I. Les limites écologiques de la croissance économique A. Constat La raréfactio
I. Les limites écologiques de la croissance économique A. Constat La raréfaction des ressources naturelles, la montée de la pollution, la dégradation de la qualité de l’air et de l’eau ont engendré chez les scientifiques et la population une prise de conscience des risques à plus ou moins long terme de notre modèle de croissance productiviste basée sur une augmentation infinie de la production . B. L’apparition du concept de développement durable 1. Une prise en compte récente Les premiers à s’en inquiéter sont les scientifiques du Club de Rome en 1971-1972 : pour éviter la disparition de la planète, ils prônent la croissance zéro : le PIB ne doit plus continument augmenter. Le plus avoir n’est plus un objectif à rechercher 2. Définition La notion de développement durable établi par le rapport Bruntland en 1987 cherche à répondre à cette critique et vise à dépasser l’opposition entre croissance et environnement Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de "besoin", et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale imposent sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. 3. Une mesure du développement durable : l’empreinte écologique Elle mesure l’impact de l’homme sur la planète. C’est la surface de la planète, exprimée en hectares dont une population a besoin pour satisfaire sa consommation en produits d sol et en zones de pêche, en terrains bâtis ou aménagés , en forêts capables de recycler les émissions de CO2 et , plus généralement , en surface d’absorption des déchets . Cette empreinte écologique peut être calculée pour la planète, un pays, une ville. Pour qu’il y ait développement durable, elle ne doit pas dépasser 2 ha/habitant I - Economie du développement durable Fiche 1 - Croissance économique et développement durable sont-ils incompatibles ? Science économique Acquis de première : externalités, biens collectifs, capital social. Notions : Capital naturel, physique, humain, social et institutionnel, soutenabilité. Conclusion - Une contradiction croissance/ développement durable ? L’augmentation du PIB/hab semble corrélée avec une augmentation de l’empreinte écologique Le modèle de croissance actuel montre qu’assurer à la fois les besoins des générations actuelles et ceux des générations futures semble impossible : Les pays riches ont un PIB/hab et une empreinte écologique élevés : ils satisfont les besoins des générations présentes, mais pas ceux des générations futures Les pays en développement ont un PIB/hab et une empreinte écologique faible: ils ne satisfont pas les besoins des générations présentes, mais pourront satisfaire ceux des générations futures, si du moins les pays riches n’épuisent pas les ressources et ne détériorent pas le climat. On ne peut cependant pas exiger des pays pauvres une croissance zéro, car elle risque d’empêcher toute possibilité de développement pour les pays pauvres. Avec la notion de développement durable, on tente aujourd’hui développer une approche alternative qui assure à la fois une économie développée et un environnement préservé. II. Comment assurer un développement durable ? A. La question de la soutenabilité du développement 1. Définition de la soutenabilité Solow définit la soutenabilité comme le fait de conserver dans le temps « une capacité généralisée à produire du bien-être économique » et plus précisément de « doter les générations futures de tout ce qui sera nécessaire pour atteindre un niveau de vie au moins aussi bon que le nôtre et pourvoir pareillement aux besoins de la génération qui suivra. 2. L’approche par capitaux L’approche par capitaux considère qu’un pays a un stock de richesses, appelé capital, qu’elle va utiliser et combiner pour assurer la satisfaction des besoins de ses membres. Plusieurs types de capitaux peuvent être mis en évidence : • Le capital naturel regroupe les ressources diverses de la nature susceptibles d’engendrer un service productif (richesses de la mer, du sol, du sous-sol...). • Le capital physique est un bien produit dans le passé par l’homme et utilisé comme moyen de production (bâtiment, machine, matériel…). • Le capital humain peut aussi faire l’objet d’une accumulation par l’homme et regroupe les capacités physiques, intellectuelles d’un individu ou d’un groupe d’individus ; il peut être accumulé par la formation, initiale ou professionnelle. • Le capital social est une notion empruntée à la sociologie : il s’agit du réseau de relations d’un individu ou d’un groupe, qui peut être considéré aussi comme une ressource mobilisable. • Le capital institutionnel regroupe les institutions Les institutions sont l’ensemble des contraintes humaines qui structurent les interactions politiques, économiques et sociales. Appareil législatif, autres normes, formelles ou informelles, valeurs, peuvent contribuer au bien-être des populations comme à la croissance