Université Sidi Mohamed Ben Abdellah Faculté Polydisciplinaire de Taza Filière
Université Sidi Mohamed Ben Abdellah Faculté Polydisciplinaire de Taza Filière sciences économiques et de gestion Semestre 4 Professeur : M. BEN DAHMANE EL IDRISSI Plan du cours Introduction Générale Première partie : La monnaie dans la théorie économique Chapitre 1 : La monnaie chez les Classiques et les Néoclassique Chapitre 2 : L’analyse Keynésienne de la monnaie Deuxième partie : Le problème de financement de l’économie et ses différentes solutions Chapitre1 : Les circuits de financements et les nouvelles tendances Chapitre 2 : L’intermédiation et la désintermédiation financière Chapitre 3 : Le marché des capitaux Conclusion Générale 1 ECONOMIE MONETAIRE ET FINANCIERE II Année universitaire : 2019-2020 2 Introduction Générale Le fonctionnement de toute économie moderne nécessite des capitaux importants car les différents agents économiques ont besoin de moyens (capitaux) pour financer leurs activités économiques. Cependant, tous les agents n'ont pas les mêmes besoins en matière de financement. En réalité, on a d’un côté, des agents qui dégagent des excédents et souhaitent les placer pour en tirer une rémunération et, de l’autre, des agents qui ont un manque de ressources pour financer leurs activités. Les deux catégories d’agents s’adressent au système financier (institutions et mécanismes permettant à certains agents économiques de combler leurs déficits et à d’autres de trouver un emploi à leurs excédents) Le problème de financement est donc de mettre en relation les agents à excédent et les agents à déficit. Ainsi, le rôle du système financier est justement d’assurer la rencontre entre les agents à besoin de financement et les agents à capacité de financement. Dans le cadre de ce cours nous tenterons de présenter le problème de financement de l’économie et ses différentes solutions. Notre objectif principal est de permettre aux étudiants de comprendre comment le système financier reposant à la fois sur des intermédiaires financiers (notamment les banques) et des marchés financiers (monétaire, boursier et des produits dérivés) propose aux différents agents économiques des solutions adaptées à leurs besoins. Ce cours sera ainsi articulé en deux parties : la première est consacrée à l’analyse économique de la monnaie et plus particulièrement de la demande de monnaie dans la pensée économique. Elle traitera successivement l’apport des classiques et néoclassiques, l’analyse keynésienne, et enfin, les analyses récentes apportées par les monétaristes de la demande de monnaie par les agents économiques. La seconde partie, est consacrée aux problèmes de financement de l’économie et les différentes solutions présentées par le système financier. Elle traitera des différents configurations du système financier ainsi que des mécanises mobilisés pour drainer et canaliser les capacités de financements des uns vers les besoins des autres. 3 PARTIE 1 LA DEMANDE DE MONNAIE DANS LA THEORIE ECONOMIQUE L’étude de la demande de monnaie revient à examiner les raisons pour lesquelles les agents économiques détiennent de la monnaie. Les développements théoriques relatifs à cette question ne font pas l’unanimité des économistes. Deux principaux points de vue s’opposent: les libéraux qui pensent que la monnaie est neutre (un voile, intermédiaire d’échange) et les keynésiens qui, au contraire, pensent que la monnaie est un actif ayant des caractéristiques spécifiques : Elle n’est pas neutre (la monnaie est demandée pour elle-même). 4 Chapitre1 L’ANALYSE CLASSIQUE ET NEOCLASSIQUE DE LA MONNAIE Introduction Le débat sur le rôle de la monnaie dans l’économie est en fait très ancien, mais ne devient véritablement riche qu’au moment de la révolution keynésienne. En effet, l’intérêt pour les phénomènes monétaires est déjà présent chez les auteurs préclassiques (mercantilistes et physiocrates) sans pour cela que la démarche de ces auteurs soit systématisée. Elle le sera avec les libéraux classiques. Le courant libéral a été le premier à s’intéresser au rôle de la monnaie dans l’économie pour expliquer certains phénomènes économiques. Ce courant est composé de deux écoles, l’une classique qui apparait à la fin du 18è siècle (représentée principalement par A. Smith, D. Ricardo, J. S. Mill, J. B. Say,...), l’autre Néoclassique à la fin du 19 è siècle (représentée notamment par I. Fisher, A. Marshal, A.C. Pigou,..). La théorie classique de la monnaie trouve l’un de ses plus anciens fondements dans l’œuvre de Jean Bodin (1529-1596). Ce Mercantiliste Français du 16è siècle, à qui l'on a attribué la paternité de la théorie quantitative de la monnaie, expliqua la hausse du niveau général des prix par un gonflement de la masse monétaire causé par l’afflux d’or en provenance du nouveau monde (l’Amérique). Cette thèse a été reprise et développée d’abord par les Classiques en particulier D. Ricardo, J. S. Mill