Introduction aux principes de l’économie Choix et décisions économiques Alain d
Introduction aux principes de l’économie Choix et décisions économiques Alain de Crombrugghe Préface de Charles Wyplosz Avant-propos de Philippe Aghion 2e édition Compléments numériques : • nouveaux exercices corrigés destinés aux étudiants • exercices corrigés complémentaires* * Réservés uniquement aux enseignants Introduction aux principes de l’économie Choix et décisions économiques OUVERTURES ÉCONOMIQUES Introduction aux principes de l’économie Choix et décisions économiques 2e édition Alain de Crombrugghe Avant-propos de Philippe Aghion Préface de Charles Wyplosz ÉCONOMIQUES OUVERTURES © De Boeck Supérieur s.a., 2016 Rue du Bosquet, 7 – B1348 Louvain-la-Neuve Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiel- lement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Crédits des illustrations : si malgré nos soins attentifs, certaines demandes n’étaient pas parvenues aux auteurs ou à leurs ayants droits, qu’ils veuillent bien nous en tenir informés. Imprimé aux Pays-Bas Dépôt légal: Bibliothèque nationale, Paris : octobre 2016 ISSN 2030-501X Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2016/0074/002 ISBN 978-2-8041-9179-5 Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web: www.deboecksuperieur.com PRÉFACE L’économie est une science sociale différente des autres sciences sociales. Sa caractéris- tique fondamentale est d’être ancrée dans des principes théoriques explicites et rigoureux. Cette caractéristique a des implications très profondes. Tout d’abord, chaque principe, chaque analyse, chaque recommandation doivent être des conséquences vérifiables des principes théoriques. Ensuite, chaque résultat doit être confronté à une observation précise de la réalité, en général au moyen d’analyses statistiques. Si le résultat ne se conforme pas à la réalité, il est remis en cause. Soit le cheminement qui va des principes de base au résultat implique des hypothèses qui ne sont pas vérifiées, soit les principes de base doivent être repensés. Cette logique apparaît parfois comme un carcan, mais c’est elle qui attire la plupart de ceux et celles qui veulent devenir économistes. Nous nous disputons souvent – sur la base de nos observations –, mais nous sommes tous d’accord sur l’importance primordiale du raisonnement logique. Tous nous avons choisi cette profession parce que nous voulons comprendre comment fonctionne la société – richesse et pauvreté, crois- sance et inflation, emploi et chômage, etc. – dans l’espoir d’être utiles, mais aussi parce que nous avons un désir instinctif de raisonner de manière rigoureuse. Nous appelons ça l’honnêteté intellectuelle. La science économique a fait des progrès spectaculaires depuis un siècle. Nos théo- ries se sont raffinées et nos méthodes sont devenues de plus en plus puissantes. Certes, nous reconnaissons les apports des grands pionniers des siècles précédents, Adam Smith, David Ricardo, Karl Marx, Alfred Marshall, Léon Walras et bien d’autres, mais nous n’en sommes plus là. Leurs débats sont fascinants d’un point de vue historique, mais ils sont aussi primi- tifs que les travaux fondamentaux de Copernic en astronomie ou de Lavoisier en chimie. Nos méthodes de raisonnement et d’observation de la réalité font intervenir des concepts mathématiques et utilisent la puissance de calcul des ordinateurs pour analyser des données chiffrées qui sont l’équivalent des explorations spatiales et des microscopes électroniques. Toute la difficulté de l’apprentissage de l’économie vient de là. De même que la physique quantique doit être approchée progressivement, il faut du temps pour assimiler l’éco- nomie. Il faut absorber des concepts et apprendre à les manipuler, souvent avec l’aide d’outils mathématiques qui ont pour intérêt de garantir la rigueur du raisonnement, mais aussi qui per- mettent de « voir » des liaisons logiques qui ne sautent pas aux yeux. Bien sûr, il ne faut pas perdre de vue que l’économie se préoccupe des gens. Derrière nos instruments se cachent nos désirs et nos compétences, notre capacité à nous organiser en groupes (familles, entreprises, associations, pays, etc.), mais aussi nos limites si humaines, comme notre tendance sans doute innée à vouloir tirer avantage les uns des autres et même, parfois, à ne pas être honnêtes. 