Corrigé du sujet 1 : Epreuve composée (durée 4h) Première partie : Mobilisation
Corrigé du sujet 1 : Epreuve composée (durée 4h) Première partie : Mobilisation des connaissances (6 points) 1/ Quelles sont les limites du PIB ? (3 points) Le Produit Intérieur Brut, calculé en additionnant les valeurs ajoutées de toutes les organisations productives résidant sur le territoire, permet de mesurer la production d'un pays. Mais cet indicateur présente de nombreuses limites. Si le PIB augmente moins vite que la population, alors la richesse disponible par habitant diminue : il est donc nécessaire de prendre en compte l'évolution de la population. C'est pour cela que les économistes retiennent souvent le PIB/habitant (ou revenu par tête) comme indicateur de croissance. De plus, disposer de 1000 euros pour vivre en France et au Cameroun n'est pas équivalent. D'où la nécessité, dans les comparaisons internationales, de calculer des PIB en parité des pouvoirs d'achat, calculés de telle façon que le pouvoir d'achat d'un dollar soit le même dans tous les pays. Le PIB n'est donc pas un indicateur suffisant, il faut étudier le PIB/habitant et en parité de pouvoir d'achat. Au delà, l'outil PIB n'est pas en mesure de mesurer un certain nombre de choses. Les frais engagés suite à un accident de voiture ou les réparations de dégats suite à une pollution entraînent des flux monétaires qui sont pris en compte dans la mesure du PIB alors qu'ils ne font que réparer des dégats commis par d'autres activités. Ainsi, toutes les activités qui entraînent des flux monétaires sont comptabilisées par le PIB, même si elles sont néfastes pour l'environnement ou la santé. Le PIB prend également en compte des activités posant de graves problèmes environnementaux qui ne sont pas pris en compte dans le PIB aujourd'hui, mais qui risquent de réduire le PIB dans le futur. En outre, toute l'économie souterraine (travail domestique, travail au noir, trafics, bénévolat...) n'est pas prise en compte. Or, toutes les activités légales non déclarées et les activités illégales qui forment une « économie souterraine » sont estimées à près de 6 % des emplois en France. Enfin, les services non marchands n'étant pas vendus à un prix significatif, on ne peut mesurer leur valeur ajoutée comme pour les productions marchandes. On estime donc leur valeur à partir de leur coût de production. Or, les servives non marchands sont sources d'externalités positives, la valeur qu'ils créent ne peut se résumer à ce qu'ils coûtent. Mais les extrenalités ne sont pas prises en compte dans le PIB. La richesse mesurée par le PIB est donc une richesse exclusivement monétaire et la croissance ne peut pas être synonyme d'amélioration du bien être ou de progrès social. C'est une des raisons pour lesquelles une réflexion sur de nouveaux indicateurs existe. 2/ Comment le cycle du crédit permet-il d'expliquer l'instabilité de la croissance ? (3 points) Alors que les chocs d'offre et de demande sont des explications exogènes aux crises, les variations du crédit apportent une explication endogène aux fluctuations économiques. L'octroi de crédits connaît en effet, comme l'activité économique, des cycles. Les facilités de crédit, notamment la baisse des taux d’intéret, permettent aux agents économiques d’emprunter facilement, donc de consommer et d’investir davantage. Cela soutient donc l'activité économique. La crise et la depression naissent paradoxalement de la prosperité car la prosperité conduit à une période d’euphorie qui entraine des prises de risques excessifs, un surinvestissement et une spéculation. L’ajustement est alors inévitable et débute par une crise financière. Ainsi, le cycle du crédit joue un rôle essentiel dans le déclenchement des crises de 1929 et 2008. Dans les 2 cas, la crise survient après une période de croissance et de crédit bon marché. Dans les 2 cas, un événement provoque le retournement des anticipations et la contraction de l’offre de crédit des banques (le krach boursier en 1929, l'éclatement de la bulle immobilière en 2008). Le brusque retournement du crédit entraîne alors la faillite d'entreprises fragiles et la baisse des possibilités de financement des investissements. Ainsi, dans les 2 cas, les agents économiques surendettés se retrouvent en difficulté (faillite d'entreprises, surendettement de ménages), à l'origine d'un choc de demande négatif. Deuxième partie : Étude d’un document (4 points) Après avoir présenté le document, vous expliquerez comment a évolué la structure sociale depuis 1962. Ce document est un tableau statistique établi par l'INSEE à partir des recensements de la population. Il permet d'étudier les évolutions de la population active en France entre 1962 et 2008. Il s'appuie sur la nomenclature des Professions et Catégories Socioprofessionnelles, qui identifie 6 PCS d'actifs, distinguées à partir de critères comme le niveau de qualification, le