Le contrôle politique Le contrôle budgétaire parlementaire est une fonction ess
Le contrôle politique Le contrôle budgétaire parlementaire est une fonction essentielle pour renforcer la bonne gouvernance des finances publiques qui constitue un élément essentiel pour les Etats qui voudraient renforcer leurs capacités nécessaires pour le développement économique. En effet, le Parlement est un acteur essentiel dans le contrôle budgétaire et dans la définition des politiques publiques. Avec la promulgation de la nouvelle Constitution marocaine du 29 juillet 2011, on assiste à un véritable pouvoir financier du parlement. Ses compétences en matière financière considérablement renforcées, notamment dans sa mission de contrôle de l’élaboration et du vote du budget. Le parlement est ainsi habilité à demander des comptes au gouvernement, et à exercer pleinement son rôle dans la rationalisation et l’optimisation des finances publiques. L’article 75 de la Constitution de 2011 stipule que : « Le Parlement vote la loi de finances, déposée par priorité devant la Chambre des Représentants, dans les conditions prévues par une loi organique. Celle-ci détermine la nature des informations, documents et données nécessaires pour enrichir les débats parlementaires sur le projet de loi de finances ». Ce principe fondamental a été concrétisé par l’article 14 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1946, qui stipule que « tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi […] ». C’est une mission essentielle et nécessaire pour le Parlement pour voter le budget ( il autorise les recettes et les dépenses ) et d’en contrôler la bonne exécution. Quant au gouvernement, elle a pour mission d’exécuter les lois de finances, et la Cour des comptes vérifie la conformité de cette exécution à la réglementation en vigueur (reddition des comptes). Or, ce contrôle, qui s’exerce par le parlement , en cours d’exécution du budget et a posteriori, lors du vote de la loi de règlement, a été renforcé en 2015 par les dispositions de la nouvelle loi organique n° 130-13 relative à la loi de finances [1] ( La LOLF) . Cette loi a créé un cadre juridique permettant de renforcer le rôle du contrôle du Parlement sur l’action du Gouvernement, par l’enrichissement qualitatif de l’information sur la Loi de Finances communiquée au Parlement et par l’orientation du débat parlementaire davantage vers la performance du budget et ses retombées sur la qualité de vie des citoyens. A savoir que les pouvoirs de contrôle du Parlement sont confiés, pour l’essentiel, aux membres des commissions des finances des deux assemblées ( Chambre des Représentants et Chambres des Conseillers ). Rappelons que cette nouvelle loi traduit la volonté de l’Etat d’apporter de profondes réformes et s’inscrit dans un contexte international marqué par l’engagement de différents pays dans la réforme de leurs finances publiques et leur orientation vers une logique axée sur les résultats. Aussi, parmi les objectifs fixés, il y a l’harmonisation de la loi des finances avec les dispositions de la nouvelle constitution marocaine de 2011, et les standards internationaux en matière de gestion des finances publiques, et aussi de mettre en place un cadre législatif et réglementaire d’ordre financier capable d’accompagner le processus des réformes politiques et économiques engagées par le Maroc. La constitution marocaine dote le parlement des outils de contrôle que l’on retrouve dans les lois fondamentales des pays les plus démocratiques, et qui vont des questions orales jusqu’aux commissions d’enquête. Mais l’action gouvernementale, n’est jamais évaluée a postériori par rapport à son efficacité, à sa pertinence et son utilité. A ce titre, la nouvelle attribution introduite par l’article 70 de la constitution de 2011 en faveur du parlement qui désormais «évalue les politiques », représente le franchissement d’une étape importante sur le chemin de la constitution démocratique[2]. Il est ainsi possible de reformuler l’interrogation qui est la suivante : dans quelle mesure la mise en œuvre de la LOLF a-t-elle contribué à améliorer les mécanismes juridiques et financiers propres à assurer un contrôle optimal de la meilleure gestion possible des finances publiques ?.C’est ce que nous essayerons à répondre selon les points suivants : 1- L’enrichissement des informations communiquées par le gouvernement L’exercice du contrôle sur les finances publiques s’exprime d’abord par l’information des parlementaires. En effet, la nouvelle LOF renforce le rôle du parlement en matière de contrôle et de suivi de la gestion des deniers publics dans le débat budgétaire en introduisant une phase de concertation et d’information du parlement en amont de la préparation du projet de loi de finances. Le Ministre chargé des finances expose aux commissions des finances du Parlement, avant le 31 juillet, le cadre général de préparation de la loi de finances de