6 IntroductIon aux prIncIpes de l’économIe La science économique ambitionne de prendre tout ceci en compte. C’est pour cela qu’elle est passionnante. Alain de Crombrugghe partage cette passion et la rigueur qui la met en équations. Il a construit un manuel qui met au centre du raisonnement l’être humain et sa capacité à prendre des décisions mûrement réfléchies. L’homo economicus est souvent moqué parce que trop cérébral pour décrire fidèlement nos coups de cœur et nos coups de gueule. Bien sûr, ce serait parfaitement déprimant d’être aussi froidement raisonnable tous les jours. Mais au fond de nos fantaisies se cache quand même suffisamment de bon sens pour ne pas oublier des choses simples : nous ne pouvons pas dépenser plus que nous ne gagnons, nous devons nous lever le matin pour travailler, nous devons chercher un bon rapport qualité/prix dans la plupart de nos achats. Bref, nous avons tous de l’homo economicus en nous. Car, en sciences sociales, la théorie, c’est ça. Ça ne peut pas prétendre décrire la réalité dans ses moindres détails, parce que la réalité humaine est trop complexe et trop variée. Ce que peut, et doit faire la théorie, c’est décrire de manière aussi simple que possible quelque chose qui ressemble à la réalité. Nos études empiriques, basées sur l’observation de comportements d’humains en chair et en os, ont pour but de vérifier que nos théories ne sont pas trop à côté de la plaque, et de rejeter celles qui le sont ! Quand on observe le chemin parcouru depuis un siècle, ou même vingt ans, on imagine bien ce qui reste à faire. Nul doute que dans vingt ans les manuels d’économie seront différents de ceux d’aujourd’hui. Mais nul doute non plus que bien des concepts présentés dans ce manuel auront survécu. Combien ? Je pense que l’écrasante majorité ne sera pas remise en cause. Parce que la recherche en cours, celle qui sera dans les manuels dans vingt ans, ne porte pas sur les principes fondamentaux qui sont présentés ici. Ces principes ont déjà passé le test du temps et des remises en cause. Certes, une partie de la recherche en cours cherche à remettre en cause les principes fondamentaux. C’est parfaitement nécessaire, car, dans le monde scientifique, il n’y a pas de vérités, juste des hypothèses qui peuvent être rejetées à tout moment. Mais il est peu probable que les principes de base seront balayés, tout simplement parce que cela fait bien longtemps qu’on essaie de le faire. Si ces principes étaient grossièrement faux, ça se saurait. Beaucoup d’économistes choisissent cette profession pour être utiles à la société. Ils souhaitent acquérir des connaissances qui leur permettront de proposer des solutions aux problèmes que nous rencontrons. Par exemple, la grande crise financière qui a éclaté en 2008 et qui affecte directement aujourd’hui la zone euro a mis en relief de graves dysfonctionne- ments dans nos marchés financiers et le danger d’accumuler des dettes publiques élevées. Il revient aux économistes de poser des diagnostics précis et d’avancer des solutions appro- priées. Au café du coin, chacun y va de ses idées. « Y’a qu’à. » Hélas, ce n’est pas si simple. L’apprentissage de l’économie est aussi une école d’humilité. Il est des remèdes qui sont plus nocifs que le mal. Le principe, en économie, est de mettre en place des solutions qui s’attaquent directement aux dysfonctionnements sans effet collatéral, ou avec le moins d’effets collatéraux possible. Et ça marche ! Nous venons d’échapper à une nouvelle « grande dépression ». Mais ça ne marche pas parfaitement, sinon il n’y aurait pas eu de crise en Europe. Nous avons encore beaucoup de progrès à faire, mais ça, ce n’est pas vraiment une surprise. Charles Wyplosz Institut universitaire de hautes études internationales et du développement à Genève Genève, le 21 mars 2016 AVANT-PROPOS Ce livre inaugure une nouvelle façon d’ouvrir un lecteur novice à l’économie. Il s’agit en effet tout à la fois : (i) d’introduire le lecteur aux concepts de base de l’économie (offre, demande, contrainte budgétaire, équilibres de marché, efficacité…) ; (ii) de lui montrer comment ces concepts sont mobilisés pour parler des grandes questions telles que la crois- sance, le chômage, l’inflation, les crises financières, le commerce international ; (iii) de lui apprendre à « raisonner par lui-même », autrement dit formuler et modéliser toute situation qui implique des choix économiques afin de comprendre l’essence du problème et ainsi aller au-delà des apparences et éviter les fausses évidences. Le lecteur est doté des outils d’analyse lui permettant de raisonner de façon logique sur tout problème économique nouveau et de ne jamais prendre pour argent comptant les raisonnements et idées émis par son entourage, les médias et les décideurs économiques, mais au contraire d’exercer en permanence son esprit critique. Le lecteur devient modélisateur, commentateur et débat- teur. Il acquiert l’habitude de raisonner en termes de coûts d’opportunité, d’intégrer les effets d’équilibre général, d’arbitrer entre incitation et assurance, d’identifier les sources uploads/Finance/ introduction-aux-principes.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 10, 2021
- Catégorie Business / Finance
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