et ensuite par les Néoclassiques notamment I. Fisher, A. Marshal, A.C. Pigou qui lui ont apporté des améliorations notables. Cette approche est popularisée par la suite dans la pensée économique sous l’appellation de l’approche dichotomique traduisant l’évolution parallèle de la sphère réelle et la sphère monétaire. Section 1 : L’analyse classique de la monnaie L’analyse classique repose sur un ensemble de postulats et principes fondamentaux qui constituent le fondement de leur modèle économique d’équilibre général. En particulier, l’hypothèse de l’existence des mécanismes autorégulateurs du libre jeu du marché qui mènent toujours à l’équilibre général de l’économie. Ce principe, qui émane aussi bien de la notion de main invisible de Smith (1723-1793) que de la loi de débouché de J. B. Say (1767-1803) et de la théorie de l’équilibre générale de L. Walras (1874), implique que la libre concurrence amène à l’utilisation optimale des ressources productives. Dans ces conditions, l’équilibre réalisé est un équilibre général de plein emploi (la théorie libérale est ainsi désignée à juste titre par théorie de l’équilibre). Il signifie qu’il ne peut y exister de crises de surproduction (l’offre crée sa propre demande selon J. B. Say), ni de sous emploi durable. Celles qui peuvent parfois émerger ne peuvent être que temporaires et liées au temps de l’ajustement de l’offre à la demande à travers l’ajustement des prix relatifs. 5 A cet égard, l’Etat doit se limiter à ses missions régaliennes. Il ne doit surtout pas intervenir dans le champ économique pour ne pas perturber cet ordre naturel spontané fondé sur l’intérêt personnel. La somme des intérêts individuels détermine l’intérêt général sans besoin d’intervention. En outre, l’offre crée sa propre demande selon la loi des débouchés de J.B. Say. Les produits s’échangent contre les produits, selon les tenants de cette école, la monnaie n’apparait que pour simplifier le troc. Il en découle, que la véritable monnaie n’étant d’autre que les produits. Cela étant, les classiques considèrent la monnaie comme une variable nominale sans influence sur le niveau et la structure des prix relatifs. La monnaie est un voile qui facilite les échanges L’idée de la neutralité de la monnaie vis-à-vis de la sphère réelle trouve aussi certaines explications dans la théorie de la valeur élaborée par les classiques. A. Smith distingue entre valeur d’usage et valeur d’échange d’un produit : La valeur d’usage(VU) d’un bien : c’est son utilité càd la satisfaction tirée de son utilisation. La valeur d’échange (VE) d’un objet : c’est la faculté que donne la possession de cet objet d’en acheter d’autres (capacité à se faire changer contre un autre), c’est donc son prix. Par conséquent, la valeur d’une marchandise est égale à la quantité de travail que cette marchandise permet d’acheter ou de commander (la quantité de travail commandée). Il en découle, que ces deux valeurs ne sont corrélées selon Smith. Cette analyse débouche sur le fameux paradoxe de l’eau et du diamant (l’eau a une utilité très grande mais presque pas de valeur d’échange, alors que c’est exactement le cas contraire pour le diamant). Cette distinction valeur d’usage et valeur d’échange va être reprise et amendée par les autres classiques, notamment Ricardo. Ce dernier rejette l’idée de leur indépendance suggérée par Smith. Pour lui, un bien doit avoir une valeur d’usage (càd une utilité) pour avoir une valeur d’échange (càd un prix). Autrement dit, les objets ne peuvent être échangés s’ils ne sont pas utiles. Pour Ricardo, « toutes les marchandises sont le produit du travail et n’auraient aucune valeur sans le travail dépensé à les produire ». La valeur d’échange (VE) d’une marchandise est déterminée donc par la quantité de travail nécessaire à sa production (quantité de travail incorporée). Plus précisément, la valeur d’une marchandise est mesurée par la quantité de travail direct et indirect nécessaire à sa production. Bien que la notion de la valeur ait été largement controversée au sein de ce courant, en raison notamment des nuances et des divergences dans les hypothèses, les classiques s’accordent tous sur un point : la valeur d’une chose est issue du travail et peut être mesurée objectivement. L’accumulation de la richesse n’est envisageable, selon eux, que sous l’angle réel et la théorie de la valeur travail est une théorie non monétaire. Le travail mesure la valeur des biens, la monnaie devient inutile, du fait de la dissociation entre valeur d’usage d’un bien et sa valeur d’échange. De plus, la valeur de la monnaie variera, selon les classiques, suite à la variation de la quantité des métaux précieux qui la composent. Au 6 contraire, le travail ne uploads/Finance/ economie-mon-taire-et-fin-policope 1 .pdf
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- Publié le Dec 03, 2021
- Catégorie Business / Finance
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