│1 Macroéconomie Licence Lardia Marcel THIOMBIANO UNIVERSITE NAZI BONI MACROECO

│1 Macroéconomie Licence Lardia Marcel THIOMBIANO UNIVERSITE NAZI BONI MACROECONOMIE Marcel L. THIOMBIANO Université Nazi Boni │iii Sommaire Introduction générale Ce cours de macroéconomie, très ambitieux, se veut un condensé des notions essentielles à l’étudiant de Licence en économie. Des principes de base aux principes avancés, il fait l’économie des notions essentielles en macroéconomie durant tout le parcours de licence en économie. Ainsi, une lecture méthodique de ce cours permettra à l’étudiant de se familiariser à l’analyse macroéconomique selon son niveau. L’étudiant de première année pour alors se familiariser aux notions d’agrégats macroéconomiques, de croissance et de politique économique. Celui de deuxième année trouvera des notions avancées sur l’analyse macroéconomique de court terme. Quant à l’étudiant de troisième année, il pourra approfondir sa connaissance de la discipline à travers un exposé clair et détaillé sur les politiques économiques et la nouvelle macroéconomie. En 1932 Lionel Robins définissait la science économique comme « […] une science qui étudie les comportements humains comme une relation entre des fins et des moyens rares ayant des usages alternatifs. » Il est difficile, même de nos jours, même pour nous, économistes, d’en fournir une meilleure définition tant la simplicité et la justesse de celle de Robin nous séduisent. « La science économique est une science qui étudie les comportements humains comme une relation entre des fins et des moyens rares ayant des usages alternatifs. » Lionel Robin, 1932 La science économique serait donc avant tout une science, mais surtout une science sociale. En effet, son objet d’étude est le comportement humain. Elle étudie ce comportement comme une relation entre fins et moyens rares. L’humain, caractérisé par des capacités limitées, fait régulièrement face à des choix du fait de ses aspirations illimitées. De nombreuses alternatives s’offrent alors à lui. En d’autres termes, vu ses capacités limitées, de nombreux chemins susceptibles de le mener vers │5 ses objectifs s’ouvrent à lui. Le but de cette science qu’il applique intrinsèquement est de lui montrer les différents usages possibles (chemins) de ses ressources rares et surtout les avantages et les inconvénients liés à chacun d’eux. On l’appelle ironiquement la science des choix puisque son rôle est juste de proposer aux décideurs, les différentes alternatives possibles, connaissant leurs ressources, pour atteindre leurs objectifs, ou du moins certains objectifs (un optimum). Ainsi définie, la science économique s’invite dès lors que le besoin de faire des choix ou un calcul coût-bénéfice s’impose. Elle est, de ce fait, l’une des rares sciences qui s’infiltrent dans tous les domaines, donc l’une des plus vastes. La précision dans l’analyse contraint donc les économistes contemporains à la spécialisation. Pour témoigner de la largesse et du degré de spécialisation possible dans la science économique, il existe une spécialité économique pour toute entité imaginable : économie de la croissance, économie industrielle, économie de la pauvreté, économie du droit et, sans exagérer, économie de la prostitution. L’existence d’une discipline qui étudie l’économie dans son ensemble semble alors être triviale, mais force est de constater que la macroéconomie moderne est une discipline très jeune. De nombreux contemporains considèrent qu’elle est née de la révolution keynésienne survenue pendant la crise de 1929. En effet, cette crise constitua un grand tournant dans la pensée économique, car c’est à sa suite, en 1936, que Keynes publie sa théorie générale considérée, par de nombreux contemporains, comme le premier exposé de la macroéconomie moderne. Cependant, il serait judicieux de ne pas accorder à Keynes la totalité de cette paternité puisque lui-même rendait hommage à Quesney pour son tableau économique qui dès 1758 modélisait les interdépendances entre certains évènements globaux au sein d’une économie. Par ailleurs, l’objet même de la richesse des nations d’Adam Smith fait d’elle une œuvre à caractère macroéconomique tentant d’expliquer les sources de la richesse d’une nation. De plus, en 1933 l’économiste norvégien Ragnar Frisch (prix Nobel 1969) faisait déjà un exposé de macroéconomie, mieux, il fonda le terme macroéconomie. En réalité, le mérite de Keynes réside dans la rupture qu’il a créée avec la vision de ses contemporains. En effet, sa théorie générale est une critique radicale de la vision, aujourd’hui, dite classique, du fonctionnement de l’économie, véhiculée alors. Cette vision classique représente l’économie telle une économie d’échange pure, car la monnaie n’y joue aucun rôle et les marchés, lieu d’ajustement par excellence, permettent la synchronisation des décisions à travers les prix. Elle est par ailleurs la vision qui fonde le libéralisme et le « laisser- faire ». Malheureusement, c’est cette vision qui mènera l’économie mondiale vers sa première crise majeure. Après avoir affiché son impuissance face à cette crise née de ses principes fondateurs, Keynes lui oppose une alternative lui permettant de justifier, rationnellement, l’interventionnisme de l’État. Pour lui, nous vivons dans une économie