économique. http://cache.media.eduscol.education.fr/file/SES/66/0/crois_eco_et_envirt_+couv_216660.pdf L’état du stock de capital permet de prévoir le caractère durable du développement du pays. Plus le stock de capital est élevé et diversifié, plus le développement peut être durable. La question est alors de savoir si ces différents capitaux sont substituables ou pas B. Soutenabilité faible - soutenabilité forte Introduction La distinction entre soutenabilité faible et forte repose sur la possibilité ou non de remplacer une forme de capital par une autre • Les tenants de la soutenabilité faible considèrent que la nature est un capital productif comme les autres et qu’il peut être remplacé par d’autres formes de capital. Notre modèle de production est alors soutenable, puisqu’il suffit de remplacer le capital naturel par d’autres formes de capitaux • Les partisans de la « soutenabilité forte » ne partagent pas cet optimisme. Ils considèrent en effet que les atteintes au capital naturel sont, dans une certaine mesure au moins, irréversibles : les dommages causés à l’environnement restent en parties irréparables et certaines ressources épuisables sont irremplaçables. Dans cette hypothèse, il ne peut suffire de maintenir le capital global constant. Le capital naturel doit faire l’objet d’une conservation spécifique. Les facteurs de production ne sont pas tous substituables. Les innovations technologiques seules ne peuvent repousser les limites de la croissance économique. http://cache.media.eduscol.education.fr/file/SES/66/0/crois_eco_et_envirt_+couv_216660.pdf 1. Les tenants de la soutenabilité faible: la régulation marchande assure un développement durable L’analyse néo-classique développe une conception particulière des facteurs de production. Les ressources d'environnement (l'air, l'eau...) constituent un facteur de production exactement au même titre que les autres éléments entrant dans le processus de production. Ainsi : • Le niveau de production dépend de la quantité de capital, quelle que soit sa nature • On peut remplacer un capital par un autre • Ainsi dans la mesure où le stock de capital reste constant, indépendamment de sa composition, le développement durable est possible. Pour les libéraux, la régulation par le marché permet d’assurer cette substituabilité. a. Le rôle de la régulation par les prix : les incitations par les prix La raréfaction des ressources naturelles et la pollution peuvent être résolues grâce au marché et au comportement rationnel des entreprises dont le but est toujours de maximiser leur profit matériel (ce sont des homo oeconomicus) La croissance entraîne une augmentation de la demande de matières premières. Celle-ci devient alors supérieure à l’offre. D’après la loi de l’offre et de la demande, le prix augmente, ce qui a deux conséquences. La première est que la demande diminue : les consommateurs en achètent moins (cf évolution de la demande de produits pétroliers depuis en 2008) b. Le rôle du progrès technique La seconde est l’incitation au progrès technique. Une volonté de trouver d’autres ressources incite les entreprises à innover pour trouver des produits substituables ou mettre en œuvre des processus moins gourmands en énergie . Ainsi, le progrès technique, qui permet de repousser les limites de la croissance économique, résout aussi les problèmes sociaux et environnementaux » L’intensité énergétique finale est le ratio entre la consommation finale d’énergie et le PIB. Ainsi en 2010, l’intensité énergétique finale était de 89 tep/M€, autrement dit pour produire 1M€ de PIB, on avait besoin ou on consommait 89 tep (tonnes équivalent pétrole), à comparer en euros constants à l’intensité en 1970 qui était de 160, autrement dit pour produire 1 M€ euros de PIB, on avait besoin ou on consommait 160 tep, soit un peu moins du double qu’aujourd’hui. L’intensité énergétique finale s’est ainsi améliorée de 45 % entre 1970 et 2011. Elle traduit notamment les améliorations en termes d’efficacité énergétique dans les différents secteurs de notre économie. c. La courbe environnementale de Kuznets Constat Ce schéma a été rapproché de l'hypothèse formulée par Simon Kuznets en 1955, qui avait envisagé une corrélation entre la réduction des inégalités de revenu et le niveau du PIB/habitant, selon une même forme de courbe en U inversé. Cela explique l'emploi fréquent dans la littérature économique de l'expression « courbe environnementale de Kuznets ». Grossman et Krueger vont l’adapter à la relation croissance- développement :la croissance serait nocive pour l'environnement dans les premiers stades du développement ; puis, au-delà d'un certain seuil de revenu par habitant, la croissance entraînerait une amélioration uploads/Finance/ fiche-1-la-croissance-economique-est-elle-compatible-avec-le-developpement-durable.pdf
Documents similaires








-
42
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 30, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
- Taille du fichier 0.1759MB