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CHAQUE VENDREDI, L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE VITE ET BIEN - N° 512 - 1,90  ISSN 211

CHAQUE VENDREDI, L’ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE VITE ET BIEN - N° 512 - 1,90  ISSN 2115-5569 Semaine du 10 au 16 avril 2020 Uniquement sur abonnement www.l-eco.fr • www.playbacpresse.fr LE MOT DÉCODÉ Distribashing Néologisme désignant le dénigrement de la grande distribution (lire écodico p. 7), courant en France l’an dernier. Mais avec la crise liée à l’épidémie, il a plutôt fait place à un engouement : les ventes des supermarchés ont connu une forte hausse en mars, selon des représentants du secteur. LA QUESTION Combien de temps a duré la crise de 1929, à laquelle on compare la crise actuelle ? L’effondrement de la Bourse de New York le 24 octobre 1929 a fait s’écrouler l’économie des États-Unis avant de se propager au reste du monde (lire n° 487). Plus de deux ans et demi se sont écoulés avant une remontée durable des valeurs des entreprises en Bourse. MONDE Le chômage en hausse aux États-Unis 07 Nombre d’utilisateurs des quatre jeux (dont Dofus) du studio français Ankama, par jour, en ce moment Soit deux fois plus qu’avant le conﬁ nement, d’après son P-DG, interrogé par Les Échos. 400 000 Part des Français déclarant qu’ils ne feront plus la bise à leurs collègues après le conﬁ nement 34 % ne la faisaient déjà pas avant. Selon un sondage de la plate-forme de recrutement Qapa. 72 % Montant du don aux médias promis par Facebook, le 30 mars Un soutien face à la baisse des recettes publicitaires, alors que le journalisme est « plus indispensable que jamais », estime le réseau social américain. 100 millions de $ FRANCE Covid-19 : une majorité de femmes au front 04 QUAND LA TECHNOLOGIE AIDE À COMBATTRE L’ÉPIDÉMIE Faire patrouiller des drones policiers, géolocaliser des citoyens via leur smartphone… Il y a quelques mois encore, ces dispositifs semblaient sortis de ﬁ lms de science-ﬁ ction. Certains pays les utilisent aujourd’hui pour lutter contre le Covid-19. 02-03 Disponible dès 20 h la veille pour nos abonnés sur l-eco.fr et sur l’appli L’ÉCO NUMÉRO SPÉCIAL COVID-19 Ce numéro comporte les pages spéciales My Weekly. Un drone de la police belge dans une rue de Bruxelles, le 24 mars. AFP/K. Tribouillard L ’ É C O a 2 0 0 9 - 2 0 1 9 10 > uniquement par abonnement Du 10 au 16 avril 2020 explication 02 Par Marine Deperne AFP/M. Kiran Drones, applis... nouvelle alliée contre le coronavirus ? la technologie, « Rentrez chez vous. » Un drone de la police survole les rues du quartier de Noailles, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 24 mars. L’engin, équipé d’un haut-parleur, délivre aux passants un message d’alerte préenregistré leur demandant de rentrer chez eux en l’absence d’une raison valable. Le drone n’est pas là pour dresser des procès-verbaux, mais pour avertir la population. Des dispositifs similaires ont été mis en place à Nice (Alpes-Maritimes), à Paris et sur certaines plages du littoral atlantique. La preuve par l’image. Un militaire s’apprête à mettre en marche un drone, dans la banlieue de Naples (Italie), le 25 mars. L’engin permet de vérifier à distance qu’aucun rassemblement n’a lieu dans le quartier dévaforisé de Scampia. En Italie, depuis le 23 mars, les vols de drones de moins de 25 kg sont autorisés pour aider au respect des règles établies lors de l’état d’urgence. AFP/G. Julien AP/F. Sasso Le 4 avril, la moitié de la population mondiale (3,9 milliards de personnes) était appelée à rester confinée pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, selon l’AFP. LES FAITS POUR ÉCRIRE AU RÉDAC’ CHEF > F.DUFOUR@PLAYBAC.FR > WWW.pLaYbaCpreSSe.Fr Du 10 au 16 avril 2020 explication 03 AFP/J. Eid AFP/M. Kiran un outil de désinfection. Un drone largue un nuage de désinfectant dans les rues bordant un marché de Bangalore, en Inde, le 24 mars. L’effi cacité sur le virus de ces pulvérisations, également vues en Chine, en Corée du Sud ou encore en Indonésie, est remise en question par des experts. Selon eux, l’hygiène personnelle est une manière moins visible mais beaucoup plus sûre de se protéger. Les drones de ce type sont capables de répandre jusqu’à 10 litres de désinfectant par jour, dans un périmètre de 20 km. un geste de solidarité. Au Liban, trois étudiants ont eu l’idée d’utiliser des drones pour offrir des roses aux mamans confi nées chez elles le jour de la fête des Mères (dans ce pays, le 21 mars). Leurs clients ont passé commande via la messagerie WhatsApp et les