monétaire de production où les marchés n’ont pas le pouvoir d’ajustement que leur confèrent les théoriciens classiques. C’est ainsi que naît la macroéconomie moderne dont les pères seraient Ragnar Frisch, John Maynard Keynes, Michal Kalecki et Gunnar Myrdal. À leur suite, on assistera d’une période à l’autre à une sorte de mouvement oscillatoire de la théorie économique entre les économistes prokeynésiens et ceux proclassiques. Ce “ping-pong” théorique se poursuit jusqu’à nos jours, mais d'une manière moins prononcée. Ainsi donc, depuis sa naissance, l’histoire de la macroéconomie ressemble à une succession de réfutation et de défense de la pensée de Keynes. Néanmoins, il est possible aujourd’hui d’en faire une synthèse pour offrir à de jeunes économistes les outils nécessaires à la compréhension de l’économie. Ce cours s’efforce de faire cette synthèse, puis de l’exposer le plus simplement possible. │7 PARTIE I. INTRODUCTION A LA MACROECONOMIE Chapitre 1. BREVE HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE La macroéconomie│9 Chapitre 2. LA MACROECONOMIE Introduction Sous-discipline de la science économique, la macroéconomie peut être définie comme une approche méthodique qui, considérant l’économie dans sa globalité, veut, non seulement, l’analyser, c’est-à-dire la comprendre et l’expliquer, mais aussi agir sur elle pour l’améliorer. Elle mène alors son analyse à travers l’étude de relations entre les variables agrégées de l’économie. Elle se servira de modèles macroéconomiques pour décrire ces relations qui peuvent être comptables ou de comportement. Afin de vérifier la validité de ses modèles, l’économiste usera de méthodes statistiques appliquées à l’économie (économétrie) et de données statistiques sur l’économie. Dans le cadre de l’analyse macroéconomique, les données globales (agrégées) seront préférées à celles individuelles (qui sont plutôt utilisées dans le cadre de l’analyse microéconomique). La macroéconomie est une sous-discipline de la science économique qui, par son approche, considère l’économie comme un tout cohérent pour l’analyser et agir sur elle. Par ailleurs, la logique de l’analyse économique demeure identique tant en macroéconomie qu’en microéconomie. En fait, la majeure partie des relations de comportement macroéconomique prennent leurs racines dans la microéconomie : on parle d’un retour aux fondements microéconomiques. Néanmoins, la macroéconomie reste l’étude de l’économie dans son ensemble et s’intéressera, pour cela, à des questions économiques d’ensemble tels la croissance, les fluctuations, le chômage et autres. 10│A propos de la macroéconomie 1. A propos de la macroéconomie 1.1. Objet de la macroéconomie L’objet principal de la macroéconomie ne s’éloigne pas de celle de la discipline mère qui est la science économique. Comme précisés plus haut, les économistes, pour plus de précision dans leurs analyses, se spécialisent. Le point, à la fois, commun et distinctif de ces spécialités ou de ces économistes est la démarche entreprise dans l’analyse. Point commun, car l’ossature de l’analyse économique est identique dans toutes ses spécialités. Point distinctif, car l’approche permet de distinguer une analyse microéconomique d’une analyse macroéconomique. Ces approches se distinguent l’une de l’autre par leur centre d’intérêt et les variables d’intérêts. L’analyse microéconomique étudie le comportement des unités indivisibles (les plus petites possible) de l’économie (ménages, entreprises) et de leurs interactions (marchés). Tandis que l’analyse macroéconomique s’intéresse à des unités plus grandes ou agrégées tels la société, le pays, la région… Pendant que la microéconomie s’intéresse aux variables liées à l’unité individuelle, la macroéconomie travaille sur des agrégats, c’est-à-dire des variables qui mesurent une réalité à l’échelle de la nation. Un agrégat économique est un indicateur synthétique qui mesure un aspect de l’activité de l’ensemble de l’économie et qui, par-là, permet la comparaison dans le temps et dans l’espace. Ainsi, on parlera en macroéconomie de consommation des ménages de produit national et d’indice des prix. Parallèlement, on parlera en microéconomie de consommation individuelle, du chiffre d’affaires d’une firme particulière, du prix d’un bien donné. La macroéconomie, telle que définie, veut comprendre l’économie et agir sur elle pour l’améliorer. Cet objectif principal implique quatre sous-objectifs complémentaires. La macroéconomie│11 La macroéconomie veut avant tout déterminer les variables ou agrégats permettant de comprendre, décrire et suivre l’activité économique et le comportement des agents économiques à l’échelle de l’économie. Cet objectif est incarné principalement par la comptabilité nationale qui, par sa représentation schématique et quantifiée de l’activité économique, offre à une large palette d’indicateurs (variables ou agrégats) permettant un constat régulier de la santé de l’économie. La comptabilité nationale est le système comptable macroéconomique, tenue pour le compte et par les services uploads/Finance/ manuel-de-macroeconomie-2019-1-pdf.pdf

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  • Publié le Jui 15, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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