1 Le système bancaire Plan : I. La masse monétaire et ses contreparties A. La m
1 Le système bancaire Plan : I. La masse monétaire et ses contreparties A. La masse monétaire B. Les contreparties de la masse monétaire II. La spécificité bancaire dans l’intermédiation financière A. Intermédiation financière : cas général B. La singularité bancaire : l’opération monétaire 1. La séquence néoclassique : la « duplication monétaire » • Des ressources vers les emplois (passif vers actif) • Le multiplicateur de crédit • Les limites de la création monétaire 2. La séquence keynésienne : la « création » monétaire • Le diviseur de crédit III. Des acteurs primordiaux du système bancaire : SEBC, Banque de France et Trésor Public A. Le SEBC et la Banque de France : la hiérarchie du système bancaire 1. Le SEBC • Les grands principes de fonctionnement du SEBC : le cadre est plutôt monétariste • L’organisation du SEBC 2. La Banque de France B. Le Trésor Public I. II. I. La masse monétaire et ses contreparties A. La masse monétaire La masse monétaire disponible à un moment donné dans un système économique donne la mesure du pouvoir d’achat des agents économiques. Il est donc nécessaire de pouvoir la définir le plus précisément possible pour que la Banque Centrale puisse mettre en place une politique monétaire appropriée. Définition : La masse monétaire représente la quantité de monnaie en circulation dans une économie. Elle regroupe l’ensemble des avoirs détenus par les agents économiques non financiers. La masse monétaire se décompose en divers agrégats regroupant la quasi-totalité des placements. Bien que floue, la limite entre monnaie et épargne est maintenue : - est monnaie ce qui est liquidable rapidement sans incertitude, - est épargne le reste. Au 31 Août 1997 en France, il circulait 5390,7 milliards de francs d’actifs liquides ou semi-liquides (soit 821,81 milliards d’€). Ces agrégats sont surveillés en permanence par la Banque Centrale (actuellement la Banque Centrale Européenne et précédemment la Banque de France). En raison du passage à l'€ (1 € = 6,55957 FF), la Banque Centrale Européenne (BCE) a défini des agrégats 2 harmonisés pour la zone euro (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal) qui ne diffèrent pas fondamentalement des précédents comme le montre le tableau ci-dessous. Les agrégats sont numérotés, par convention, du plus liquide au moins liquide. Ils regroupent les avoirs en fonction de leur degré de liquidité, du plus liquide (les liquidités détenues par les agents économiques) au moins liquides (les avoirs détenus sous la forme de bons du Trésor ou de bons de trésorerie). Cette notion de masse monétaire ne se limite donc pas aux formes liquides de la monnaie. La masse monétaire doit aussi inclure l’ensemble des actifs constituant une réserve de pouvoir d’achat rapidement mobilisable par les agents économiques pour financer des dépenses de consommation ou d’investissement. Voilà pourquoi, en dehors de ces agrégats monétaires, on définit aussi des agrégats de placement qui reprennent les différents types de placement financiers détenus par les agents économiques non financiers : - P 1 = les placements sous la forme d’épargne contractuelle (PEL…). - P 2 = essentiellement les titres obligataires. - P 3 = les actions et part de SICAV actions. La Banque Centrale suit donc l’évolution de ces agrégats monétaires pour évaluer l’évolution de la masse monétaire en circulation dans l’économie. Elle utilise l’un de ces agrégats comme référence pour définir sa politique monétaire : l’indicateur principal retenu est M3. NB : La liquidité est la propriété qu’a un actif d’être transformé en un autre actif, sans délai et sans coût de transaction. Tous les actifs sont liquides à des degrés divers, mais la monnaie est la liquidité parfaite. En terme de liquidité, on peut établir le classement suivant : Actif réel < Actif financier < Monnaie Anciens agrégats pour la France Nouveaux agrégats pour la zone euro (officiellement depuis janvier 1999) M1 : disponibilité monétaire ou liquidité avec lesquelles on peut payer (monnaies divisionnaires, papier, scripturale ). M1 : pièces et billets en circulation, dépôts à vue M2 : M1 + l’épargne quasi-liquide (comptes sur livrets : livrets A, comptes épargne, Codevi...), c’est-à-dire l’épargne liquidable instantanément à sa valeur nominale. M2 : M1 + dépôts à terme d’une durée égale ou inférieure à 2 ans + dépôts remboursables avec un préavis inférieur ou égal à 3 mois (ex. en France : comptes à terme, livrets A de Caisses d'Epargne, comptes d'épargne logement...) M3 : M2 + avoirs monétaires facilement négociables (devises, comptes à terme...), c’est-à-dire l’épargne liquidable rapidement. M3 : M2 + pensions + titres de créance d’une durée supérieure ou égale à 2 ans + titres d’OPCVM1 monétaires et instruments du marché monétaire (ex. en France : les obligations, titres de SICAV monétaires...) M4 : M3 + certains avoirs monétaires (Bons du Trésor, billets de Trésorerie ) : liquidation assez rapide des placements mais risque de perte en capital. Quelques données statistiques Les agrégats monétaires harmonisés de la zone euro Encours en milliards d'€, en fin de période (1 € = 6,55957 FF) Agrégats 1991 1998 1999 2000 M1 1155,1 1776,9 1964,0 2076,1 1 OPCVM : organismes de placement collectif en valeurs mobilières. 