l’année suivante. Cet exposé comporte [3]: L’évolution de l’économie nationale ; L’état d’avancement de l’exécution de la loi de finances en cours à la date du 30 juin ; Les données relatives à la politique économique et financière ; La programmation budgétaire triennale globale. Cette disposition va consolider le droit des parlementaires à l’information au sujet de la gestion des finances publiques et renforcer leurs attributions en matière de contrôle de l’action du gouvernement. C’est l’occasion pour le Parlement de constater les écarts entre les objectifs et les résultats du budget de l’exercice précédent et d’infléchir éventuellement la politique du gouvernement. Par ailleurs , la nouvelle loi organique a associé le Parlement dès les premières étapes de la préparation du texte. Les parlementaires devront également recevoir plus d’informations, à travers l’introduction de 14 nouveaux rapports et 2 annexes aux documents accompagnant le projet de loi de finances[4]. Les Commissions des finances, de la Chambres des représentants et de la Chambre des conseillers, sont chargées de la mission de suivre et contrôler l’exécution de la loi des finances et procéder à l’évaluation de tous les sujets relatifs aux finances publiques. Aussi, ces commissions disposent d’un droit d’accès renforcé à l’information. Elles sont préalablement informées, en cas lorsque le gouvernement décidera de créer des comptes spéciaux du Trésor en cas d’urgence et de nécessité impérieuse et imprévue conformément à l’article 70 de la constitution[5]. De plus, le projet de performance élaboré par le département ministériel ou l’institution concernée est présenté à la commission parlementaire concernée, en accompagnement du projet du budget dudit département ministériel ou institution [6].Sans oublier que la programmation pluriannuelle des départements ministériels , ainsi que celle et établissements et entreprises publics bénéficiant des ressources ou de subventions de l’Etat, est présentée, pour information, aux commissions parlementaires concernées en accompagnement des projets de budgets desdits départements ministériels ou institutions [7]. Le rôle des commissions parlementaires devrait être pertinent et efficace en matière de contrôle financier, en relevant les erreurs et les défaillances budgétaires, et en présentant les observations nécessaires. Ce rôle ne pourra être accompli que par l’expertise des parlementaires ayant des connaissances dans le domaine financier. Dans ce cadre, le Professeur Robert Hertzog a écrit : « la fourniture d’une masse de documents à l’appui du projet de loi de finances n’est pas, par elle-même, garante de l’exercice d’un contrôle, car l’essentiel n’est pas ce qui se dit ou s’écrit, mais ce que l’on fait des observations »[8]. 2- Le réaménagement du calendrier de la préparation et du vote des lois de finances Le calendrier d’examen du projet de loi de Finances est également amendé. La procédure devra s’articuler autour de deux phases. La première portera sur la préparation d’un cadre de programmation pluriannuelle de référence, dans lequel devra s’inscrire la loi de Finances. La deuxième portera sur les mécanismes de vote de cette loi. La Chambre des représentants se prononce sur le projet de loi de finances de l’année dans un délai de trente (30) jours suivant la date de son dépôt[9]. Dés le vote du projet ou l’expiration du délai de 30 jours , le Gouvernement saisit la chambre des conseillers du texte adopté ou du texte qu’il a initialement présenté, modifié, le cas échéant, par les amendements votés par la chambre des représentants et accepté par lui[10]. La chambre des conseillers se prononce sur le projet dans un délai de vingt deux (22) jours suivant sa saisine[11]. La chambre des représentants examine les amendements votés par la chambre des conseillers et adopte en dernier ressort le projet de loi de finances dans un délai n’excédant pas six (6) jours[12]. 3 – La production des rapports de performance : La loi organique prévoit un dispositif de définition et de suivi de stratégie de l’action publique : pour chaque programme, un projet annuel de performance élaboré par le département ministériel ou l’institution concernée qui reflète les objectifs du programme, dont la réalisation est mesurée par des indicateurs. À l’issue de l’exercice, le rapport annuel de performance mentionne les résultats escomptés. Les parlementaires sont désormais en mesure de vérifier la pertinence des objectifs du travail gouvernemental au regard de l’attente des citoyens, et de connaître les moyens affectés par les départements gouvernementaux aux politiques publiques qu’ils gèrent, et d’évaluer l’efficience et la qualité de leurs résultats. A savoir que, le projet uploads/Finance/ le-controle-politique.pdf
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- Publié le Dec 05, 2021
- Catégorie Business / Finance
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