Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 1 L ’affaire ENRON et les autres.. 1
Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 1 L ’affaire ENRON et les autres.. 1° PARTIE Le cas Enron Une affaire exemplaire Un produit de la déréglementation Enron on line et la nouvelle économie Un business model innovant Des montages financiers audacieux et des conflits d’intérêts Une communication agressive La chute Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 2 2° Partie Quelques débats provoqués par l’affaire Enron Les débats La crise de confiance Les tentatives de restauration de la confiance Les sept plaies d'Enron Les autres scandales La réponse de l’europe Enron et le débat sur les normes comptables Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 3 3° partie contexte et clés d’interprétation Les questions posées Les limites des tentatives de régulation post Enron Trois interprétations du cas Enron Globalisation financiarisation dématérialisation : le processus de transformation des actifs physiques en actifs financiers La face cachée de la shareholder value : fiscalité finance comptabilité créative La dramatique erreur stratégique des dirigeants En guise de conclusion (pourquoi pas des stake-options ?) Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 4 Introduction Enron et les Tours Les historiens du monde contemporain ont eu tendance à dater le début du XXI siècle après les attentats du 11 septembre 2001 D'autres historiens du présent ont considéré que la faillite du groupe d'énergie Enron, quelques semaines après la tragédie précédente, constituait un événement tout aussi majeur, pour la Bourse américaine et par là pour l'économie mondiale. Il a même été imaginé que, si le siège d'Enron avait été situé dans une tour du World Trade Center et détruit avec elle, le scandale financier auquel on a assisté aurait pu être masqué derrière la catastrophe collective. Ce scénario scabreux est peu plausible. Il eût fallu alors que les Twins Towers abritassent non seulement le siège d'Enron, mais ceux de Tyco, de Wordcom, de Xerox... de ces dizaines de grandes sociétés cotées qui ont défrayé la chronique au cours de l'année 2002 au point de faire poindre l'enjeu d'une crise systémique. Nous touchons en effet, avec ces affaires financières, à un dispositif central régissant le fonctionnement du système capitaliste contemporain .... Roland Pérez La gouvernance de l'entreprise. - La Découverte, 2003. - (Repères) Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 5 L’affaire Enron : un cas exemplaire la défaillance chaîne de production de l’information Le développement non contrôlé des innovations financières Les mécanismes de gouvernement des entreprises les limites de l’autorégulation par la communauté financière l’aspect mythique de l’efficience des marchés financiers La défaillance du marché? L’efficience des marchés financiers La nouvelle économie Un secteur complexe et nouveau Des montages financiers audacieux Une communication financière forte Des conflits d'intérêts nombreux Financiarisation Globalisation Dématérialisation Complexité Régulation? Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 6 Enron: Un pur produit de la déréglementation financière et de l'énergie Groupe texan, siège social Houston, issu d'une fusion (1985) entre deux entreprises de distribution de gaz naturel PDG Kenneth Lay (activiste de la déréglementation du secteur de l'énergie) Jeffrey Skilling, (consultant McKinsey) et Andrew Fastow (banque) font d'Enron, une des premières entreprises mondiales de courtage en énergie. En 2000, la société tire les quatre cinquièmes de ses revenus de son activité de trading. Le groupe achète et vend de l'énergie à des prix garantis au travers de produits dérivés: il développe, à l'instar des hedge funds, des techniques complexes de couverture des risques pour prémunir ses clients (universités, hôpitaux, entreprises) de la variabilité des prix de l'énergie. Le groupe étend les techniques de " titrisation " issues de la déréglementation financière au négoce d'autres marchandises sur des marchés en voie de déréglementation (télécommunications, eau, pâte à papier, bois, espace publicitaire, etc.). En 1999, il développe à cet effet une plate-forme de marché internet (Enron Online), employant 500 courtiers chargés de mettre face à face acheteurs et vendeurs en ligne. Exempté des vérifications de la Commodity Futures Trading Commission Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 7 Enron : Pur produit de la déréglementation en croissance rapide Croissance forte, en 2000, 7e rang du classement des 500 premières entreprises américaines du magazine Fortune, devançant IBM et AT&T. 63 milliards de capitalisation boursière, 3 500 filiales, chiffre d'affaires de 100 milliards, un quart à l'international (marchés nouvellement déréglementés de l'énergie Brésil, Inde, Royaume- Uni, etc. Bien que le groupe soit propriétaire d'actifs liés à la production et à la distribution d'énergie, il est devenu un véritable conglomérat financier, transformant le gaz et l'électricité en titres négociables. Se comporte sur les marchés de l'énergie de la même manière que les banquiers interviennent sur les marchés de l'argent. Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 8 Enron on line et la nouvelle économie jusqu'en 1999, réalisait à peine 10 milliards de dollars de chiffre d'affaires, essentiellement aux Etats-Unis (transport et distribution de gaz naturel par gazoduc). En deux ans, elle multiplie par dix son chiffre d'affaires, grâce à une filiale, Enron Online qui propose des services spécifiques sur Internet. N'aurait jamais été la " septième entreprise américaine " sans une comptabilité très créative Enron Online garantit un prix fixé sur de l’énergie dès aujourd'hui et fera livrer à ce prix la quantité souhaitée à la date désirée. Le service est destiné aux industriels. Ils portent sur du fioul, de l'électricité, du gaz, des métaux, de la pâte à papier, du charbon, des capacités de réseau téléphonique à haut débit, bref, tout ce que l'on appelle habituellement des " commodités ", en quantités importantes. Enron On line assure à la fois le courtage (il trouve le fournisseur) et la couverture du risque (il garantit le prix, quelle que soit l'évolution des cours à l'avenir), grâce au recours à des " produits dérivés": des titres achetés ou vendus à terme, à un prix convenu aujourd'hui, mais livrés et payés à une échéance donnée (le terme), et dont le prix de revente d'occasion évolue comme le prix de la commodité concernée (le " sous-jacent "). Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 9 Un business modèle innovant Le modèle Enron est salué comme la preuve d'innovation et de résultats quasiment jusqu'à sa chute. Enron a suscité ainsi une admiration parfois dithyrambique où l'alchimie financière assortie d'une fascination pour les techniques Internet a conduit à une admiration quasi-inconditionnelle pour un modèle qui aurait pu normalement paraître trop beau pour être vrai. En 1999 Andrew Fastow est lauréat des prix de "CFO Magazine ". Il se flatte du fait que le CA a été multiplié par dix sans dilution du capital ni augmentation de l'endettement par un financement salué par les banques d'affaires comme remarquablement innovant. Le 20 août 2000, en pleine euphorie Internet , l'action Enron atteint 90 $ Enron avait un résultat fiscal négligeable malgré la profitabilité exceptionnelle affirmée. Enron avait 800 filiales dans des places off shore Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 10 Des montages financiers audacieux et des conflits d’intérêts en moyenne une SPE pour 3 salariés du groupe, toutes déconsolidantes. Une communication financière presque excessive des taux de croissance toujours plus grands, de plus en plus dématérialisés. des conflits d'intérêts multiples un directeur financier actionnaire de l'entité ad hoc qu'il met en place, le comité d'audit rémunéré en stock-options, la participation à l'élaboration des textes américains sur les droits à polluer (Enron en étant un des grands traders sur ces droits) des banques rémunérées sur les montages financiers, des auditeurs proposant et auditant ces montages, d'anciens auditeurs devenus membres du Conseil d'Administration, les honoraires de conseil équivalents ou supérieurs à ceux d'audit... Les analystes également mis en cause, ainsi que les agences de notation -8 opinions à l'achat sur 15 une semaine avant la faillite Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 11 Une communication interne et externe « agressive » Robert Teller Ecole Doctorale février 2004 12 La chute …….. Déclenchement: une charge inattendue des SPE « Raptors » La décision de diminuer le capital de la SPE pour financer cette charge Publication d'un document 8-K et retraitement des états financiers de 1997 à 2000 et premiers trimestres 2001 Baisse de la note de crédit Crise de liquidité majeure Dépôt de bilan Cette révision n'était pas majeure mais a fait baisser la note de crédit. Des prêts sont devenus exigibles parce que la note a baissé au-dessous d'un certain seuil. C'est une crise de liquidités en situation bénéficiaire, Enron dépose le bilan. NB Certains points communs avec Vivendi Crise de liquidités due à une baisse de sa note. Communication sur des chiffres parcellaires (EBIT, EBITDA...) et non inclus dans le rapport annuel (« Non-GAAP measures »). « Non-GAAP measures » : chiffres hors cadre des normes. Chiffres non inclus dans le rapport annuel au titre des informations minimum et auditées. Des chiffres souvent uploads/Finance/ enron-teller.pdf
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- Publié le Mai 07, 2021
- Catégorie Business / Finance
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