Dossier Avertissement Les données chiffrées sont parfois arrondies, en général

Dossier Avertissement Les données chiffrées sont parfois arrondies, en général au plus près de leurs valeurs réelles. Le résultat arrondi d’une combinaison de chiffres (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut être légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies. Les sites internet www.insee.fr, http://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et- statistiques/ et http://ec.europa.eu/Eurostat/home pour les données internationales mettent en ligne des actualisations pour les chiffres essentiels. Signes conventionnels utilisés ... Résultat non disponible /// Absence de résultat due à la nature des choses n.s. Donnée non significative p Résultat provisoire s. Résultat non significatif € Euro M Million Md Milliard Réf. Référence 35 Insee Références, édition 2017 - Dossier - Écarts salariaux entre les entreprises... En 2014, les femmes salariées dans le secteur privé gagnent en moyenne 14 % de moins de l’heure que les hommes. La partie dite « expliquée » de cet écart s’élève à 6 points. Elle est due au fait que les femmes salariées n’ont en moyenne pas les mêmes caractéristiques que les hommes : essentiellement, elles occupent plus souvent qu’eux des positions socioprofessionnelles moins favorables dans des secteurs d’activité moins rémunérateurs. Si ces caractéristiques étaient comparables, il resterait toutefois 8 points d’écart entre les femmes et les hommes. Cet « écart inexpliqué » est lié en grande partie à la moindre valorisation de l’expérience professionnelle des femmes. Il diminue depuis 1995. Au-delà du secteur et des caractéristiques productives de leurs salariés, les entreprises jouent un double rôle dans les inégalités de salaire entre les sexes. Les inégalités peuvent en effet provenir d’une concentration des femmes dans les entreprises les moins rémunératrices (ségrégation interentreprises) ou apparaître au sein d’une même entreprise lorsque celle-ci ne rémunère pas de la même manière ses salariés femmes et hommes de productivité identique (inégalités intra-entreprises). En moyenne pour l’ensemble des salariés, un dixième de l’écart de salaire horaire moyen entre les sexes provient de la ségrégation interentreprises, tandis que les inégalités intra-entreprises ont un effet quasi nul sur cet écart. En revanche, la moitié de l’écart salarial entre les femmes cadres et les hommes cadres provient des inégalités intra-entreprises, ce qui peut s’interpréter comme une conséquence des mécanismes de négociation. Les femmes restent moins rémunérées que les hommes sur le marché du travail, malgré la hausse, ces dernières décennies, de leur niveau d’études et de leur expérience professionnelle. Est-ce parce qu’elles ont tendance à être employées plus souvent que les hommes dans les entreprises les moins rémunératrices (ségrégation interentreprises) ? Ou parce qu’au sein d’une même entreprise, les femmes et les hommes de productivité comparable n’ont pas le même niveau de salaire (inégalité intra-entreprise pouvant être reliée, entre autres, à une négociation différenciée) ? Après avoir dressé un bilan des inégalités de salaire entre les femmes et les hommes dans le secteur privé et de leur évolution depuis vingt ans en France, ce dossier analyse les contributions de ces deux mécanismes à ces inégalités à partir du panel Tous salariés (encadré 1). Écarts salariaux entre les entreprises et au sein de l’entreprise : femmes et hommes payés à la même enseigne ? Élise Coudin, Sophie Maillard, Maxime Tô* * Élise Coudin et Sophie Maillard, Insee ; Maxime Tô, University College of London et Institute for Fiscal Studies. Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2017 - Insee Références 36 Les inégalités salariales selon le sexe se réduisent mais restent importantes En 2014, les femmes salariées du secteur privé perçoivent en moyenne 14,4 % de moins de l’heure1 que leurs homologues masculins (figure 1, encadré 1). En 1995, cet écart était de 16,8 %. Entre 1995 et 2014, le salaire horaire moyen des hommes a augmenté de 24,5 % en euros constants et celui des femmes de 28,2 %. Cette évolution a été favorisée par la progression des qualifications et le passage aux 35 heures. Une partie des écarts de salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes provient de différences de caractéristiques en termes de niveaux de qualification, diplôme, expérience professionnelle, ancienneté, âge, secteur d’activité, type d’employeurs. Les femmes occupent moins souvent que les hommes (10,0 % contre 15,9 %, en moyenne sur 1. L’écart entre les salaires journaliers est plus marqué car les femmes sont plus souvent à temps partiel (32,8 %) que les hommes (11,2 %). Encadré 1 Source, champ et données Source Cette étude utilise le panel Tous salariés. Ce fichier longitudinal est extrait, pour le champ retenu, des déclarations annuelles de données sociales (DADS). Il suit les périodes d’emploi, les salaires et les caractéristiques des