemble et de nombreux développements sont des prolongements de l’ouvrage « Applications EDI sur l’Internet » (Eyrolles) [2]. 1. EDI, précurseur du B2B Le lecteur trouvera dans le tableau 1 la liste des principaux sigles et expressions utilisés au cours de cet article. En prolongement des échanges qui se passent à l'intérieur des systèmes d'information centralisés et régulés par l'entreprise, l'EDI ne concerne que les échanges électroniques entre entreprises diffé- rentes, échanges répétitifs en principe automatisés, donc nécessi- tant un accord préalable sur le scénario et le format d'échange ainsi que sur le sens, la sémantique, des données à transmettre. À noter que l’EDI classique n’a pas été que le précurseur du B2B, mais aussi du B2A : de par son origine d’outil de simplification des procédures du commerce international, les déclarations douanières ont très vite été « édifiées ». Ensuite, la France a été à l’origine de plusieurs messages utilisés pour les téléprocédures sociales ou fiscales. Voir la lettre mensuelle VendrEDI, abonnement à : courrier.vendredi@worldnet.fr 1.1 Permanence de la fonction de l’EDI On a gardé généralement de l'EDI une vision liée à son origine : RVA, X435 et Edifact. En fait, la fonction de l'EDI, mettre à niveau automatiquement des applications informatiques d'entreprises différentes, est une fonction permanente, qui va pouvoir toucher le tissu des PME grâce à Internet, au Web et à XML et devenir le back office du commerce électronique B2B. Étant permanente, cette fonc- tion de l'EDI est donc indépendante des réseaux, protocoles de transfert, matériels, logiciels et même des syntaxes. 1.1.1 Définition et conditions de succès de l’EDI À la sortie d'un supermarché, la caisse enregistreuse n'établit pas seulement le ticket de caisse, elle informe l'application de gestion des stocks de la vente effectuée : le soir, l'application totalise les ventes et passe commande automatiquement au fournisseur via un message EDI. Naturellement, cet automatisme ne se justifie que si les commandes sont suffisamment nombreuses et renouvelées souvent : c'est bien le cas d'un supermarché où des centaines de produits, pour ne pas dire des milliers, sont en « réappro » chaque jour, en particulier les produits frais. L'EDI est adapté aux échanges de tous les domaines, pas seule- ment à ceux du commerce électronique, dès l'instant où ces échan- ges sont suffisamment répétitifs pour justifier d'être dématérialisés et automatisés. Mais s'il ne s'agit que de commander une dizaine de produits une fois par semaine, le fax ou la messagerie électronique sont largement suffisants ! I Le fonctionnement de l'EDI est le suivant : — l'application de gestion des stocks du supermarché extrait les références des produits à commander avec les quantités, etc., et compose un fichier de données « à plat » ; — un logiciel de traduction compose à partir de ces données un message normalisé (par exemple le message commande Edifact ORDERS) avec des séparateurs ou des balises dans le cas de XML, message qu'il envoie au fournisseur ; — le logiciel de traduction de ce dernier vérifie le message puis le traduit en un fichier plat dont les données sont intégrées dans l'application d'administration des ventes qui les traite et fait prendre les mesures nécessaires. (0) Définition : l'EDI (Échange de Données Informatisé) est un outil au service de l'échange électronique consistant à transpor- ter automatiquement de l'application informatique d'une entre- prise à l'application informatique d'une autre entreprise, par des moyens de télécommunication, des données structurées selon des messages types convenus à l'avance. Mais l'EDI est d'abord un effort d'organisation consistant à analyser les procédures d'échanges et leurs flux de données pour les rationaliser, les codifier et en déduire une automatisa- tion (« machine to machine ») des relations répétitives entre des acteurs qui communiquaient jusqu'ici par papier, fax ou mes- sage électronique (« human to human »). ________________________________________________________________________________________________ ÉCHANGE DE DONNÉES INFORMATISÉ (EDI) Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique H 3 598 − 3 La solution fichier plat la plus utilisée est bien adaptée à un EDI limité à un seul message : mais lors d’un scénario comportant l'enchaînement de plusieurs messages un transfert des données du message vers une base de données semblerait plus approprié, faci- litant par la même occasion le passage à XML. Cependant, peu de traducteurs Edifact en sont encore capables. Quoi qu'il en soit, les deux applications se sont mises à niveau automatiquement, chacune restant néanmoins « maître chez elle » puisqu'il n'y a pas eu besoin d'aligner les systèmes d'information, grâce à la double traduction Edifact (figure 1). Mais le but est quand même atteint : l'application de gestion des ventes du fournisseur dispose désormais des mêmes données que l'application de gestion des stocks uploads/Finance/ echange-de-donnees-informatise-edi-claude-chiaramonti.pdf

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  • Publié le Oct 27, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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