mamans ont reçu les ﬂ eurs à leur balcon, en respectant les distances de sécurité sanitaire. L’argent collecté doit être reversé à la Croix-Rouge libanaise, aidant au transport des malades du Covid-19 vers les hôpitaux. P endant l’épidémie, l’État chinois a fait appel à Alibaba et Tencent, deux géants technologiques, pour créer une appli. En répondant à un ques- tionnaire de santé, les utilisateurs obte- naient un QR Code ; selon la couleur obtenue (vert, jaune ou rouge), ils étaient autorisés, ou non, à sortir. Pendant le confinement, le gouvernement chinois a aussi surveillé la population à l’aide de drones, de caméras thermiques, de tech- nologies de reconnaissance faciale… À Hong Kong, les personnes venant de l’étranger ont été contraintes de porter un bracelet électronique. Et en Corée du Sud, les smartphones ont été géolocali- sés, afin de suivre les déplacements des malades ou des personnes suspectées de l’être. Cette méthode est appelée « back- tracking », ou « traçage numérique ». Mi-mars, l’épicentre de l’épidémie s’est déplacé vers l’Europe, où la législation en matière de protection de la vie privée et des données numériques est plus stricte (loi RGPD, depuis 2018). Certains pays, comme l’Italie, la Belgique et l’Al- lemagne, ont demandé aux opérateurs de téléphonie les données de localisation de leurs abonnés, pour cartographier les flux de population et vérifier le respect du confinement. Le 23 mars, la Commis- sion européenne a fait une requête simi- laire, afin de créer une base de données plus large. Cette pratique respecte le RGPD, puisque le traitement des don- nées est anonymisé. En France, un comi- té a été constitué le 24 mars, chargé d’analyser les stratégies des autres pays et d’évaluer comment mieux contrôler l’épidémie. La création d’une appli est envisagée, à partir de la technologie Bluetooth (moins intrusive que le GPS). La méthode du contact tracing semble privilégiée : retracer l’itinéraire d’un malade puis informer tous ceux qu’il a pu contaminer sur son chemin pour qu’ils se fassent tester. Le 1er avril, le Pre- mier ministre a précisé qu’un tel dispo- sitif n’était envisageable que sur la base du volontariat. La Cnil, le « gendarme » des données informatiques, a déjà pré- venu qu’il faudra que ce dispositif et que toutes les données recueillies disparaîs- sent dès la fin de la crise. surveiller la population... pour lutter contre l’épidémie Du 10 au 16 avril 2020 Épidémie : en première ligne, une majorité de femmes LES FAITS S oins hospitaliers, aide à domicile, accueil des personnes âgées, entretien, commerces alimen- taires… Dans ces secteurs où l’on combat les effets du coro- navirus et/ou l’on travaille pour le bien de tous, les fem- mes sont souvent plus nom- breuses que les hommes. comprendre Les statistiques de la Drees indiquent que les femmes sont minoritaires parmi les 226 000 médecins (à environ 46 %, et 46,5 % si on se concen- tre sur les 102 500 généralis- tes) du pays. Pareil dans deux spécialités très sollicitées en ce moment : 37 % en anesthésie- réanimation (sur 11 500 prati- ciens) et 42 % en pneumologie (sur un peu plus de 3 000 pra- ticiens). Mais elles s’avèrent très majoritaires chez les per- sonnels infirmiers, de loin les plus nombreux dans le secteur médical (plus de 700 000) : 86,5 %. Majoritaires aussi dans les officines : 67,5 % des 74 000 pharmaciens sont des pharmaciennes. Selon les don- nées de l’Insee, plus de 90 % des aides-soignants, 90 % des personnels des Ehpad et pres- que 98 % des aides à domicile, aides au ménage et assistants maternels sont des femmes ! Alors que le mot « agent » est toujours masculin, renseigne Le Larousse, elles représen- tent plus de 70 % des agents d’entretien. Enfin, les postes en caisse et dans les rayons des magasins en libre-service sont occupés à 78,5 % par des femmes. Qui doivent souvent jongler avec des horaires et jours de repos décalés, un bas salaire et, à la maison, la charge mentale. À toutes, L’ÉCO dit bravo ! > uniquement par abonnement Commerce - Amazon sommée de mieux assurer la sécurité de ses salariés Le 3 avril, le ministère du Travail a ordonné à Amazon de protéger davantage ses salariés du Covid-19, sur quatre de ses sites en France : Brétigny- sur-Orge (Essonne), Lauwin- Planque (Nord), Saran (Loiret) et Sevrey (Saône- et-Loire). L’inspection du travail a pointé des manquements concernant la distance à tenir entre les personnes dans les stocks et les vestiaires, la désinfection du mobilier (un tourniquet à pousser à la main, par exemple), la uploads/Finance/ l-eco-512.pdf