employeurs d’un échantillon au 1/24 de la population salariée de 1976 à 2001 et au 1/12 depuis 2002. Ces données sont ici appariées avec l’échantillon démographique permanent (EDP), panel sociodémographique composé depuis 1968 des informations issues des bulletins d’état civil, des recensements de population et des enquêtes annuelles de recensement. Champ Le champ se compose de l’ensemble des salariés du secteur privé de France métropolitaine de 16 à 64 ans, hors agriculteurs exploitants, artisans et commerçants ayant statut de salariés, apprentis, stagiaires, salariés des particuliers-employeurs, activités extraterritoriales et postes annexes. La période étudiée s’étend de 1995 – année à partir de laquelle le volume de travail en heures est disponible – à 2014. Au total, on dispose de 1 652 170 observations dont 42 % concernent des femmes. Variables La variable d’intérêt de ce dossier est le salaire horaire net réel (exprimé en euros constants 2014). Il rapporte les rémunérations nettes (après versement des cotisations sociales, de la CSG et de la CRDS) issues d’activités salariées au volume horaire de travail salarié réalisé dans l’année. Il est réel, c’est- à-dire déflaté de l’indice des prix. La prise en compte depuis 2013 dans le salaire net des cotisations patronales pour complémentaire santé obligatoire modifie légèrement le concept. Chaque année, pour chaque salarié, seule l’entreprise employeuse ayant versé le salaire le plus élevé est retenue. L’expérience professionnelle dans le secteur privé se déduit des observations antérieures de l’indi- vidu dans le panel : elle somme les durées antérieures d’emploi salarié dans le secteur privé au fil des ans. Elle est partiellement imputée par des méthodes probabilistes si l’individu a commencé à travailler avant le début du panel. Si l’individu n’est pas observé dans le panel une année, il n’accumule pas d’expérience professionnelle. Le plus haut diplôme obtenu est construit à partir de l’EDP en distinguant les salariés ayant au plus le certificat d’études primaires, le brevet des collèges ou équivalent, un CAP ou un BEP, un baccalau- réat technique ou professionnel ou autre diplôme équivalent, un baccalauréat général, un diplôme de niveau bac+1 ou bac+2, un diplôme de niveau bac+3 ou plus. 37 Insee Références, édition 2017 - Dossier - Écarts salariaux entre les entreprises... 1. Évolution des salaires nets horaires moyens dans le secteur privé depuis 1995 Champ : France métropolitaine, salariés du secteur privé de 16 à 64 ans, hors agriculteurs exploitants, artisans et commerçants ayant statut de salarié, et hors salariés des particuliers-employeurs, activités extraterritoriales, apprentis, stagiaires. Lecture : en 2014, le salaire net horaire moyen des hommes dans le secteur privé est de 14,9 euros, celui des femmes de 12,8 euros. Les femmes gagnent donc en moyenne 14,4 % de moins de l’heure que les hommes (écart hommes-femmes rapporté au salaire horaire moyen des hommes). Source : Insee, panel Tous salariés 2014. 16 15 14 13 12 11 10 9 18 17 16 15 14 13 12 11 en euros constants 2014 en % 1995 96 97 98 99 2000 01 02 03 04 05 06 07 08 09 2010 11 12 13 2014 la période) des postes de cadres ou de professions intellectuelles supérieures, généralement les mieux rémunérés. Elles sont aussi moins représentées que les hommes dans les secteurs d’activité où les salaires moyens sont les plus élevés. Par exemple, les entreprises intervenant dans la cokéfaction et le raffinage, qui versent le salaire moyen le plus élevé (20,3 euros par heure), emploient seulement 19 % de femmes, contre 42 % dans le secteur privé dans son ensemble. À l’inverse, elles travaillent plus souvent que les hommes dans des secteurs où les salaires sont en moyenne les plus bas : dans l’hébergement-restauration, secteur où le salaire moyen est le plus bas (9,6 euros par heure), les femmes représentent 49 % des salariés. L’écart inexpliqué diminue depuis 1995, l’écart expliqué reste constant Les décompositions d’écart de salaire, introduites par Oaxaca [1973] et Blinder [1973], visent à séparer ce qui relève de caractéristiques différemment réparties (écart expliqué) et ce qui relève de valorisations différenciées de ces caractéristiques selon le sexe ou d’un écart résiduel (écart inexpliqué) (encadré 2). Ainsi, en 2014, les différences entre les femmes et les hommes en termes de diplôme, d’âge, d’expérience, d’ancienneté dans l’entreprise, de catégorie socioprofessionnelle, de quotité de travail, de secteur d’activité, de région d’emploi et de taille de l’entreprise contribuent à hauteur de 5,9 points à l’écart de salaire horaire moyen (écart expliqué) (figure 2). Dit autrement, si ces caractéristiques étaient valorisées chez les femmes comme elles le sont chez les hommes, l’écart de salaire entre uploads/Finance/ ecrt17c-d2-ecarts-salaires.pdf

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  • Publié le Nov 27, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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