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Page 1 sur 9 Réalisés par : BEN DALI Abdelhadi AMSKOUK Rachid Master : Management et commerce international HOUCIMI Ilham EL JAZOULI Asmae MOUATASSIM Salma Fiche de lecture : Caractéristiques de l’article : Titre de l’article : Économie sociale et solidaire et entrepreneur social : vers quels nouveaux écosystèmes ? Titre de la revue : Revue Interventions économiques. Volume : 54. ISSN : 1710-7377. Auteurs : Benoît Lévesque. Date de publication : 01 mars 2016. Pages : Pages 01-44. Langue : Français. La ligne éditoriale de la revue : Titre : Interventions économiques. Périodicité : Semestrielle (deux fois par an). Année de création : 1982. Éditeur : Association d’Économie Politique. Domaine : économie politique, sociologie économique. Projet scientifique : La revue Interventions économiques est une revue qui, dans une perspective critique ou alternative, s'intéresse aux débats théoriques en économie politique et en socio-économie, à l'évolution et aux transformations socioéconomiques des sociétés actuelles, et à la mondialisation et à sa gouvernance. La revue présente des analyses et résultats de recherche pouvant provenir de l'ensemble des sciences sociales, mais privilégie les thèmes liés à l’économie politique, à la sociologie économique, au travail et à l’emploi, au développement (local, régional, international), à la mondialisation et à l’économie politique internationale, ainsi qu’à l’analyse des écrits d’auteurs importants dans ces différents champs. La revue est reconnue et financée par le programme de soutien aux revues savantes du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). Biographie de l’auteur : Page 2 sur 9 Benoît Lévesque est professeur émérite au Département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et professeur associé à l’École nationale d’administration publique (ENAP). Il est membre régulier du Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES). Problématiques : Comment la notion d’écosystème entrepreneurial s’est élaborée ? Comment elle a été utilisée par l’économie sociale et solidaire ? Résumé : I Les écosystèmes entrepreneuriaux dans le secteur privé. Un écosystème représente un type particulier de système dont le niveau de complexité est très élevé puisqu’il repose sur des relations d’interdépendance entre le vivant et son milieu à travers des échanges de matière et d’énergie (y compris le non-vivant). 1. Émergence des écosystèmes d’affaires (ESA). La notion d’écosystème d’entreprise est apparue quant à elle sous le terme d’écosystème d’affaires. Le terme écosystème est pris dans un sens métaphorique, soit avec des traits communs, mais aussi des différences significatives avec l’écosystème biologique. En somme, l’écosystème entrepreneurial met l’accent sur le fait que l’entrepreneuriat est facilité ou freiné par la « communauté des autres acteurs dont il dépend » (Stam, 2015). Enfin, un écosystème d’affaires peut avoir une vie relativement courte. Ainsi, James F. Moore (1996) a identifié quatre phases de cycle de vie : une première phase de constitution à travers une vision partagée, une seconde d’expansion où le leadership est reconnu, une troisième où le système bien établi doit relever d’importants défis quant à son autorité, et une quatrième où il doit se renouveler ou disparaître. Comme l’écrivent Gueguen et Torrès (2004), « les buts des entreprises seront différents en fonction de l’étape concernée et des objectifs coopératifs et concurrentiels qui évolueront concomitamment. » 2. Les écosystèmes entrepreneuriaux (ÉSE). Plus récemment, c’est sous l’appellation d’écosystème entrepreneurial que cette approche s’est répandue d’abord dans les écoles de gestion et les organisations internationales. En premier lieu, l’écosystème concerne l’entrepreneuriat comme un processus tiré par la prise de risque et l’aspiration à profiter des opportunités pour entreprendre et innover. En deuxième lieu, l’attention porte sur la qualité des initiatives et non pas la quantité en raison des retombées que représentent les projets les plus innovateurs. En troisième lieu, les interventions doivent Page 3 sur 9 s’appuyer sur une compréhension holistique d’un écosystème qui comprend six grands domaines, soit les politiques, les marchés, le capital et le financement, les ressources humaines, la culture et le soutien. En quatrième lieu, la cible des nouveaux projets est celle des entreprises à fort potentiel de croissance. En cinquième lieu, l’entrepreneuriat tend à être très concentré géographiquement en raison de la proximité des relations qui s’établissent entre les domaines identifiés. En sixième lieu, une organisation privée et indépendante de coordination s’impose pour dynamiser l’écosystème entrepreneurial, au moins au départ. On comprendra qu’il est plus facile d’agir sur l’un ou l’autre des six domaines que de soutenir une gouvernance délibérée d’un tel écosystème. Une étude réalisée par deux professeurs britanniques en gestion, Colin Mason et Ross Brown, tente de montrer que l’approche en termes d’écosystème entrepreneurial suppose une nouvelle génération de politiques. Un écosystème entrepreneurial ne saurait être piloté par une coordination centralisée, mais