é t u d e J u i l l e t 2 013 Commerce extérieur : refuser le déclin Propositio
é t u d e J u i l l e t 2 013 Commerce extérieur : refuser le déclin Propositions pour renforcer notre présence dans les échanges internationaux Iana DREYER L’institut Montaigne est un laboratoire d’idées - think tank - créé fin 2000 par Claude Bébéar et dirigé par Laurent Bigorgne. il est dépourvu de toute attache partisane et ses financements, exclusivement privés, sont très diversifiés, aucune contribution n’excédant 2 % de son budget annuel. En toute indépendance, il réunit des chefs d’entreprise, des hauts fonctionnaires, des universitaires et des représentants de la société civile issus des horizons et des expériences les plus variés. il concentre ses travaux sur trois axes de recherche : Cohésion sociale : école primaire, enseignement supérieur, emploi des jeunes et des seniors, modernisation du dialogue social, diversité et égalité des chances, logement. Modernisation de l’action publique : Réforme des retraites, justice, santé, protection sociale. Compétitivité : Fiscalité, création d’entreprise, énergie, pays émergents, financement des entreprises, propriété intellectuelle, transports. Grâce à ses experts associés (chercheurs, praticiens) et à ses groupes de travail, l’institut Montaigne élabore des propositions concrètes de long terme sur les grands enjeux auxquels nos sociétés sont confrontées. il contribue ainsi aux évolutions de la conscience sociale. ses recommandations résultent d’une méthode d’analyse et de recherche rigoureuse et critique. Elles sont ensuite promues activement auprès des décideurs publics. À travers ses publications et ses conférences, l’institut Montaigne souhaite jouer pleinement son rôle d’acteur du débat démocratique. L’Institut Montaigne s’assure de la validité scientifique et de la qualité éditoriale des travaux qu’il publie, mais les opinions et les jugements qui y sont formulés sont exclusivement ceux de leurs auteurs. Ils ne sauraient être imputés ni à l’Institut, ni, a fortiori, à ses organes directeurs. 1 Commerce extérieur : refuser le déclin. Propositions pour renforcer notre présence dans les échanges internationaux Etude de l’Institut Montaigne par Iana Dreyer - Chercheuse associée à l’Institut Montaigne juin 2013 2 Introduction ................................................................................................................................ 4 I - Les dynamiques actuelles de la mondialisation dans l’industrie et les services .................... 6 1. L’émergence du « Fabriqué dans le monde » ................................................................. 6 2. Le rôle croissant des services dans la production industrielle et dans les échanges internationaux ......................................................................................................................... 9 3. Les implications des transformations liées à la mondialisation pour les politiques commerciales des pays avancés ..................................................................... ……………..11 II - L’économie française dans la mondialisation aujourd’hui ............................................... 17 1. Les secteurs français porteurs et les potentiels à mobiliser ........................................... 17 2. L’Europe : un passage obligé pour les entreprises rendu plus difficile par la fragmentation persistante du marché des services ............................................................... 23 3. Au niveau mondial, des barrières importantes aux exportations françaises existent, même dans les pays avancés ........................................................................................................... 26 III – La crise du multilatéralisme et les difficultés de la stratégie commerciale européenne .. 32 1. Un système commercial international en panne ............................................................ 33 2. La Politique commerciale commune : grandes ambitions, peu de succès .................... 36 3. Le positionnement français au sein du marché unique et de la Politique commerciale commune .............................................................................................................................. 43 IV – Propositions ...................................................................................................................... 47 1. Au niveau national : préparer le tissu productif français à l’économie mondiale de demain .................................................................................................................................. 47 2. Au niveau européen : contribuer au parachèvement du marché des services ............... 51 3. A l’international : donner de nouvelles priorités et adapter la méthode de négociations de la Politique commerciale commune ................................................................................ 53 Annexe 1 - Le régime commercial international actuel ....................................................... 59 Annexe 2 - Monde ouvert ou monde protectionniste ? Un bref état des lieux ..................... 61 Annexe 3 - OMC, libre-échange et réciprocité: éclairage sur une initiative européenne dans les marchés publics ............................................................................................................... 