INTRODUCTION L’Irlande et la Grèce ont du se résigner à accepter les aides inte

INTRODUCTION L’Irlande et la Grèce ont du se résigner à accepter les aides internationales de l’UE et du FMI. L’Espagne montre des faiblesses pouvant faire douter de sa capacité à se redresser, seulement est-elle dans le cas de ces deux pays ? L’Espagne a-t-elle les moyens de corriger sa situation pour rassurer les membres de la zone euro, d’autant plus que la chute de ce pays pourrait avoir des conséquences irréversibles sur la situation économique de l’Union Européenne. I L’ESPAGNE AVANT LA CRISE L'Espagne a su profiter des avantages procurés par son appartenance à la zone euro pour doper sa croissance, et la prudence de la Banque d'Espagne a évité aux banques espagnoles de plonger dans la crise des subprime. Mais la fin du boom immobilier et la remontée des taux d'intérêt révèlent aujourd'hui ses faiblesses structurelles. A/ LES ATOUTS DE L’ESPAGNE AVANT LA CRISE L’Espagne des années 2000, a une économie pouvant enfin exploiter ses avantages naturels sans devoir se soucier d'une quelconque contrainte extérieure, et ce par la vertu de son appartenance à la zone euro. D'un côté, une croissance annuelle de 3,6% entre 2000 et 2007, qui contraste avec le ralentissement du reste de la zone euro (2,4%). *graphique du PIB* L'Espagne a en effet abordé la crise avec deux atouts majeurs: l'excédent de ses finances publiques (+ 2,2% du produit intérieur brut en 2007) et la robustesse de ses banques qui, grâce à un contrôle prudentiel exemplaire, ont traversé sans encombre la crise des SUBPRIMES. Stimulée par le passage à l'euro et la nette réduction des taux d'intérêt qu'elle a rendu possible pour les entreprises et les ménages, l'économie s'est développée sur un rythme soutenu entre 1999 et 2007 (+ 3,7% par an en moyenne, contre 1,8% dans le reste de la zone euro). B/ L’ESPAGNE MISE TOUT SUR LA CONSTRUCTION En arrière-plan, une économie qui a pris depuis dix ans les allures d'un immense chantier de construction, érigeant ces dernières années autant d'appartements que l'Allemagne, la France et le Benelux réunis. Le construction, qui explique à lui seul le différentiel de croissance entre l'Espagne et ses partenaires européens au cours de cette période, a permis de ramener le taux de chômage de 15% en 1998 à 8,3% en 2007. Les 20% des emplois créés depuis le début de la décennie, le boom de la construction explique à lui seul la majeure partie du différentiel de croissance entre l'Espagne et ses partenaires européens. Stimulée par des taux d'intérêt inférieurs à l'inflation, la frénésie immobilière qui a saisi l'Espagne a fait tripler le prix des appartements en dix ans, une hausse qui n'est dépassée en Europe que par celle observée en Irlande et au Royaume-Uni. Bien que ne représentant que 10% du PIB, le secteur immobilier a été financé par le système bancaire espagnol à près de 60% de l’encours de certaines caisses d’épargne. Le retournement du marché immobilier, (engorgé de plus d'un million d'appartements neufs invendus), n'a pas tardé à faire sentir ses effets sur l'activité La crise a toutefois étalé au grand jour les faiblesses structurelles du modèle de croissance espagnol notamment l’endettement des ménages, le manque d’investissement industriel et le manque d’exportation. Privée de son principal moteur de croissance, pénalisée par l'appréciation de l'euro, le retournement de la conjoncture européenne et le resserrement du crédit, l'économie espagnole est frappée de plein fouet par la crise. II L’ESPAGNE FACE A LA CRISE A/ LE DECLENCHEMENT DE LA CRISE EN ESPAGNE L’enrichissement des ménages, dont 90% sont désormais propriétaires, s’est fondé sur une progression trop importante de leur endettement. Il atteignait 135% de leur revenu disponible brut en 2007 contre 47% en 1997. Les emprunts hypothécaires contractés de façon systématique à taux variables, exposent les ménages aux fluctuations du taux interbancaire européen (Euribor), qui à la suite de l’éclatement de la crise des subprime a augmenté considérablement. Le rôle trop important du secteur de la construction dans la croissance de l’activité et de l’emploi cache une faiblesse de l’investissement industriel et la stagnation plutôt inquiétante de la productivité du travail. En effet celle-ci n’a peu ou pas progressé en 10 ans à raison de 0,2% contre 1,3% en France et associée de plus à des progressions salariales plus rapides que la moyenne de la zone euro, on assiste à une dérive des coûts salariaux unitaires. (+23% depuis 2000 selon le FMI tandis qu’ils étaient stables en France et régressaient de 13% en Allemagne.) La modernisation du pays ne s’est pas accompagnée d’une diversification de ses exportations, ni d’une modernisation technologique de leur contenu. La faiblesse