3 M2 2795,9 3905,8 4133,2 4286,8 M3 3187,1 4455,6 4791,5 5078,3 Source : BCE, bulletin mensuel Les agrégats monétaires pour la France Encours en milliards d'€ Agrégats 1999 M1 350,3 M2 663,2 M3 947,1 Source : TEF 2000-2001 INSEE Quelques éléments de référence : Les PIB de la France et de la zone euro en milliards d’€ 1998 1999 2000 2001 PIB de la zone euro 5884,1 6142,3 6432,8 --- PIB de la France (en valeur) 1305,9 1 355,1 1 416,9 1 463,7 PIB de la France (en volume) base 1995 1259,1 1299,5 1348,7 1373,4 Source : INSEE, Comptes Nationaux B. Les contreparties de la masse monétaire La création monétaire opérée par les banques ne se fait pas sans contreparties. Elle n’est possible que parce que les émetteurs de monnaie ont acquis un certain nombre d’actifs soit auprès d’agents économiques nationaux, soit auprès d’agents économiques étrangers. Par contrepartie de la masse monétaire, on entend donc les facteurs qui en sont à l’origine. On n’y trouve plus les stocks d’or de la Banque de France, mais plutôt les crédits aux divers acteurs économiques (créances sur les acteurs). « Battre monnaie » a longtemps été un pouvoir régalien, ou un pouvoir de Prince. Ce principe perdure dans sa substance politique. D'un point de vue strictement économique, une institution peut émettre une monnaie parce qu’elle est fiable et reconnue comme telle, c’est-à-dire parce que les autres, en qui tout le monde a confiance, ont des dettes envers elle. C’est le cœur de la notion de contrepartie. Certains auteurs mettent en avant l’idée que bientôt les grandes entreprises telles Microsoft ou autres, pourront émettre leur propre monnaie (thèse de J. ATTALI dans son Dictionnaire du XXIe siècle, et surtout thèse remise au goût du jour par Hayek : cf. l’encadré ci-dessous). La Free Banking School ou la théorie de la Banque Libre naît lors des débats entre Currency School et Banking School. Elle représente la position des praticiens du secteur bancaire. Ce courant met en avant la capacité des banques à gérer tout aussi efficacement les activités d’intermédiation que de gestion des moyens de paiement. L’offre de monnaie n’a donc pas besoin d’être gérée par une banque centrale. Les travaux de V. Smith (1936) et ceux de Nataf (1992) ont montré que pour les économistes du XIXe siècle, il était normal qu’une banque puisse émettre des billets (Coquelin 1876). En plus de la liberté d’émission, la liberté bancaire signifie essentiellement liberté d’établissement (d’entrée) sur le marché. L’histoire monétaire a cependant retenu la Free Banking School comme un courant minoritaire dont la position ne méritait pas d’être explicitée. Il faudra attendre Hayek (1976) pour que le sujet du Free Banking retrouve une place, même marginale, dans les débats sur les règles de gestion monétaire. Le Free Banking a trouvé un nouveau souffle dans les travaux à la fois 4 historique et théorique de White, Selgin et Dowd. La théorie de la banque libre montre qu’une banque responsable devant ses actionnaires gère aussi efficacement l’offre de monnaie que l’offre de crédit. En particulier, la discipline imposée par les mécanismes de compensation interbancaire empêche la surémission de monnaie et l’inflation. La gestion de l’offre de monnaie par la banque centrale n’est pas une fatalité. Elle relève d’une volonté politique, la création des banques centrales ayant été principalement motivée par les besoins financiers de l’Etat (selon Vera Smith, 1936). En outre, dans la gestion monétaire comme dans toute autre activité, la concurrence conduit les banques à proposer une offre de monnaie dont la qualité répond aux exigences des consommateurs. Selgin (1988) montre que l’offre de monnaie dans un système de banque libre est essentiellement régulée par les mécanismes de compensations interbancaires qui déterminent les parts de marche des établissements en présence sans leur permettre de pouvoir émettre de la monnaie sans fin. Le principe de la banque libre regroupe des courants divergents. 3 courants peuvent être distingués : uploads/Finance/ le-systeme-bancaire.pdf
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- Publié le Jan 30, 2022
- Catégorie Business / Finance
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