Quels sont les fondements de la mondialisation du commerce et de la production
Quels sont les fondements de la mondialisation du commerce et de la production ? I. Une analyse du commerce mondial A. La montée des échanges Les échanges internationaux de biens et de services ont connu un développement spectaculaire depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le commerce international a augmenté plus vite que la production de sorte que la part de la production qui est vendue à l’étranger ainsi que la part de la demande qui est achetée à l’étranger ont augmenté pendant soixante ans. Cette augmentation a même eu tendance à s’accélérer au cours des décennies 1990-2000 et 2000-2010. Les échanges concernent tous les types de produits et de services, mais ils sont concentrés sur les régions les plus développés : Amérique du Nord, Europe occidentale et Asie orientale (triade). Au cours des dernières décennies, le fait principal est la montée du poids de l’Asie dans la production et dans les échanges mondiaux. La Chine en particulier est devenue le premier exportateur mondial. B. A l’origine de la mondialisation La mondialisation a été rendue possible par la révolution des transports et des communications. Le porte-container permet à la fois de réduire sur le coût du transport maritime de manière spectaculaire et d’abaisser le coût Le prix des télécommunications s’est effondré avec internet permettant de localiser certains services d’entreprise en n’importe quel point de la planète. L’autre facteur essentiel est la libération des échanges commerciaux. Les droits de douanes ont été réduits par des accords multilatéraux négociés dans le cadre du GATT puis de l’OMC. II. Protectionnisme et libre échange A. Les gains à l’échange dabs la théorie économique Les écoles classiques, puis néoclassiques, se sont attachées à montrer que les échanges internationaux entrainaient une spécialisation des entreprises d’un pays dans les productions pour lesquelles ce pays dispose d’un avantage comparatif ; c’est la division internationale du travail. Cette spécialisation entrainait un gain à l’échange, le produit total des pays qui échangent est supérieur à la somme de leur production avant échange. Cependant, l’avantage comparatif concerne pour les classiques (en particulier, David Ricardo), la productivité du travail, alors que les auteurs néoclassiques, à la suite de Hecksher, Ohlin, Samuelson, considèrent l’avantage en dotations favorielles. Ces modèles sont insuffisants car ils n’expliquent qu’une partie des échanges internationaux et ne sont pas confirmés par les études empiriques. Une nouvelle génération de modèles explique ainsi différemment l’échange : les coûts diminuent souvent quand la production d’un bien augmente, si bien que le nombre de biens différents répondant à un besoin augmente avec la taille du marché. L’échange permet donc d’augmenter la variété des biens disponibles. B. Libéralisation des échanges et croissance Les études empiriques confrontant le degré d’ouverture des économies de leur croissance ne donnent pas de résultats nets. Il est difficile d’en déduire que l’ouverture serait favorable à la croissance économique. Cependant, outre les effets de taille et de spécialisation mis en évidence par les économistes, l’ouverture apporte d’autres facteurs de croissance. Elle facilite les transports de technologies des pays situés sur la frontière technologique vers les autres pays, ce qi accélère leur progrès technique et non par leur propre recherche-développement. L’ouverture donne accès à un marché vaste et dynamique, les exportations peuvent tirer la croissance surtout pour les petits pays. Enfin, l’ouverture a un effet positif sur les entreprises et les institutions du fait de la discipline à laquelle contraint la concurrence. Il faut néanmoins pour cela que les entreprises nationales puissent résister à la concurrence internationale. C. Heurs et malheurs du protectionnisme : L’avantage de l’ouverture ne signifie pas pour autant que le libre-échange soit désirable. Aucun pays ne l’a d’ailleurs jamais réellement pratiqué. Les économistes ont montré que le protectionnisme pouvait accroitre la production lorsque les économies d’échelle ou des effets d’apprentissage sont possibles, ou encore pour des activités dégageant des externalités positives. Avec l’accélération de la mondialisation, le protectionnisme peut également apparaitre comme la seule alternative à une régulation internationale de l’économie. Cependant, les mesures protectionnistes résultent plus souvent de l’action efficace de groupes de pression que de la prise en compte de l’intérêt général. Or, une protection mal appropriée peut réduire le bien-être. III. La mondialisation de la production : A. La montée des firmes multinationales : Les firmes multinationales (FMN) déployées dans plusieurs pays, même si elles conservent un lien fort avec leur territoire d’origine assurent une part de croissance de la production mondiale. Elles organisent souvent la production d »un bien dans plusieurs pays, si bien que les échanges internationaux sont souvent internes aux firmes ; commerce intra firme. B. Les stratégies des firmes : Les entreprises s’implantent à l’étranger pour trois raisons principales : *Elles cherchent à se rapprocher des clients, car être présent sur place permet de mieux comprendre les demandes des clients, s’y adapter mieux et plus vite. *Le protectionnisme oblige parfois à produire sur place pour vendre. *Elles cherchent un accès à des facteurs rares déterminant la compétitivité hors prix : certaines compétences ne sont disponibles que dans des régions hautement spécialisées, le climat ou les terres de certaines régions sont uniques. C. Les effets de la mondialisation des firmes : La mondialisation des firmes leur donne accès à de nouveaux marchés et de nouvelles combinaisons productives. L’externalisation de nombreuses fonctions s’accompagne d’une spécialisation des territoires porteurs d’économie d’échelle. Ceci est favorable à la croissance globale, mais la délocalisation de la production vers les pays émergents peut entrainer des pertes d’emplois dans les pays développés. D’autre part, en se mondialisant les entreprises échappent au pouvoir des Etats, de sorte que la régulation de marchés deviennent plus difficile. Les politiques publiques privilégient alors l’attractivité du territoire national. uploads/Finance/ iii-quels-sont-les-fondements-de-la-mondialisation-du-commerce-et-de-la-production-par-dounia-najeddine.pdf
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- Publié le Aoû 05, 2022
- Catégorie Business / Finance
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