Rapport open banking : A partir des résultats de l'étude menée par Tink à l’éch

Rapport open banking : A partir des résultats de l'étude menée par Tink à l’échelle européenne, nous avons examiné de plus près les réponses des banquiers en France. Objectif : mettre en évidence ce qu'ils considèrent comme les grandes opportunités mais aussi les défis liés au développement de l’open banking et comparer leurs réponses à l'ensemble des résultats européens. Dans la tête des banquiers français Résultats français comparés aux tendances européennes En mai 2019, Tink a interrogé près de 270 cadres du secteur financier dans 17 pays européens afin de connaître leur opinion sur le développement de l’open banking. Si les résultats indiquent un changement d'attitude récent — un nombre croissant de banquiers en Europe exprimant un avis positif face aux changements et saisissant les opportunités offertes par l’open market — il est clair que tous les pays ne sont pas sur la même longueur d'onde. L'examen des données par pays confirme qu'il n'existe pas de consensus à l'échelle européenne en matière d’open banking. Sans surprise, certaines différences sont à prévoir. Chaque marché a ses propres défis à relever, car le niveau de maturité numérique de l'industrie financière et l'adoption des technologies par les différentes populations en Europe sont loin d'être uniformes. La France, en particulier, se distingue comme l'un des pays les plus enclins à se saisir des nouvelles opportunités, même si elle manifeste certaines inquiétudes. Comparés à leurs homologues européens, les dirigeants français craignent surtout que l’open banking affecte la fidélisation de leur clientèle. Pour autant, les Français reconnaissent que l’open banking constitue une opportunité pour le secteur. D’après les résultats, les Français se préparent à ces changements depuis plusieurs années et sont maintenant passés à une phase d'adoption. En d’autres termes, les banquiers français sont à la recherche de nouvelles opportunités d'investissement pour accroître le rendement et les résultats potentiels de l’open banking et de la DSP2. Cette attitude opportuniste à l'égard de l’open banking semble découler de plusieurs facteurs : D'une part, les efforts de la Banque de France pour sensibiliser la communauté financière aux opportunités offerte par la DSP2 et positionner Paris comme le nouveau centre financier européen. D'autre part, des tentatives, en amont et réussies, de banques d’incuber des fintechs et de développer de nouvelles technologies afin de stimuler l'innovation et d’attirer les clients en demande de nouveaux services. Pourtant, plusieurs éléments préoccupent les banquiers français. Contrairement à certains de leurs confrères européens, ce ne sont pas les réglementations qui les inquiètent le plus, mais l’arrivée sur le marché de nouveaux acteurs bancaires et prestataires de services de paiement. Pour l'instant, l'accent est mis sur l'exécution pratique des opportunités de l’open banking, pour trouver un retour sur investissement et décider des produits à moderniser ou lancer, avec pour objectif principal de fidéliser les clients et d'améliorer les services qu'ils consomment. 2 L 'open banking marque le début d’une nouvelle ère pour la finance Le secteur des services financiers s'engage sur une voie radicalement nouvelle. En effet, l’open banking ne se définit pas seulement par un ensemble de régulations : c'est aussi le début d'un mouvement fait pour durer, offrant l’opportunité unique de révolutionner le monde de la banque pour plusieurs dizaines d’années. L’entrée en vigueur de la DSP2 a donné aux banques le feu vert pour changer fondamentalement la manière de gérer l’argent. Les banques européennes ont travaillé dur pour satisfaire à temps les exigences de la DSP2. Pourtant, d’autres défis les attendent : elles devront tirer le meilleur parti des nouveaux services offerts par l’open banking pour protéger leurs activités existantes et générer de nouvelles sources de revenus. Il s'agit là d'un point essentiel, car l'open banking inverse les rapports de force entre les institutions financières et les consommateurs. En effet, il démocratise l'accès aux données par le biais de prestataires de services tiers (TTP) agréés et incite les institutions financières à répondre aux nouvelles attentes des consommateurs dans un monde de plus en plus digitalisé. Les gagnants de l’open banking seront ceux qui auront le courage d'innover et de créer des services véritablement centrés sur le consommateur. L'open banking est un tournant majeur pour le secteur de la finance. Il décrit l'échange de données entre les institutions financières et les fournisseurs tiers afin d'offrir au marché des capacités et des expériences améliorées. Les responsables des banques doivent ainsi investir dans deux grands domaines : Le plus important est l'IT pour s'assurer de pouvoir réellement répondre aux exigences de mise en œuvre de la DSP2. Le deuxième concerne les produits et services numériques qui tirent parti des possibilités offertes par l’open banking et ajoutent une réelle valeur pour les clients et les actionnaires. Afin de mieux comprendre comment les financiers réagissent à ce changement historique majeur, Tink a interrogés 269 dirigeants répartis dans 17 pays européens, afin de recueillir leur avis sur les menaces et les opportunités que représente l’open banking pour leur activité. Ce rapport se penche sur les résultats des banquiers français, et leur réaction aux développements récents comparés à ceux d'autres pays européens. 