Les mutations des systèmes productifs (Guy Baudelle, Jacques Fache). Introducti
Les mutations des systèmes productifs (Guy Baudelle, Jacques Fache). Introduction. Système productif : → évolution importante de la géographie économique depuis 25-30 ans pour saisir la dynamique des acteurs, insérés dans des réseaux d’information, de relation, de croyance et d’influence. → fin d’une approche déterministe de l’installation d’une entreprise. Elle est un acteur et un facteur rendant les implantations temporaires et non plus définitives. → permet de mieux éclairer le fonctionnement de la production de biens et de services. Première partie : dynamiques générales des systèmes productifs. Chapitre 1 : système, systémique, systèmes productifs : de quoi parle-t-on ? → Système productif terme utilisé abusivement, car toute production ne signifie pas son existence. 1. Système, systémique : origine et définitions. • Le système, un concept récent : 2nde moitié du XXe siècle bousculant le cartésianisme fondée sur l’observation et la décomposition des problèmes complexes en éléments plus simples pour en comprendre le fonctionnement. Il s’agit d’une analyse recherchant des causalités linéaires, dans lesquelles un élément A entraîne un élément B, qui entraîne C… (= méthode analytique de Descartes) Le système permet de prendre en compte l’interaction et apparait comme concept avec le développement de l’informatique dans les 1960 avec le MIT. Il est dès lors possible d’étudier des composantes (et non plus des éléments) en interaction, dont l’état et le comportement dépendent des autres parties du système. • • Définition de système de Jean Louis Le Moigne, La théorie du système général (2006) : « objet qui, dans un environnement, doté de finalités, exerce une activité et voit sa structure interne évoluer au fil du temps, sans qu’il perde son identité unique. » De là découle la définition de système productif qui se divise en 3 composantes : - le système opérant = partie fonctionnelle qui agit selon le but et les décisions prises. Il transforme les intrants en extrants et fonctionne grâce à des informations du… - système de pilotage = partie qui gouverne le système grâce à une sous-composante décidant de la finalité de l’objet, une 2nde créative, qui imagine le système dans sa composition, son organisation, ses évolutions et une 3e décide de l’orientation à prendre. Tous utilisent une mémoire permettant de ne pas refaire la même chose et de tirer des leçons des expériences. Ce système est lié au… - système d’information : le système de pilotage décide alors que celui opérant fait remonter des informations et renvoie une représentation dont se nourrit le 1er. Ces représentations sont aussi présentes dans le système de pilotage = difficulté à étudier car peu visible. Enfin, le système se situe dans un environnement avec lequel il échange : le système est donc potentiellement sans limite, mais dans un but opérationnel, il faut le borner et le justifier. Un système ne va donc jamais de soi. 2. Les notions de base. • Le système et la complexité (Morin, 1977). La complexité est circulaire : A entraîne B et en retour B entraîne A et 2 éléments en interaction suffisent : il faut les analyser conjointement comme dans un écosystème. Ce terme est employé pour analyser les technopôles et pôles de compétitivité (Blanc, 2003) où la diversité des acteurs permet l’équilibre du système et dont la présence est indispensable à son fonctionnement. • • Interaction et rétroaction. La 1ère = relations entre deux composantes. la 2nde = impact qu’une composante du système à sur sa source. La rétroaction est l’impact d’une composante sur sa source. Ex : l’installation en un lieu d’une entreprise en attire d’autres pour profiter d’économies d’agglomérations (économie du fait de la concentration d’activités en un même lieu) et d’échelle (économie due à la taille). La rétroaction peut être positive (renforcement du processus) ou négative (retour du système à l’équilibre). • • • Equilibre dynamique, bifurcation, trajectoire. Le système est toujours en équilibre dynamique = état de ses composantes à moment t entre les fux, les stocks d’infos ou de biens, mais qui varie dans le temps. L’équilibre est stable, quand le système après une perturbation revient à un équilibre similaire (ex : l’aéronautique à Toulouse). L’équilibre est instable quand après une perturbation, un nouvel équilibre s’instaure (ex : la Bourse). Ces équilibres évoluent selon des tendances : -internes : évolutions régulières liées au fonctionnement du système (processus d’agglomération, métropolisation) - externes : changement brutal et rapide dans l’équilibre du système (ex : kwartz dans horlogerie). On parle alors de bifurcations. On peut alors retracer la trajectoire d’un système selon qu’il est capable ou non de faire face aux bifurcations. Dans ce dernier cas on parle de « dépendance du