Septembre 2013 L’AFD ET LE SECTEUR DE L’ENERGIE AU MAROC 1/ Présentation généra
Septembre 2013 L’AFD ET LE SECTEUR DE L’ENERGIE AU MAROC 1/ Présentation générale du secteur Le secteur de l'électricité au Maroc est caractérisé par une très forte dépendance aux énergies fossiles importées - plus de 90 % de l’électricité consommée est d’origine thermique - et une croissance rapide de la consommation (7 à 8 % par an). La nouvelle stratégie énergétique, présentée en mars 2009 à Rabat, a pour objectif de: - assurer la sécurité d’approvisionnement énergétique - garantir la disponibilité et l’accessibilité de l’énergie au meilleur coût - réduire la dépendance énergétique du Royaume en diversifiant les sources d’énergie, en développant les potentialités énergétiques nationales et en promouvant l’efficacité énergétique A court terme, le scénario de base de la nouvelle stratégie énergétique retient le charbon (en raison de sa compétitivité et de son abondance) comme cœur du mix électrique avec une optimisation des ressources en gaz disponibles, un apport d’appoint de l’éolien et de l’hydroélectricité ainsi que le recours aux interconnexions euro- méditerranéennes. A moyen terme (2020), le Maroc a fait le choix des énergies renouvelables, qui devraient représenter 42% de la puissance installée (égale aujourd’hui à 6 000 MW). Ainsi, les autorités marocaines ont-elles lancé en novembre 2009 le projet intégré de production électrique solaire qui prévoit l’installation, entre 2015 et 2020, d’une capacité de 2 000 MW pour un coût estimé à 6,2 milliards €. Sa mise en œuvre a été confiée à l’Agence Marocaine pour l’Energie Solaire (MASEN), créée pour l’occasion. Le programme énergie éolienne, également de 2 000 MW, a d’autre part été annoncé en juin 2010 sous l’égide de l’Office National de l’Electricité et de l’Eau potable (ONEE). Les 2èmes Assises de l’Energie, qui se sont tenues à Oujda le 31 mai 2011 sur le thème « Les énergies vertes, un élan pour le Maroc », ont permis de faire un bilan d’étape de la mise en œuvre de la stratégie énergétique du Royaume et d’identifier des propositions d’actions précises en faveur du développement des énergies vertes. 2/ Financements de l’AFD Actif de longue date dans le secteur de l’énergie au Maroc, au moyen notamment de plusieurs financements en faveur de son partenaire historique, l’Office National d’Electricité et de l’Eau potable (ONEE), le groupe de l’AFD apporte son appui à la stratégie énergétique du Royaume en particulier au développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique • Programme d’Electrification Rurale Globale (PERG) : l’AFD, qui accompagne le PERG depuis l’origine, lui a accordé six concours entre 1996 et 2009, soit au total 240 millions €. Les cinq premiers concours sont entièrement décaissés. Le sixième concours, accordé en novembre 2009, contribuera à achever la réalisation du programme en permettant d’équiper 449 villages (18 000 foyers) supplémentaires. • Programme de renforcement du réseau de transport d’électricité : le financement de l’AFD accordé en décembre 2007 s’élève à 50 millions €, sur lesquels 40 millions € ont été décaissés. • Renforcement des interconnexions électriques Maroc-Espagne et Maroc-Algérie et du réseau haute tension marocain : l’AFD a accordé un prêt de 50 millions € en 2002. • Parc éolien d’une capacité de 50 MW à Tanger : Proparco a accordé en 1999 un prêt de 15 millions US$ à la Compagnie éolienne du Détroit, société de projet alors détenue majoritairement par EDF International (reprise par Théolia en 2008). Energie MAROC Note sectorielle Septembre 2013 Interventions récentes de l’AFD a) La stratégie de l’AFD s’inscrit dans le cadre d’une volonté partagée du Royaume du Maroc et de la France de développer leur coopération dans le secteur énergétique, comme l’illustre l’accord de coopération dans le domaine des énergies renouvelables, conclu lors de la « Rencontre à Haut Niveau » du 2 juillet 2010 à Paris. Le groupe de travail franco-marocain (auquel l’AFD participe), chargé de mettre en œuvre concrètement cette coopération, a tenu une troisième réunion de travail le 19 avril 2011 à Paris. Parmi les axes retenus dans cet accord, figure la valorisation de l’électricité produite au Maroc à partir de sources d’énergies renouvelables sur les marchés européens, dans le cadre de la mise en œuvre par la France de l’Article 9 de la directive européenne 2009/28/CE. L’AFD a financé une étude, dont le lancement est intervenu le 19 avril 2011, visant à identifier les barrières techniques, législatives et économiques à la mise en œuvre de l’article 9 par la France et à proposer (i) des mesures palliatives cohérentes avec les objectifs de volume et d’économie du Plan Solaire Méditerranéen (PSM) et (ii) un plan d’action pour la mise