statut (indépendant ou salarié), ou le secteur d'activité. Plusieurs évolutions importantes de la structure sociale ont eu lieu en un demi-siècle. On note tout d'abord un déclin des secteurs primaires et secondaires, au profit du secteur tertiaire. Ainsi, le nombre d'agriculteurs a été divisé par 6 ; le nombre d'ouvriers a diminué de 4,8 % entre 1962 et 2008, signe de la désindustrialisation de la France. En revanche, les effectifs des employés ont plus que doublé, signe de la tertiarisation de la société française. La PCS 5 étant très majoritairement composée de femmes, on peut également mettre en évidence la féminisation de la population active française. Ce document permet également de constater le déclin des indépendants : les agriculteurs ainsi que les artisans, commerçants et chefs d'entreprise ne représentent plus que 8 % des actifs, contre 26 % en 1962. C'est le signe d'une salarisation de la population active. Enfin, nous constatons la hausse de la qualification des emplois en France : les effectifs des cadres, qui regroupent les travailleurs les plus qualifiés, ont été multiplié par 5 entre 1962 et 2008, tandis que les effectifs des professions intermédiaires été multipliés par 3,5. On voit donc que l'étude de l'évolution des PCS permet d'identifier des changements majeurs dans la structure sociale française. Ces changements impliquent à leur tour des flux de mobilité structurelle. Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points). En vous appuyant sur vos connaissances et le dossier documentaire, vous montrerez que les classes sociales n'ont pas disparu en France. Analyse des documents : Proposition de corrigé : Pendant les Trente Glorieuses, l'amélioration du niveau de vie des ouvriers et homogénéisation des modes de vie permise par la consommation de masse a amené certains sociologues à théoriser la fin de la pertinence du concept de classe sociale pour anlyser la société française. La notion de classe sociale a été forgée par Karl Marx à partir de la place occupée dans les processus de production, critère à partir duquel il distingue les prolétaires et les bourgeois. Pour qu'une classe soit réellement une classe, il faut qu'elle soit une classe pour soi, c'est-à-dire que les membres de ce groupe social aient conscience d'appartenir à un groupe commun. Aujourd'hui, Louis Chauvel définit les classes sociales comme des catégories inégalement situées dans le système productif et marquées par une forte identité de classe. Cette identité de classe comporte trois dimensions : temporelle (faible mobilité, homogamie sociale), culturelle (modes de vie communs) et collective (défense de ses intérêts dans la sphère politique). Louis Chauvel montre qu'on peut parler d'un retour des classes sociales en France depuis la fin du 20e siècle. En quoi peut-on dire que les classes sociales existent toujours aujourd'hui en France ? Les groupes sociaux présentent-ils toutes les caractéristiques des classes sociales ? Nous montrerons que malgré l'affaiblissement de la classe ouvrière, il existe toujours des conditions objectives différenciées entre les groupes sociaux et qu'on peut identifier des classes populaires, avant d'analyser en quoi la grande bourgeoisie forme une classe sociale. Depuis la fin des Trente Gloriseuses, le groupe ouvrier a perdu des effectifs et sa conscience de classe s'est affaiblie. Cela s'est traduit notamment par l'affaiblissement des organisations ouvrières (PC, syndicats). Cependant, Les cadres et les ouvriers ont des conditions de vie encore fort diférentes. Ainsi, les cadres ont des pratiques culturelles bien plus dévelopées que les ouvriers. Ainsi, en 2008, selon le ministère de la culture, 41 % des cadres sont allés au moins une fois au théatre contre seulement 9 % des ouvriers, soit 4 fois plus ; 81 % des cadres sont allés au cinéma, contre 43 % des ouvriers, soit 2 fois plus (doc 2). Ces inégalités face à la culture peuvent s'expliquer par des inégales dotations en capital économique. Cependant, même quand les activités sont gratuites (ex journée du patrimoine), les cadres participent plus que les ouvriers. Il faut donc accorder une importance particulière au capital culturel : le niveau de diplôme notamment explique en grande partie ces inégalités. On ne peut donc pas parler de fin des classes sociales car les inégalités entre groupes sociaux existent toujours et ont même augmenté ces dernières années (doc 1). Alors que la tendance des Trente Glorieuses était propice à faire perdre de leur pertinence aux analyses en termes de « classes sociales », la nouvelle dynamique qui s’esquisse contribue à un regain d’intérêt pour celles-ci. La fin des Trente Glorieuses s'est en effet accompagné d'un uploads/Finance/ economie-etat.pdf
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- Publié le Oct 21, 2021
- Catégorie Business / Finance
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