sentier » ce qui peut être un avantage ou non. 3. Un exemple de système productif : les chantiers navals de St-Nazaire. Le système opérant : STX est la société centrale : trouve les commandes de navires de croisière, procède à l’assemblage final et coordonne les nbses entreprises sous-traitantes (opérations techniques, métallurgie, aménagement intérieur…). On trouve aussi Alstom = forte concentration géo, pr des raisons techniques, car certaines pièces sont intransportables sur de longues distances. + entreprises de services aux entreprises + services publics + équipements + infrastructure… Le système d’information est celui des entreprises citées, des chambres consulaires et d’associations de PME/PMI métallurgiques comme Néopolia pour répondre à des commandes et marchés auxquels, elles ne pourraient répondre seules. Le système de pilotage est complexe. But du système = faire des navires de croisière haut de gamme. Mais : - pr STX : recherche de profit global. Csq → la partie innovation/création n’est pas forcément à St- Nazaire mais là où sont les intérêts de l’entreprise. - pr syndicats : production ancrée dans le territoire embauchant un max de personnes au meilleur salaire possible - pr pvoir pol : maire PS et psdt de la Communauté d’agglo, David Samzun = maintien de l’activité sur place + réorientation de la prod vers des éoliennes dans le cadre du Bluecluster (cf. chap. 14 Nantes). Complexité d’autant plus forte que ces chantiers = éléments identitaires forts de la ville qui structurent aussi les paysages (grues, portiques, chantiers, navires qui dominent en hauteur la ville). Enfin pr la création/innovation = STX + entreprises surtout nantaises spé dans architecture navale et fabrication de matériaux composites grâce à 2 écoles d’ingénieurs (Ecole Centrale et Ecole des mines). Ce système s’inscrit dans une logique multiscalaire : le système opérant = locale ; la finalisation = locale et régionale ; la décision = locale et globale. Enfin la complexité n’est pas épuisée car des composantes intègrent d’autres systèmes productifs : entreprise de la métallurgie pr l’éolien off-shore. Quant à l’équilibre = instable. Dès le XIXe s. = activité capitalistique → restructuration fréquente (passage de 100 chantiers à 1) avec évolutions techniques, des équipements, de l’organisation du W, de la prodtvT et ↓ de la MO depuis 1960. Ces évolutions ont permi le maintien de l’activité même si elle a évolué. En terme de trajectoire, peu d’î à fermer les chantiers pr STX, car bonne combinaison de différentes activités et de compétences dures à trouver ailleurs. Autre atout : le bassin de construction permet d’assembler 2 navires en même temps (seul site en Europe). Définition de système productif : Ensemble des acteurs qui concourent à la frabrication d’un bien ou la prestation d’un service en formant un tissu de relations complexes et établissant des interdépendances. CCL : une entreprise se retrouve donc dans les 3 systèmes qui composent le système général. Présente dans le système de pilotage en tant qu’acteur, elle contribue aussi au pilotage général du système. Dès lors son choix de localisation dépend du système de l’entreprise (présence de multiples établissements en relation) et du système productif en tant que tel. La localisation précise intervient dans un 2nd temps. Chapitre 2 : L’industrie au coeur du système productif et de ses territoires. Industrie : Ensemble des activités économiques qui transforment une matiière première en produit manufacturé. Activités extractives : secteur primaire. Cpdt le processus de fabricat° implique des services (gest°, maintenance, R&D, commandement). Si elles sont assurées par l’ent. industrielle = emplois du secteur secondaire, si externalisées (recours à des prestataires de services extérieurs) = emplois du secteur tertaire. I. Le rôle structurant de l’industrie sur le système productif. • 40 ans de recul de l’activité manufacturière. 1949/74 : sa part dans la Valeur Ajoutée (c'est-à-dire richesse produite) = 23% (avec entre 5 et 5.7M d’emplois = 25% des emplois), puis baisse continue : 2012 = 10.8% de la VA avec 2.9M d’emplois en 2013. Csq = - 1.5M d’emplois dans l’industrie entre 1990 et 2013. • • Un recul moins sévère qu’il n’y paraît (Gilles Le Blanc, 2011). Dans cette ↓, il faut prendre en compte l’externalisation de tâches autrefois assurées par firmes indus. Ainsi, 40% de la VA des sociétés de services aux entreprises est réalisée au service direct des branches indus. Ajoutons, aussi le recours des indus. à l’intérim = classés comme emplois de service. Tout cela explique 1/3 des emplois industriels détruits. Cependant ce lien étroit entre industrie et service, qui uploads/Finance/ manuel-de-fache-et-baudelle.pdf
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- Publié le Jul 01, 2022
- Catégorie Business / Finance
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