en œuvre d’un projet pilote d’exportation d’électricité du Maroc vers la France. Après la réunion de lancement à Paris, la 2e réunion du Comité de pilotage de l’étude a été organisée le 27 juin 2011 à Rabat. Une 3ème réunion de restitution des résultats de l’étude s’est tenue à Paris le 22 septembre 2011, en présence des différents acteurs méditerranéens du secteur de l’énergie (pouvoirs publics, entreprises privées, bailleurs de fonds, Etats-membres de l’UE, …) et a permis de présenter les conclusions provisoires de l’étude, réalisée par un groupement de consultants (aspects juridiques, économico-financiers et opérationnels). b) L’AFD entend, en liaison étroite avec la BEI et la KfW, apporter son appui au Plan solaire marocain de 2 000 MW à l’horizon 2020 : Après une première contribution au financement de la 1ère phase du projet de complexe solaire de Ouarzazate (Noor I d’une capacité de 160 MW) par un prêt de 100 M€ et subvention de 300 000 € accordés à MASEN (C.A . du 7 juillet 2011, signature de la convention de prêt le 19 novembre 2012 et premier décaissement le 15 juin 2013), l’AFD a démarré l’instruction d’un financement en faveur de la deuxième phase du complexe solaire de Ouarzazate (lot à Tour, Noor III, d’une capacité d’environ 100 MW). Un partenariat étroit avec MASEN est mis en place par l’AFD au moyen de la mobilisation d’expertises technique, juridique et financière (notamment, pour l’étude de l’impact socio-économique du projet sur Ouarzazate). c) L’AFD continue de développer sa coopération avec l’ONEE en instruisant le financement de nouveaux projets dans les secteurs de la production et du transport d’électricité : le C.A. de l’AFD a donné son accord, le 27 juin 2012, pour le financement, à hauteur de 57 millions €, du troisième programme de renforcement du réseau de transport d’électricité. L’AFD est chef de file des bailleurs européens sur ce projet (BEI, KfW et Commission européenne). La convention de financement relative à ce projet a été signée lors de la Rencontre Haut Niveau (RHN) France-Maroc le 13 décembre 2012. 3/ Perspectives d’interventions de l’AFD a) A la demande des ministères (i) de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, (ii) de l’emploi et de la formation professionnelle, iii) de l’économie et des finances, l’AFD a marqué son intérêt à accompagner le Royaume du Maroc dans la mise en place d’un dispositif de formation professionnelle adapté aux besoins des entreprises du secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Une « lettre d’intention » a été signée en ce sens avec les 3 ministres concernés le 31 mai 2011 lors des 2èmes Assises de l’Energie à Oujda. Les études de faisabilité sont en cours (sur subvention AFD) par le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle. b) En liaison avec la BERD (chef de file), la BEI, la KfW et la CE, l’AFD envisage de contribuer à la mise en place de lignes de crédit bancaire à hauteur d’un montant minimum de 80 M€ pour des institutions financières locales en vue de financer des investissements d’efficacité énergétique et d’énergie renouvelable dans l’industrie, le commerce et le bâtiment. c) L’AFD poursuivra son action, en liaison avec le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), en faveur de projets favorisant l’efficacité énergétique. d) Proparco a marqué son intérêt pour le financement de projets de production d’électricité confiés à des opérateurs privés, notamment dans le cadre des plans solaire et éolien. Septembre 2013 ANNEXE : L’AFD et le Plan Solaire Marocain 1/ Le Plan Solaire Marocain 1.1. Le Plan Solaire Marocain a été officiellement lancé en novembre 2009 (présentation au Roi à Ouarzazate). Ce projet d’envergure, qui s’appuie sur le potentiel solaire considérable du Maroc (évalué à plus de 20 000 GW), s’inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie énergétique du Royaume présentée en mars 2009 à Rabat (42 % d’énergies renouvelables – réparties par tiers entre hydraulique, éolien et solaire - à l’horizon 2020). Il vise la mise en place, entre 2015 et 2019, d’une capacité de production électrique à partir d’énergie solaire de 2 GW, pour un coût total estimé à 6,2 milliards €. Il s’inscrit également dans le cadre de l’un des six projets prioritaires de l’Union pour la Méditerranée, le Plan Solaire Méditerranéen (PSM), qui contribuera à accroître significativement la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique des pays du sud et de l’est de la Méditerranée. La Xème Rencontre de Haut Niveau franco-marocaine, tenue à Paris le 2 juillet 2010, a considéré le Plan Solaire uploads/Finance/ lafd-et-le-secteur-de-l-x27-energie.pdf
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- Publié le Apv 02, 2021
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