4 Qu'est-ce que l’open banking ? Profil du pays : La France, l'optimiste inattendue Avant de se plonger dans les résultats pour la France, il est important de rappeler quelques éléments de contexte : les Français sont souvent connus pour leur attitude conservatrice dans le monde des affaires. Ils aiment leur histoire et sont attachés à conserver leurs spécificités nationales. Pourtant, en 2017, Emmanuel Macron remporte l’élection présidentielle et fait un pari sur l'Europe. Son programme libéral donne alors une nouvelle direction à un pays relativement conservateur : maintenir la cohésion de l'Union européenne et faire de Paris sa nouvelle capitale financière. Peu après les élections, Paris a été choisie pour accueillir l'Autorité bancaire européenne (ABE), une initiative stratégique visant à attirer des institutions financières du monde entier. L'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR), institution intégrée à la Banque de France, s'est aussi efforcée de simplifier les procédures d'agrément pour les établissements financiers qui envisageant une délocalisation post Brexit. Fidèle à l’esprit porté par la DSP2, l’ACPR a mis en place le pôle Fintech & Innovation et encouragé le développement de « projets financiers innovants » dans toute la France. Avec plus de 350 fintech, la France est le berceau d'un écosystème en forte croissance, notamment dans le domaine des paiements. Selon un rapport publié par Codis et GFK en mars 2018, la France représente l'un des plus grands marchés du paiement sans contact en Europe, ce qui en fait un marché propice à l'innovation. Les mesures favorables prises par l’ACPR et la présence d’un écosystème fintech important poussent les responsables des institutions financières à saisir des opportunités. Tirer parti de l’environnement actuel demande du courage et, surtout, de l'appétit pour le risque. Cette enquête sur l’open banking montre, de façon assez inattendue, que les Français sont les plus optimistes au niveau de l’Europe. Mais s'adapter à cette nouvelle ère d’open banking — et aux nouvelles réglementations qui l'accompagnent — exige non seulement une refonte des systèmes IT, des opérations internes, mais aussi des modèles économiques entiers. 5 Une attitude positive à l'égard de l’open banking L’attitude positive des Français vient du fait qu’une majorité des Français interrogés considère l’open banking comme une source d’opportunités pour leur activité : 17% l’estimant comme une « opportunité significative », contre une moyenne européenne de 13% (graphique 2). Par ailleurs, un peu moins d'un sur dix (7%) considère l’open banking comme une « menace importante » (graphique 3). En ce qui concerne l’open banking, les Français sont généralement optimistes : 59% d'entre eux estiment cette évolution comme positive pour le secteur (graphique 1), contre une moyenne de 55% à l’échelle européenne. Le détail des résultats révèle en outre que 20% des Français interrogés se sentent (« très » ou « quelque peu ») négatifs à l'égard de l’open banking, soit un peu plus que la moyenne européenne (15%). 7 Graphique 2. L’open banking comme OPPORTUNITÉ pour l'activité* Graphique 3. L’open banking comme MENACE pour l'activité* 1 Pas une opportunité 1 Pas une menace Moyenne Européenne Moyenne Européenne 2 2 3 3 4 4 5 Opportunité significative 5 Une menace significative 6% 21% 9% 19% 7% 7% 7% 14% 41% 31% 55% 39% 31% 17% 17% 38% 13% 4% 17% 7% Graphique 1. Une attitude positive à l'égard de l’open banking Finlande Suède Autriche Pays Baltes Pologne Espagne France Italie Norvège Allemagne Danemark Portugal Moyenne Européenne Benelux Royaume- Uni 75% 69% 67% 67% 67% 63% 59% 57% 56% 55% 48% 43% 43% 40% 33% France France *la somme des valeurs peut légèrement variée en raison de l'arrondi Les opportunités offertes par l’open banking En termes d'opportunités offertes par l’open banking, les Français ont une longueur d'avance. Pour eux, « développer de meilleurs services numériques » et « accroître les opportunités du marché en étendant la présence géographique » sont considérés comme les deux objectifs les plus importants (graphique 4). La volonté de saisir de nouvelles opportunités sur le marché est logique, si l'on considère que les Français sont, de uploads/Finance/ france-rapport-open-banking.pdf

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  • Publié le Sep 07, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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