63 3 L’auteur Iana Dreyer est chercheuse associée à l’Institut Montaigne. Economiste spécialiste du commerce international, elle a aussi développé une forte expertise en affaires européennes et énergétiques. Elle publie depuis de nombreuses années sur ces questions, qu’elle a suivies et approfondies en tant que membre de l’équipe permanente de l’Institut Montaigne. Elle a publié avec les think tanks Notre Europe – Institut Jacques Delors, Institut d’Etudes de Sécurité de l’Union Européenne (IESE), et European Centre for International Political Economy (ECIPE) à Paris et à Bruxelles. Elle a aussi publié avec le Groupe Economie Mondiale à Sciences Po et collaboré avec l’unité Commerce International du département des relations internationales de la London School of Economics. Ses analyses et articles d’opinion paraissent dans les médias et les forums européens et internationaux, parmi lesquels East Asia Forum, Europen Energy Review, Bloomberg. Iana est diplômée de Sciences Po Paris et de la London School of Economics. 4 Introduction Malgré ses faibles performances à l’export, reflétées dans la dégradation continue de sa balance commerciale depuis une dizaine d’années, l’économie française est dotée de nombreux atouts. Cependant, l’inadaptation de nombre de ses structures - juridiques, fiscales et institutionnelles - aux conditions actuelles de la production et aux exigences de la zone monétaire dans laquelle elle est partie prenante, a alimenté son décrochage par rapport à un certain nombre de partenaires européens. Une stratégie globale de projection dans l’économie européenne et mondiale est nécessaire. Certes, dans un contexte de crise prolongée, la France a amorcé des réformes pour rétablir sa compétitivité et exporter davantage et, fin 2012, le Ministère du Commerce extérieur a dévoilé une nouvelle politique d’accompagnement des entreprises françaises à l’international, se fixant comme objectif de résorber le déficit commercial hors énergie d’ici cinq ans. Si cet objectif est louable, l’atteindre requiert de prendre en compte des sujets beaucoup plus structurants pour les entreprises françaises désireuses de s’internationaliser. L’on songe notamment aux règles économiques européennes ainsi qu’aux négociations menées par l’Europe dans et hors du cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour ouvrir les marchés à l’international. Ces règles et mécanismes complexes méritent d’être mieux connus et compris, et de faire partie intégrante du débat public, sans a priori idéologique. Agir sur ces règles, appréhender ces mécanismes doivent permettre d’approfondir les réformes en cours et, aux entreprises françaises, de se développer davantage au niveau international. Cette étude entend porter trois messages clefs : le tissu économique de la France, surtout ses petites et moyennes entreprises, est moins ouvert aux chaînes de valeur industrielles régionales et mondiales que les économies les plus compétitives en Euro, ce qui explique sa relative perte de vitesse dans les échanges mondiaux; notre pays a avant tout perdu des parts de marché dans la zone Euro - comme plus généralement dans les pays avancés. Alors que la France présente de réelles forces dans les services, la fragmentation persistante du marché européen des services est un réel handicap pour le déploiement du potentiel des entreprises françaises ; dix ans après son lancement, le cycle de Doha à l’OMC peine à aboutir. Les appels se font de plus en plus pressants pour que l’ouverture des marchés continue, afin de stimuler la croissance. Les récentes décisions européennes de lancer des négociations bilatérales avec les grandes économies que sont les Etats-Unis et le Japon, bien que présentant de nombreux risques, sont à ce titre une réelle opportunité de relancer la machine du commerce international et à terme de retrouver le chemin du multilatéralisme ouvert centré autour de l’OMC. 5 L’étude est organisée en quatre temps. Le premier présente les grandes tendances du commerce international des biens industriels et des services et analyse leurs implications pour la politique commerciale des pays avancés. Le deuxième analyse le commerce international de la France dans l’économie mondiale, et, outre ses problèmes, y décèle les nombreux atouts du pays. Il analyse également les obstacles réglementaires et douaniers au déploiement des entreprises françaises dans l’Union européenne et dans le monde. Le troisième volet de cette étude est un état des lieux du régime commercial mondial, un bilan de la Politique commerciale commune et une analyse les positionnements français au sein de ces derniers. Enfin, la quatrième partie formule trois séries de propositions pour que la France puisse mieux faire valoir ses atouts économiques dans le monde. 6 I - Les dynamiques actuelles de la mondialisation dans l’industrie et les services Les échanges internationaux sont dans leur grande majorité des échanges entre industries désormais insérées dans des chaînes de valeur complexes où les services intermédiaires jouent un rôle croissant. L’urbanisation, l’enrichissement et le vieillissement démographique contribuent au développement des services, publics et privés, qui répondent à des besoins d’infrastructures ou de bien-être. Les économies compétitives aujourd’hui sont celles qui savent insérer leur tissu productif dans ces dynamiques. 1. L’émergence du « Fabriqué dans le monde » La valeur des exportations mondiales de biens est passée de 3 700 milliards de dollars en 1993 à 17 819 milliards de dollars en 20111. Avec cette croissance spectaculaire du commerce et la montée de l’Asie et des pays émergents dans la production mondiale, on a assisté à un déplacement massif des échanges commerciaux vers ces régions. Stimulé par le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et par l’ouverture des pays émergents, ce processus s’est accompagné d’un bouleversement profond des modes de production uploads/Finance/ etude-commerce-exterieur.pdf
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- Publié le Oct 20, 2021
- Catégorie Business / Finance
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