il a besoin d’une organisation indépendante ou tout au moins un joueur clé, soit un « deal-maker who is involved in a fiduciary capacity in several entrepreneurial ventures » (Mason et Brown, 2014). Dans cette perspective, Mason et Brown identifient quatre dimensions de l’écosystème entrepreneurial qui peuvent être soutenues par les pouvoirs publics à l’échelle nationale et régionale. La première vise les acteurs entrepreneuriaux qui pourraient être soutenus directement durant les phases de prédémarrage, de démarrage et le début du post-démarrage ou encore à travers l’incubation pour le démarrage en leur fournissant des conseils, des opportunités de réseautage et de financement. La seconde consiste à fournir des ressources entrepreneuriales à l’intérieur de l’ÉSE, soit l’accès au financement sous diverses formes avec des services d’accompagnement et des ressources relationnelles, sans oublier des partenariats avec de grandes entreprises en vue d’accéléré le processus d’incubation au sein de l’ÉSE. La troisième porte sur le soutien pour des connecteurs à l’intérieur de l’ÉSE en vue d’encourager les liaisons entre ses diverses composantes et de construire des ponts entre ces dernières, à travers la formation de communautés de pratique et de réseaux entrepreneuriaux, et l’engagement d’agents de liaisonanimation. La quatrième a pour objectif de soutenir l’orientation entrepreneuriale à l’intérieur de l’ÉSE, soit développer une culture entrepreneuriale, l’adoption de normes sociétales et d’attitudes positives envers l’entrepreneuriat. Enfin, la mise en place d’une nouvelle organisation pour la consolidation de l’ÉSE suppose la mobilisation d’entrepreneurs ayant les compétences et la motivation pour assumer un mandat d’intérêt général. Une telle organisation doit être indépendante et ne pas être possédée par une partie de la communauté, mais soumise à une évaluation rigoureuse. 3. Une « critique sympathique » des ÉSE : vers une reformulation. L’approche en termes d’écosystème entrepreneurial soulève des réserves même de la part de ceux qui l’utilisent. On lui reproche de se limiter à un type d’écosystème entrepreneurial, celui de la nouvelle économie, et de s’en tenir à l’illustration et la description, sans fournir une construction théorique qui permettrait de rendre compte des liens existant entre certains facteurs et certains résultats (Koenig, 2012 ; Fréry, Gratacap et Isckia, 2012). Ainsi, l’économiste Érik Stam, professeur à l’Université Utrecht considère que les approches managériales de Page 4 sur 9 l’écosystème entrepreneurial sont inspirantes, mais nettement insuffisantes. En somme, les causes fondamentales des écosystèmes entrepreneuriaux ne sont ni identifiées ni examinées. Erik Stam ne minimise pas pour autant l’importance de l’écosystème entrepreneurial, d’où d’ailleurs la « critique sympathique », selon ses propres termes, qu’il propose. En premier lieu, il considère que cette approche marque une transition au plan économique, et au plan scientifique. En deuxième lieu, cette approche lui semble reposer sur un nouvel argumentaire pour des politiques publiques en économie. En effet, les politiques de soutien à l’écosystème entrepreneurial sont fondées moins sur les échecs reconnus du marché que sur les échecs du système d’innovation. Ce cadre théorique permet non seulement de redéfinir l’écosystème entrepreneurial, mais aussi de rendre compte de sa raison d’être et de ses limites. Un tel écosystème entrepreneurial entraîne des extrants qui sont non seulement les nouvelles entreprises à forte croissance, mais aussi les entreprises innovantes et même l’activité entrepreneuriale des employés. Les résultats et les retombées de cet écosystème dépassent les entreprises créées ou soutenues pour contribuer à l’ensemble de l’économie et à la société tout entière, à travers la productivité, le revenu, l’emploi et le bien-être. En somme, l’ultime résultat de l’écosystème entrepreneurial est l’augmentation de la productivité, du revenu, de l’emploi et du bien-être alors que l’activité entrepreneuriale à travers l’innovation est plutôt un extrant intermédiaire (Stam, 2014). En somme, la valeur totale créée grâce à l’écosystème est plus élevée que la somme des valeurs privées produites par l’entrepreneur (Stam, 2015). Enfin, pour Érik Stam, les écosystèmes entrepreneuriaux ne se limitent pas aux entreprises à forte croissance comme l’avance l’OCDE, mais conviennent à toutes les entreprises innovantes et même aux employés dits entrepreneuriaux. Cette conclusion rejoint l’analyse des écosystèmes d’affaires réalisée par Gérard Koenig (2012), un expert-comptable spécialisé dans le management stratégique. Pour ce dernier, les écosystèmes entrepreneuriaux sont hétérogènes tant par leur composition et leur structure que par leur raison d’être. Comme nous le verrons maintenant, les organisations relevant de l’économie sociale et solidaire sont habituellement fortement réseautées entre elles, d’où une capacité d’action qui dépasse celle de l’entreprise isolée uploads/Finance/ fiche-de-lecture-article-1.pdf
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- Publié le Nov 05, 2022
- Catégorie Business / Finance
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