des performances de l’Espagne à l’exportation s’illustre d’une part par son 29ème rang mondial en 2007-2008, au classement de compétitivité internationale établi par le World Economic Forum derrière l’Estonie et le Chili ; d’autre part par le recul des parts de marché du secteur manufacturier. Dans ce contexte, la dégradation accélérée des finances publiques est particulièrement inquiétante. Si elle reste inférieure à celle de la France, 85% du PIB ou de l’Allemagne, 77% du PIB, la dette publique espagnole prend une direction ascendante avec une progression de 34 points de PIB de 2007 à 2010. Seuls parmi les économies avancées l’Islande avec +89 points, l’Irlande +51 points et le Royaume Uni +37 points subissent une hausse plus importante. En l’espace de deux ans, le déficit est passé de + 2% à -4% du PIB et la dette a grimpé à plus de 60 % du PIB. Une attaque spéculative sur l’Espagne serait d’une toute autre ampleur que celle qui frappe la Grèce et, quand on voit l’Europe dissociée lorsqu’il s’agit de répondre sérieusement à cette dernière, on mesure les risques potentiels qui pèsent sur l’Europe…et l’Euro ! B/ L’ESPAGNE DANS LA TOURMENTE 1) L’ESPAGNE PERD SA NOTE MAXIMALE Une notation représente l’opinion d’une agence, à une date donnée, sur la capacité d’un émetteur ou d’une émission de titres à faire face en temps et en heure aux engagements financiers à terme. On comprend donc que la note attribuée influe sur les actions et surtout les obligations espagnoles, ces dernières étant en ces temps de crise des ressources à ne pas négliger pour le financement de l’Etat. Fin septembre dernier l’agence de notation Moody’s avait retiré sa note maximale « Aaa » à l’Espagne. Moody’s ne pense pas que la solvabilité de l’Espagne soit menacée mais qu’elle devra avoir recours au fonds européen de stabilité financière. De plus l’Etat, ses régions et ses banques face à leur besoin de financements rendent possible de nouveaux épisodes de tensions pour se financer sur les marchés. Malgré ses efforts pour rassurer les marchés sur ses capacités de redressement, l'Espagne reste dans le collimateur des opérateurs économiques. L'agence de notation Moody's a annoncé le mois dernier envisager d'abaisser de nouveau la note Aa1 de l'Espagne, à cause des "besoins élevés de refinancement en 2011" et de ses difficultés pour emprunter sur les marchés. Cependant à la différence du Portugal, dont la note financière a été dégradée par l'agence Fitch le 24 mars, sa note, fixée à AA+ par l'agence Standard and Poor's, est équivalente à celle de la Belgique et supérieure à celle du Japon (AA). 2) UNE SORTIE DE RECESSION TARDIVE La situation économique du pays est appréhendée avec gravité par les autorités européennes, qui craignent de devoir envisager un plan de sauvetage, à l'instar de ceux proposés à la Grèce et l'Irlande. Or le coût d'un éventuel sauvetage de l'Espagne, considérée comme un pays "too big to fail" ("trop gros pour faire faillite"), serait largement supérieur à celui des deux plans précédents. L'Espagne est sortie seulement en début d'année de plus de douze mois de récession, affaiblie par la crise financière mondiale et l'éclatement de sa bulle immobilière, à laquelle ses banques étaient particulièrement exposées. Mais sa faible croissance (qui a même été nulle au troisième trimestre 2010) et sa solidité financière inquiètent les marchés, qui ne semblent pas avoir été rassurés par la réforme menée par le gouvernement socialiste sur les caisses d'épargne régionales, grande faiblesse du système bancaire espagnol. A la différence du Royaume-Uni, l’Espagne ne peut monétiser son déficit public en émettant de la planche à billet, ni laisser sa monnaie se déprécier, faisant partie de la zone euro. A la différence de l'Irlande, elle ne bénéficie pas d'une spécialisation dynamique à l'exportation ni d'une industrie hautement compétitive sur les marchés mondiaux. Les marges de relance budgétaire étant épuisées et la consommation durablement déprimée, son horizon de croissance paraît obstrué. III- LES SOLUTIONS APPORTEES A- LE PLAN D’AUSTERITE ESPAGNOL POUR 2011 Le Parlement espagnol a voté à une courte majorité, mardi 21 décembre 2010, le budget d'austérité 2011 présenté par le gouvernement socialiste, visant à réduire drastiquement les déficits publics. Pour réduire les déficits publics, le budget 2011, le plus austère de ces dernières années, prévoit une diminution de 16 % des dépenses des ministères et de 7,9 % des dépenses de l'Etat. Les fonctionnaires sont déjà frappés depuis juin par une baisse de 5 % de leurs salaires. 1) HAUSSE uploads/Finance/ economie-expose-sur-l-x27-espagne 1 .pdf

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  • Publié le Sep 01, 2022
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